L'inconfort psychologique de la marmaille et de la racaille amplifiait le désarroi pathétique du monstre et sa vermine. Ils n'aspiraient qu'à une chose, sortir de cette rumination anxieuse, celle d'un risque de perte totale d'un certain patrimoine caché en l'occurence.
Funeste extrémité pire que la mort pour ces immondices qui avaient vendu leur âme au diable, tel Judas, le plus grand traître du Gourouland !
Ainsi cette traque ahurissante du gourou n'avait été qu'une stratégie désespérée de préservation de patrimoines indignement acquis, de conservation de positions de rente ineptes. Une fuite en avant, en vérité !
La prise d'otages s'était imposée comme un nouveau moyen de lutte. Ce grand classique de la guerre psychologique, lorsque l'on ne peut gagner par la force brute. On etait réduit, alors, à tenter d'atteindre l'adversaire dans sa dignité meme, le rendant fou à etre manipulé et contraint sans retenue. Sans doute que les beaux yeux du jadis plénipotent et baleze trouvère du monstre, porte flambeau des aigrefins, en valaient la peine mais les dés étaient loin d'être jetés.
Le risque était grand que cela ne soit de la part du monstre une manoeuvre de diversion qui confinait l'adversité au bord des falaises abruptes d'une judiciarisation du chantage, à l'aide de ses fidèles cacaotés rémunérés à la goutte de salive venimeuse.
Mais c'était sans compter sur le sixième sens affuté de la squaw. Le plus calmement du monde, elle avait anticipé et démonté un coup tordu de ce monstre, lequel avait confié pleins pouvoirs à son larbin noir au coeur plus noir que le charbon noir pour qu'il offre ses services à l'ouroboros. Fomenter la plus grande coalition antigourou jamais vue, sous couvert, bien entendu, de l'émanciper de l'emprise troublante du gourou.
Ne devait-on pas remonter ainsi l'horloge ? Oui car, il n y avait pas plus d'instabilité politique qu'il n y avait de défi économique. Le problème était sociétal.
Cette récurrence du chapardage au plus haut sommet de l'Etat, dénoncée rituellement en début de chaque magistère au nom d'une normale reddition des comptes avant de se muer en vulgaire règlement de comptes n'étai-elle pas en soi une pathologie sociale ? Que dire, également de cette indiscipline notoire, de cette insouciance de l'intérêt general, une norme déviante internalisée ?
Il ne fallait pas perdre les repères surtout maintenant que le remède idoine à ce mal profond avait été découvert : la transformation des mentalités. Même si, au demeurant, elle consistait essentiellement dans un arbitrage sous haute tension du combat du genre de vie contre le niveau de vie, de l'enracinement contre l'assimilation, le combat entre les satisfactions individuelles immédiates et hédonistes contre l'émancipation collective prochaine mais béatifiante.
Le sentiment le plus largement partagé était justement que le gourou avait reçu la mission de briser le cercle vicieux des maux de la société gouroulandaise et, au délà, alkebulanaise. Et non pas sauver qui que ce soit mais réveiller tout le monde. Décoloniser les mentalités, désintoxiquer les affects, signer la fin de l'adoration des bourreaux. Tâche ardue que de faire de chacun le gourou de sa propre vie !
Il venait d'accomplir son pèlerinage intérieur extérieur. Aussi vrai que les vraies connexions n'ont pas besoin d'antennes, le gourou et son archétype s'étaient rencontrés aux frontières de la mystique et de la politique. Que s'étaient-ils dit ? Le transfert avait-il eu lieu ?
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