dimanche 3 août 2025

QUI LIT LA NATURE ?

Poseidon était dans la place. On ne saura sans doute jamais s'il venait porter secours à son frère Hades, rôtissant sous les chaleurs orientales ou s'il était en service commandé pour son père. La seconde possibilité ouvrait une interrogation car Satan et Poseidon ne s'asseyaient plus autour du feu sacré. Pas parce que la notion de famille n'existait pas chez les démons mais plutôt parce que la relation entre le père pervers et le fils rebelle au penchant incestueux était des plus exécrables. 

La défiance de la marmaille avec l'aide de la racaille, dans tous les cas de figure, s'en était trouvée raffermie. Et ce d'autant plus que la première phase qui consistait dans la prise des otages avait connu un franc succès. Et cerise sur le gâteau, il avait  réussi à harceler le gourou au point de le pousser hors des rings. L'aide de Poseidon n'en serait plus que déterminante quant à la réussite de la seconde : l'échange d'otages.    

La victoire était collective et la gloire personnelle. Au Gourouland, la victoire était celle du gourou et la gloire pour l'ouroboros. Il avait réussi à faire la même chose que le monstre. En s'aplatissant devant la marmaille et la racaille -  pour quelle contrepartie, au juste ? - l'ouroboros avait donné son onction pour pourrir le gourou, aiguiser l'épée de Damoclès planant sur sa tête et surtout pour jeter les bases d'une industrie d'embouche de la vermine du monstre recyclée, taillée pour faire taire le reste de la horde des haillonneux, quand la plupart auront compris que le gourou n'avait, en réalité, aucun contrôle ou encore une quelconque influence sur le cours des choses administratives. 

On pouvait, à juste titre, se demander si le processus de monstrification avait-il abouti.  Quand on savait que le pouvoir émanait de Dieu mais que c'était Satan qui l'encadrait ! Oui le malin se débrouillait chaque fois pour être la voix intérieure et le conseiller oreiller des potentats amochés par la vanité et avilis par l'orgueil. 

Et que disent les jababus, ces têtes de lard qui pensent ce qu'ils disent et le disent à qui veut bien ou pas les entendre ? 

- l'ouroboros était une crapule hypocrite diplomée. Imeldasse semblait avoir eu la main heureuse au detour de ses shoppings ténébreux. L'effet du philtre de courage qu'elle lui avait rapporté ne sera pas permanent. Leur part de colibri sera accomplie si le gourou pouvait estimer être averti sans frais payés à un obscur politologue ou devin surchargé de cauris ou encore à un magicien enturbanné.  

- la frugalité, ce n'était pas le misérabilisme. Le gourou se trompait de bonne foi, on pouvait le lui concéder au regard de ses idées généreuses sur le partage équitable du butin national et des mesures téméraires de redressement qu'il avait proposées. Mais enfin, le gourou avait savoir que partout où l'on a chanté le développement, cela n'a eu pour effet que de fortifier un centre et dépérir une  périphérie. La frugalité, c'est justement le chemin inverse qui veut que c'est une base riche qui doit nourrir le sommet. Comme dans la Nature. Pas l'inverse. 

Mais qui lit la nature, au sommet ? La pire des formes d'asservissement est celle qui vous pousse à user des mêmes  termes que votre bourreau pour vous refaire. Vous n'êtes pas dans la résistance mais dans le mimétisme. Vous ne reconstruisez rien mais posez de l'email. Vous jouez le rôle du libéré qui récite le script de votre captivité dans un décor de dignité !

mercredi 23 juillet 2025

DE LA TRAGIQUE PRUDENCE...

La coupe de l’habit, taillée pour un lâche en grande tenue, allait à merveille à l’ouroboros. On y devinait l’étoffe des faibles, doublée d’arrogance et brodée de frousse. Satan lui-même, pourtant habitué aux médiocres, se félicitait de ce modèle achevé. Ses demonneaux avaient accompli leur mission avec zèle : insérer une perle viciée dans le chapelet du bonhomme, provoquant un bug mystique. 

Les oraisons, désormais corrompues, tournaient en boucle comme son raisonnement, sans jamais atteindre le ciel. Peut-être s’ouvrirait alors, au détour d’un murmure mal dirigé, la trappe du Diable.

L’ouroboros courbait l’échine mais refusait d'assumer la chienlit que son leadership fade produisait. Il ne rompait pas, pas par force, mais par peur. Peur d’avoir à trancher, peur de mécontenter, peur surtout d’être vu pour ce qu’il était : un trouillard au trône. Les haillonneux, excédés, le lui avaient craché en pleine face : son quotient personnel n’avait pesé en rien dans sa sélection. Il n'était ni élu ni choisi pour ses tripes, mais pour incarner une vision. Et voilà qu’il s’accrochait à la chaise comme un naufragé à une planche pourrie, voulant faire du provisoire une permanence.

Mais que cherchait-il au juste ? La paralysie ? Le clash constitutionnel ? Peut-être. Ce serait plus confortable que d’agir. Laisser pourrir, bloquer, puis pointer du doigt le gourou : telle semblait être sa stratégie, sinueuse et hypocrite. Une manœuvre d’autant plus misérable qu’elle s’appuyait sur l’entretien soigneux de l’incompétence autour de lui. La trahison n’avait pas encore toqué à la porte mais les pas du reniement se rapprochaient.

Et la marmaille et la racaille, des âmes corrompues, ne s’y trompaient pas. Leur défiance, qu’elle fût spontanée ou calculée, ne se cachait plus, faute de pouvoir être contenue. On ne respecte pas un président qui rase les murs de sa propre charge.

Au Gourouland, la vraie force n’était pas celle qui signe, nomme ou radote mais celle qui assume. Et ce pouvoir-là, c’est le gourou qui l’exerçait. Tous l’avaient compris, sauf l’ouroboros. Lui continuait de braquer à l’Ouest, convaincu de conduire, alors que la pirogue, décidée, obstinée, maintenait le cap à l’Est. Celui du courage, celui de l’action.

Et pendant que l’ouroboros calcule, tergiverse et balbutie, le peuple, lui, a cessé de demander s’il est à la hauteur. La vraie question est devenue : jusqu’à quand faudra-t-il le supporter ?

mardi 15 juillet 2025

LA FAUSSE HUMILITE..

Qu'était-il arrivé à l'ouroboros ? Cette question qui labouraient les cerveaux des haillonneux, avait coûté le sommeil au gourou. Oui, comment se faisait-il que son poulain en soit arrivé à assumer avec autant de désinvolture cette nouvelle nature de renégat ? 

Comment l'ouroboros en était-il arrivé à trahir sans sourciller, à braver le peuple, les yeux dans les yeux, reniant ses engagements les plus importants, sans ciller ? 

On l’avait vu, droit dans ses bottes, défier les engagements pris, gommer les promesses, et regarder le peuple dans les yeux avec l’aplomb de ceux qui n'en revenaient pas de leur bonne fortune. Alors que la honte de sa mésaventure devant Teddy aurait du lui faire garder le lit des semaines ! 

Non, ce ne pouvait pas être l'effet uniquement de Imeldasse, la muse de salon, et les micmacs de ses courtisans. Il y avait sûrement une autre anguille sous roche. Le doute tue la certitude puis l'espoir ! Au diable, la fraternité, l'amitié, un couteau sous le pagne s'en était chargé. Ce serait bientôt au tour de la paix !   

En Alkebulan, la vague de sympathie envers le gourou se mêlait à une interrogation muette qui habillait l'ouroboros du manteau de traître et le chaussait de bottes d'une personne à la parole volage. Le gourou devait se résigner, il n'y pouvait rien car la conviction populaire ne pouvait être arrêtée par des discours.      

