LA SALUBRITE HUMAINE

La marmaille volait au secours de la racaille après que les mollassons aient fait chou blanc auprès du sikori blanc. 

Ce dernier avait dans sa ligne de mire au delà du monstre et de ses lascars, le grand animal et le chef assassin !

Ces derniers, point dupes, sentaient bien le vent frisquet qui annonçait le déferlement de la tempête. 

Ils avaient fait tellement de bêtises que même leur dévouement au monstre ne pouvait les sauver. 

A présent, ils en étaient réduits à mendier des conseils. Oui, ils avaient laissé le monstre et ses lascars dénaturer en pire leurs bandes de malfrats, de la base au sommet. 

Les terminators et necrobies semaient la pluie et le beau temps désormais au sein de la racaille, hors de contrôle, hors de portée, ni responsables, ni redevables, uniquement devant le monstre et ses lascars. 

Cela promettait. Qui vivra, verrait... 

Le sikori, petit blanc pourri-gâté et présomptueux, avait également une motivation majeure : faire rendre gorge à ces bandits nigritiques qui lui avaient fait subir l'affront de sa vie...

Le comble était que bon nombre de lafiens le soutenaient de tout coeur dans ce combat de salubrité humaine...

DES QUESTIONS...

Il n y avait que trois voies possibles à Laf. La voie du monstre, celle du gourou et enfin celle de Satan.

La première conduisait vers l'Apocalypse, la deuxième vers la Docilité et la troisième menait vers la Malédiction.

Narcisse qui appréhendait de se libérer totalement du monstre, hésitait. Quelle voie allait-il choisir ou a-t-il déjà choisi  ? 

Le gourou atteignait les cimes. Un demi-dieu... Le beau moment pour mourir ?!  Qu'allait-il en faire ? 

Le monstre ne comprenait plus. Son grand animal et son chef assassin étaient devenus timorés au moment où son dessein apocalyptique recevait l'onction de Tonton. Quelle serait sa nouvelle protection ? 

DES BOUCS-EMISSAIRES....

Dans les statuts de la dembacratie, le pouvoir était un agencement de manières de haute pègre. 

Et donc, le mensonge, la roublardise, la cupidité et l'hypocrisie étaient considérés par les lascars comme allant de soi.

Cependant, il régnait un tohu-bohu indescriptible à la Ferme du Monstre. Le sikori blanc était passé par là, semant l'effroi. 

Les plus à plaindre, le Chef Assassin et le Grand Animal aux commandes de la racaille se consolaient mutuellement. Ils ne payeront pour personne !

Le gourou regrettait que son piège n'ait pas fonctionné. La bestialité de la racaille le servait bien, au fond, et il pensait donc y avoir trouvé la parade pour pousser le monstre à la faute fatale.  

Du point de vue des larbins, il n y avait pas mille solutions pour anéantir les haillonneux. Le monstre pensait comme eux. Il fallait tuer leur gourou et éliminer toutes les têtes pensantes.  

Mais à Laf, on pouvait craindre que les haillonneux sans boussole soient pires que des lycanthropes. 

L'ATOUT MAITRE...

Le Grand Animal de la racaille se faisait tout petit. 

Il avait promis le cadavre du gourou et ne se pardonnait pas de se faire doubler, si près du but, par la marmaille glossopetre qui n'offrirait qu'un squelette.  

Le monstre piquait sa crise de nerfs. Le gourou avait triché. Le sikori blanc et la squaw n'avaient pas le droit d'intervenir, non !

En vérité, ses lascars dont certains étaient devenus philosophes s'étaient débinés et son grand animal avait pris peur.

Ses larbins étaient devenus des chèvres au moment où le mâle alpha de son troupeau de bovins se ramollissait à la vue de l'agonie de son emboucheur. 

Il épiait les gestes de sa marmaille aussi excessive dans ses actes que puérile dans ses déclarations.

Toutefois, à tricheur, tricheur et demi ! Un sourire monstrueux plissant les commissures de ses lèvres collées par la haine, il se disait qu'il gardait toutes ses chances de remporter le jeu, en songeant à son atout maître, la pepette nitouche.

Seule la nouvelle de la mort du gourou pouvait vaincre son acrimonie ! 

Et pourquoi pas, dès maintenant, aménager à sa pepette nitouche, cette adorable puce, cette perle précieuse, une place toute spéciale dans le Laf de son utopie apocalyptique...  

Ne dit-on pas qu'aucune armée même la plus aguerrie ne peut venir à bout d'une femme  ?

Si et seulement si cette femme est possédée par Satan, aidée par Satan et conseillée par Satan.

L'ECHO FINAL....

L'assassinat de la vierge lancait le signal du carnage. Les terminators et les necrobies de la racaille entraient en scène pour jouer le dernier écho de la symphonie de l'apocalypse... dont, décidément, les pépettes devaient être la symbolique !

La marmaille aiguisait ses dents en perspective du barbecue !

Cependant, malgré la nouvelle dose d'assurance apportée par le male alpha dans sa bergerie de pieds nickelés, le monstre comprenait bien que son dessein apocalyptique s'était drastiquement réduit à l'objectif peremptoire de tuer, enterrer et danser sur la tombe du gourou.

Peu lui chalait l'état dans lequel il laisserait Laf et ses habitants de souche. Il empruntait à tout va, dilapidait, semait le chaos.

Il ne tenait pas à laisser le gourou en vie lui courir entre les pattes sinon à lui baliser l'issue draculéenne des aveux forcés ou du repentir public.

Le gourou méditait son chemin de croix. Tel un prophète, il gardait espoir... son martyre ne sera pas vain.. contrairement au monstre qui s'acharnait sur lui par une prise lâche en désespoir de cause, se disait-il.

Les lafiens voyaient les immenses dégâts causés à leur patrie et par le concours de méchanceté institué par le monstre et les invectives cinglantes des haillonneux. 

Laf, la patrie, s'était bananiérisée. Seule la force bestiale manipulée par le monstre donnait le la. 

Ce sera une immense gageure que de songer tout simplement à rapiécer ce tissu entâché par le sang du gourou.

C'est mort, en effet, parce que malgré tout le monstre d'inculture civique et morale allait emporter avec lui une certaine idée de Laf, à jamais !   

HUFF AND PUFF...

Le destin emporte toujours celui qui se croit vainqueur... 

Le monstre ne le savait que fort bien. 

Aussi ne voulait-il pas seulement croire à cette victoire comme son ennemi intime. 

Il était résolu à se donner tous les moyens pour tuer le gourou et l'enterrer. 

D'ailleurs, ne venait-il pas de trouver un mâle alpha à son troupeau de bovins ? 

C'est que ses taurillons et vachettes, ses vaches et zébus faisaient sa fierté ! 

Ils lui rendaient service plus que ses lascars et larbins indolents réunis. 

La racaille et la marmaille rivalisaient de méchanceté 

Le gourou, couteau sur la gorge, soufflait de tous ses poumons. Huff and puff !

Mais "c'est ce qui sort de ta bouche qui te maintient en vie" a dit Bob Marley.

LE TALON D'ACHILLE....

Mais qu'est-ce qui se passait donc à Laf ? On assistait à un véritable retournement de situation.

Les lafiens se perdaient en conjectures tant la chose était invraisemblable. 

La racaille et la marmaille, toutes penaudes, étaient confuses à en baver de regrets... 

Les mollassons s'étaient ressaisis de leur couardise. Les lascars tremblaient de peur. Les larbins étaient  désorientés. Seuls les bovins folâtraient, les prés étaient bien verts !

Bref, la basse-cour du monstre était transie d'effroi. On s'y préparait à cuver la honte d'une vie !  

Pas l'ombre d'un doute, quelque chose se tramait ;  à la basse-cour, on  n'en revenait tout simplement pas que leur monstre adoré soit, quasi à genoux, entrain de racoler ceux-là qu'il considérait jusqu'à peu comme du vil gibier de potence.   

Le gourou observait. Serait-ce ses fétiches ou les postillons des haillonneux qui étaient à l'oeuvre ?  

Son sixième sens en alerte lui soufflait que cela avait l'air d'une énième ruse du monstre. Pour l'attirer sous l'arbre à palabre... Pour finir proprement le travail bâclé par la racaille.

Il n'allait pas se lancer dans la gueule ouverte et préférait de loin allonger sa ballade vers la guillotine, amplifier d'autant le supplice du bourreau et savourer les derniers instants dans sa bulle... 

A Laf, la bonne question était toutefois : qu'est ce qui s'etait passé ?

Chez le monstre passage fulgurant du stade de persécuteur-bourreau à celui de victime dénotait un mal être aigu... 

C'est qu'en fait la longue marche du gourou vers la guillotine l'avait épuisé.  

Il ne pouvait résoudre cette contradiction qu'en devenant le sauveur.  

Le jeune sikori blanc avait réussi ce dont tout haillonneux rêvait mais qu'aucun d'eux n'avait pu faire...  découvrir le talon d'Achille du monstre !

Satan n'avait rien à voir dans l'histoire, pour cette fois-ci.