mercredi 7 avril 2010

Idrissa Seck contre Macky Sall : l'inevitable clash ! (par Mangoné SALL )

Moustapha Niasse aura sans doute eu raison sur tous, particulièrement les perfides calculateurs qui se gaussaient de l’épreuve que traverse le PDS à la suite de la défection de quelques députés de son groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale.

En effet, ceci n’est ni bon pour le PDS, ni bon pour le pays. Qu’on remonte le temps et qu’on se souvienne du l’irruption du courant Renouveau orchestré par 11 responsables politiques socialistes ! Par contre, ce qu’on ne comprend pas c’est qu’on puisse manifester son soutien à ses députés coupables de ce que nous pouvons appeler « particide».

 Si un député a toute la latitude requise de « sortir » du groupe parlementaire de son parti, pourquoi alors n’admettrait – on pas, au nom du sacro-saint parallélisme des formes, qu’un député puisse s’affilier au groupe de son choix ? Admettons que le mandat n’est pas un mandat individuel, il est un mandat du parti dont le candidat a bénéficié de l’organisation. C’est l’esprit et la lettre de l’article de la Constitution qui demande le retrait du mandat à tout député démissionnaire de son parti !

Pauvre juriste !

En tout état de cause, le cas n’est pas inédit, il admet un précédent, en effet. Nous voulons citer le cas du député Aliou Dia de l’URD qui fait montre d’outrecuidance monstre à l’égard de son parti au sein de l’hémicycle, au vu et au su de tous ! Tant que c’était contre Djibo Ka et son parti, c’est bien, non ?

C’est cela l’hypocrisie, une tare tellement sénégalaise, qui veut qu’on rit sous cape des malheurs d’autrui ou c’est selon, qu’on ne s’occupe pas des problèmes de l’autre, ne serait ce que du point de vue principiel, tant on est convaincu de sa bonne étoile qui préviendrait de ce genre de déboires.

Tout le monde ne peut pas se gourrer à ce point tant il est évident que la secousse qui agite présentement le PDS est intimement lié au séisme politique occasionné, il y a un an, par le limogeage de Idrissa Seck au poste de premier ministre. C’était, on se le rappelle, consécutif au bras de fer – dont l’issue ne faisait aucun doute, pourtant- qu’il avait tenté d’imposer au Président de la République.

Quand est ce que comprendra – t – on, une bonne fois pour toutes que si la victoire est collective, la gloire est personnelle ? Qu’adviendrait – t – il si chaque électeur demandait à Wade sa part de butin ? Hein, Bathily, Niasse, Dansokho, Seck ? En quoi, superbes messieurs, vos seules cartes valent plus que celles de mes trois cousins de Dangalma ou Bambey ?

Dès lors, comment résister à la tentation d’identifier la main de Idrissa Seck comme étant celle qui tire les ficelles dans l’ombre ?

C’est un secret de polichinelle, en effet, qu’il n’a jamais digéré le fait d’avoir été évincé de « sa » primature, reconstruite et décorée à sa mesure. En effet, Idrissa Seck ne peut concevoir personne d’autre que lui comme premier ministre de Wade. Il a combattu tour à tour Niasse premier premier ministre de l’alternance, Bathily pressenti pour succéder à Niasse, Mame Madior Boye deuxième premier ministre de l’alternance.

Maky Sall est desormais sa cible. Celui qu’il a essayé de tenir le plus loin des « affaires sérieuses » le plus longtemps qu’il a pu semble être un adversaire coriace pour lui. Cela ne justifie t il pas la longue préparation – il a attendu une année, jour pour jour - de « Monsieur le Premier Ministre » pour déclencher les hostilités ? Je ne vois pas comment qualifier autrement la défection des députés qui a tout de suite mis la puce à l’oreille des gens sur l’éventualité d’une motion de censure contre le gouvernement de Macky Sall.

Ces hostilités confirment à posteriori la théorie du « coup d’Etat rampant… puis debout » de Mahmout Saleh qui accusait notamment Idrissa Seck d’avoir truffé l’Administration et l‘Assemblée de virus qu’il ne manquerait pas d’activer le moment venu. Le moment serait il venu ?

En même temps qu’elles sont corroborées par les informations relayées dans la presse faisant état de rencontres initiées par Idrissa Seck avec des leaders politiques, tous de l’opposition, pour imposer un gouvernement d’union nationale au Président de la République. Mieux, le fait que Idrissa Seck et ses affidés aient toujours proclamé la seule constance de Wade dans le PDS prouve que sa seule cible, c’est la primature.

A partir de ce moment – là, nous ne voyons pas comment Idrissa Seck et Macky pourront éviter de s’affronter. Ce sont deux hommes totalement différents et aux styles opposés. Ce sera la confrontation de l’orgueilleux Idrissa seck, convaincu d’être le plus intelligent, le plus savant et le plus érudit des Sénégalais contre l’humble Macky dont on ne connaît à peu près rien du tout sauf qu’il est un « pur produit de l’école sénégalaise » comme Issa Mbaye Samb, Modou Diagne Fada, Bacar Dia, Farba Senghor et comme qui, avec ténacité, il exécute les missions qui leur sont confiées.

Qui pour arbitrer ce combat ? Les paris sont ouverts !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire