LA PRIME DU GOUROU

Quand un monstre prenait conscience de sa propre monstruosité, c'est qu'il avait atteint le paroxysme de sa métamorphose, intentionnelle ou innée. 

Il accédait ainsi à la station de laquelle on ne pouvait revenir et d'où sa proximité devenait hautement contagieuse pour son propre entourage et pour qui s'en approchait dans les corps et esprits, dans les pensées et actes... 

Dès lors, autant on comprenait la furie déprédatrice d'une racaille et d'une marmaille définitivement ridiculisées ainsi que la tendance nécrophagique de lascars et larbins déshumanisés, autant se posait avec insistance la question pour savoir s'il ne fallait pas avoir pitié du Judas de Laf et du Mauvais Larron.  

Ainsi donc à Laf, non seulement le débat sur la méchanceté et la bêtise humaine était révolue mais quel intérêt pouvait-il y avoir à ratiociner avec des pervers narcissiques ! Sauf à vouloir gaspiller et salive et encre et clics...

La course poursuite entre le monstre et le gourou s'étirait.... 

Si le monstre avait obstrué son chemin pour le monopoliser et barrer la route au gourou, la voie empruntée par le gourou restait béante pour tout un chacun... Le monstre et ses lascars oseraient-ils braver cette voie ? Le sikori les y attendait de pied ferme... 

Le gourou n'était-il pas devenu une arme de chantage contre lui ? Serait-ce donc toujours dans leurs plans de ne le rendre aux siens qu'en pièces détachées !

Que cherchait le monstre ? Que voulait-il en échange ? Cela entrait-il dans les plans de Satan, un protagoniste de premier plan dans la tragi-comédie que vivait Laf ? 

En tout état de cause, le monstre avait fort à faire pour mettre balle à terre. Il avait fait croire aux lafiens à l'immensité de leurs ressources pétrogazières... dont il a profité au présent et qui ne profiteront au futur qu'à l'étranger avec ces recettes en peau de chagrin projetées !

Mais qui avait empoché la prime sur la tête du gourou ? Avait-elle été décaissé ? Qu'est ce qui pouvait expliquer la naissance du peloton de contrefacteurs. 

UN SAC A MILLE TROUS...

Satan buvait son petit lait. Le gourou était à l'agonie. Le monstre était en danger, ses freins étaient cassés. Les lascars charognards limaient leurs longs becs crochus. Ils étaient à l'écoute du vautour matriarche, la femelle alpha qui avait pris la place de Judas de Laf trop pris à compter ses deniers, pour fondre sur leurs proies toutes chaudes.  

Cette situation déplorable avait eu le don de révéler la vraie nature des lafiens. 

Mahometans ? Ça restait à voir ! 

Nestoriens ? Ça laissait à désirer !

Chosifiés ? Ça était clair et net dans les têtes ! 

Il avait fermé les sorties de Laf non pas tant parce que les humanoïdes lafiens ne devaient plus se mélanger aux humains de la planète mais plutôt parce qu'il ne fallait pas que l'exode des haillonneux prive sa volière vorace de sa pitance. Cependant, Laf était passoire, un sac à mille trous...

La dembacratie était à ce prix quoique sa peur viscérale du gourou ne cessait pas pour autant... Son esprit le hantait... La hargne du sikori ajoutait à sa frousse. 

Un Barjot se prenant pour un Maton !

Triste condition psychologique... Mais ce serait une erreur de juger un monstre à travers le prisme humain. Cela a été, d'une certaine manière, l'erreur sans doute fatale du gourou et des haillonneux. 

C'est que le monstre n'était plus   seul dans son escapade audacieuse. Il pouvait compter sur la solidarité obscure acquise en chemin de zombies effrayés d'être tirés de leur oisiveté lucrative par les perspectives haillonneuses.  

Il y a peu, il était à court d'idée depuis que les haillonneux avaient refusé de déclencher l'apocalypse à sa place. Sitôt informé du pacte diabolique du condoreau avec Cerbère, le grand animal et le chef assassin, il s'était saisi de cette aubaine inespérée.

Ainsi donc la racaille pouvait continuer de virevolter de méchanceté et d'incompetence et la marmaille se vautrer dans la corruption et l'avanie. 

Il pouvait espérer ainsi, l'air de rien, reconquérir son autorité sur les larbins désorientés et inquiets. 

Et encaisser diète et mépris, quolibets et moqueries des haillonneux ! 

FORCE A LA PROSPERITE (4)

Un, deux, trois puis quatre... putschs en l'espace de deux ans ! C'est un fait assez rare pour être souligné. C'est en Afrique de l'Ouest...

Ça se passe d'abord au Mali (un des principaux producteurs mondiaux d'or), puis en Guinée (un des principaux producteurs mondiaux de bauxite), après au Burkina Faso (un des principaux producteurs mondiaux d'or) et enfin au Niger (un des principaux producteurs mondiaux d'uranium) !   

Le Mali, le Burkina et le Niger comptent aussi plus du 1/3 du cheptel bovin de la région et une tout aussi grande part du cheptel ovin et caprin !

Ces quatre pays figurent également dans le peloton des "pays les plus jeunes" de la planète avec une population juvénile comprise entre 50 et 43% et enregistrent les plus hauts taux de fécondité avec le Niger comme champion du monde.

Ils émargent aussi sur la liste des 46 pays les moins avancés du monde en compagnie de 8 autres de leurs voisins de la zone  ouest africaine (Senegal, Mauritanie, Sierra Leone, Liberia, Guinée Bissau, Togo, Bénin et Gambie ). Le Niger porte le bonnet d'âne mondial dans ce haut lieu de concentration de misère !

L'Afrique de l'Ouest compte 16 Etats, on le rappelle dont quinze - sans la Mauritanie - sont affiliés à la CEDEAO.

Son sous-sol recèle d'immenses ressources : or (Ghana, Mali, Burkina Faso, Cote d'Ivoire et Senegal), diamants (Sierra Leone, Liberia, Guinée), bauxite (Guinée), fer (Mauritanie, Liberia, Guinée), phosphates ( Senegal et Togo), pétrole et gaz ( Nigeria, Ghana, Côte d'Ivoire et bientôt le Senegal), uranium ( Niger).

Toutefois, chose bizarre, le Senegal en est réduit à importer de l'engrais, le Nigeria à importer du carburant..etc...

Pourtant c'est l'agriculture qui représente 30 à 50 % du produit intérieur brut (PIB) dans la plupart des pays de l'Afrique de l'ouest  et constitue la principale source de revenus et de moyens d'existence pour 70 à 80% de la population.

Mais ce sont les cultures de rente qui ont droit de cité. L'Afrique de l'Ouest Principale zone productrice mondiale de cafe et cacao (Cote d'Ivoire, Ghana et Nigeria) de coton (Mali, Burkina Faso, Benin), arachides (Senegal), caoutchouc (Liberia), bananes, mangues, ananas (Guinée, Cote d'Ivoire). 

Ainsi donc, avec près de 70% des terres cultivables laissées en friche,  ce sont les cultures vivrières qui abandonnées à leur triste sort de devoir compter sur les retombées des avancées technologiques conçues et appliquées aux rentes agricoles pour avancer cahin-caha dans sa quête ingrate de l'autosuffisance alimentaire.  

Et l'Afrique de l'Ouest n'est excèdentaire ou exportateur encore moins autosuffisant d'aucun produit alimentaire de haute consommation chez ses populations ( mil, riz, mais, blé).

Voila pourquoi il est facile de jeter les pierres sur les élites - une bourgeoisie d'accaparement essentiellement composée par la caste des fonctionnaires oisifs -  qui apparemment jettent leur dévolu sur les activités exportatrices parce que pourvoyeuses de cash nécessaire à leurs dépenses de prestige et de représentation fantasmagorique au détriment d'activités qui à terme propulseront le développement économique.  

Voila pourquoi on ne peut rire que sous cape ses menaces du syndicat des chefs d'Etat de restaurer l'ordre constitutionnel au Niger ! 

Qui accepterait de renoncer à son confort pour leur ancien collègue Bazoum ?

Une nouvelle incompréhension des populations serait le financement d'une guerre des pays les plus pauvres de la planète, suprême aberration, alors que les priorités sont ailleurs pour une bonne guerre décisive contre la misère de l'écrasante majorité des populations ouest-africaines.  

Qui financerait alors la guerre ? Une guerre téléguidée, chiche, une commande pour le compte de qui ? L'uranium du Niger en vaut certainement la chandelle.

GRACE AU SIKORI...

Le sikori était venu, il a vu, il a vaincu. Il a explosé le mythe de Laf- Sanctuaire sécurisé, de laf-Etat de droit !

Vite fait, bien fait. Il tenait tellement à rappeler à la face du monde qu'il y avait des humains à part entière, traités comme tels et des hommes entièrement à part, des humanoïdes, la catégorie des  lafiens y compris leur monstre et ses larbins. 

Son cours magistral s'était adressé donc à tous ces sadiques humanoïdes mythomanes qui avaient braqué Laf pour leur dire qu'il était trop gros appât pour eux ! 

Et qu'ils étaient des nabots complexés, depuis le monstre jusqu'au larbin noiraud, dont les rodomontades étaient justes des enfantillages de pourris-gâtés, les actes étaient sottises et leurs déclarations, des balivernes,

Que la lie de la racaille ridiculisée, repaire de brutes incompétentes, se recyclait dans le business juteux de tiek-tiek de la bergerie,  

Que la marmaille ridiculisée, torchon des lascars, ne pouvait plus être sauvée de la débâcle morale ! 

La bergerie croulait sous le faix de la honte. 

Mais, rassurons-nous, la honte ne les tuera pas. Satan y veillait !     

Les charognards étaient dans l'attente de la mort du gourou. Un gigantesque feu d'artifice funèbre leur avait été promis !

Rassurons-nous, aussi, car le sikori s'assurera de pourrir leur existence plus qu'ils n'ont pourri celle des lafiens.

Le cadeau du billet en première classe et les emplettes n'avaient pas suffi pas à l'amadouer... 

LA PARADE INFAME...

Le monstre toujours affalé par terre regardait sa bergerie dévastée. 

Ce vide autour de lui n'augurait rien de bon. Même le scalp du gourou ne suffisait à le combler... Il était vraiment parti dans la tête de ses larbins. La gloire appartenait déjà au prochain monstre ! 

Et le pétrole et le gaz, aïe, ouille...

 

Ou était passé son mâle alpha, le judas de Laf ? 

Pourquoi le Mauvais Larron se taisait-il ? 

Et le Garçon à papa ?  

Il serait donc seul à se salir les mains avec le sang du gourou ? Et pourtant....

C'est alors que Narcisse était apparu. Au lieu de lui tendre la main pour l'aider à se relever, cependant, il se contenta de se pencher vers lui pour lui chuchoter à l'oreille l'existence du pacte diabolique entre le poussin de condor, le chef assassin et le grand animal.  

Ah tiens donc, Hades et Cerbère qui l'avaient mis dans cette emmerde agissaient en service commandé ! Il sourit...

La racaille et la marmaille ridiculisées par le sikori n'étaient pas au bout de leur débâcle morale. Vite, une stèle à l'honneur de la canaille zenega qui sauvait la face de la négraille !

Mais le sikori n'était pas un lafien. Paname n'était pas Laf... C'était comme nous faire croire que le sang bleu pouvait couler dans les veines d'un mercenaire, putatif ou rejeton... On verra bien comment l'esprit laquais s'en sortira-t-il avec la patate chaude ?

Le gourou croupissait au purgatoire. De guerre lasse, la victoire,

chimère aimante qui s'était maintes fois offerte à lui, avait fini

dépitée par le bouder. Toujours cet irascible instinct taliban qui lui dictait de ratatiner son corps pour élever son esprit.

Aux quatre coins du globe, en effet, des vagues de haillonneux scandaient son nom en poussant des cris de rage effrayants.

Son nouveau compagnon d'infortune, le fidèle sikori, allait précipiter et amplifier les choses, indubitablement.  

A ce moment-là, Satan assistait à la parade infâme de son tambour

major. Ses démons tapaient sur des outres en peau humaine gonflées. Le sinistre bruit contait l'affreux destin des malheureux qui lui avaient vendu leur âme. Il préparait quelque chose.  

Le monstre déroulait, le gourou méditait, Satan calculait ! 

PLAISIR DEMONIAQUE...

Mais lequel, donc, d'entre le monstre et le gourou, avait tendu son bras pour supplier le maudit Satan ? 

Le verdict n'était donc pas encore disponible... Car la majesté raciste, l'improvisé arbitre, avait plié bagages, joues pleines, sitôt son forfait accompli. 

La racaille et la marmaille étaient dans leur rôle... Ils étaient sonnés, ridiculisés par le pied de nez du  sikori, lequel avait éventé à la face du monde leur nature de pendejos. 

Tant que la mission consistait à garder les larbins, cloitrer femmes et enfants,  traquer,  comploter, emprisonner, humilier, massacrer des lafiens si ce n'est escalader des murs ou encore défoncer des portes, elle était impressionnante et même très gratifiante... 

Le lascar poussin de condor était à la manœuvre. Pourquoi tous et pas lui ? Lui, entendait être le troisième larron, le joker du monstre déprimé. 

On n'y aura vu que dalle. Son agenda se déroulait à merveille. Il avait de qui tenir que ceci n'était que jeu. L'opération apocalypse en était  bien un !

Le gourou au gnouf, il fallait forger la chaine qui l'entraverait à perpétuité. C'était une partie de plaisir démoniaque. Et comment, Satan était de la partie ! 

Les lafiens imploraient le secours de Allah.