Les jababus voyaient que l'ouroboros avait pris le large, le chemin de la perdition, attiré par les prairies chimériques de Satan. Il avait changé de camp. Il était devenu le fossoyeur de la cause commune. Le gourou n'en était qu'à ses premières désillusions. Mais l'ouroboros avait bien calculé son coup pour saper mathématiquement les fondements du mouvement haillonneux... Main étrangère ou pacte, peu importait à présent mais il avait bénéficié d'une aide puissante !

Ce n'était pas sans raison d'ailleurs que les résidus du monstre l'applaudissaient. Ils reconnaissaient en lui leur sang, leur cynisme, leur style. Certains mêmes se disaient qu'il avait dépassé leur maitre. Qu'il mentait avec plus de grâce. Tranchait avec plus de calme. Et voyaient clairement donc en lui le plus digne d'hériter du Prince des Ténèbres.    

Depuis bien longtemps, le visage de Satan n'avait été aussi radieux. Avait-il du se résoudre à porter assistance à ses fils Judas, le nouveau vagabond et Hades qui rôtissait sous la chaleur orientale avec ses fayots ou répondre plutôt aux cris de détresse du Mamba Noir ou du Rossignol Charognard ?

Là où rodait Satan, toutefois, les maitres chiens n'étaient jamais loin. Ils ne manquaient pas d'atouts au Gourouland : le grand Animal, la pintade de Tangun, le petit maure, le flibustier pervers et  le païen nasard.  

Les maitres chiens n'étaient donc jamais partis. Ils s'étaient tus en attendant de flairer le bon vent. Tout comme Satan n'avait jamais perdu espoir. 

Le gourou condescendra -t-il, seulement, à leur faire la moindre place dans son land, le gourouland ?

dimanche 13 juillet 2025

NORD PERDU ?

Auberge espagnole, cela pouvait encore passer : chacun y apportait son désordre, et en repartait avec un autre.

Cour du Roi Pétaud ? Pourquoi pas ? L’absurde y avait ses rituels et le chaos son protocole. on y riait jaune, mais on y riait encore.

Mais que la horde des haillonneux se mue en armée mexicaine, ça, jamais ! C'était l'hérésie. Car il devait y avoir de l'ordre, même dans le tumulte et un homme au centre.. 

Le gourou le savait : la horde s’était densifiée mais chaque haillonneux transportait un monde dans sa besace, ses rêves, ses poèmes, ses blessures, ses dogmes et ses rancunes aussi !

Maintenir cette osmose ineffable. Une urgence signalée.  Si nul ne tenait la scène comme lui, nul ne captait l’oreille du peuple comme lui c'est parce qu'il n'était jamais seul. Ses fidèles haillonneux étaient des piliers solides !

Et parce qu'il ne rêvait pas. Il avait eu beau se pincer jusqu’à l’os, l’ouroboros avait bel et bien choisi le même angle d’attaque que le monstre.

Mais là où le monstre avait opté pour le bulldozer, l’ouroboros, sombre idiot ingrat, avançait masqué : distanciation glaciale, indifférence calculée, comme s’il rayait son maître d’un carnet diplomatique. 

Le ballet d’ombres auprès d’Imeldasse, reine d’apparat, de la Grand'Poupée et la vermine émissaire de l'ancienne sorcière n’avait pas non plus échappé à l’œil affûté du gourou. C'est que quand le roi est bête, la reine devient sorcière !

L’ouroboros, malgré ses postures d’intelligence, n’était qu’un benêt. Un pantin servi d’un plateau à l’autre par les pensiflateurs (ces suceurs de concepts), les ventres bénis (cousins de l’arrogance héréditaire) et ses souris d’or, promené avec luxe de précaution par les devins à gages (menteurs patentés) et ces généraux d’opérette enrubannés de médailles pour services imaginaires. 

Chacun s’en repassait la marionnette sous des protocoles plus fantasmagoriques que constitutionnels, plus décoratifs que fonctionnels.

Et c’est pourquoi le combattre ne relevait ni de la guerre, ni de la parole, mais de l’impossible.

Non, le gourou ne pouvait le combattre frontalement. Pas par faiblesse mais par lucidité. Cela serait une parodie de lutte, un duel contre sa propre ombre. Car tout cela, c’était encore son œuvre

C’est lui qui avait choisi l’ouroboros, lui qui l’avait soufflé, imposé, élevé. C’était sa créature, son reflet mal éclairé.

Il le savait. Il l’avait rappelé à la raison, devant tous, de guerre lasse : On ne trahit pas un gourou, on l’absorbe. 

mercredi 9 juillet 2025

HUIT ANS APRES

Même si tu es partie, tu continues à réapparaître au milieu de nos conversations entrecoupées.

Tu n'imagines pas combien de fois quelqu'un prononce ton nom par accident, et ses yeux s'embuent comme si son âme ignorait encore ton absence. 

On parle encore de toi, comme si tu nous entendais de l'autre côté de la pièce. 

Comme si tu allais faire irruption, avec ce sourire éclatant  

On dit : « Tu te souviens quand elle a dit ceci ou fait cela ? »

On t'inclut toujours dans tout. Dans nos silences. Dans nos rêves. 

On parle encore de toi, oui, mais pas pour te retenir, pour ne pas oublier qui nous étions quand tu étais là. 

Parce que toi… tu faisais partie de tout, tu fus le socle, tu as été le trait d'union. 

Et même si nos vies ont été coupées en deux, ton nom perdure. 

Nous ne t'avons pas enterrée. Nous ne t'avons pas laissée partir. 

Nous te portons dans nos bouches comme un poème, comme une prière. 

Et si tu te demandes si nous t'avons oubliée… la réponse est dans chaque larme qui n'a pas encore trouvé de réconfort et dans chaque rire qui porte ton écho caché. 

Nous parlerons encore de toi… 

Parce que parler de toi, c'est continuer à t'aimer de ce côté-ci du monde, 

Parler de toi, c'est continuer à nous représenter un futur qui ne sera jamais.


Via Reina Wang 💜

lundi 9 juin 2025

INCARNER OU GOUVERNER !

Ceux qui s’attendaient à voir le gourou revenir, tel un prophète chevauchant un étalon, risquaient d’être déçus.  Pour la bonne et simple raison qu’il n’y avait ni flambeau à transmettre, ni relais à passer.

Ce fut une rencontre ineffable, entre un antécédent et son image, ou encore, entre une dérivée et sa primitive, dont la durée profane ne pouvait restituer ni l’intensité ni les contours. Un instant fugace. Un battement de cils. Une expiration plus longue que d’habitude. Où il fallut une langue plus ancienne que le langage, une mémoire plus profonde que l’histoire.

Le message fut bref. Sans violence. Sans concession. Gagner sans avoir raison. Voilà ce qui fut dit.
Et une confirmation que la liberté commençait bien là où finissait le souci de plaire, cette obsession de reconnaissance qui émousse tout dessein. L’homme n’avancait que lorsqu’il se croiyait plus vaste que lui-même.

S’attaquer à la pauvreté, c’était s’en prendre à la surface. La quête de grandeur, elle, devait devenir la logistique du développement de l’Alkebulan. Non pas en tant qu'option morale, mais une  infrastructure vitale. Car une économie ne se fonde pas seulement sur les besoins : elle se construit aussi sur les miroirs. La grandeur ne s'imposait plus, elle se pressentait ! 

Le gourou était rentré. Métamorphosé, sans discours. Un changement de stratégie s’imposait. Son vent devait devait souffler plus fort encore dans tous les coins du continent, redonnant leur fierté aux masses laborieuses alkebulanaises, réinsufflant chez la jeunesse cette dignité que leurs aînés avaient vue s’effriter. Mais à la condition, toujours, de ne pas employer les armes maléfiquement éprouvées des adversaires. Les prochaines batailles se jouerait dans les narrations souterraines, dans ces vérités orphelines que les peuples ressentaient sans pouvoir les formuler.

Alkebulan devait prendre part à cette structure du monde où les échanges ne reposent plus sur l’utilité,  mais sur l’image que chacun veut donner de sa puissance. L’individu y devenant une marque. La nation, une posture. La production ? Un symptôme de projection narcissique.

La marmaille, l'air de rien, déroulait son plan diabolique de prise d’otages des haillonneux.
La stratégie, dans sa première phase, consistait à mettre à l’abri le plus grand nombre de lascars du monstre, ces derniers serviront par la suite de monnaie d’échange. Elle calculait, ignorant que l’Ouroboros, de son œil d’aigle, calculait tout autant. La racaille, désormais, ne leur serait plus d’aucune utilité.

Et pourtant, malgré son trouble de bon samaritain visiblement troublé par l’image douloureuse qu'offrait la pintade de Tangun qui caquetait, désespérée, devant le déferlement à grande vitesse d’une vérité trop vaste, trop redoutable pour elle, l’Ouroboros était attendu sur tous les fronts pour que sa mission en fut retardée. Le devoir l’appelait. À l’intérieur. Au centre de la ruche. Ou tout était dense ! 

Les anciens maîtres avaient déserté, mais leurs dispositifs étaient toujours en place : inertie programmée et culte de la forme, des poisons doux, administrés à faible dose, génération après génération.

Et il fallait battre le fer pendant qu'il était chaud. Quelque chose frémissait. Quelque chose qui ne demandait ni consensus, ni programme. Une révolte plus vraie que la stratégie, plus contagieuse que l’idéologie : le désir d’habiter à nouveau le corps collectif.

L’Ouroboros le sentait. Ce souffle, il fallait l'attiser jusqu'à incandescence. Il devait brûler assez pour consumer les peurs, pas trop, pourtant, pour ne pas consumer ceux qui portaient les souvenirs des anciens désastres. 

Pendant ce temps, le monstre, chat échaudé par l'eau chaude de la squaw,  se débattait plus qu'il ne s’agitait dans les couloirs des palais de ses tontons qui l'avaient pourri-gâté. On ne le nommait plus que par ses initiales, polies par les ONG et les think tanks, comme le produit d’exportation qu'il a plus clairement incarné, cherchant à chaque prise de parole à assécher la bauge de ses années de persécution du gourou et ses haillonneux.

Il était cependant loin d'être tranquille. Et si l'Ouroboros sortait enfin de sa réserve pour prétendre à cette reconnaissance internationale ? L'activisme de la squaw devait bien avoir une raison. Et ce, d'autant que ses oreilles avaient été écorchées par quelque murmure : Et si c’était lui, l’homme de demain ?

Là où il était toléré, utilisé voire décoré, il avait compris que l’Ouroboros, était écouté, en secret.

samedi 17 mai 2025

LE PACTE EPIPHANIQUE...

L'inconfort psychologique de la marmaille et de la racaille amplifiait le désarroi pathétique du monstre et sa vermine. Ils n'aspiraient qu'à une chose, sortir de cette rumination anxieuse, celle d'un risque de perte totale d'un certain patrimoine caché en l'occurence. 

Funeste extrémité pire que la mort pour ces immondices qui avaient vendu leur âme au diable, tel Judas, le plus grand traître du Gourouland ! 

Ainsi cette traque ahurissante du gourou n'avait été qu'une stratégie désespérée de préservation de patrimoines indignement acquis, de conservation de positions de rente ineptes. Une fuite en avant, en vérité !

La prise d'otages s'était imposée comme un nouveau moyen de lutte. Ce grand classique de la guerre psychologique, lorsque l'on ne peut gagner par la force brute. On etait réduit, alors, à tenter d'atteindre l'adversaire dans sa dignité meme, le rendant fou à etre manipulé et contraint sans retenue. Sans doute que les beaux yeux du jadis plénipotent et baleze trouvère du monstre, porte flambeau des aigrefins, en valaient la peine mais les dés étaient loin d'être jetés. 

Le risque était grand que cela ne soit de la part du monstre une manoeuvre de diversion qui confinait l'adversité au bord des falaises abruptes d'une judiciarisation du chantage, à l'aide de ses fidèles cacaotés rémunérés à la goutte de salive venimeuse

Mais c'était sans compter sur le sixième sens affuté de la squaw. Le plus calmement du monde, elle avait anticipé et démonté  un coup tordu de ce monstre, lequel avait confié pleins pouvoirs à son larbin noir au coeur plus noir que le charbon noir pour qu'il offre ses services à l'ouroboros. Fomenter la plus grande coalition antigourou jamais vue, sous couvert, bien entendu, de l'émanciper de l'emprise troublante du gourou.     

Ne devait-on pas remonter ainsi l'horloge ? Oui car, il n y avait pas plus d'instabilité politique qu'il n y avait de défi économique. Le problème était sociétal. 

Cette récurrence du chapardage au plus haut sommet de l'Etat, dénoncée rituellement en début de chaque magistère au nom d'une normale reddition des comptes avant de se muer en vulgaire règlement de comptes n'étai-elle pas en soi une pathologie sociale ? Que dire, également de cette indiscipline notoire, de cette insouciance de l'intérêt general, une norme déviante internalisée ?   

Il ne fallait pas perdre les repères surtout maintenant que le remède idoine à ce mal profond avait été découvert : la transformation des mentalités. Même si, au demeurant, elle  consistait essentiellement dans un arbitrage sous haute tension du combat du genre de vie contre le niveau de vie, de l'enracinement contre l'assimilation, le combat entre les satisfactions individuelles immédiates et hédonistes contre l'émancipation collective prochaine mais béatifiante.   

Le sentiment le plus largement partagé était justement que le gourou avait reçu la mission de briser le cercle vicieux des maux de la société gouroulandaise et, au délà, alkebulanaise. Et non pas sauver qui que ce soit mais réveiller tout le monde. Décoloniser les mentalités, désintoxiquer les affects, signer la fin de l'adoration des bourreaux. Tâche ardue que de faire de chacun le gourou de sa propre vie !

Il venait d'accomplir son pèlerinage intérieur extérieur. Aussi vrai que les vraies connexions n'ont pas besoin d'antennes, le gourou et son archétype s'étaient rencontrés aux frontières de la mystique et de la politique. Que s'étaient-ils dit ? Le transfert avait-il eu lieu ?  

mardi 13 mai 2025

TERRA HORRIBILIS....

Le monstre exultait devant le petit maure qui l’accueillait, hilare, à la coupée de son jet privé. On entendait Judas, le plus grand traître du Gourouland, arriver à grands pas. Il allait certainement débarquer avec Hibou Lugubre.

Le monstre avait raison de jubiler car tout ce qui faisait mal au Gourou lui faisait énormément plaisir ! La marmaille et la racaille, sœurs diaboliques, complices du monstre sanguinaire et actrices fidèles parmi les fidèles auprès de son infecte vermine ethnotellectuelle, avaient fait du bon travail.

La tension avait été bien palpable à mesure que l’étau se resserrait autour des infâmes larbins et on craignait à juste raison que des haillonneux ne soient pris pour les agneaux de sacrifice de cette déconvenue psychologique, comme il est de bon ton dans notre tradition négro-païenne. 

Rien n’a été pardonné au gourou et ce n’est pas aujourd’hui la veille. Les haillonneux n’étaient pas seulement sacrés aux yeux du Gourou, ils étaient son talon d’Achille. On n’avait pas besoin d’aller chercher bien loin pour savoir qu’il suffisait de toucher un haillonneux pour atteindre sa corde sensible.

Même si les haillonneux étaient légitimement animés du sentiment de vengeance, qui était tout aussi droit moral que le pardon dont firent preuve le Gourou et son ouroboros.

Même s’ils avaient bien raison au fond de croire que le droit était incapable de répondre à leur mal et que la loi était inopérante à s’appliquer dans leur situation où le code moral était cassé.

Même si la vengeance n’exprimait qu’un besoin émotionnel de restauration de l’ordre moral.

Même si ce n’était que l’essence même de la justice que de vouloir faire payer les coupables d’actes de barbarie et de meurtre.

Même si l’on pouvait concéder que les travaux de radoub budgétaire, avec la traque des pilleurs de la République, soient prioritaires.

Même s’ils pouvaient s’indigner du manque de volonté et du peu de courage de l’ouroboros de balayer vite et propre...

Ne devaient-ils pas prendre leur mal en patience et continuer de faire confiance à leur plus grand avocat, leur gourou, tout aussi sacré pour eux ? D'autant qu'il n'était jamais venu à l'idée de qui que ce soit de douter de lui.  N'avait-il pas tracé la voie ? N' avait-il pas toujours su la montrer, même dans les moments les plus sombres ?

Dans un autre sous-monde, les maîtres chiens battaient chaque jour leur propre record de cruauté. Leur nature humaine enterrée sous les gravats de l’abjection, ils voguaient, sans honneur ni grandeur, dans une terra horribilis, cinglant vers des horizons où même les ténèbres refusaient de les suivre. Chaque aube, ils dressaient de nouveaux autels à la barbarie, y sacrifiant tout ce qui respirait la dignité.

Et dans les sphères plus élevées, là où les tempêtes se trament à l’échelle des empires, Teddy et l'empereur rouge se jaugeaient par des haka avant de fumer le calumet de la paix. Un étrange cérémonial en prélude à la signature du nouveau pacte qui allait déterminer le sort du monde pour un bon temps. 

Reprenant, sans crier gare, sa nature archaïque ursine, Soso avait époustouflé par un geste de réconciliation que l'on ne saurait prendre pour faiblesse tant que le prix n'était pas fixé. Ce coup d'avance interrogeait sur sa prescience d’ours. Lui seul savait. Et il n’était pas un bonhomme du genre à supplier pour une place à la table. 

C'était dans tous les cas, une première carte montrée avant même que la partie ne commence. 

Trop tôt pour dire s’il s’agissait d’un retournement ou d’un sursaut.

Trop tôt pour juger l’écho que cela laisserait dans les siècles.

vendredi 9 mai 2025

LA LUMIERE A RANIMER....

L’Ouroboros était revenu du royaume des forêts, fort secoué. Même dans ses errances les plus philosophiques, jamais il n’aurait imaginé devoir autant au gourou. Le maître des haillonneux. L’oracle silencieux des damnés. Ainsi, partout en Alkebulan, on l’attendait ; on l'avait adopté comme l'exécutant du projet du gourou auquel tous s'identifiaient à présent. On le scrutait, on le soupesait. Il incarnait désormais les aspirations inexprimables des jeunes et des vieux, des filles et des garçons, des élites et des peuples.

Ce n’était pas une charge, c’était un appel. Sa génération n’avait pas seulement hérité d’un présent glauque. Elle avait reçu une braise. Une lumière à ranimer. Il fallait oser écrire une nouvelle histoire. Non plus un récit fantasmagorique de soumission mais un sursaut libérateur de dignité. Car l’histoire ne se lit pas dans les livres des autres. Elle ne naît pas dans leurs dates ni dans leurs récits imposés. Elle pousse, comme une racine ancienne, dans les représentations, les rites, les joies, les douleurs, les silences et les luttes tues des devanciers.

Elle ne se façonne pas, non plus, sous le regard d’ailleurs en courant après les wagons construits par d'autres et certainement pas en adoptant la solution "miraculeuse" de l’intelligence artificielle. Oui, comment croire que c'est ainsi, par elle, que l’on pourrait guérir les sociétés alkébulanaises abruties, sevrées de leur mode de vie, brutalement déconnectées de leur lien au vivant ?

Dire que le monde allait changer était une lapalissade. Le monde était déjà en train de changer. Les  seules vraies questions à se poser étaient : Qu’y avait-il à gagner ? Qu’espérions-nous y gagner ? Que risquions-nous d’y perdre ?

Encore une fois, les yeux etaient suspendus aux lèvres du gourou. Cet homme étrange ni obnubilé par le pouvoir, ni avide de gloire et qui semblait posséder le don rare de transformer ses paroles d’hier en prophéties aujourd’hui réalisées. Son courage n’était pas celui des conquérants, ni des maîtres mais de celui qui savait que le vrai pouvoir résidait dans les coeurs de ses semblables transportes par ses paroles de vérité et de clarté vers l’élévation de l'âme et la transformation des consciences.

Pendant ce temps, au Gourouland, un drame se jouait.

Le Mamba noir, le larbin noir au coeur aussi noir que le charbon noir, frisait une crise d’apoplexie. Ne  venait-il pas de rabrouer, sans ménagement, la Pintade de Tangun, dont le caquetage intempestif menaçait son équilibre nerveux, et d’éconduire la Tête-d’Œuf, dont l’obséquiosité gluante avait fini par l’irriter plus que flatter son ego boursouflé.

Et pour cause, le flibustier pervers avait choisi de capituler devant le gourou ennemi, sans panache ! Un renoncement de cancrelat, comble d’ironie, qui intervenait au moment précis où il s’apprêtait à lui présenter son dernier chef-d’œuvre : un plan ourdi avec un soin pathétique, résultat de contorsions mentales aussi viles que malsaines. Tout était donc à refaire. Le plan n’était pas totalement ruiné mais le retard l'éloignait encore plus que jamais du monstre. 

Ce monstre désormais affalé sous le poids de ses intrigues vicieuses, foudroyé par la sombre révélation : sa cour n’avait jamais été qu’une foire aux malandrins. Une association de malfaiteurs, les uns, des aigrefins de première catégorie et les autres de vils courtiers. A quoi bon continuer d'entretenir sa bande d'ethnotellectuels grillés ? 

Les jababus se posaient une question simple, presque enfantine : Qu’est-ce qui, au juste, avait pu donner autant d’audace à la vilaine et cupide marmaille ? Comment avait-elle pu, dans un accès d’ignorance hypertrophiée, confondre indépendance et liberté ? 

Une dégénérescence civique ?

Aurait-elle  été influencée par l'insistance de la bêtise ou la persistance de la connerie chez la racaille ? La bêtise, oui, bestiale. Celle qui s’acharne têtue, la bêtise imbue d’elle-même, de son impunité !

dimanche 4 mai 2025

HISTOIRE DE BASE ARRIERE...

Le gourou pouvait-il s’aimer autant qu’il était aimé ? Comment assumer cet amour inconditionnel et incirconstanciel à long terme ? On ne l’adulait pas par illusion : on l’admirait pour ce qu’il incarnait réellement.

Il semblait plus aimé qu’il ne s’aimait lui-même. Et oui, à l’évidence, ce n’étaient pas les marabouts, c’était Dieu !

Sans le chercher, le gourou était devenu le porte-étendard de la conscience anti-impérialiste métropolitaine, luttant contre la vassalisation des Alkebulanais, toutes couches confondues.

L’ancienne métropole n’était pas exempte de reproches. La misère de sa périphérie, notamment alkebulanaise, lui était constamment renvoyée. La coopération politiquement infantilisante, à travers des relais locaux pervertis par le "Tonton" méprisant, et l’accaparement des ressources naturelles, ne laissaient que le minimum nécessaire à la reproduction simple des populations locales.

Et pire encore : on l’accusait de pactiser avec des forces malignes menaçant la Négritie.

Comment continuer à ignorer que le gourou détenait les clefs de la rédemption dans les esprits des Alkebulanais ?

Aussi contradictoires qu’elles aient pu être, certaines rencontres improbables ont constitué des tournants politiques dans l’histoire.

L’histoire bégaie, surtout quand ceux qu’on disait fous accomplissent l’impossible, pendant que les experts prennent des notes.

