mercredi 7 avril 2010

Entre Manipulés et Manipulateurs ! ( par Bounama DIEYE )

Nous assistons tout accablés depuis un moment à une guerre de chiffonniers entre MM. Djibo Ka et Ousmane Tanor Dieng, respectivement secrétaire général de l’Union pour le Renouveau Démocratique et secrétaire général du Parti Socialiste...
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Cette situation n’honore guère les protagonistes qui sont des cousins à plaisanteries, qu’ils le veuillent ou non. La relation entre le Peul qu’est Djibo Ka et le Serere qu’est Ousmane Tanor Dieng mérite en tout cas mieux et le comportement d’hommes sérieux n’est pas conforme à ceci comme ils n’auraient jamais cautionné cela. Mais bon, c’est leur problème et il n’engage que leurs responsabilités individuelles culturelle et historique ! Devant leurs enfants, leurs épouses et leurs parents !

De toutes les façons, cette guerre porte bien son nom et elle nous aurait laissé au Pôle Nord, comme on dit souvent, si et seulement si les chiffonniers n’étaient pas de vaillants jeunes intellectuels et ambitionnant à juste titre de pouvoir servir leurs pays au plus haut niveau. Et qui se voient ainsi manipulés par une vieille garde politicienne au crépuscule de sa carrière pour un combat qui ne la concerne point ou si peu. MM Dieng et Ka se sont côtoyés pendant 20 ans – et donc partagé nécessairement beaucoup et énormément - qui retranchés de l’age de ces jeunesses en feraient tout juste des bambins en couches.

Aussi bien M. Abdoulaye Wilane que M. Badara Pouye et leurs camarades de la même génération portent, ainsi, un sacré coup à l’idée de l’alternance générationnelle qui avait commencée à pénétrer les masses. Il faudra sans doute attendre au regard du spectacle lamentable offert par ces deux entités pour que cette idée-là devienne une force irrésistible… Parce qu’à l’évidence, il nous semble bien que ceux qui ont la responsabilité de la concrétiser ne sont pas mûrs pour le portage de la République. Nous avons eu l’impression qu’en se prêtant à ce jeu malsain, ces jeunesses étaient entrain de ressusciter la plus sordide des pratiques politiciennes ayant cours dans notre pays et qui veut que la meilleure manière de manifester la loyauté à son chef soit d’être prêt à mourir pour lui !
N’est ce pas, là, être prêt à toutes les compromissions ? Où est la liberté ?

Ces jeunesses ne sauraient avoir raison même si nous leur concédons, sans ne pas le déplorer au passage, malheureusement, que la plupart des partis qui comptent sont ceux qui pratiquent le culte de la personnalité. Et de nous rappeler que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute !

En tout état de cause, ce phénomène accrédite bien la thèse selon laquelle qu’en fait rien n’a vraiment changé sous les cieux sénégalais depuis Senghor ! Nous tenons néanmoins à dire que ce culte de la personnalité est d’autant plus maléfique qu’il est responsable de la prompte et ahurissante métamorphose de nos autorités une fois parvenues au pouvoir ! L’exemple de Me Wade est trop frais dans nos mémoires.

Même si, au demeurant, nous sommes d’accord qu’il faudra repasser encore une autre fois pour voir des partis politiques responsables composés d’hommes et de femmes, jeunes et vieux tout aussi responsables, qui partagent un projet de société à la concrétisation duquel chacun est absolument sûr de pouvoir contribuer avec compétence.

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