Le
Sénégal vit depuis quelque temps une épidémie d’homicides. Apres la série des suicides, ce sont les meurtres qui tiennent
le haut du pavé…
Ce
sont, paradoxalement, des jeunes qui s’entretuent aussi bien avec des armes à
feu qu’avec des armes blanches.
Les mobiles sont ahurissants de frivolité tant ils sont insignifiants en eux-mêmes. Une tasse de café par ci, une pièce de 100 francs par là, une prise de bec anodine ici, une cigarette la bas…
Tuer
est devenu banal… Tout le monde est en droit d’avoir peur et de se poser des
questions. Comment en est on arrivé là…
Il
est juste superfétatoire désormais d’indexer le laxisme des autorités
politiques dont la responsabilité dans cette banalisation n’est plus à
démontrer.
Aucune
autorité n’a daigné monter au créneau pour s’émouvoir et rassurer les
populations... dépassées ou désabusées
par les évènements ? Sans doute les deux et c’est de leur faute !
Leur
indifférence est criarde. On n’a pas besoin d’explication pour comprendre que
c’est leur passivité qui est la cause première de cette épidémie d’homicides.
Certes,
depuis belle lurette, notre société est devenue exclusive en raison de la
violence contenue dans la prédation économique, la gestion politique et dans la
compétition sociale.
Désormais
la corruption s’énumère en terme de milliards, la gestion politique est plutôt
un dialogue de sourds entre des acteurs essentiellement mus par des envies
d’accaparement et la compétition sociale se passe tout simplement de
commentaire avec le piétinement des valeurs…
Et
les jeunes font principalement les frais de ces nombreuses frustrations. Ils
constituent dans leur écrasante majorité les victimes expiatoires des nombreuses
entorses à l’ordre normal des choses.
Pendant
combien de temps continueront nous d’égrener le chapelet des agneaux de
sacrifice de cet ordre nouveau calamiteux,
acteurs potentiels, malgré eux, de futurs drames sociaux ?
Tenez,
des enfants sont toujours contraints, depuis de nombreuses années, de suivre
leur scolarité dans des abris « provisoires » pendant qu’une nouvelle
institution inutile, le Haut Conseil des collectivités territoriales vient
d’être installée avec un budget faramineux de 6 milliards de FCFA !
Guillaume BIABI
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