La sécurité est devenue une priorité partout à Alkebulan. C’était le socle communément admis pour la souveraineté, déclinée sous toutes ses formes. Le défi était clair : Alkebulan allait-il devenir un atout décisif dans le conflit mondial ou une simple base arrière pour les protagonistes ?

Une base arrière peut être le cœur silencieux de la victoire, là où préparation des élites et soutien populaire forgent les forces gagnantes. Sinon, elle devient un refuge de spectateurs naïfs, n’osant affronter la réalité du combat.

L’ouroboros ne se laissait pas conter. Garant de l’ordre public et de l’intégrité territoriale, il avait le devoir de fédérer les énergies pour matérialiser la force sécuritaire. Une force qualifiée pour toutes les tâches, injectant rigueur et patriotisme. Une réserve stratégique pour protéger, concrétiser et réajuster l’action publique.

Il est temps d’oser changer de paradigme sur le patriotisme économique du secteur privé, ou mieux, de s’en défaire. Comment exiger de la loyauté nationale d’un capital qui, par nature, n’a ni racines ni frontières ?

Le capital est apatride, fluide et opportuniste. Vouloir lui imposer un patriotisme, c’est comme demander à l’eau de respecter des murs.

Le secteur privé ne peut être patriote tant que le capital peut fuir, spéculer et prospérer ailleurs, sans mémoire ni devoir.

mardi 29 avril 2025

DU BAOBAB QUI TOMBE

L'ordre se dégrade inévitablement. Et n'importe lequel ! 

Satan avait traversé suffisamment de millénaires, siècles, années, mois et jours pour le savoir mais cela ne l'empêchait pas d'être   perturbé que cela ait pu aller si vite et le concerner d'autant... 

N'avait il pas assisté à la noyade de son premier fils Hades dans les volutes de la chaleur orientale ? 

N'avait il pas vu également son deuxième fils Judas le grand traitre être déplumé violemment ? 

Et maintenant Tête d'Oeuf, une vraie brute comme il aimait, qu'il avait été sur le point d'adopter, se liquéfier  ? Le tout en un si court laps de temps... 

Qu'est ce qui n'avait pas marché dans son son processus de choix ? Son logiciel était-il devenu obsolète ? Quelle était cette étrange force qui contrariait ses desiderata les plus intimes ? L'un dans l'autre, il lui apparaissait plus qu'urgent d'opérer une jonction des forces avec Dadial dont les maitres-chiens accéléraient la préparation mystique. 

Cette perturbation démoniaque était largement partagée par le monstre qui se morfondait devant l'effondrement inexorable et choquant de sa maison de glace méthodiquement construite. En fait l'ordre dembacrate, telle une embarcation prenait eau de toute part. Ce système dont les plans ont été conçus par les sauvageons du vieux gâteux dont lui-même était une des figures de proue et qu'il avait méthodiquement coupé et taillé pour l'ajuster à la mesure de la sédition ethnocrate ! 

Il n y avait pas à redire. Son coût de sortie du pouvoir allait être faramineux, comme expecté. Et à la limite, il serait au moins égal aux coûts d'opportunité de ces réalisations ! 

Bref, la sempiternelle et lancinante équation apparemment insoluble pour maints dirigeants alkebulanais. Et ce n'était pas faute de savoir ce qu'il fallait faire ou pour être plus précis, ce qu'il ne fallait  absolument pas faire... quand on dirigeait des gueux !  

Les officiers avaient abandonné le navire pour se défausser derrière de pervers jacasseurs opportunistes dont ils croyaient que la bave de leurs langues sanglantes pouvait éteindre les flammes du feu du barbecue auquel les gouroulandais et gouroulandaises, dans leur écrasante majorité, les destinaient dans toute leur sincérité profane. 

Le reste de l'équipage interpellait le monstre avec leurs hurlements silencieux. Qu'allait-il faire, que devait-il faire en voyant son rejeton doré hériter des haillons de l'autre gamin ? 

Et pourtant, quand le baobab tombe, les oiseaux cherchent un autre abri.  

Son entêtement rendait son combat contre l'ouroboros inévitable. N'avait-il pas terrassé un certain gourou au meilleur de sa forme ? Il était temps que l'on comprenne, enfin et une bonne fois pour toutes, qu'il a été le véritable maitre du jeu qui a volontaire et consciemment voulu passer la main !

Les paris étaient ouverts. Le monstre avait sa sorcière et ses fétiches. L'ouroboros avait son chapelet et pouvait compter sur son gourou. 

L'ouroboros avait des galons à conquérir aussi bien pour l'éclat de sa fonction que pour la gloire de sa magistrature. Son rayonnement international devenait un objectif immediat. 

Mais il y avait toujours des gens pour se tromper combat... Toute immiscion directe du gourou en position constante de combat risquait fortement de provoquer la mêlée, tant incertaine dans ses péripéties que dans son issue... 

Selon l'avis humble des jababus, le funeste sort qui contenait de s'abattre sur l'Alkebulan méritait aussi sinon plus le regard du gourou pour contrôler et orienter les vagues suscitées par son engagement auprès de la jeunesse alkebulanaise. Car nul ne réveille l'homme de son sommeil sans que le premier regard de ce dernier ne se tourne  vers lui, quand l'oeil s'ouvre à la lumière du jour. 

vendredi 25 avril 2025

LA CATHARSIS ATTENDUE....

Au Gourouland, la plus grande attente populaire concernait la justice où, indubitablement, après la tragédie vécue avec le monstre et sa vermine, il fallait restaurer l'ordre, affirmer le droit et restaurer les blessures subies. Mais on posait la question pour savoir s'il n'était pas grand temps de  calibrer ou étalonner la Balance détraquée, une bonne fois pour toutes. 

Car, au fond, cette justice n'est qu'incontournable. Elle n'a jamais, au plus grand jamais, rencontré la confiance des populations. Comme si les doctes juges carriéristes s'en souciaient comme de leurs toges... Comme si les magistrats intouchables étaient conscients que la justice se rendait au nom de ces populations... 

Mais si l'homme a suffisamment étalé sa folie quand il a pensé être plus juste que son Seigneur, Maitre et Créateur, que dire d'un homme qui croit ne pas avoir à rendre compte de l'usurpation délibérée d'un attribut divin pour le vendre aux enchères ?  

Le monde n'était pas à changer mais l'ouroboros avait la lourde responsabilité de bâtir une administration de la justice. Une unique devise : que la peine soit l'ombre parfaite du crime. 

La justice n'était pas neutre et elle ne consistait pas tout simplement à punir ou d'absoudre. Lui, le chef des magistrats allaient aussi devoir de veiller à l'érection de normes, superviser l'organisation de procédures et se porter garant de la proportionnalité des sanctions pour tenir ensemble la reddition des auteurs et l'apaisement des victimes.    

Le contexte était particulièrement urgent. Les limites du droit pénal classique ont été allègrement franchies par le monstre et donc le Gourouland attendait sa catharsis. La justice était le seul espace de transformation concrète et sociale dont les résultats en tant que consensus définitifs s'imposeront d'eux-mêmes dans tous les secteurs mieux et plus que ne le feraient les résolutions molles et émotives issues des assises partiales et des dialogues partiels. 

Mais les nombreux signes de fébrilité de l'ouroboros ne dénotaient-ils pas, plutôt, sa trop grande préoccupation de son image de marque, son égo, qui constituait autant d'entraves ?

mardi 22 avril 2025

DU BAZAR MENTAL...

Un peuple, on ne le flatte pas, on lui dit la vérité ! Cette maxime etait devenue la seconde nature de l'ouroboros drapé dans son costume de révolutionnaire bien taillé par son gourou. 

Le monstre qui ressuscitait en electrocphorus avait du sang d'encre à se faire. Sacré bazar mental d'un poursuivi qui joue le rôle d'un poursuiveur !

