mercredi 7 avril 2010

UNE ADMINISTRATION CHAUSSE-TRAPE ( par Ibrahima GUEYE )

UNE ADMNISTRATION CHAUSSE-TRAPE !

L'administration sénégalaise est de plus en plus fortement décriée. On ne compte plus en effet le nombre de problèmes dans lesquels elle est intimement liée ou dont elle est à l'origine... Elle pose tellement problème que le pas est vite franchi, celui de voir en elle - même le problème lui-même.

Le problème tient aux conflits incessants qui minent la cohésion de ladite administration et qui entretiennent, de ce fait, son impéritie. Divisée en bunkers corporatistes aux intérêts ( quels intérêts, diantre !) sans doute contradictoires, ces dernières se livrent une guerre sans merci. Combien de citoyens ont eu la vie brisée à jamais à partir de ces querelles sordides qui découlent de l'animosité que se vouent des fonctionnaires mégalomanes ?

Ainsi donc des bastions transversales jouant avec la menace, usant de chantage, rusant de blocage et abusant de la puissance publique prennent en otage et le peuple et ses dirigeants démocratiquement élus, confinant les décideurs dans une affligeante inefficacité et le peuple dans une vaine esperance. C'est dire à quel point elles excellent dans l'art d'ourdir de perfides complots au service de leurs propres interets.

Cette logique absurde de la machine administrative suffit amplement à expliquer l'embourbement de notre pays, le malaise social permanent. Si bien que point n'est besoin d'etre une lumière pour faire ce pronostic rédhibitoire : en l'état actuel des choses, toute décision politique, aussi volontariste soit elle, se brisera inéluctablement contre les écueils de l'administration.

C'est la raison pour laquelle je pense qu'en réservant la primeur de la Goana au commandement territorial, le Président de la Republique, Me Wade, a définitivement hypothéqué la réussite de cette grande initiative.

Car l'administration a fini de se sédimenter. Elle est un pouvoir au coeur du pouvoir, un Etat dans l'Etat ! Que le pouvoir politique ne se trompe guère, le vrai pouvoir est entre les mains de ces épouvantables bastions de satrapes. Telle une pieuvre, elles étalent leurs tentacules, rivalisant de venimosité.
elles sont autant d'éléments imbus des privilèges exorbitants que leur confèrent leur perpétuel statut de commis, obnubilés par l'enrichissement, assurés de la garantie de leur totale impunité et absolument sûrs de leur influence incontournable.

Or on n'a jamais vu, et sans doute ne le verra - t - on jamais, un probleme en régler un autre.

En tout état de cause, le Président Wade doit mieux prendre en charge cette question de la nécessaire mutation voire la refonte totale de cette administration. La création d'Agences ne suffit pas à cet égard pour juguler les méfaits de ces saboteurs.
Et de toutes manières, c'est le prix de la sérénité à laquelle tout Senegalais aspire en son âme et conscience. Un immense chantier qui en vaut la peine. Tant la césure entre le peuple et ses dirigeants va grandissant.
C'est notre honneur de poser un tel débat.

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