mercredi 26 mars 2014

DE LA MESSE NOIRE


Les partisans du bonhomme président Maky Sall auront brillé par leurs absences dans les messes noires organisées, ça et là, pour commémorer le deuxième anniversaire de l’accession à la magistrature suprême de leur mentor. Ni son parti encore moins ceux des nombreux alliés…

C’est quand même extraordinaire que la galaxie présidentielle si fournie en personnalités bouillantes tienne bouche cousue à l’occasion de ce haut moment de communication pour dresser un bilan d’étape des réalisations du régime d’autant plus que c’est elle-même qui nous avait donné rendez vous l’an passé à pareil moment prétextant qu’un an c’était trop court pour entamer les réalisations promises au cours du quinquennat. 

Ce manquement, avouons-le tout net, pourrait être un aveu de taille.  Ne révèle-t-il pas que les partisans du bonhomme président savaient pertinemment que c’était peine perdue ? Toute communication ne serait que verbigération aux oreilles du peuple !

C’est ce que sans doute ce que l’opposition a également compris… au point de ne pas éprouver le besoin de sortir la grande artillerie verbeuse.

Seuls le premier ministre Aminata Toure, toujours sur la sellette, et quelques seconds couteaux du gouvernement se sont résignés à monter au créneau.

Seulement, la rengaine du Premier ministre n’a pas suffi malheureusement pour inverser la vapeur.

En faisant l’impasse sur les questions essentielles de vision et de logique dans la direction du pays, en privilégiant les jeux de mots puérils, en invoquant de façon aberrante le Plan Sénégal Emergent qui ne connaitra un début d’exécution dans le meilleur des cas qu’en 2015, elle n’a fait, au fond, que confirmer que la locomotive file droit vers l’abysse.

Tout ne semble pas perdu pour autant si le bonhomme condescendait à entendre raison.  La gestion solitaire du pouvoir doit finir pour de bon. Il faut promouvoir le dialogue ou disso ou penco, seul gage de rupture !

Il faut pour cela qu’il se pose les bonnes et simples questions, accepte d’écouter notamment Me ElHadj Diouf et abhorre tout comportement qui ne soit humble.

C’est juste parce que nous n’osons pas que les choses sont difficiles. 

Lorou Adama GAYE

dimanche 9 mars 2014

PRIMATURE A L'EAU !


Les faits parlent d’eux-mêmes, les cancans alarmants et les circonstances suffisamment troublantes pour que l’on ne se fasse plus d’illusions : les jours du premier ministre sont comptés.

 La cause peut être que Aminata Toure n’a pas pu tenir sa promesse, celle d’accélérer la cadence  de la réalisation des promesses électorales du bonhomme président, Maky Sall.

Aminata Toure ne doit cependant pas trop s’en faire. On ne s’accuse pas d’avoir voulu bien faire, trop bien faire même, si tant est qu’on pouvait accélérer un moteur en panne !

On lui reprochera toutefois d’avoir adopté une attitude contraire à sa nature. Elle, qui  nous avait habitué à des sorties tonitruantes foulant aux pieds allègrement la réserve que lui imposait son rang ministériel !

Qu’elle essuie aussi passivement et sans broncher les piques acerbes de lampistes nous font finalement penser que tout cela n’était qu’activisme pour être vizir à la place du vizir.

Mais toute cette histoire pose et repose la question de l’instabilité chronique de la fonction primatoriale. Les brouilles entre président et premier ministre sont si récurrentes dans notre vie politique qu’il y a de quoi y scruter une tare congénitale ou à tout le moins pister un problème de mode d’emploi.

Sa disparition de l’armature constitutionnelle de 1962 à 1970 puis de 1983 à 1992, la première fois pour régler le problème du bicéphalisme entre Senghor et Dia et la deuxième fois pour recentrer l’action gouvernementale sous Diouf, montrent que le malaise ne date pas d’aujourd’hui.

Alors premier ministre ou premier des ministres, ombrelle du président ou sa tête de turc, fusible tout simplement ?  

La question demeure car traduisant une faille de la loi. La légitimité, elle, n’a jamais posé de problème car on est premier ministre par la volonté et la confiance du président mais c’est au fonctionnement que la machine se grippe. 

La question renvoie finalement vers une mésentente chronique entre les collaborateurs du président et ceux du premier ministre qui peut être due soit à un souci de préséance à outrance des services du président élu au suffrage universel ou alors à une impossibilité de s’adapter les uns aux autres.

Seul les premiers ministres Aguibou Soumare  et Maky Sall sont les seuls à avoir quasiment échappé au lynchage des faucons du palais sous Abdoulaye Wade…

Dans une moindre mesure, on peut citer également le premier ministre Abdou Diouf du Président Senghor dont le principal antagoniste était dans son gouvernement.

Sinon, le premier ministre Habib Thiam a souffert de Ousmane Tanor Dieng directeur de cabinet du Président Diouf, le premier ministre Moustapha Niasse a été lessivé par Idrissa Seck, directeur de cabinet du Président Wade. Le premier ministre Idrissa Seck de tous les premiers ministres de l’histoire du Sénégal est celui qui a été le plus maltraité…

Et nous n’omettons pas le cas du premier ministre Abdoul Mbaye sous le magistère en cours du président Maky Sall ni celui, sous le President Wade, de la première femme à être premier ministre Mme Madior Mbaye ! 

Le débat reste posé et il a sans doute fort incidemment été ravivé par les récentes propositions de la CNRI qui en recherchant la stabilité de la station ont plutôt produit un effet contraire ; elles ont déclenché une véritable levée de boucliers des partisans de la toute puissance présidentielle du chef de l’Etat.

Alors pourquoi ne pas supprimer tout bonnement le poste comme l’ont proposé récemment des députés de la mouvance présidentielle ?

Au fait, y a t il quelqu’un dans la pirogue pour se souvenir qu’il existe un poste de vice-président qui depuis sa création n’a jamais été pourvu ?

Amadou Moustapha KEBE

jeudi 6 mars 2014

EDUCATION CHAVIREE


Le mois passé, à Sédhiou, un élève a été arrêté brièvement pour menaces et propos injurieux contre un de ses professeurs. 

Avant hier, à Saint louis, c’est l’élève Sowdatou Sow qui poignarde son professeur de mathématiques. Il écopera de deux mois avec sursis, à la grande désolation des syndicats du corps enseignant.

Hier, c’est l’élève Khardiatou Ka, à Kaffrine, qui gifle son professeur de Maths. Comme sanction, elle est renvoyée chez elle pendant 72 heures !

Ces faits divers intervenant quasi simultanément, à des endroits opposés de notre pays, ayant le même cadre à savoir l’école publique, concernant les mêmes protagonistes sont absolument regrettables.


Ils dénotent la fâcheuse prégnance de notre fameux masla qui autorise les pires compromissions. 

Ils laissent apparaître la faiblesse coupable de la justice…

Ils interpellent, enfin, chacun d’entre nous, élève ou parent d’élèves, enseignant ou parent d’enseignant et fondamentalement en tant que citoyens dont les impôts font fonctionner l’école.


Ils révèlent une banalisation de la violence chez les élèves… une violence qui quitte cette fois-ci son terrain de prédilection qui était jusque là la rue publique avec le saccage du bien public mais également privé pour s’enraciner dans les salles de classe.

Qu’est ce qui a bien pu se passer pour que les relations élèves-professeurs jadis empreints de respect et de distance se détériorent à ce point d’animosité et de confrontation verbale puis physique.

Pourquoi les enseignants ont ils perdu leur autorité naturelle ? Pourquoi les élèves bravent-ils si gaillardement l'autorité ? 

La faute est grandement partagée à mon avis car il s'agit bien d'un problème sociétal qui pose la question de la prise en charge des adolescents...

L'ecole étant une seconde famille, c’est la société toute entière qui est menacée pour que nul n’en ignore !

Amadou Lamine TOURE