L'ouroboros n'avait aucunement peur des conflits. Lesquels n'étaient en eux-mêmes que des tests d'amour. Les jababus en extase après le retour de leur brebis égarée ne diront pas le contraire !

D'aucuns succombaient, d'autres survivaient à ce terrible test qui aidait à mieux identifier ceux qu'on aime, à préciser ce qui mérite notre protection. Une sempiternelle balance entre le bien et le mal... dont l'oscillation déterminait l'intensité et même la durée !

L'ouroboros, trop discret pour le show, trop lourd pour ne pas peser, avait fait bouger les lignes de la racaille et de la marmaille. Certes, il subsistait encore ça et là des ilôts séditieux, et non des moindres, instruits par des orfèvres de désordre intelligent et gérés par des agents de subversion en finesse ! 

Mais il n'en restait pas moins que la vermine était traversée par une lame de fond de terreur qui n'était pas sans leur rappeler le sadisme de leur dembacratie. L'épuisement mental guettait, en cause l'impuissance de leurs lanceurs de boue à atteindre l'objectif assigné de casser le tandem entre le gourou et son ouroboros. 

Convaincus que cela ne faisait qu'exposer leurs kapos, certains larbins allaient jusqu'à accuser les dérapages verbaux prétendument virils de ces trolls payés... qui irritaient  d'avantage et plutôt l'ourouboros et les haillonneux... de précipiter le cours des choses.  

Les gouroulandais étaient plus que satisfaits, dans leur écrasante majorité, des événements en cours. Le but ultime était l'éradication jusqu'à sa velléité du cynisme politicien qui avait atteint son apogée symbolisée par le monstre et ses larbins. Et il y aura encore et encore du chemin à faire tant que l'Etat ne sera pas devenu cette machine aux rouages imbriqués, uniquement mue pour l'intérêt general...       

jeudi 10 avril 2025

L'ANNEE DES PATATES...

Teddy n'était pas loin de réussir son engagement pris devant Soso. Sortir l'empereur rouge des rings ! Pour autant, ce dernier était-il tombé réellement naïvement dans son piège ? N'allons surtout pas trop vite en besogne, il se pouvait bien que rira bien qui rira le dernier car ce n'était pas moins que le monde entier qui geignait sur les coups de butoir du monstre gringo. M'enfin, au délà du désordre des passions, règne l'ordre du destin !

A l'évidence, de partout, les bergers n'auraient pas à attendre longtemps pour se rendre compte qu'ils devraient désormais davantage s'occuper du pâturage de leur bétail sans ne plus avoir à lorgner celui de leurs voisins.    

Dans l'autre versant de la grande rivière, d'aucuns avaient cru faire le malin en reprenant les jababus. Pour ces doctes, il était plus propre de parler d'avoir une cible commune ou à tout le moins l'être ! N'était ce pas du pareil au même de parler de projet commun ou de malheur commun ? 

Ceci dit, on ne comprenait que trop bien cette nervosité ambiante. La vérité était le lien unique qui permet de rester authentique et sincère. La marmaille regimbait à appliquer la rigueur de la loi à leurs acolytes dans la ferme du monstre. Pouvait-elle résister là où la racaille s'était résignée à se faire hara-kiri ?  

L'ouroboros marquait son empreinte. Cette année des patates ferait date, à n'en pas douter. Il avait en effet, lui aussi, réussi à dompter ce noble tubercule des Andes, le faire déchirer les terres et se déverser dans les masures gouroulandaises. Mais de même qu'il y avait du chemin de la coupe aux lèvres, de même il y avait aussi du chemin pour la patate jusqu'aux palais. Peu s'en faut que le gourou ne soit appelé en maitre queux pour le guider afin de régaler les coeurs des petits et des grands, des riches et des pauvres,  que cela soit en frites, en purée, en gratin ou en soupe ! 

Effectivement, cette profusion de patates ne faisait pas que des heureux et sans se tromper, on pouvait risquer d'affirmer que le nombre des malheureux en était plus important. Et précisément, en face des consommateurs qui ne savaient plus du tout qu'en faire et des croquants déçus de n'y avoir gagné que des clopinettes, il y avait surtout les gros bonnets qui avaient fondé leur fortune sur son négoce international, en tant que vendeurs rapaces ou en tant que vils courtiers.   

AVIS D'UN MAITRE...

Moody’s et Standard & Poors sont des Agences de Notation Financière (Anf) devenues familières aux Sénégalais depuis leur note (pas bonne) attribuée au nouveau régime. Est-ce la sanction d’une gestion catastrophique de ‘’ces incompétents’’ au pouvoir depuis près d’un an ? Des éclairages sont nécessaires...

Présentation des Anf

Les Anf (Credit Rating Agencies) sont créées aux Etats-Unis au début du 20èmesiècle avec la clientèle de grandes entreprises. Après la grande crise de 1929 leurs services sont orientés en direction des Etats. Les trois plus grandes Anf sont américaines : la pionnière Moody’s (de John Moody), Standard & Poors (de Henry Poors) qui interviennent en Afrique, et Fichte (de John Fichte).  Elles contrôlent 95 pour cent du marché financier. Des Anf de moindre envergure sont présentes en Chine, en Inde, en Afrique du Sud, dont les clients sont des entreprises. Bloomfield opère à Abidjan avec représentation à Douala au Cameroun.

L’Anf intervient sur l’endettement sur les marchés financiers internationaux, surtout sur le marché des obligations. Elle se place entre l’emprunteur (une firme ou un Etat) et un prêteur potentiel appelé investisseur. Lorsqu’un Etat désireux de financer des projets émet une obligation sur les marchés financiers, l’Anf se base sur une évaluation de son degré de solvabilité : situation économique, financière, remboursement   de dettes antérieures, stabilité politique. Elle donne une note censée indiquer son aptitude à rembourser le prêt sollicité, et à décider les investisseurs directs.

L’Anf est payée par l’émetteur d’obligation lorsque c’est une entreprise, parfois par l’investisseur qui cherche à placer ses liquidités dans un lieu sûr. Elle vend ses notes à la presse financière et à des institutions comme Bloomberg (agence d’informations financières et économiques) qui les publient.

Les notes des Anf sont données en lettres selon le système de notation en vigueur dans le système américain d’enseignement. Elles se présentent dans l’ordre décroissant, de ‘’excellent’’ à ‘’médiocre’’(en équivalent numérique à peu près de 20 à 1).

Moody’s :

Aaa ;Aa1 ;Aa2 ;Aa3 ;A1 ;A2 :A3 ;Baa1 ;Baa2 ;Baa3 ;

Ba1 ;Ba2 ;Ba3 ;B1 ;B2 ;B3 ;Caa1 ;Caa2 ;Caa3 ;Ca ;C.

Standard &Poors :

 AAA; AA+; AA; AA-; A+; A; A-;BBB+; BBB;BBB-; BB+; BB; BB- B+; B; B- ; CCC+; CCC;CCC-;CC;RD; Sd; D.

Les Anf dans leurs déboires

Bien des déboires ont jalonné le parcours de ces Anf dans leurs notations de grandes entreprises et de gouvernements.

En 2001, la firme américaine d’énergie Enron, après avoir reçu une bonne note tombe en faillite 4 jours après. En 2003, la banqueroute de World Com est précédée d’une bonne note. En 2003, Parmalat (société laitière italienne du groupe français Lactalis) est déclarée en faillite après une bonne note 18 jours avant. En septembre 2008, la banque américaine Lehman Brothers est en faillite après la bonne note A- de Standard&Poors. La même note est attribuée à la compagnie d’Assurance AIG qui n’est sauvée de la faillite que par un renflouement financier.

Certains financiers prêteurs sont actionnaires dans le capital des Anf, ce qui donne lieu à des conflits d’intérêts. Lorsqu’une firme paie les services d’une Anf, ce n’est pas pour recevoir une mauvaise note. Ce qui pose des doutes sur l’objectivité de ces notations.

