mercredi 7 avril 2010

COMPOSITION LIBERALE / RECOMPOSITION SOCIALISTE ( par lorou adama GAYE )

Libéraux comme Socio démocrates sont interpellés autour de la question de l’unification de leurs familles respectives. C’est une question devenue incontournable d’autant plus qu’elle s’est imposée par la force des choses, celles des réalités électorales...

La famille libérale pouvant a juste raison se prévaloir, tout en s’en félicitant – cerise sur le gâteau ? - de l’existence d’un dénominateur commun, une « constante » selon le jargon truculent des politiciens si friands de néologismes, en la personne de Me Wade qui comme chacun a pu le constater se donne toujours les moyens de parvenir a ses fins politiciennes, il peut sembler de prime bord que ses retrouvailles posent – le cas Idrissa Seck - ou poseront – le cas de Maky Sall – moins de problèmes qu’ailleurs, chez les socio-democrates pour ne pas les nommer. Mieux encore, la famille libérale a l’avantage de l’homogénéité originelle. En effet, ceux-la qui sont concernés par la réconciliation, à ce niveau, ont l’avantage de se connaître ou de ne connaître que le Maître – la première hypothèse valant bien la seconde et vice versa.

En outre, les brouilles libérales qui se sont soldées par des départs n’ont qu’une et même ramification, celle, de la part des protagonistes, d’avoir perdu, en un moment donné, la confiance de Me Wade. C’est pourquoi elles ont tout l’air de querelles familiales qui devraient prendre fin le plus normalement du monde dès lors que le chef de famille le souhaitera. D’autant plus que tous les fils putatifs y sont présentement positivement prédisposés sauf Maky Sall qui a, apparemment, besoin de temps pour cuver le vin de sa récente gloire électorale et pour se rendre compte par lui-même que son avenir ne saurait être tramé hors de sa famille naturelle.

On le voit donc le pole libéral a le redoutable atout d’avoir un chef incontesté en la personne du Président de la République même si, ne nous voilons point la face, les rivalités qui se tissent sur le métier de la succession de plus en plus probable de Me Wade vont rendre le gouvernail du bateau PDS beaucoup plus hardi à tenir…
Mais encore au moment oú nous rédigeons cet article, un premier ministre, de consensus au sein de la famille libérale, devrais-je dire, vient d’être nommé en la personne de Souleymane Ndene Ndiaye. Comme pour dire que le chef est bien résolu à regrouper sa famille !
Au contraire la famille sociale-démocrate a tout l’air d’une auberge espagnole, une chapelle aux multiples sectes, toutes d’origine fractionniste au demeurant, dans laquelle les préoccupations d’unité sont toujours passées au second plan, hier, par les querelles d’une hypothétique légitimité de gauche et aujourd'hui, de leadership.

Il est frappant de constater que toutes les sectes sociales-démocrates ne se sont vues reconnaître leur légitimité de gauche par les autoproclamés aristocrates de gauche, le naguère Pole de Gauche (Aj, Ld, Pit), qu’une fois dans l’opposition. De prétendus aristocrates de gauche dont le caractère frappant est leur faible envers le libéral Me Wade qu’ils ont investi plusieurs fois candidat au niveau de leurs partis respectifs comme à l’occasion de la présidentielle de 2000 contre le candidat social-démocrate Abdou Diouf.

L’analyse de ce pole de gauche, au demeurant, suffit à elle toute seule à camper la problématique de l’unité de la gauche sénégalaise même si par ailleurs force est de reconnaître que cette problématique ne renvoie aujourd'hui, substantiellement et essentiellement, qu’à la question de la reconstitution du Parti Socialiste.
Une reconstitution qui sera avant tout une affaire de retour dans le giron du parti socialiste de responsables politiques de premier plan tels que Djibo Ka, Moustapha Niasse, Souty Toure, Abdourahim Agne, Robert Sagna et Mamadou Diop. Les joutes électorales auxquelles ils ont participé pouvant être considérées comme des primaires.
Cette reconstitution du parti socialiste, en tout état de cause, est un processus que les aristocrates de gauche ainsi que les partis satellites seront bien obligés d’accepter, que ça soit sous la forme de compagnonnage ou d’arbitrage. Autrement, on voit mal comment la social-démocratie pourra – t – elle contrebalancer l’hégémonique parti libéral.
Mais d’ores et déjà, si l’idée s’acquiert facilement dans son principe, ses modalités pratiques restent encore floues : Sous quelle forme ? Dans quelles conditions ?
Car cette reconstitution, évidemment, n’arrange guère une personnalité politique de premier plan telle que Moustapha Niasse qui semble bien pris dans une frénétique course contre la montre au point que l’on ne peut pas, parfois, ne pas lui prêter l’idée de vouloir créer une troisième voie au regard de ses offensives de charmes vers tout ce qui se rebelle.
Si bien que l’affaire prend les allures d’un face-à-face Tanor Dieng / Moustapha Niasse. Une bataille salvatrice aux allures de confrontation finale parce que précipitant le moment de vérité pour la gauche, toute la gauche sénégalaise. En effet, ce combat sera arbitré par les barons socialistes sur le retour regroupés autour de Tanor Dieng et le pole de gauche plus les autres partis satellites dont Niasse emporte la préférence.
Mais le hic dans tout cela, c’est que le Parti Socialiste ne semble guère être animé de grandes ambitions dans ce domaine. La faute à qui ou à quoi ?

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