L’ouroboros croyait semer les graines de réconciliation, mais ne voyait pousser que des plants de division. Que récolterait-il de tant d’efforts ?
Et la squaw ? Les supputations sur le sens de son périple prochoriental allaient bon train. Était-elle partie chercher absolution, force nouvelle ou exfiltration du grin de Satan ?
En ce moment de quête de transformation intérieure, les états d’âme de l’ouroboros passaient au second plan. La squaw avait rayé la fidélité de son agenda ; la dernière fois qu’elle en avait donnée, c’était au monstre, et elle s’en mordait encore les doigts… Basta, les hommes : misérables traîtres, pauvres diables, invétérés luxurieux !
Satan et le monstre etaient bien là, à coté de l’ouroboros. Rien ne soude mieux que la haine partagée !
Le monstre, sûr de son expérience, avait averti : un armistice serait le comble du malheur.
Satan, lui, ne dévoilait jamais le fond de sa pensée. Il se contentait de sa présence, les flammes gerboyant autour de sa tête, les follicules de cendres virevoltant au-dessus de ses hordes, le panache de fumée s’échappant des yeux de ses suppôts, et les tridents étincelants surplombant la progéniture.
Mais où était donc l’esprit de ruche capable de faire nation, face à l’offensive inédite des hordes démoniaques qui tarissaient les sources d’argent ? Le gourou serait-il condamné, encore et encore, à incarner seul le Gourouland ?
Le gourou observait le pauvre hère qu’il avait pris jadis sous sa tutelle devenir un garçon pouvorien, ludopathe et prétentieux, à la tête d’une troupe de croquants et de croquantes assommés par les gâteries et les délices du pouvoir, avançant de pied ferme dans la trahison.
L’ouroboros avait choisi de faire les premiers pas vers la trahison ; l’Histoire ne faisait que l'y précipiter à grands pas.
Le ciel etait devenu subitement tout gris, l'astre solaire se cachait-il pour pleurer ? Le Gourouland retenait son souffle dans ce qui semblait etre un reflux. Le destin avait appele au grand rassemblement pour la mise sur pied d'une force de conjuration contre ceux qui attentaient à l'ordre cosmique, ceux qui jouaient avec le pouvoir.
Le vrai jeu allait-il commencer ?
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