Les Anf ont été accusées de grande responsabilité dans la crise financière des années 1990 ayant affecté des pays asiatiques (Corée Sud, Indonésie, Thailande). Les Anf sont aussi culpabilisées dans la crise financière de 2008-2009, en donnant de bonnes notes à des établissements financiers fautifs de la crise des ‘’subprimes’’ (crédits hypothécaires consentis à des personnes sans garantie).

Les Anf n’ont pas bonne presse en Europe, accusées d’avoir arbitrairement dégradé certains pays. La Commission économique de l’Union européenne envisage de créer sa propre Agence de notation financière.

Pourquoi alors le maintien de ces Anf ? Pour certains Européens, c’est parce qu’elles sont américaines. Elles font preuve d’un part pris flagrant en faveur des gouvernements américains. Leurs erreurs ne sont pas sanctionnées, car elles prétendent n’exprimer que des opinions, passibles de la liberté d’expression, comme le leur garantit le premier amendement de la Constitution.

S’y ajoute que bon nombre d’institutions financières (compagnies d’assurance, fonds de pensions, banques commerciales …) pour intervenir sur le marché des dettes sont tenues d’exiger de leurs clients d’être notés par les Anf.

En juin 2010, Obama, décide d’introduire un peu de discipline dans le comportement spéculatif des institutions financières, dont les Anf. Son projet de loi introduit au Sénat par le député Barney Frank et le sénateur Chris Dodd, est adopté comme ‘’Frank- Dodd Act’ qui s’attaque aux conflits d’intérêt. Mais cette pratique ne concerne que les entreprises et non les gouvernements. Le Frank-Dodd Act reconnaît que les notations des Anf sont de nature commerciale sans rapport avec la liberté d’expression et que le chaos financier créé devrait relever de la responsabilité civile. Mais aucune mesure n’est prise à cet effet. 

Une méthode de notation inadéquate

La méthode de notation utilisée par les Anf consiste à ne tenir compte que des seules caractéristiques économiques les plus stables, les plus permanentes du pays emprunteur. Ce qui néglige les changements les plus récents survenus dans le paysage économique et politique. C’est la méthode dite ‘’Notation étalée sur le cycle’’ (through the cycle rating)

La méthode différente est dite ‘’Evaluation ponctuelle’’ (Point-in time-rating) qui intègre les caractéristiques permanentes et les changements. Elle permet une notation basée sur une évaluation stable et exacte. C’est la méthode utilisée par les banques pour apprécier le degré de solvabilité de leurs emprunteurs. On comprend ainsi que le dernier eurobond du Sénégal en 2025 ait été souscrit entièrement par la banque américaine J P Morgan.

 Il est reproché aux Anf de continuer à utiliser la première méthode, avec retard à l’allumage, ne tenant compte que des informations qui leur viennent des pays via le Fmi, la Bm et d’autres sources.

L’Afrique et les Anf

C’est à partir de 2000 que les gouvernements africains sont poussés vers les Anf. L’argument est que l’aide au développement et les prêts concessionnels (avec faible taux d’intérêt) ont fortement baissé, et dans la nouvelle situation de mondialisation, l’alternative pour le financement des projets est le recours aux marchés financiers des titres obligataires. Les prêteurs ne peuvent plus être seulement les banques, mais aussi d’autres intervenants, avec intermédiation des Anf.

  1. les pays africains commencent à s’endetter en termes de euro-obligation, ou euro-bond mais en fait en dollars. L’euro-obligation est une dette remboursable avec une certaine maturité à un certain taux d’intérêt. Ce type de dette est plus flexible, moins contraignant que la dette des bailleurs traditionnels comme le Fmi et la Bm avec leur lenteur et leurs conditionnalités. Surtout qu’avec les réductions et annulations de dettes qui ont suivi la crise de la dette des années 1980, le niveau d’endettement ayant baissé, pour financer des infrastructures, les pays africains ont opté pour les euro-bonds jusqu’à 20 pour cent de leur endettement total.

L’Etat du Sénégal se lance sur le marché des euro-bonds en 2009 avec 7 opérations à ce jour : 2 sous Wade, avec un taux d’intérêt de 9,25 pour cent ; 4 sous Macky dont 1 avec un taux d’intérêt record de 5, 375 pour cent ; 1 sous Diomaye, au taux de 7,75 pour cent.

Les notes des deux Anf qui interviennent sur le Sénégal se présentent ainsi : 

Avec Moody’s :

Sous Wade, une seule note B1 en 2011.

Sous Macky, les notes sont : B1 en 2014 ; Ba3 en 2017, 2020 et 2022.

Sous Diomaye, la note est B1 en octobre 2024, et B3 en février 2025.

Avec Standard & Poors :

Sous Wade (2000,2006,2009,2010) la note est B+

Sous Macky (2013,2018,2019) la note est B+

Sous Diomaye, la note est B+ en octobre 2024, et B en février 2025.

Le niveau d’endettement le plus élevé en eurobond est réalisé sous Macky, avec aussi le taux d’intérêt le plus bas en 2021. C‘est avec lui que les notes des Anf sont ‘’meilleures’’ (en fait moins mauvaises). Cela tient à la confiance due à deux raisons : le Sénégal est perçu comme un prochain exportateur de pétrole et de gaz ; les clignotants économiques conjoncturels présentés sont au vert, rassurants.

Le rapport de la Cour des Comptes en février 2025 révèle que les statistiques présentées sous Macky étaient faussées. Ce qui explique la dégradation de la note du Sénégal par les Anf sous le régime Diomaye qui a hérité de cette situation financière désastreuse.

Les pays africains sont mal notés par les Anf, abonnés à la tranche des B. Les notes du Sénégal se situent en moyenne entre 8 et 9 sur 20.

L’exception est constituée par le Botswana qui flirte avec la note A2, grâce à ses exportations d’or et de diamant.

Le Nigeria et le Kenya ont rejeté les notes qui leur ont été attribuées par Moody’s, estimant que ces agences  n’ont pas une claire compréhension de leur situation économique qui n’est pas aussi alarmante.

La Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (Addis Abeba) reproche aux Anf de décourager les investissements étrangers en Afrique et recommande de mettre en place une Anf africaine.

La Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (Cnuced, Genève) est aussi très critique à l’égard des Anf suspectées de discrimination à l’encontre des pays en développement.

Les institutions de Bretton-Woods ne figurent pas parmi  les critiques des Anf. La Banque mondiale crée en 2002 le mécanisme ‘’Doing Business’’ avec l’objectif de comprendre et améliorer l’environnement réglementaire des affaires. Il s’agit d’attribuer des notes aux Etats et d’établir un classement annuel sur lequel se baseront des investisseurs. Comme le font les Anf. En 2021 la Banque mondiale met fin au projet ‘’Doing Business’’ qui faisait doublon et concurrence avec les Anf. La Banque mondiale est cliente de Moody’s pour ses levées de fonds. Le FMI suggère seulement aux Anf d’améliorer leurs procédures.

Moody’s comporte plusieurs divisions dont une collabore avec le Bureau d’Etudes Mc Kinsey qui a confectionné d’inutiles et coûteux Plans Emergents à 37 pays africains. Le Plan Sénégal Emergent avait permis à Mc Kinsey d’encaisser du Sénégal 2,5 milliards F cfa. Pour quels résultats ?

Et maintenant

Les Anf avec leurs notes ne doivent ni faire peur, ni alimenter la politique politicienne. Elles ne sont pas aussi importantes et décisives. Les investisseurs directs étrangers et les bailleurs de fonds ont d’autres références que ces notes. On peut présumer que le Sénégal de l’après 24 mars 2024 est devenu plus attractif.

