mercredi 7 avril 2010

Le Pouvoir du Desordre ( par Birame THIAM )

Etudiants et eleves ont de tout temps été victimes de bavures policères et les drames qu'elles ont occasionnés - notamment les morts jamais elucidées de Blondin Diop, Idrissa Sagna et Balla Gaye - n'ont jamais prêté à conséquence majeure. il en est ainsi peute tre parce qu'eleves et etudiants se sont toujours exposés à la desapprobation sociale à travers les violences gratuites et les saccages indéendables de biens publics qui accompagnent leur reccurentes et lassantes sautes d'humeur...

A Kolda, un jeune homme a trouvé la mort dans les locaux de la police suite à une garde à vue por une accusation de vol qui s'est finalement avérée non fondée.

A Karang, un autre jeune soutien de famille en garde à vue a péri dans les locaux de la gendarmerie.

A Kaolack, une mission de la police pour l'application d'une decision de justice a entrainé par voie de conséquence la mort d'un jeune.

A Kedougou, un autre jeune homme a eu le crâne mortellment fracassé par une balle tirée à partir d'une arme des forces de l'ordre.

Kara et Kambel, des journalistes, ont été sauvagement agréssés par des policiers au stade Leopold Sedar Senghor.

Et l'on n'oublie point les brimades coutumières et quotidiennes dont sont victimes les citoyens depuis le racket honteux des automobilistes jusqu'à l'accueil fruste qui leur est réservé dans les postes de police et autres brigades de gendarmerie.

Nous sommes en presence d'un veritable complexe qui anime les forces de l'ordre. Comment expliquer autrement cette animosité contre les citoyens ?

Comme la noble mission de maintien de l'ordre peut il charrier autant de desordre ?

S'agit il d'une frustration si l'on considere le fait que les services d'ordre regorgent d'elements qui ayant raté leur vocation ont embrassé la carriere par défaut ou par dépit ?

Ce serait difficile de penser autrement au vu du peu de considération sociale dont jouissent les professions rattachées au maintien de l'ordre.

Le soudain vote par le Parlement de la loi portant revalorisation de la profession policière serait il dès lors le signe que les autorités ont pris l'exacte mesure du phenomène. Peut etre ! Si et seulement si les forces de l'ordre ne prenaient pas le malin plaisir de jouer aux marrionnettes entre les mains des politiciens !

Ou alors s'agirait il d'un surdimensionnement du moi favorisé par les attributs de puissance : l'uniforme et l'arme ?

Ou encore policiers, soldats et gendarmes ne sont ils pas que le miroir de la société et en tant que tel, refletent la tendance accrue à la violence qui s'est emparée de tous les segments de la nation ?

Une violence aveugle qui paradoxalement culmine à l'approche des elections. Par exemple la mort atroce de cet enfant dans le Sedhiou, égorgé froidement, ne porte-t-elle pas la marque à tout point de vue d'un rite sacrificiel dont seuls les affamés de pouvoir sont les virtuoses notoires ?

Une violence aveugle dont les difficultés de plus en plus grandes pour obtenir une vie convenable offrent un terreau fertile et dont pâtissent en grande partie femmes et enfants.

En tout etat de cause, la chose s'est amplifiée avec l'arrivée de Cheikh Tidiane Sy à la tete du ministere de l'Interieur. Et je crois qu'il est bon de rappeler la triste fin de Mobutu Sese Seko dont il fut l'un des conseillers les plus écoutés.

Mais bref, le pouvoir qui échoît entre des mains qui en sont indignes n'est il pas justement l'un des signes avant-coureurs de la Fin ?

Birame Thiam

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