mercredi 7 avril 2010

le FNPJ à la croisée des chemins !. (par Mangoné Sall )

Le Fond National de Promotion de la Jeunesse peut être considéré comme la réalisation majeure du gouvernement au regard de ses soubassements théoriques ainsi que de ses implications sur l'avenir du pays. En effet, notre pays, classé parmi les pays les moins avancés du monde vit un phénomène de paupérisation aiguë de ses populations. L'identification des causes multiples de ce phénomène se recoupe aisément avec les analyses classiques du sous-développement. Il a donc le mérite d'exister puisqu'il se veut banque des jeunes, une catégorie qui représente l'écrasante majorité de la population et qui vit le plus durement les problèmes économiques, en particulier le chômage chronique. Quelque soit , par ailleurs, la pertinence de ses interventions qui, somme toute, empruntent des chemins classiques, on peut avancer qu'il est loin d'atteindre la plénitude son rôle.

Le FNPJ doit en effet être le cheval de bataille du changement des mentalités absolument nécessaire pour l'avènement des nouveaux hommes qui pourront relever avec plus de bonheur le défi du développement économique et social de notre pays. Car, en inculquant l'esprit d'entreprise aux jeunes, on coupe à la racine la réputation surfaite du salariat perçu depuis toujours comme une position sociale dominante.

Pour qu'il puisse jouer pleinement son rôle, nous disons qu'il est nécessaire de réfléchir à la deuxième génération de ses interventions. Etant entendu que ses premières interventions ont plutôt ciblé des investissement profitables à court terme obéissant à un souci urgent de créer des emplois donc de revenus. Les investissements ont donc été orientés vers des secteurs existants de portée réduite et ne comportant pas de substantielles capacités d'absorption d'innovations. Finalement, ces investissements "de première génération " n'ont pas d'effet entraînant sur l'économie nationale. Tout au plus, ce sont des investissements supplémentaires, des investissements qui ont un impact quantitatif (croissance économique) mais pas qualitatif (développement économique).

Or, c'est au niveau qualitatif que se situe notre problème de pays sous-développé. Il s'agit de faire en sorte d'exploiter, d'amont en aval, toutes les possibilités offertes par secteur. Ce qui ne manquera d'avoir des conséquences économiques certaines sur la physionomie d'ensemble de notre pays. En d'autres termes, privilégier les investissements structurants.

C'est à cet objectif, certainement, que doit s'atteler le F.N.P.J. : ce sera dans le cadre de la mise en œuvre des "investissements de seconde génération". Les objectifs de ces investissements de seconde génération seront de contribuer à l'amélioration en profondeur des conditions d'évolution dans certains secteurs traditionnels de notre économie et de gagner le pari de la compétitivité des produits agricoles pour mieux servir l'industrie.

Une nouvelle contexture institutionnelle devrait être expérimentée avec la création de bureaux spécifiques par secteur d'activité. De même que la mise en place de réseaux locaux de formateurs composés d'agents de l'Etat et d'institutions spécialisées (ITA, par ex.). Nous identifions comme secteurs prioritaires de cette nouvelle génération d'investissements l'Elevage, l'Artisanat, la Pêche et l'Education. Avec l'Elevage, ainsi, il s'agira d'adhérer les jeunes à l'objectif d'améliorer le secteur, transformer l'élevage extensif en élevage intensif. L'objectif intermédiaire en est l'amélioration des races, ovine et bovine ainsi que la volaille ; et le but est de changer, entre autres, le mode de vie des populations s'adonnant à cette activité traditionnellement pour l'adapter au contexte moderne.

Avec la pêche, la jeunesse sera mise à contribution pour véhiculer les nouvelles normes de sécurité jusqu'ici vainement préconisées par les autorités ainsi que pour fouetter le développement de la pisciculture. Dans le domaine agricole, la foresterie, l'arboriculture ainsi que les activités connexes telles que l'apiculture devraient accueillir plus de jeunes pour exploiter des domaines mais aussi approvisionner les entreprises de transformation.

Avec le secteur de l'Education, il s'agit d'abord de remédier au constat dramatique qu'en dépit des efforts importants déployés par l'administration centrale et du dynamisme du secteur privé dans ce domaine, un fort de contingent n'ont pas accès à l'éducation et à la formation. Parmi les facteurs explicatifs de ce fait, la plus dramatique est la pauvreté. Le FNPJ peut, dans des domaines précis et selon des cas bien définis, procéder au financement d'études pour la formation, le perfectionnement et/ou le recyclage en faveur des jeunes.

Dans le cadre de l'Artisanat, beaucoup de nouvelles techniques peuvent être introduites pour favoriser l'innovation et le développement de nouveaux métiers.

Le FNPJ devra également se soucier d'accompagner la première vague de ces jeunes entrepreneurs dans le domaine marketing notamment en parrainant la signature de contrats de distribution avec des entreprises commerciales. Cette nouvelle démarche implique une nouvelle vision chevillée sur le long terme (4 ans - 7 ans) et peut valoir à la maturation des projets une véritable impulsion économique. Elle va se manifester au triple plan de la qualité des produits d'abord, de leur disponibilité ensuite et enfin de leur compétitivité. Tout le monde en sort gagnant.

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