La dette est inséparable de la vie des gouvernements et des entreprises. Les dettes souveraines des pays les plus développés sont de l’ampleur de leur produit intérieur brut, mais ils sont considérés solvables. Les plus grandes entreprises du monde affichent au Passif du Bilan des postes ‘’Dettes à long, moyen et court terme’’ qui financent des investissements dont la rentabilité figure au Compte d’Exploitation.

Les pays africains aussi sont solvables. Walter Wriston, un influent directeur de Citibank l’avait laissé entendre : Countries don’t go out of business (‘’Les pays ne tombent pas en faillite’’). Parce que les infrastructures, la productivité de la population, les ressources naturelles ne quittent pas le pays. Ainsi l’Actif excède le Passif. Les bailleurs de fonds ne perdent pas de vue les ressources naturelles des pays pour s’y engager.

La dette ne devrait financer que des opérations rentables, en rapport direct avec le développement. Ce qui doit aller de pair avec la rationalisation des dépenses publiques, la chasse aux ‘’faux frais’’ et la mobilisation autant que possible des ressources internes.

Dans leurs rapports avec l’extérieur, la sagesse africaine doit être en sentinelle de vigilance :

Lorsqu’on est tiré à la traîne pour marcher on ne choisit pas son chemin et sa destination

Ou encore :

Lorsque quelqu’un te prête des yeux, tu ne peux regarder que dans la direction qu’il t’indique.


Makhtar DIOUF

vendredi 28 mars 2025

DU MALHEUR COMMUN....

A chaque chose, malheur est bon ! Parce que fort souvent, le malheur n'était qu'un bonheur bien emballé. Les gouroulandais pouvaient bien le comprendre, à présent. Pour autant, devrait on arrêter de penser que le passage du monstre comme le plus grand malheur qui nous soit arrivé ? 

Bien évidemment que non, mais il pouvait bien représenter ce " malheur commun" après lequel une nation prenait conscience de sa fragilité et sur les cendres duquel elle décidait de bâtir une future nouvelle unité à toute épreuve. Après les terribles épreuves de la vérité et la justice !      

Le feu était au vert sans aucun doute pour Satan et ses hordes démoniaques. Oserait-il tenter un nouveau raid sur le Gourouland ? Les choses n'étaient pas toujours ce qu'elles semblaient être ! 

On pouvait certes donner à ce malheur un nom au regard de ce qui lui en a le plus pâti, au regard de ceux qui en ont le plus pâti... on imaginait aisément lequel !

La racaille ne savait plus à quel saint se vouer. La marmaille continuait à marcher sur le fil. Le monstre et sa vermine les avaient abandonné au milieu du gué. C'est que les nécrobies tenaient bien leur monde en laisse. Ils en avaient les moyens et comment ! Plus, il n'était pas question pour eux d'être les seuls à payer, si d'aventure il y avait quoi que ce soit à payer.   

L'ambition internationale du monstre était définitivement plombée suite aux révélations de sa cupidité sans limites. Qu'allait devenir sa vie de sa famille en exil forcé ?  L'argent ne faisait pas le bonheur. Le bonheur ne s'obstenait qu'au bout de la pratique de la vertu. Oui, il ne pouvait pas y avoir d mal sans bien !

L'ouroboros aiguisait ses crocs. Son esprit chauffait à l'idée que le monstre puisse digérer tranquillement. Le coup d'envoi...  La traque allait être de longue haleine ! 

vendredi 14 mars 2025

ECHO D'UNE AUBE NOUVELLE...

Un mythe, pardon, un monde, s'effondrait ! Bien malin est celui qui oserait se hasarder à en pronostiquer les contours futurs. Non seulement le passé ne connaissait pas son futur mais encore le remodelage enfanterait-il un chaos ou un nouvel ordre.

Toujours est-il que Teddy, fortement déterminé à restaurer la grandeur de son pays, avait décidé de reprendre son bâton de chef d'orchestre pour reprendre les choses presqu'au niveau il les avait laissées. Bien sûr, cela ne pouvait être possible qu'en passant à son vieux pote, Soso qui quoiqu'édenté n'en gardait pas moins avec quoi mordre et nourrissait tout autant son rêve de grandeur, ne serait-ce qu'une de ses lubies fantasques. Les deux compères n'avaient pas été surpris de se voir rejoints par l'empereur rouge par l'empereur rouge qui avait lui aussi brisé son sarcophage non pas par ennui mais pour admirer la réussite exemplaire de sa progéniture. Mais l'occasion faisait le larron et cet exploit avait son pesant d'or

Ne serait-on pas parti pour un dialogue de sourds rocambolesque ? Si les deux premiers misaient à présent sur la reconquête de leur suprématie économique de jadis sans modele préétabli, le dernier voulait imposer sa vision du monde et assurer son autorité sur le monde,  en tant qu'usine interplanétaire auprès de qui tout le monde venait s'approvisionner du clou au paquebot et par là, même, universaliser sa prééminence technologique. 

Le Vieux Monde devait-il se soumettre ou résister ? L'un dans l'autre, il devra explorer de nouvelles pistes. La resuscitation des géants avait porté un coup fatidique à la globalisation et par ricochet à leur unité balourde.  

L'Alkebulan se voyait dans le rôle de médiateur stratégique. Non pas en tant que mariée mais bien en prétendant !

L'esprit du gourou soufflait sur le continent depuis sa zone de haute pression du Gourouland. Les jeunes alkebulandais, aux quatre coins, se débarrassaient des complexes de l'assimilation, conscients du potentiel de leur terre mère et confiants de leurs compétences.    

L'ourobouros avait encore toutes les cartes en mains dans ce monde en devenir... Il se devait de joindre l'utile à l'agréable. La jeunesse n'est elle pas aussi le temps du discernement des talents. 

mardi 4 mars 2025

LA VERTU CHIMERE....

Le monstre et sa vermine n'avaient jamais su qu'ils étaient aussi vulnérables ou alors qu'ils pourraient l'être à ce point. 

Ce n'étaient pas les machinations les plus complexes ou encore des libations païennes pour effacer les traces qui avaient manqué... Pour autant, l'heure n'était plus au branle bas de nuit de vieilles souris braquées par de jeunes chats ! 

Le karma les rattrapait ? Non, ils étaient faits comme des rats par leur sombre et vicieuse gouvernance où Laf, jadis, avait été transformé en un royaume corsaire où le corrompu capitaine du navire, drapé dans son manteau d’arrogance, tenait en laisse sa bande de forbans avides de ministres écumer les coffres publics, pillant à bâbord comme à tribord au gré des vents de la cupidité. Leurs vigies hurlantes, aussi vulgaires que serviles, saluaient chaque naufrage de l’espoir, tandis que leur racaille surarmée et leur marmaille perverse faisaient taire les haillonneux vociférant à la périphérie.

Jamais tant de gens n'ont du autant à si peu d'hommes.  C'était le cas de le dire au Gourouland. 

Le gourou et son ouroboros cristallisaient tous les espoirs imaginés et imaginables de leurs compatriotes au moment même où, par un jeu de circonstances que seul le Dieu maitrisait et organisait à sa guise, le Maitre Suprême les rendaient si dépendants de la marmaille, leur Minotaure il ya peu, qui compte encore dans ses rangs des éléments parmi les plus pervers de la vermine.  

L'un dans l'autre, une marmaille à l'endroit était la clef de leur réussite. Laquelle ancienne sordide marmaille, tout comme d'ailleurs la racaille profondément infecte,  buvait son petit lait. Les rustres, ils s'étaient passé le mot de susciter également des indignations aussi bien des haillonneux que chez la vermine pour se racheter une vertu chimère. 

Les jababus aux esprits mesquins étaient-ils les seuls à subodorer cette redoutable stratégie autophage qui se matérialisait au loin et en haut lieu ?  L'inéluctable face à face entre le monstre, ses lascars, sa racaille et sa marmaille promettait d'être un carnage !