mercredi 7 avril 2010

LE COMBAT PAR DEFAUT ENTRE LA PRESSE ET LE POUVOIR ! ( par Mangoné SALL )

la presse et le pouvoir ont cheminé en bonne intelligence dans la lutte victorieuse contre le régime socialiste. A tel point que la presse fut chaleureusement félicité par le nouveau régime comme acteur de premier plan de l'alternance politique démocratique survenue dans notre pays en l'an 2000.

Il restait néanmoins que l'âpreté de cette lutte fut telle qu'elle avait fini de tremper le caractère belliqueux des complices d'hier. L'ogre socialiste disparu, c'est tout naturellement donc que les compagnons d'hier s'entre-dévorent dans un combat par défaut, aujourd'hui.

Car la Révolution - c'est du moins ainsi que l'alternance fut présentée, n'est ce pas Abdou Latif Coulibaly ?- a coutume dit-on de manger ses propres enfants.

C'est que le bellicisme est un sentiment incompressible, il dépasse l'instinct de conservation. il est une prédisposition morale à faire du mal pour combler une attirance vers le mal.  Il s'accommode de toutes les actions des plus ingénieuses aux plus sordides dont la portée a été calculé par l'esprit humain.

Tandis que l'instinct de conservation est une riposte non jaugée et non lucide par rapport à des circonstances ou des actes précis.

Si bien que les affrontements actuels entre presse et pouvoir ne sauraient être mis sur le compte d'une rebuffade des tenants du pouvoir à se laisser manger à la même sauce que les socialistes, hier.

Encore moins, ne saurait on les concevoir comme participant d'une volonté de la presse de s'affranchir de cette complicité étouffante avec le pouvoir.

en vérité, ces affrontements dépassent de loin le cadre de l'agression barbare et perverse dont ont été victimes Kambel et Kara de la part des forces de police. En l'occurrence, nous réclamons comme tous que Justice soit faite certes mais nous disons également que la presse a tort d'en faire une affaire personnelle. La sérénité de Dame Justice doit être sauvegardée par tous.

Bien au contraire, ces affrontement découlent de ce bellicisme qui a été porté aux nues pour s'ancrer durablement dans les coeurs et les esprits de ces compagnons d'un temps.

C'est ainsi que nous avons perdu beaucoup de temps depuis l'avènement de l'alternance par la faute de la presse et du pouvoir avec des règlements de compte, souvent étonnamment d'outre-tombe.

La presse contaminée ainsi d'elle même prêta énergie et espace au déferlement fou furieux d'une violence consubstantielle aux pouvoirs nègres tropicaux.

C'est pourquoi en notre for intérieur nous ne voyons à l'horizon aucune raison favorable à la cessation des hostilités. Dorénavant, il ne s'agit plus simplement d'une question de nature comme on l'a vu mais bien d'une histoire de rapport de force...donc de pouvoir.

A ce jeu, la presse à la croisée des chemins réalise qu'elle en dispose si peu et que le pouvoir en pleine métamorphose monarchique en a tellement !

Il s'ensuit que la seule interrogation qui vaille est qui du pouvoir ou de la presse aura l'avantage final de brandir le scalp de l'autre.

La seule chose que l'on en sait pour le moment est que le souverain peuple devrait en être l'arbitre. L'acceptera-t-il seulement ? La presse en vaut elle la peine ? Le pouvoir se laissera-t-il faire ?

Plus prosaïquement, presse et pouvoir sont des facteurs d'un système, ce système-là qui prévaut et veut que la presse soit un toujours jouet entre des mains politiciennes.

Le système a atteint son apogée et tel un fruit mûr, il doit nécessairement être transformé ou pourrir. Tout Simplement.

La balle est dans le camp de la presse !

Mangoné Sall

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