mercredi 7 avril 2010

Maladie Citoyenne, Medicament d'Etat ! ( par Omar Diallo )

Le débat sur le réchauffement de la planète qui menace en fait la perpétuation de la vie sur Terre bat son plein dans l’ambiance notamment du sommet de Copenhague. Comme toujours, les africains adoptent la politique de l’autruche... En jouant la robinsonnade comme au courant du siècle passé quand ils ont plus accepté que contraints de subir un ordre mondial instituant un classement horripilant des peuples. Les africains ont choisi d’évoluer á la marge de l’humanité en faisant semblant encore une fois de ne pas être concernés ou si peu par cette nouvelle donne qui est pourtant l’enjeu mondial de ce nouveau siècle. Ils se posent en victimes et demandent une rançon - s’il ne s’agit pas tout simplement de chantage - pour se donner bonne conscience et prendre le train en marche. Comment serait elle concernée dès lors que l’Afrique n’est pas en soi un émetteur de technologies polluantes mais bien plutôt un récepteur avec en pire une position de recycleur de déchets, une sorte de poubelle ?
Un enjeu crucial s’il en est qui intéresse au plus haut point la sauvegarde de la vie ou le sauvetage de la Terre qui est définitivement la seule planète habitable et habitée de l’Univers. Eh oui, non seulement la radio privée de Carl Sagan en Californie couvrant huit millions de fréquences n’a point jusqu’ici réussi á bruire le silence cosmique mais encore la colonisation de Mars prend de plus en plus clairement la forme de l’illusion dramatique d’une utopie !.

Sans doute que l’ampleur des risques est telle que l’on se refuse de les considérer en face. La communauté scientifique elle même s‘emmêle les crayons pour exposer ses théories. Pour les uns, l’environnement secrète les gaz nécessaires á la perpétuation de la vie et pour les autres, c’est tout á fait le contraire… Si d’aucuns indexent la pollution, d’autres " poucent " les manipulations génétiques notamment sur les plantes. Aussi la panoplie des réponses proposées est elle variée allant de l’injonction á réviser le mode de vie contemporain hyper polluant á l’avertissement solennel de préserver les océans et les forets. Le mode vie de l’homme, sinon son comportement, semble être la cause la mieux partagée du réchauffement climatique. Nous sommes tous responsables, acteurs ou complices selon les auteurs parce que d’une part les plus grands attentats perpétrés contre l’environnement ne s’observent que dans les pays du Tiers-monde et d’autre part, parce que ce mode de vie en cause est l’ambition de tout un chacun. Une ambition qui frise l’autodestruction tout simplement. Les responsables africains ont le devoir d’élaborer la riposte africaine de façon suffisamment claire et réaliste pour impliquer tous. La muraille verte en est une mesure appropriée car autant qu’on remonte le temps, un exemple proportionné n’est offert que par la bande verte des filaos plantés le long du littoral nord de notre pays par les américains au seuil des indépendances. En ces temps-lá, il était déjà question de fixer les dunes.

Seulement et quoi qu’il en soit, les effets pervers de ce mode de vie se jouent gaillardement des frontières.
Déjà, au Sénégal, nous avons la pleine mesure du bouleversement climatique avec la disparition de la mythique Pointe de Sangomar, la mutilation de Djiffere, les menaces sérieuses sur l’intégrité physique de Rufisque mais aussi et surtout la récurrence du phénomène tragique des inondations, plus graves d’année en année. Si la banlieue dakaroise ravit la palme, ce n’est pas certainement pour occulter les drames vécus par d’autres compatriotes aux quatre coins du pays et de Dakar tels les quartiers Ouest Foire, Fass Delorme et Hann Maristes. Mais en est-on seulement conscient ?
Si non, comment considérer ces critiques malséantes provenant de certain illuminé qui pense que l’écologie au Sénégal est sa chasse gardée.
Si oui, quelle doit être bien, alors, la cause de ce tohu-bohu lamentable entre le gouvernement et les autorités locales sur la gestion des inondations. Heureusement que le Ciel s’en est mêlé pour arbitrer cette querelle saugrenue tout en leur prodiguant une leçon magistrale. Les effets des bouleversements climatiques ne se gèrent pas par la parole et appellent des solutions radicales. Et le silence valant consensus consécutif aux oracles scientifiques demandant le déménagement purement et simplement des habitants de la banlieue est prometteur. Et que dire du geste hautement symbolique du président du conseil régional de Dakar remettant le fruit de la collecte initiée en faveur des sinistres au ministre des collectivités locales ?

Il s’agit de prier donc fortement le Seigneur afin que l’exemple pathétique des habitants du quartier de Thiaroye sur mer contaminée au plomb ne fasse pas tâche d’huile. L’on se rappelle que ces braves populations arguant d’une hypothétique valeur de leur zone d’habitation avaient refusé le déguerpissement préconisé par les autorités pour mettre leur progéniture à l’abri des méfaits de l’intoxication au plomb dont le moindre effet à long terme est le crétinisme. On aura beau objecter que même si ces populations habitent la plus grande baie du monde, ils n’en habitent pas moins la baie la plus polluée du monde, également. Rien n’y fera, les femmes de Thiaroye sur mer pourront bien continuer à avorter et les enfants souffrir d’arriération mentale ! Si ce n’est pas une non assistance á personne en danger, un délit réprimé par la loi qui plus est, c’en a tout l’air ! Aussi, est il demande á la puissance publique de faire davantage preuve d’autorité pour mener á bien – avec discernement mais sans états d’âme - sa tâche régalienne de protéger les citoyens contre tout, y compris contre eux-mêmes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire