mercredi 7 avril 2010

La richesse, tare ou maladie ? ( par Lorou Adama Gaye )

La richesse, tare ou maladie ?
Le mystérieux Diagna Ndiaye en charge de normaliser le football sénégalais a eu des propos bien déplorable en présentant ses coéquipiers. Il a laissé entendre que parce que ces derniers n’ont ni faim ni soif, ils ne seraient aucunement tentés de détourner l’argent à d’autres fins... Cela dénote chez Monsieur Ndiaye une singulière conception de la moralité humaine qui voudrait que l’honnête homme soit forcément riche et tout pauvre homme serait nécessairement malhonnête.


Mais aussi, il est permis de se demander pour qui se prend vraiment Monsieur Diagna Ndiaye au point de décréter un tel théorème aux antipodes de la morale religieuse immuable telle que formalisée par les prophètes Mohamed et Jésus Christ ( que la paix et le salut de Allah le Grand soient sur eux !) et selon laquelle « il est plus facile de faire entrer un chameau dans le chas d’une aiguille q’un riche au Paradis ».

Parce qu’à appliquer son théorème par trop calviniste, la majorité des hommes et pratiquement tous les prophètes de Dieu sont définitivement damnés. Le paradis ne saurait être asile des malhonnêtes, en théorie. Quel cruel destin donc pour tant de gens, si le théorème de Diagna Ndiaye se vérifiait et qu’il s’avérait ainsi que la richesse est bel et bien signe d’élection divine.

Cette glissade verbale de Monsieur Diagna Ndiaye que nous considérons volontairement comme bourde et non comme blasphème est cependant révélateur à plusieurs titres. Elle exprime, enfin publiquement, un sérieux problème sociétal. Un véritable problème de socialisation, dois-je dire, de la part des personnes riches ou plutôt celles qui se considèrent comme telles ou tout simplement supposées comme telles !

Notre société marche ainsi que la richesse et le pouvoir impressionnent et font de vous un citoyen entièrement à part. Richesse et Pouvoir sont en effet les pis de la même mamelle, deux vases communicants. Peu importe comment vous êtes arrivés au pouvoir ou par quels moyens vous êtes devenus riches (vous seriez en peine de l’expliquer, n’est-ce pas ?), seul le résultat compte ! Etre riche ou avoir le pouvoir semble conférer partout plus de droits et moins de devoirs ; cela expliquerait sans doute la fougue sans vergogne que leur appetit donne. L’argent ou le pouvoir mais encore leur simple notoriété rendent possible n’importe quoi et ouvrent n’importe quelle porte. Et souvent, par conséquent et le plus naturellement du monde, la porte à tous les abus. Ce sont les vrais moteurs de l'Histoire, en conséquence.

Mais tout riche ou détenteur de pouvoir enclin aux abus ne doit-il pas s’en prendre à lui-même ? L’argent ou le pouvoir ne seraient-ils pas que des facteurs déclencheurs ? Et le comportement de ces riches ou detenteurs de pouvoir ne relèverait-il pas donc d’un choix mal avisé ? Car Tout est choix ! On choisit toujours, vis à vis de l'autre, entre l’humiliation et le respect comme on choisit toujours de se comparer à lui ou de le comprendre.
Ce comportement qui charrie l'orgueil, ce complexe de supériorité à l’origine de la déchéance de Satan, ne serait-elle pas une maladie ? Une maladie des symboles, tout à la fois des cartes (bancaires ou professionnelles), des uniformes (personnel de sécurité, commandement territorial, etc.), des signes (voitures, chaussures, lunettes, villas avec piscine) et des matières (cuir, soie, bijoux). Ou alors ne serait-elle que tare, une difficulté ou impossibilité à se socialiser c'est à dire à s’intégrer dans la société des hommes, les vrais ?

Lorou Adama GAYE

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