mercredi 7 avril 2010

Les Urgences sont Ailleurs, Mister President ! ( par Issiaka Dia )

Me Wade vient de retoucher pour une énième fois à son gouvernement. La victime, du moins en apparence, des frénétiques et virevoltantes sautes d’humeurs présidentielles est cette fois ci le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des finances, chargé du Budget... Pepe Birago nous a enseigné qu’il n’est point utile de disposer d’un grand appât pour capturer un gros gibier. Et qu’à cela ne tienne, un prétexte est toujours trouvé.

Et le prétexte tout trouvé à l’occasion tient à une histoire de dépassements budgétaires qui dateraient de 2005-2006. En quoi, Ibrahima Sarr est il dès lors concerné ? N’est ce pas plutôt la gestion du tandem Abdoulaye Diop et Hadjibou Soumaré qui devrait être remise en cause ?
Et quand bien même il y aurait faute, ne devrait il pas aussi y avoir aussi une responsabilité partagée avec son ministre de tutelle, Abdoulaye Diop ?

Pour qui connaît la méthode Wade doit savoir aussi pertinemment que le Président Wade depuis sa réélection aime à humilier son monde, sans en avoir l’air. Tel un toubib qui dépiste un cancer du sein chez une nonne !

Le limogeage cavalier du ministre Ibrahima Sarr en est un exemple. Dès lors, il nous faudra nous résoudre dans ce pays à appeler un chat, un chat. N’est pas victime en fait celui que l’on croit. Monsieur Ibrahima Sarr à l’occasion n’aura servi que comme agneau de sacrifice sur l’autel de la tendance présidentielle au zoroisme.

La cible visée est bel et bien la personne du premier ministre Hadjibou Sumaré. Abdoulaye Wade veut encore nommer un nouveau premier ministre. C’est dans sa nature qu’il ne peut pas s’accommoder d’une personne longtemps. N’ayant pas grand-chose à reprocher à son actuel premier ministre, il cherche à l’humilier en le contournant sans autre forme de procès. Quoi de plus humiliant, en effet, que de dégommer le ministre du budget, l’ami du premier ministre de surcroît, sans en informer le premier ministre mais encore sans le consulter à propos du nouveau ministre ?

Nous ne saurions dès lors manquer de fustiger, dans cette affaire, cette fumisterie indigne de bassesse du plus minable ministre de l’Economie de l’histoire du Sénégal, abdoulaye diop. Qui confirme ainsi toute la jalousie qu’il aurait éprouvée à l’occasion de la nomination de son ancien ami Hadjibou Soumare au poste de premier ministre.

Quand un président en arrive à cette extrémité qu’il n’ose plus user de ces prérogatives constitutionnelles sans éprouver le besoin de recourir à des artifices (ou maléfices ?) ou de se dissimuler derrière des trompe-l’oeil, il y a un gros problème. C’est tout simplement pa-thé-ti-que !

Quand un président démocratiquement élu d’un pays démocratique s’acharne obstinément à se faire succéder pas son fils, il y a danger. C’est tout simplement de la fo-lie !

Non, Monsieur le Président, vous n’avez aucunement le droit d’humilier qui que ce soit !
Etre président ne vous confère aucun droit de supériorité sur qui que ce soit, en particulier quand il s’agit d’un sénégalais qui se sacrifie, individuellement et collectivement, au quotidien - faut il vous le rappeler ?- pour vous assurer ce train de vie que vous n’avez jamais eu de votre vie et sans doute que vous n’auriez jamais eu si par son bon vouloir, vous n’aviez échu au perchoir du Palais de la République.
Au contraire, les urgences sont ailleurs !
C’est de nous léguer un Sénégal calme et serein, pauvre mais digne tel que vous l’aviez reçu des mains de votre illustre prédécesseur Abdou Diouf. Puisqu’il apparaît à présent que vous ne ferez guère mieux vu que les actes que vous posez donnent, chaque jour que Dieu fait, raison à vos contempteurs et font regretter son choix porté sur votre personne au brave peuple.

C’est d’arreter ou de faire arrêter cette offensive de groupuscules ethnicisto-fractionnistes contre l’Etat. N’est ce pas Excellence, Monsieur le Président du Sénat ?

C’est de condamner, en tant que démocrate, sans équivoque le coup d’Etat militaire que vient de connaître la Mauritanie ! Ne serait ce qu’au nom de notre argent dépensé pour la tenue des élections démocratiques transparentes qui avaient porté le président déchu au pouvoir.

C’est…c’est…de vous occuper, bon Dieu, des vrais problèmes des Sénégalais !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire