dimanche 28 janvier 2024

L'IMBROGLIO ESOTERIQUE...

Les lafiens n'avaient pas besoin d'être payés pour se rendre compte que leur vie était un imbroglio ésotérique. Leur atmosphère de vie avait été définitivement viciée par les effluves maléfiques de la bataille sorcière que se livraient le monstre et ses larbins d'une part et d'autre part le gourou et ses haillonneux sous le haut-arbitrage de Satan himself, ses fils lafiens et sa horde de démons.

Mais reprenons le fil de notre histoire adacadabresque qu'affectionnaient spécialement les esprits fichus, éminent bilan humain de la gouvernance tordue du monstre...  

Ainsi, donc, sur une insistance inquiète de la grand'poupée qui lui avait envoyé des émissaires et non des moindres ains que des rapports alarmants, Tonton avait tapé du poing sur la table pour ramener le monstre à la raison. 

Le monstre avait capté le message et fait mine d'obtempérer. Pour autant, la grand'poupée n'était pas sortie de l'auberge. Plus que les  assurances de Tonton, ce qu'il lui fallait c'est un herpétologue et un psylle pour demonter toute la marionnettique de son castelier...

Parce qu'une circonstance fortuite était venue le bouleverser. C'est que plus la date fatidique approchait, plus ses méninges brûlaient le pavé... 

Le Garçon, pris entre les lacs de sa duplicité, ruait dans les brancards. Pourquoi les traitres Judas l'assassin et Petit maure le voleur et pas lui qui n'avait jamais trahi ? 

Cette occasion, donc, lui avait redonné espoir quand bien même il voyait bien que ce chemin le menait droit dans la cour principale de la demeure de Satan... De là, à dire que cette hardiesse du monstre était tout sauf spontanée...   

Marquons une pause, ici, au cours de ce ti'déj dominical. Jusqu'ici le peuple lafien était divisé en deux parties disjointes : le gourou et les haillonneux d'une part et d'autre part le monstre et la vermine. Mais une nouvelle donne démographique était survenue depuis que les fils de Satan sortaient la tête ! Combien étaient-ils et quels dégâts pourraient-ils causer en songeant que chacun avait 70 000 démons à sa disposition pour semer le doute et troubler l'ordre. Brrr...

Le gourou etait-il un phenix ? Tel cet oiseau mythique qui renaissait de ses cendres. Il avait mis à nu un complot de bas étage, anéanti ce qui restait de la prétendue sacro-sainte séparation des pouvoirs qui auréolait toute république et pulvérisé définitivement l'échafaudage du monstre... 

Etait-il un feu grégeois ? Les haillonneux avaient été touchés par sa chaleur et reprenaient du poil de la bête. Il remettait le projet à l'endroit, redevenait le maitre incontesté de la circulation du vent et du degré d'ensoleillement pour gonfler sa doublure à sa forme !

Pour les larbins, cela va sans dire, c'était l'effroi dans les rangs. Tout était à refaire... Une raison de plus pour la grand'poupéee de ne jamais pardonner au monstre de saboter la course de sa vie à quelques encablures de la ligne d'arrivée.   

mardi 23 janvier 2024

L'ESPOIR DU PENDU

Le flibustier nymphomane rajoutait une répugnante corde de maquereau à son arc de sale prédateur sexuel... 

Au moment où le congrés des fripouilles se tenait en mode fast track pour adouber le grand animal qui, au pied levé, était devenu le préposé à la protection des droits et à la défense des intérêts matériels et moraux, présents et futurs, de la vermine. 

Les attaques désespérées du petit-maure, encouragé par Judas-le-plus-grand-traitre-de-Laf, faisaient sourire la grand'poupée. Il savait que le langage ordurier avait besoin de prendre racine dans la terre de la misère, de l'infamie ou de la haine. Le larbin noir au coeur noir aussi noir que le charbon de bois en était la preuve vivante. 

Et cela le rassurait, au fond, que le monstre ne puisse compter sur mieux que ce fils de traître et bâtard pour le pourfendre. 

Le monstre ne se cachait même plus depuis qu'il avait acquis la certitude que la grand'poupée s'éloignait du plan, son plan. Ce n'était pas faute  à ce dernier de ne pas avoir essayé de garder la sympathie du monstre avec quelques mots musclés proférés ça et là... 

Mais voilà, ce n'est visiblement  pas suffisant aux yeux du monstre pour contrebalancer avec les promesses de réconciliation interlafienne de la grand'poupée qui lui avaient littéralement écorché les tympans. 

Car le monstre était à juste raison allergique à cette idée qui était, bien entendu, synonyme de sa perte. 

Ce déchaînement éperdu chez le monstre avait concomitamment mis le feu au palais de Satan. Ses nécrobies avaient malencontreusement allumé un bûcher autour duquel s'étripaient les ignobles fils de Satan à Laf, désormais en pilotage libre depuis que leur paternel batifolait en Sémitie. 

Comme si un malheur ne venait jamais seul, ne voilà-t-il pas que le gourou s'essayait à l'ubiquité. Décidément, d'où lui venait cette témérité, çui-là ? 

Tout compte fait, il faudra se lever très tôt pour éteindre la flamme d'espoir qui animait les âmes haillonneuses. L'espoir du pendu ? N'était-ce pas déjà une grande victoire, la seule du gourou ? 

mardi 16 janvier 2024

LA PRINCESSE NAVAJO EN PISTE...

Les lafiens voyaient leur redoutable tache d'identification des fils de Satan facilitée depuis que le grand animal avait entrepris de marquer au fer blanc de la canaille. 

A quel titre, au juste ?  Etait-il un fils de Satan ? Satan lui aurait-il confié la tâche de recruter d'autres démons ? Voulait-il parachever son entreprise de  clochardisation du chef assassin ? Assautait-il le  larbin noir au coeur aussi noir que le charbon de bois en créant son regroupement de fripouilles ? 

Hades étouffait de rage. Aucun doute pour lui. Ce prosélytisme subit de l'animal l'interpellait plus que jamais et le motivait encore plus à  prouver toute sa démoniacité supérieure. Il en boucherait un coin à son paternel, foi de satanillon!

Du dedans, le gourou s'appliquait méthodiquement à encadrer le monstre récalcitrant vers la porte de sortie de Laf. 

Au dehors, la princesse Navajo était venue à grand renfort avec ses rebelles pour baliser la piste qu'arpenterait le monstre.   

Oui, cet objectif n'était guère prétentieux. Oui, il n y avait pas beaucoup de coins du terroir lafien où le monstre oserait fouler de ses pieds sans risquer les quolibets mortels des félidés haillonneux. La brigade de nécrobies qu'il avait rattachée à son service exclusif ne suffirait pas à sa protection. 

Les remparts des larbins pliaient mais ne rompaient pas. Les haillonneux maintenaient la pression effrontée et érudite. Il les poussait à montrer leur face la plus hideuse aux yeux du monde entier. 

Mais le monstre et ses larbins étaient-ils les pire dans notre monde ?

vendredi 12 janvier 2024

VIVE LES VIEUX !

▪︎ On a tout faux. Les aînés ne sont pas derrière nous. Ils sont devant nous. Les aînés ne sont pas notre passé. Ils sont notre avenir. Ils sont déjà rendus là où l’on s’en va. Ils nous ont devancés. Ils ont marché avant nous. Parlé avant nous. Dansé, chanté, aimé, volé, gagné, avant nous. Trahi, chuté, perdu avant nous, aussi.


▪︎ Ce ne sont pas les derniers. Ce sont les premiers. Ce sont nos Neil Armstrong. Nos découvreurs. Nos pionniers. Ce que l’on sait, ils nous l’ont appris. Lire, compter, s’intéresser, donner. Ignorer, blesser et prendre, aussi. Selon qui ils étaient sur notre chemin, on peut tout leur devoir ou leur en vouloir pour tout. Ils sont bons ou cons, comme nous. Ou, plutôt, on est cons ou bons, comme eux.


▪︎ Ce qu’ils sont aujourd’hui, c’est ce que nous serons demain. Les crèmes, la chirurgie esthétique et les filtres Instagram n’y changeront rien. On ne rajeunit pas. On vieillit. Tous autant que nous sommes. Les jeunes, aussi. Le temps d’une virgule, ils sont déjà moins jeunes. On vieillit. Chaque seconde de notre vie. Parce que vieillir, c’est vivre. Et mourir, c’est ne plus vieillir.


