dimanche 4 mai 2025

HISTOIRE DE BASE ARRIERE...

Le gourou pouvait-il s’aimer autant qu’il était aimé ? Comment assumer cet amour inconditionnel et incirconstanciel à long terme ? On ne l’adulait pas par illusion : on l’admirait pour ce qu’il incarnait réellement.

Il semblait plus aimé qu’il ne s’aimait lui-même. Et oui, à l’évidence, ce n’étaient pas les marabouts, c’était Dieu !

Sans le chercher, le gourou était devenu le porte-étendard de la conscience anti-impérialiste métropolitaine, luttant contre la vassalisation des Alkebulanais, toutes couches confondues.

L’ancienne métropole n’était pas exempte de reproches. La misère de sa périphérie, notamment alkebulanaise, lui était constamment renvoyée. La coopération politiquement infantilisante, à travers des relais locaux pervertis par le "Tonton" méprisant, et l’accaparement des ressources naturelles, ne laissaient que le minimum nécessaire à la reproduction simple des populations locales.

Et pire encore : on l’accusait de pactiser avec des forces malignes menaçant la Négritie.

Comment continuer à ignorer que le gourou détenait les clefs de la rédemption dans les esprits des Alkebulanais ?

Aussi contradictoires qu’elles aient pu être, certaines rencontres improbables ont constitué des tournants politiques dans l’histoire.

L’histoire bégaie, surtout quand ceux qu’on disait fous accomplissent l’impossible, pendant que les experts prennent des notes.

La sécurité est devenue une priorité partout à Alkebulan. C’était le socle communément admis pour la souveraineté, déclinée sous toutes ses formes. Le défi était clair : Alkebulan allait-il devenir un atout décisif dans le conflit mondial ou une simple base arrière pour les protagonistes ?

Une base arrière peut être le cœur silencieux de la victoire, là où préparation des élites et soutien populaire forgent les forces gagnantes. Sinon, elle devient un refuge de spectateurs naïfs, n’osant affronter la réalité du combat.

L’ouroboros ne se laissait pas conter. Garant de l’ordre public et de l’intégrité territoriale, il avait le devoir de fédérer les énergies pour matérialiser la force sécuritaire. Une force qualifiée pour toutes les tâches, injectant rigueur et patriotisme. Une réserve stratégique pour protéger, concrétiser et réajuster l’action publique.

Il est temps d’oser changer de paradigme sur le patriotisme économique du secteur privé, ou mieux, de s’en défaire. Comment exiger de la loyauté nationale d’un capital qui, par nature, n’a ni racines ni frontières ?

Le capital est apatride, fluide et opportuniste. Vouloir lui imposer un patriotisme, c’est comme demander à l’eau de respecter des murs.

Le secteur privé ne peut être patriote tant que le capital peut fuir, spéculer et prospérer ailleurs, sans mémoire ni devoir.

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