mardi 31 janvier 2023

LES TRANCHEES MOBILES...

A chaque fois, peu importe où, que quelqu'un ou un groupe d'hommes s'est assigné la mission de changer le destin de ses ou leurs semblables malgré eux, l'histoire en a fait presque toujours des monstres. 

C'est que le paradigme est toujours le même, réduire les libertés ou multiplier les interdits, manipuler la vérité ou contraindre par la force.  

A Laf, cette "émergence coûte que coûte" était entrain de désagréger la société. Un cruel troc du leadership contre l'autoritarisme. 

Ce troc prosaïque mettait en face d'un côté ceux qui avaient tout, ont le droit de tout convoiter et pourront tout prendre et de l'autre ceux qui n'avaient rien, s'attendent à rien et s'entre-déchireront pour un rien.

Bref, il y avait ceux qui avaient le choix et ceux qui n'avaient guère de choix.

D'autres opinions révélaient plutôt une nuit de longs couteaux entre le camp de ceux qui avaient un prix ou pouvaient estimer leur rêve en espèces sonnantes et trébuchantes et celui de ceux qui croyaient ne pas pouvoir être achetés ou ne pas pouvoir se vendre...

Malheureusement, à Laf, tout avait un prix, chacun avait un prix. Bon ou mauvais, chaque lafien proposait sa marchandise, en fait... qui pour juger de la valeur sinon l'acheteur !

Les cavaliers haineux auraient toujours cette longueur d'avance sur les haillonneux toujours surpris et désarçonnés par leur ignorance de la mobilité des tranchées. 

La dembacratie ne prolifère que sur le terrain fertile de l'hypocrisie, quand même !

L'opposition entre le monstre et le gourou en était à son comble. Ils en étaient arrivés au point de rupture car l'un ne pouvait plus continuer sans se débarrasser de l'autre. Leurs rêves télépathiques en faisaient foi, antagonistes factuels, siamois dans l'imaginaire. Rêver de quelqu'un, c'est comme recevoir une lettre de lui ! 

Leur haine viscérale réciproque ne les aveuglait pas cependant au point d'ignorer la vraie menace, l'assaut furieux du grand mollasson. 

Mais ils étaient devenus inarrêtables et naturellement cela renforçait d'autant la saveur piquante de la sauce qu'on leur mijotait dans les labyrinthes de la Trahison qui dépassait bien évidemment de loin ce qu'ils se promettaient l'un l'autre. 

Il est dans la nature des monstres de compliquer les choses simples... 

Et la chose était désormais mal engagée pour le monstre car sa racaille et sa marmaille, braves pères et mères de familles, avaient bien capté le nouveau challenge des haillonneux, oeil pour oeil, dent pour dent !

Cela dit, il lui fallait davantage de renforts pour protéger sa troupe de cavaliers haineux qui ne cessait de s'étoffer sous le nouvel étendard de la haine du gourou. 

Ce n'était plus évident parce que Tonton avait d'autres chats à fouetter et n'était guère plus enclin comme autrefois à engager la crédibilité internationale de son pays dans des opérations casse-cou de protection de vampires. 

Le groupe des lascars avait explosé... L'oppressante rivalité familiale aux soubassements ténébreux, une répartition inique tribaliste des primes entre autres en étaient la cause et amoindrissaient d'autant leurs effets de manche.

mercredi 25 janvier 2023

UN COUP DE FIL...

La terreur était une conséquence du principe général de la dembacratie appliqué aux cas plus urgents. Le plus urgent de ces dossiers, le transcendant dirait-on, était l'élimination du gourou.

Ce dernier avait réussi par une de ses séances d'hypnose collective à décupler le prix de sa mise à mort dans les têtes des chasseurs de primes. Le monstre pourrait-il suivre ? 

L'instinct de survie était un éperon d'une force prodigieuse, toutefois. 

En vérité, aussi bien le monstre aux délires de top-model que le gourou aux idéaux martiaux expérimentaient, tous deux, combien il était dur d'être soutenu par des plaisantins et combattu par des écervelés.  

Le certain était que les nuits blanches du monstre allaient s'accentuer. 

En partie, malgré l'orgie de moyens mis à échafauder l'infrastructure, la structure et la superstructure pour asseoir la dembacratie, il voyait que ses larbins avaient échoué à faire pénétrer son idéal dans les masses populaires ; en partie, l'étape majeure de son parachèvement était relativement compromise.

C'est le moment choisi par le grand mollasson pour dévoiler son jeu, au grand jour ! 

Juste au moment où il finissait d'éteindre  l'incendie allumé par la squaw...

La mission principale de ses terminators s'était compliquée car le gourou de l'hypnose était devenu un pur esprit, un statut auquel ni lui, ni aucun de ses larbins ne pourrait postuler ou combattre. 

En outre, la guerre de ses lascars l'éprouvait et s'amplifiait en écho des grandes divergences familiales.

Son autorité vacillait-elle à ce point ?  

Ce coup de Jarnac de Cerbère et Charon était le comble d'autant que faire joujou avec sa racaille et sa marmaille n'était plus la meilleure des options ! 

Et s'il passait un coup de fil à Tonton ? Ce ne sera guère plus que quelques barils en moins mais au point où il en était, tant pis ! 

A laf, on n'en était plus à une bizarrerie près, l'histoire tournait à rebrousse-poil. C'en était fini des alternances politiques qui signaient des victoires intellectuelles d'abord puis populaires ! 

Et c'était vraiment dommage d'en arriver à périr par le bédouisme que son complexe et sa légèreté ont cultivé et enraciné...

On pouvait, pour bien faire, fermer les universités qui n'avaient produit que des élites ringardes, prévaricatrices de l'intérêt général et assassines du service public !

Ailleurs dans le monde des sourds, muets et aveugles, les bantous et les mutants s'épiaient rageusement avec des brassées d'air. 

lundi 16 janvier 2023

LE FAUX SCHEMA...

Mais c'était quoi le problème à Laf ?

Très bonne question effectivement quand on sait que Laf a toujours été ce très bel espace de vie variant de la steppe à la forêt, en passant par la savane, comprenant une dizaine de lacs, arrosé par trois grands fleuves et flanqué d'une façade maritime  importante et doté d'un sous-sol dont la richesse épastrouille chaque jour davantage... 

Domaine privilégié de la pêche, l'agriculture et l'élevage, Laf a, donc, toujours eu le potentiel nécessaire pour nourrir, vêtir, éduquer, abriter et protéger ses enfants... 

Les envahisseurs d'hier l'avaient bien intégré tout comme ceux  d'aujourd'hui. 

Le problème de Laf est qu'il n'appartenait plus à ses enfants qu'on avait sciemment embourbé dans un faux schéma. 

Leurs besoins vitaux ne sont pas la priorité si bien qu'il est à penser qu'il doit être écrit quelque part que l'envahisseur aura toujours sa place, une place prépondérante, à Laf... 

Le lafien ne comptait plus, tout l'effort national était orienté vers des infrastructures pensées et faites pour les étrangers, construites et gérées par des étrangers. 

Appauvris et intimidés, pervertis et ostracisés, les lafiens étaient contraints de quitter leur foyers d'enfance pour aller occuper, très loin de la mer, des terres préposées jadis à l'agriculture et à l'élevage...  

Sans aucun moyen de revisiter leurs fantômes dans des cités désormais inaccessibles géographiquement ou financièrement. 

Les monstres qui s'étaient succédés dans le cockpit de Laf ont joué chacun à outrance et à sa façon le rôle de renégat piaillant, plastronnant et susurrant dans les salons de la condescendance... 

De sacrés numéros en quête perpétuelle de maître dont la parole bleuirait leurs yeux !

Le premier d'entre eux a été un indolent contemplatif, le deuxième fut un snob goguenard, le troisième était un gâteux rusé et le dernier un épicurien cupide...

On ne pourra sans doute jamais brandir le pistolet fumant de leur  trahison, cependant l'acrimonie dembacratique du monstre actuel signe avec brio l'apogée de cette fourberie des cîmes. 

La dembacratie, c'est aussi l'art de masquer l'incompétence par la terreur... 

mardi 10 janvier 2023

LA JUSTICE PROMPTE....

Les yeux plissés de fureur, Laf maudissait le périple oriental des apostats. Ils avaient rapporté divers bilboquets.  

Parmi eux, certains étaient des sangsues insatiables, que, mus par leur transport démoniaque, ces larbins avaient libéré dans la nature.   

Quand est-ce que cet atroce supplice prendrait-il fin ? 

Voila pourquoi l'on n'avait pas manqué de bénir la squaw dont la "trahison" avait su insuffler au dessein apocalyptique une inflexion qui, à défaut de le remettre fondamentalement en cause, l'avait sérieusement ralenti ...  

L'histoire politique de Laf saurait-elle être plus que cette suite tragique de trahisons ?    

Ceci dit, le vacarme des gigotements du gourou ferré étaient devenus épouvantables. A force de les entendre sans écouter, le monstre était devenu maussade et méconnaissable aux yeux de ses larbins. 

Le monstre était au bord de la crise de panique. 

Il ne pouvait se résoudre à mettre ses pulsions de grandiloquence sous l'éteignoir. 

Le drame, cependant, c'est qu'il était quasi impossible de revenir sur le chemin de la réalité à un laptot qui s'est crétinisé en rêverie débile d'un  monde imaginaire où justice et liberté s'opposaient ! 

C'était comme si toutes les avanies soigneusement pensées par ses valets de chambre et infligées aux haillonneux lui retombaient en pleine figure, tel un boomerang, décuplant sa peur panique du gourou et par voie de conséquence celle de ses larbins.  

Quoi, qui et comment le détendre, lui redonner le sourire ou lui faire plaisir ? 

La tête du gourou, déjà acquise, ce n'était qu'une question d'opportunité, n'était plus une condition suffisante, à l'évidence. Et puis, Tonton, avait déchiré leur pacte de fidélité, soutien et loyauté indéfectibles.  

Mais assez suffisante à ses deux lascars, Cerbère et Charon, particulièrement rusés pour qu'ils feignent hypocritement de voler à son secours. 

Il leur fallait effectivement de l'audace, beaucoup d'audace et  toujours de l'audace. 

Parce que l'opération apocalypse, c'est une affaire de justice prompte et expéditive... mode opératoire privilégié de la démbacratie. 

vendredi 6 janvier 2023

IDEAL REPUBLICAIN EN SURSIS...

Le gourou croyait dur comme fer que cette nouvelle offensive du monstre allait être la der qui allait sceller le verdict de leur combat. 

A la guerre comme à la guerre, il avait battu le rappel des troupes. Il était devenu une pauvre bête traquée engagée à survivre dans ce monde de dingues enragés qui se croyaient investis de la mission de  massacrer honneur et dignité, espoir et idéal républicain au nom de la pérennité de leur pouvoir, la protection de leur sinécure et aussi le sauvetage de leurs fesses. 

Sauf que le monstre était monté au créneau non pas par courage encore moins pour régler le cas du gourou qu'il pensait avoir définitivement maîtrisé mais plutôt parce que sa propre maison brûlait. 

Et l'incendie menaçait jusqu'à sa propre famille ! 

L'opération apocalypse devenait donc une entreprise de chosification, comme dirait Pépère Césaire. 

Il lui fallait être encore beaucoup plus  méchant pour étoffer les rangs de ses larbins et/ou semer le désespoir chez les haillonneux. Trembler ou s'agenouiller... 

Les cibles principales étaient Narcisse et Lady Miminuit.

Ainsi sa nouvelle stratégie était d'inculquer davantage la peur de lui-même, davantage imposer un complexe d'infériorité des lafiens vis à vis de sa famille... Une dynastie ne saurait guère prospérer sans une classe de demi-dieux et demies-déesses, n'est ce pas ? 

Last but not least, il lui fallait beaucoup de sadisme pour parachever l'œuvre : exploser les institutions, confisquer les terres et assassiner les religions. 

Ibliss y perdait son swahili. Voilà le beau bourbier dans lequel ses zélés mais non moins rivaux généraux et leurs troupes maléfiques se débattaient ! 

C'était un innommable gâchis qui le contraignait à revoir ses plans. Cette hypocrisie cosmique, cette mécréance sourde, cette luxure renégate, ç'en était trop pour lui....   

La guerre des lascars battaient son plein. L'onde de choc secouait la cohorte des grands mollassons. La marmaille avait raison de pleurer son sort. Car comment allait-elle s'y prendre pour arbitrer ce combat de mastodontes ? Ou alors survivrait-elle à son noyautage comme la racaille réduite à sa plus simple expression d'ouvriers criminels  ?

Quand les éléphants se battent, seule l'herbe en souffrait en fin de compte.

Les larbins n'avaient, comme toujours, rien compris.