▪︎ Alors, voulez-vous bien me dire pourquoi, nous qui sommes si remplis de promesses pour l’avenir, sommes si peu préoccupés du sort des aînés ? Ce que nous leur faisons, c’est ce qu’on nous fera. Ce que nous ne leur faisons pas, c’est ce qu’on ne nous fera pas. Si on n’agit pas envers eux par altruisme, agissons, au moins, envers eux par égoïsme.


▪︎ Vous pouvez même le faire pour vos enfants. Parce que, je vous le souhaite, vos enfants seront vieux un jour. Pourquoi tant de sacrifices pour qu’ils aient une belle vie, si leur fin est triste et malheureuse ? Tous les vieux sont les enfants de quelqu’un.


▪︎ La société a laissé de côté les personnes âgées. Pas juste depuis le virus. Depuis une éternité. Parce qu’on ne veut pas se voir en eux. La société vit bien dans le déni. La société croit qu’elle a 18 ans et se fait croire qu’elle s’amuse tout le temps.


▪︎ Le plus dérangeant dans cette histoire, c’est lorsqu’on lit le chiffre des décès, et que ça nous rassure de constater que les victimes sont surtout des gens de 70 ans et plus. Comme si c’était moins grave. Honte à nous. Une vie est une vie. Un être humain n’est pas un char. Il ne perd pas de la valeur avec le temps.

Je sais que la mort d’un enfant nous brise le cœur. La mort d’un vieil enfant devrait le briser aussi. On comptera en combien de morceaux après. On part toujours trop tôt quand on aurait pu partir plus tard.


▪︎ On se console trop rapidement de la mort des aînés. Ça explique pourquoi leur existence n’est pas notre priorité. Ça explique leurs destins de délaissés.


▪︎ Ce n’est pas juste en disant « ça va bien aller » que ça va bien aller. C’est en se faisant aller. Il faut changer notre rapport avec la vieillesse. Permettre de vieillir dans la dignité. Cesser d’écarter les gens plus âgés. Tout le monde fait partie de la gang. De 0 à 200 ans.


▪︎ L’âge n’est pas une défaite. L’âge est un exploit. On peut en être fier. J’ai 40 ans, ça fait 40 ans que je suis là ! J’ai 50 ans, ça fait 50 ans que je suis résistant ! J’ai 60 ans, ça fait 60 ans que je passe au travers. J’ai 70 ans, ça fait 70 ans que j’aime ce monde-là !


▪︎ Ça passe vite comme ça. Hier, tu regardais Pierre Elliott Trudeau dire « finies les folies » dans ta commune. Un claquement de doigts et tu regardes son fils te dire de ne pas sortir de ton centre d’accueil.


▪︎ La vie est trop courte. Chaque seconde compte. Autant celles du début que celles de la conclusion. Il y a des débuts interrompus et des conclusions interminables ; peu importe où on est rendu dans le livre, c’est la page du présent qui compte le plus. Et le présent appartient aux vivants. À tous les vivants. De toutes les origines, de tous les sexes et de tous les âges.


▪︎ Il a fallu trop d’horreurs pour éveiller les consciences au racisme, espérons que cette horreur éveillera nos consciences à l’âgisme.

On a toujours tort quand on catégorise les gens. On est tous nés à la même place, sur la terre. Et on est tous de la même époque. Tous des contemporains. Le reste, ce ne sont que des milliards de différences. Les aînés ne sont pas tous pareils. Pas plus que les jeunes. Voilà pourquoi on ne peut pas dire « les aînés sont comme ci, les aînés sont comme ça ». Ça n’existe pas, le bloc des aînés. Ce qui existe c’est ton père, ta mère, le grand-père de ton ami, la grand-mère de la voisine. Bref, des êtres humains.


▪︎ Vous vous demandez alors pourquoi mon titre « Vive les vieux ! ». Parce que ça rassemble tout le monde. Nous sommes tous des vieux. Quand j’avais 5 ans, mon frère en avait 12, et je le trouvais tellement vieux. On est tous les vieux de quelqu’un, qu’on soit vieux d’un jour ou vieux de douze mille jours.


▪︎ Assumons-le. Surtout que l’âge ne mesure rien. Parce que ce qui nous identifie en est à l’abri. Ce n’est pas l’âge qui fait qui nous sommes, mais c’est un mot qui lui ressemble. Changez le g pour un m. L’âme. La petite voix en nous. Qui nous fait rire, pleurer, réfléchir et frémir. Invisible et omniprésente. Sans âge. C’est pour ça qu’on est toujours étonné quand on inscrit sa date de naissance en remplissant un formulaire. Je ne suis pas vraiment rendu là !


▪︎ Notre âme a toujours l’impression qu’elle vient tout juste d’arriver. Elle reste intemporelle jusqu’au jour où il faut la rendre.


▪︎ Si on veut la garder le plus longtemps possible, il faut se soucier de celles et ceux qui nous ont permis d’en avoir une.


▪︎ Car, tant qu’à jouer au Scrabble, remplaçons le v de vieux par un d, et nous ne serons pas loin de la vérité. Ce sont eux qui nous ont créés...     

De STÉPHANE LAPORTE

mardi 9 janvier 2024

L'INVASION DES AGNEAUX LUPINS ?

Il n'était nullement question d'exciter, outre mesure, l'hexakosioihexekontahexaphobie ambiante qui plus que le Malin lui-même semait discorde et désolation dans la communauté des humains, transformait les racines nourricières des individus en liens de leurs asservissement.  

Seulement Satan mégalomane démoniaque laissait jusqu'ici une marque permanente. Fort opportuniste, il nous avait fait nous rappeler sa sempiternelle signature, le nombre de la Bête.

Et donc, s'il faisait 666 rejetons dans chaque lieu qu'il ne faisait que visiter, on pouvait craindre à raison qu'à Laf, place qu'il avait choisie pour se poser, ses passades diaboliques aient engendré un nombre plus grand encore de rejetons. 

La situation était-elle suffisamment inquiétante ? Oui, sans aucun doute. Les lafiens en dernier ressort, les larbins et haillonneux au premier rang,  avaient le redoutable devoir et pour éviter toute future surprise malheureuse d'identifier les autres fils du démon qui se baladaient parmi eux. Hades risquait l'infarctus!  

Le devoir était d'autant plus pressant qu'à ce qu'il paraît, il y aurait des agneaux lupins... 

Car que doit bien chercher quelqu'un qui verrouille la porte d'entrée principale ? Son défonçage, non ? 

Y aurait-il d'ailleurs maintenant un meilleur moyen pour faire un appel d'air frais apocalyptique ? 

Une belle idée tordue éminemment machiavélique et qui a le mérite de ne pas avoir été  pondue par les maitres-chiens. Ouf !

Malheureusement, le monstre devra cette fois-ci faire cavalier seul car la réussite de ce plan serait la ruine du grand animal, son seul pilier inamovible. 

dimanche 7 janvier 2024

SAUCE PCUS OU PCC ?

L'année du diable avait commencé sur les chapeaux de roue. Le doute n'était plus permis dans l'esprit des lafiens sur qui de nos deux célèbres protagonistes avait sollicité l'aide de Satan.

Hades le fils de Satan était très remonté contre son père Satan. Il se doutait bien qu'il avait une fratrie quelque part mais point à Laf et pire encore, en aussi grand nombre. Satan avait donc au moins 8 autres gosses à Laf, filles et garçons, c'était clair !   

La morale ne pouvait pas être codifiée... Aussi le monstre s'en donnait-il à coeur joie. A la saucée PCUS ou la moutarde PCC, toujours mitonnée à la façon dembacrate, il espérait avoir trouvé la botte secrète pour anéantir le gourou sans coup férir. Il n'était pas peu fier de cette trouvaille, qu'il ne devait à personne sauf à ses monstrueuses méninges. Sauf qu'il n'était de pire vivant qu'un zombi !

Le scenario apocalypse gardait toute sa préférence. Le fauteuil appartenait réellement à celui qui y était assis, qu'on le veuille ou non. 

La grand'poupée ne se faisait plus d'illusions, à cet instant précis mais savait tout aussi bien que Satan était là pour tous, enfin pour ceux qui voulaient bien de lui. 

Narcisse n'en revenait pas toujours de la trahison des maitres-chiens. Il les avait introduit auprès du monstre. 

Médor tremblait de peur en pensant au traitement que lui réserverait sa daronne, la pintade de Tangun. Il lui avait fait perdre son heure de gloire. 

Judas, le plus grand traître de Laf avait chargé le petit maure de transmettre ses félicitations au monstre. Il attendait maintenant le renvoi d'ascenseur. 

Le gourou et sa faune haillonneuse se réveillaient  avec une terrible gueule bois. Leur armée de zombis ne leur avait vendu que des chimères. 

Bon régal dominical aux cerveaux fichus...