vendredi 11 novembre 2016

DE LA SANTE DE MISERE

Le service de cardiologie de l’Hôpital de Fann vit une pénurie d’eau depuis une semaine.

La situation est si grave que patients et accompagnants ne savent plus à quel sain se vouer d’une part et que d’autre part le personnel médical s’est résolu à suspendre les opérations programmées.

La persistance du problème renseigne à suffisance sur l’incurie qui irrigue la chaine de commandement du système sanitaire sénégalais, des écuries d’Augias.

Madame la ministre de la Santé comme à son habitude est aux abonnés absents…

Elle est, sans nul doute, absorbée, corps et âme, à compiler les données de son prochain rapport à l’Organisation Mondiale de la Santé…

Que cela soit clair, cependant,  il ne sert à rien, absolument à rien, de lancer de projets d’hôpitaux futuristes si l’on est aussi incapable de gérer correctement l’existant.

Gérer correctement un hôpital c’est en priorité mettre en place et appliquer des normes strictes d’hygiène, au delà de la gestion financière honnête.

Or c’est là où le bât blesse. Face à leur persistance, nous en sommes  arrivés à nous accommoder de l’insalubrité repoussante de l’environnement hospitalier, l’hygiène douteuse dans les toilettes, leur bouffe infecte et la nonchalance incompétente du personnel…

C’est que dans les hôpitaux publics, on hérite des postes techniques stratégiques si le recrutement n’obéit pas à un népotisme primaire.   

Pourquoi s’étonner, dès lors, qu’aucune de nos élites n’accepte que contrainte ou forcée à y s’y rendre ou y envoyer ses parents et sa famille. Les hôpitaux marocains et français peuvent continuer d’afficher le sourire.

On comprend alors pourquoi des collectivités publiques préfèrent signer des conventions avec des structures privées ; une raison qui n’est pas sans rapport direct avec l’essor de l’investissement privé dans ce domaine !

Le secteur public hospitalier illustre parfaitement la misère du service public.

Et dans ces conditions, l’émergence tant chantée n’est qu’une moquerie tant elle est impossible si la satisfaction et la dignité des citoyens n’en est pas le but.



Il est vraiment temps de donner un bon coup de pied à cette répugnante fourmilière d’irresponsabilité.


                        Demba FALL

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