Le service de cardiologie de l’Hôpital de Fann vit une
pénurie d’eau depuis une semaine.
La situation est si grave que patients et
accompagnants ne savent plus à quel sain se vouer d’une part et que d’autre
part le personnel médical s’est résolu à suspendre les opérations programmées.
La persistance du problème renseigne à suffisance sur
l’incurie qui irrigue la chaine de commandement du système sanitaire sénégalais,
des écuries d’Augias.
Madame la ministre de la Santé comme à son habitude
est aux abonnés absents…
Elle est, sans nul doute, absorbée, corps et âme, à
compiler les données de son prochain rapport à l’Organisation Mondiale de la
Santé…
Que cela soit clair, cependant, il ne sert à rien, absolument à rien, de
lancer de projets d’hôpitaux futuristes si l’on est aussi incapable de gérer
correctement l’existant.
Gérer correctement un hôpital c’est en priorité mettre
en place et appliquer des normes strictes d’hygiène, au delà de la gestion financière
honnête.
Or c’est là où le bât blesse. Face à leur persistance,
nous en sommes arrivés à nous accommoder
de l’insalubrité repoussante de l’environnement hospitalier, l’hygiène douteuse
dans les toilettes, leur bouffe infecte et la nonchalance incompétente du
personnel…
C’est que dans les hôpitaux publics, on hérite des
postes techniques stratégiques si le recrutement n’obéit pas à un népotisme
primaire.
Pourquoi s’étonner, dès lors, qu’aucune de nos élites
n’accepte que contrainte ou forcée à y s’y rendre ou y envoyer ses parents et
sa famille. Les hôpitaux marocains et français peuvent continuer d’afficher le
sourire.
On comprend alors pourquoi des collectivités publiques
préfèrent signer des conventions avec des structures privées ; une raison
qui n’est pas sans rapport direct avec l’essor de l’investissement privé dans
ce domaine !
Et dans ces conditions, l’émergence tant chantée n’est
qu’une moquerie tant elle est impossible si la satisfaction et la dignité des
citoyens n’en est pas le but.
Il est vraiment temps de
donner un bon coup de pied à cette répugnante fourmilière d’irresponsabilité.
Demba FALL
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