mercredi 7 avril 2010

Les Gardiens de la Cite ( par Mangone SALL )

Les grandes actions, tout comme les grandes pensées, ont un comportement dérisoire. Les grandes œuvres naissent souvent au détour d’une rue... D’une rue semblable à celle qu’ont arpentée les imams de la ville de Guediawaye pour faire entendre à un pouvoir dur d’oreilles les doléances légitime de tout un peuple. Drapés dans la dignité de leur rang de bergers d’âmes, proies miséreuses d’un présent affreux, ils nous ont davantage convaincu que l’histoire, c’est le récit d’ une lutte perpétuelle de l’homme contre la nature, de l’esprit contre la matière, de la liberté contre la fatalité.
Au nom de leur statut de notables, ils ont voulu provoquer une suite lucide du mouvement de conscience inaugurée par des populations définitivement éveillées parce que lasses d’un quotidien machinal aux horizons lugubres. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase tient à une facturation jugée injuste par les populations.
Le pouvoir est interpellé. Il se doit d’agir vigoureusement pour apaiser les esprits si vite échauffés par ces temps de crise dont l’acuité tient pour une grande part à la gestion désordonnée du gouvernement de Wade. Sans tarder au lieu de se cantonner à une réactivité permanente.
Cependant ce pouvoir en véritable groupe d’ambigus mené par un berger aventureux entouré de ses auxiliaires tout pareils à des loups n’a pas été capable de répondre à cette sublime interrogation. Tout au contraire, la stratégie wadienne de fuite en avant a été pour l’occasion reconduite. Quel plus beau signe de courage, en effet, que celui de l’évanouissement devant la menace ?
Abdoulaye Wade a préféré voyager, se retirer en France pour, peut être cogiter, sur une enieme retouche de l’attelage gouvernemental, son seul talent, en fait.
Ses hommes de paille d’habitude si loquaces se sont tenus cois. Le ministre de l’Energie, lui, a été bien inspiré, pour cette fois-ci du moins, de se taire. Car il a fini d’incommoder les gens avec ses roucoulades sans lendemain. La Direction Generale de la Senelec et le personnel par leur abstention insolite dans le débat réconforte l’opinion publique à savoir qu’ils ne sont pas de grande utilité.
Le pouvoir a envoyé des députés dévalués. Ce qui n’est pas en soi difficilement comparable à une bourde, très grosse d’ailleurs, dès lors qu’il nous semble y voir l’Exécutif donner des ordres au Législatif ; pas plus que de ne pas se résoudre à y voir du mépris car l’Assemblée Nationale n’est pas un lieu habilité, sous le magistère des Wade en tout cas, pour prendre des mesures effectives sur le bien-être des populations.
Puis le premier ministre a réuni un conseil interministériel pour s’autoriser à faire de l’éducation morale pour une consommation raisonnable d’une énergie aléatoire. Il passe de nouveau à cote en ignorant la vraie question.

En vérité, le pouvoir est incapable de gouverner parce qu’il a une fausse conception de celui-ci proprement dit et de la gouvernance qui lui donne corps.
Le pouvoir n’impose nullement que l’on soit le meilleur quand bien même il exige de vous le meilleur. Il n’est pas vin pour enivrer.
Il ne saurait se résumer à un système d’accaparement de privilèges qu’il faille conserver à tout prix et perpétuer en famille en dépit de tout. Encore moins un système Soleil-Lune-Etoiles, jadis théorisé avec superbe par l’ancien numéro deux de Wade, Idrissa Seck.
Le pouvoir est avant tout respect du contrat de confiance par lequel il vous a été confié par la majorité du peuple en vertu duquel et implicitement il vous est demandé de rendre le dépôt tel quel à défaut de n’avoir pas pu le fructifier. C’est en cela qu’on l’assimile à une épreuve divine. Or aucune épreuve ne saurait être agréable et etre vaincue dans la sinecure...
Mais, Me Wade en a t il seulement cure ? En tant que descendant ( ?) des Brack du Walo (ce dont nous doutons fortement ) , n’est il pas convaincu que le Sénégal lui appartient ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire