jeudi 24 novembre 2016

DE REDEFINIR LE PROJET SOCIAL....

Le meurtre de Mme Fatoumata Ndiaye, membre du camp présidentiel,  froidement égorgée par son chauffeur venu la cambrioler a constitué le point d’orgue de l’épidémie de meurtres qui sévit actuellement au Sénégal.

Ce drame a engendré naturellement une hystérie collective des politiciens. Car d’un certain point de vue, cet assassinat les met tous sous pression à cause des pratiques presque mafieuses dont est adepte cette catégorie de citoyens à part.

Et leur progéniture se délecte, eu égard aux frais divers abondamment relatés dans la presse, d'en faire leur jouet favori de ces importantes sommes d’argent aux origine et destination louches échangées en catimini sous le regard navré de jeunes hommes de confiance besogneux mais nécessiteux.  

L’assassin particulièrement barbare, Samba Sow, est de ce fait également une victime de  la tentation de cet argent facile dont les politiciens détiennent exclusivement la clef. 

Il est certain que l’heure est venue de la part des politiciens, pour prendre au mot le bonhomme président, de faire leur introspection.

Car il est important qu’ils réalisent, afin d’en tirer toute les conséquences, que c’est la pagaille résultant de leur irresponsabilité aussi bien au pouvoir que dans l’opposition, qui est à l’origine de cette situation macabre.

Mépris, impunité et violence sont les images que renvoient leurs comportements et actes quotidiens à la face des citoyens chez qui elles engendrent désespoir, violence et extrémisme...cela dit, aucun pays ne saurait en réchapper !

Cependant, la mort de Madame Fatoumata Ndiaye ne doit pas occulter celle de Ibrahima Balde dont  le procureur de la République vient de recevoir le rapport d’autopsie. Ce jeune homme, simple citoyen sans aucune attache politique, a été lâchement torturé et sauvagement assassiné au cours de sa garde à vue par un misérable gendarme de la Brigade de Kolda !

Mais disons que la conscience est, parfois, un puits noir dans lequel on s’éclaire à la lueur de ses propres étoiles !

Ce n’est pas une prévention policière accrue qu’il faut, nonobstant notre sotte prétention de s’ériger en gardien de la paix mondiale qui a fini de dégarnir les casernes et  démotiver les troupes…

Encore moins le renforcement du corps anachronique des agents de sécurité de proximité…


Ce qu’il faut, c’est redéfinir le projet social dans toute sa complexité, rien moins que ça ! 


Mangone SALL

lundi 21 novembre 2016

DU JEUNE NEGRE MEDAILLE...

Le bonhomme président Maky Sall est un excellent voilier !

 On serait sans doute très, très surpris s’il était possible de loucher le kilométrage de l’avion présidentiel.

Mais le fait est que son dernier voyage nous a beaucoup intrigué. Avouons que le prétexte d’une invitation du Fmi est un peu tiré par les cheveux quand même ! A moins que le bonhomme n’ait été tenté de jouer le rôle du jeune nègre et la médaille !

Oui, il faudra bien chercher ailleurs…

Quelle doit être, en effet, la nature de besoin pressant qui l’a éperonné au point de s’envoler illico presto vers les Etats Unis au moment où le roi Mohamed VI séjournait dans notre pays. 

Ce long séjour royal qui fait d’ailleurs couler beaucoup d’encre car il intervient après une relative accalmie du débat passionné sur le pétrole sénégalais et une subite hausse de ton de l’expatrié forcé de luxe, le garçon Karim Wade.

Alors Messire le roi jouerait-il les bons offices entre les deux frères ennemis, ayant chacun dos au mur, dont la confrontation inscrite dans l’ordre naturel des choses fait redouter le pire ? 

Le bonhomme a vraiment besoin d’autres sérénades que celle de ses nombreuses dames de compagnie, belliqueuses et stériles, pour remettre sa gouvernance à l’endroit.  

Pour prendre à bras le corps de manière plus responsable cette épidémie de meurtres qui secouent le pays, rassurer son monde sur ses pulsions dictatoriales, arrêter cette propension à l’autosatisfaction aussi abjecte qu'immotivée…

Les signaux lancés à l’opinion à travers deux de ses habituels malheureux choix ont particulièrement ému.

Nous voulons parler des nominations de MM Ousmane Ndiaye et Ousmane Tanor Dieng ; l’un à la tête du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz  et l’autre à la tête du Haut Conseil des Collectivités Territoriales.

Ces décisions sont difficilement acceptables au regard de l’âge des récipiendaires par la majorité de la population constituée de jeunes.   

Quoi de plus épouvantable en effet qu’un jeune qui bloque l’ascenseur social ?


Jean Marie MENDY

lundi 14 novembre 2016

DE L'INFECTION GENDARME....

Ibrahima Baldé meurt en garde à vue à la brigade de gendarmerie Ibrahima Baldé meurt en garde à vue à la brigade de gendarmerie

Un jeune, du nom de Ibrahima Baldé, est mort en garde à vue à la brigade de gendarmerie de Médina Yoro Foulah, dans la nuit du 12 au 13 novembre dernier. Ressortissant gambien d’une trentaine d’années, il habitait le village de Yéro Egué. Interpellé par des agents de sécurité de proximité de Niaming, à la suite d’une dispute avec son grand-frère, il a été interpellé et conduit à la brigade de gendarmerie d’où il est passé de vie à trépas.
 
«De sérieuses allégations de torture»
 
Les organismes des droits de l’homme dont la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (Lsdh), la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (Raddho) et Amnesty International, évoquent la piste de la torture : «De sérieuses allégations de torture et de mauvais traitements - des cris auraient été entendus dans la brigade de gendarmerie dans la nuit du 12 au 13 novembre - ont été recueillies par nos organisations auprès de personnes présentes sur place », signalent-elles dans un communiqué conjoint. Aussi, elles «exhortent les autorités à ouvrir une enquête indépendante pour faire la lumière sur les circonstances exactes du décès d’Ibrahima Diallo et de traduire en justice les personnes mises en cause ».
Une enquête ouverte, une autopsie ordonnée
Jointes au téléphone par Seneweb, des sources proches de la gendarmerie confirment la mort d'Ibrahima Diallo au cours de sa garde à vue, mais soutiennent que les agents de la gendarmerie n'ont perpétré aucun acte de torture sur lui. "Il a été acheminé au poste de Médina Yoro Foulah. Il était accusé d'avoir volé un cheval. Il était blessé lorsqu'on le remettait aux agents de la gendarmerie. Pourquoi le torturerions-nous ?  La gendarmerie a ouvert une enquête et une autopsie est ordonnée", indique notre source.

source : dakarposte.com

vendredi 11 novembre 2016

DE LA SANTE DE MISERE

Le service de cardiologie de l’Hôpital de Fann vit une pénurie d’eau depuis une semaine.

La situation est si grave que patients et accompagnants ne savent plus à quel sain se vouer d’une part et que d’autre part le personnel médical s’est résolu à suspendre les opérations programmées.

La persistance du problème renseigne à suffisance sur l’incurie qui irrigue la chaine de commandement du système sanitaire sénégalais, des écuries d’Augias.

Madame la ministre de la Santé comme à son habitude est aux abonnés absents…

Elle est, sans nul doute, absorbée, corps et âme, à compiler les données de son prochain rapport à l’Organisation Mondiale de la Santé…

Que cela soit clair, cependant,  il ne sert à rien, absolument à rien, de lancer de projets d’hôpitaux futuristes si l’on est aussi incapable de gérer correctement l’existant.

Gérer correctement un hôpital c’est en priorité mettre en place et appliquer des normes strictes d’hygiène, au delà de la gestion financière honnête.

Or c’est là où le bât blesse. Face à leur persistance, nous en sommes  arrivés à nous accommoder de l’insalubrité repoussante de l’environnement hospitalier, l’hygiène douteuse dans les toilettes, leur bouffe infecte et la nonchalance incompétente du personnel…

C’est que dans les hôpitaux publics, on hérite des postes techniques stratégiques si le recrutement n’obéit pas à un népotisme primaire.   

Pourquoi s’étonner, dès lors, qu’aucune de nos élites n’accepte que contrainte ou forcée à y s’y rendre ou y envoyer ses parents et sa famille. Les hôpitaux marocains et français peuvent continuer d’afficher le sourire.

On comprend alors pourquoi des collectivités publiques préfèrent signer des conventions avec des structures privées ; une raison qui n’est pas sans rapport direct avec l’essor de l’investissement privé dans ce domaine !

Le secteur public hospitalier illustre parfaitement la misère du service public.

Et dans ces conditions, l’émergence tant chantée n’est qu’une moquerie tant elle est impossible si la satisfaction et la dignité des citoyens n’en est pas le but.



Il est vraiment temps de donner un bon coup de pied à cette répugnante fourmilière d’irresponsabilité.


                        Demba FALL

samedi 5 novembre 2016

D'UN NOUVEL ORDRE SOCIAL ?

Le Sénégal vit depuis quelque temps une épidémie d’homicides.  Apres la série des  suicides, ce sont les meurtres qui tiennent le haut du pavé…

Ce sont, paradoxalement, des jeunes qui s’entretuent aussi bien avec des armes à feu qu’avec des armes blanches. 


Les mobiles sont ahurissants de frivolité tant ils sont insignifiants en eux-mêmes. Une tasse de café par ci, une pièce de 100 francs par là, une prise de bec anodine ici, une cigarette la bas…

Tuer est devenu banal… Tout le monde est en droit d’avoir peur et de se poser des questions. Comment en est on arrivé là…

Il est juste superfétatoire désormais d’indexer le laxisme des autorités politiques dont la responsabilité dans cette banalisation n’est plus à démontrer.

Aucune autorité n’a daigné monter au créneau pour s’émouvoir et rassurer les populations...  dépassées ou désabusées par les évènements ? Sans doute les deux  et c’est de leur faute !

Leur indifférence est criarde. On n’a pas besoin d’explication pour comprendre que c’est leur passivité qui est la cause première de cette épidémie d’homicides.

Certes, depuis belle lurette, notre société est devenue exclusive en raison de la violence contenue dans la prédation économique, la gestion politique et dans la compétition sociale. 

Désormais la corruption s’énumère en terme de milliards, la gestion politique est plutôt un dialogue de sourds entre des acteurs essentiellement mus par des envies d’accaparement et la compétition sociale se passe tout simplement de commentaire avec le piétinement des valeurs…

Et les jeunes font principalement les frais de ces nombreuses frustrations. Ils constituent dans leur écrasante majorité les victimes expiatoires des nombreuses entorses à l’ordre normal des choses.

Pendant combien de temps continueront nous d’égrener le chapelet des agneaux de sacrifice de cet ordre nouveau calamiteux,  acteurs potentiels, malgré eux, de futurs drames sociaux  ?

Tenez, des enfants sont toujours contraints, depuis de nombreuses années, de suivre leur scolarité dans des abris « provisoires » pendant qu’une nouvelle institution inutile, le Haut Conseil des collectivités territoriales vient d’être installée avec un budget faramineux de 6 milliards de FCFA !

                                                           Guillaume BIABI