mardi 27 novembre 2018

PETITS ESPRITS ?

A la faveur de la candidature à l'élection présidentielle de notre jeune compatriote Ousmane Sonko, le débat social latent sur le phénomène des "ibadou rahman" (obedience salafiste) a surgi en plein jour.

Quelle que soit la motivation du journaliste Cheikh Yerim Seck qui en est à l'origine au détour de sa question au leader politique quant à sa philosophie réligieuse, il faut regretter les amalgames.

C'est qu'en ces temps de fébrilité paranoïaque instaurée par la réalité de la menace terroriste transfrontalière, il ne fait pas bon d'être salafiste !

Notre compatriote l'imam Ndao de Kaolack en a fait l'amère experience. Il a été sequestré et torturé pendant trois ans puis, au terme d'un procès qui a jeté l'opprobre sur la lutte antiterroriste au senegal, relâché sans aucune excuse publique, sans aucune procédure d'autosaisine de dédommagement de la part de l'Etat coupable !

En d'autres termes, ce qui vaut ailleurs ne devrait pas necessairement l'etre chez nous. La communauté Ibadou Rahmane ou encore wahabite existe depuis longtemps dans notre pays. Et quoique branche assumée du salafisme, son discours séditieux, son comportement détonnant aussi bien que ses manières marginales pour perturbateurs de l'ordre soufi ambiant qu'ils soient n'ont jamais été percus comme source de violence.

Bien au contraire, l'essor du wahabisme au senegal, qui peut exprimer un ras-le-bol de la rivalité souterraine entre les confreries traditionnelles, a comme par enchantement scellé les retrouvailles entre ces dernières. 

Comme en temoigne cette intense solidarité interconfrerique observée à l'occasion du Magal de Touba 2019 qui a ressoudé bien des liens.
Alors en quoi le voile d'une femme d'un leader politique, la longueur de sa barbe ou encore son pantalon plus court qu'à l'accoutumée peuvent-ils être déterminants quant à sa capacité à diriger un pays ?  

Les petits esprits sont blessés des petites choses.....François de La Rochefoucauld dixit.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire