mercredi 7 avril 2010

A QUOI S'EN TENIR AVEC CET ETAT ? ( par Mamadou Ndiaye )

L'autorité se presente sous deux facettes : la (es) responsabilité(es) qu'elle confere et le(s) choix qu'elle induit. Meme si au demeurant Responsabilité et Choix sont gratuitement confondus tandis que le choix apparait comme la manifestation la plus eclatante de la responsabilité, il n'en reste pas moins, un peu partout, on prend ses responsabilités et on assume ses choix...

Ce rappel est necessaire à l'endroit des dirigeants politiques senegalais, notamment à la la lumiere de la peur panique dont il a fallu de peu qu'elle ne se transforme en débandade à la suite de l'emission de mandats d'arret internationaux contre des hauts fonctionnaires senegalais par le "petit juge" d'Evry qui donne ici une lecon de conscience professionnelle à ses homologues senegalais dont la riposte amphigourique et maladroite sur injonction de l'Executif a fini de ruiner le peu de credit, à l'extérieur comme à l'intérieur, dont elle disposait encore par rapport à son indépendance.

Alors qu'elle aurait du faire sien le combat du petit juge... si son honneur ou sa dignité ne le lui commandait pas.

Cependant, nous ne remercierons jamais assez, de toutes façons, ce petit juge-là pour avoir porter un coup de pied magistral à la fourmiliere de l'administration senegalaise au niveau de laquelle on ne considere volontiers que les ors rattachés à une fonction et l'on oublie gaiment les servitudes y rattachées. Autrement dit, au Senegal, on prend aussi facilement possession des instruments de sa responsabilité comme on se refuse à assumer les conséquences de ses choix.

Le naufrage dramatique du Joola et les inondations reccurentes en banlieue en offrent de parfaits exemples.

Les autorités poursuivies par le petit juge ont toutes d'une maniere ou d'une autre leur responsabilité engagée dans la survenance de la catastrophe maritime la plus dramatique de l'histoire contemporaine avec le naufrage du Joola.

Au fait, qui s'est chargé de negocier la rteparation du navire ? qui a empoché les commisions d'usage à cette occasion ? qui a proposé l'achat d'un seul moteur et la refection de l'aure ? qui a effectué ses travaux ? qui a receptionné ces derniers ? qui a autorisé la mise en eau du navire ?

Qui a pris la décision d'appareiller malgré le constat de la surcharge ? qui a vendu plus de billets qu'il n'en fallait ? qui est responsable du chargement mal équilibré dans la cale du bateau ?

C'est dire que la liste des autorités devant etre poursuivies pour la manifestation de la vérité sur cette tragédie aurait du être plus longue si la demarche du petit juge n'exhalait pas un brin de paternalisme gaulois !

Mais c'est dans la gestation puis la prise en charge du phenomene recurrent des inondations en banlieue de Dakar que la carence des autorités est la plus notoire. Imaginez que c'est à partir de 1989 que des maisons ont commencé à etre deserté par leurs occupants legitiomes du fait de la menace des eaux. Malgré tout, aucune mesure n'a été envisagé et bien au contraire, des lotissements et constructions ont continué d'etre autorisés par les services domaniaux et de l'urbanisme sous la bienveillance ionteressé des prefets sous prefets et maires des localités en situation.

Dans le cas precis des inondations de cette année, la nonchalance et l'incurie du prefet de Pikine et de ses sous prefets doit être fustigée et punie car ce sont davantage les zones inondées depuis 2005 et 2006 qui ont deversé leur trop plein dès le mois de juillet dans des quartiers qui jusqu'ici ont toujours été epargnés par les eaux.

Il est ainsi démontré que tant que l'argent est en jeu, les responsabilités se prennent gaiement mais qu'un probleme survient, alors la negligence, le laxisme, l'irresponsabilité du bas peuple sont automatiquement mis en exergue. Nul n'est responsable parce que Tout le Monde l'Est ?!

Dans ces conditions, à quoi bon un president, un premier ministre, cette ribambelle de ministres, ce parlement pléthorique, ces juges, ces avocats, ces gouverneurs, prefets et sous-prefets et ces maires ?

A quoi bon l'Etat ? A QUOI S'EN TENIR AVEC CET ETAT ?

Mamadou Ndiaye

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