dimanche 30 novembre 2025

PEUR, HONNEUR, LUXURE

Plus l'égo enfle, plus les muscles s'épaississent, plus le ventre bedonne mais plus l'homme rétrécit mentalement. Et certains finissent minuscules sous leur propre tambour. Leur réputation gonflée venait surtout de ce que les gens leur prêtaient beaucoup. Leur grandeur n'était qu'un manteau dont il suffisait de tirer sur la doublure pour dévoiler toute leur nudité ! 

C'était le cas, sans aucun doute, de l'ouroboros, le sombre idiot, ingrat et prétentieux. Il était devenu, en vérité, le gendre porté en laisse. Il était tombé de plain-pied dans les lacs de la Tisseuse, la belle mère qui se prenait pour une reine et toisait son monde en caressant son ventre béni des dieux d'avoir porté deux mégères de la haute ! 

 Cela expliquait, selon les jababus, la relative décontraction du gourou dans son supposé bras de fer avec le nouveau monstre, en fait l'instrument de sa volonté qui passait pour rebelle désormais. Longueur d'avance, encore ?  

Quoi qu'il en soit, le gourou savait encore mieux que quiconque qui étaient ses vrais adversaires. Pas la mégère, ni le mari de la mégère encore moins ses coccinelles du palace, en tout cas ! 

La Tisseuse arachnéenne n'en était pas l'un des moindres. Elle avait méthodiquement mis en place un réseau et à ses pieds, la jadis resplendissante et redoutable squaw princesse navajo, dont la malfaisance était en instance, s'était réfugiée en devenant son oeil caché. On peut bien s'amuser à juger la squaw mais le fait est que là où la peur parle, l'honneur s'incline ! 

Oui, il semblait bien que le gourou avait aussi compris, en avance encore, que l'ouroboros n'était plus qu'une bestiole désincarnée qui gigotait dans une toile de luxure. Sa posture dembacrate et les gestes désordonnés rentraient étaient plutôt une pièce du grand agenda du chaos. 

Fallait-il s'attendre à ce que l'ouroboros fasse tout exploser pour retrouver sa liberté ? Il était encore beaucoup plus sournois que cela ! 

L’ouroboros n'en voulait qu'à cette grosse influence du gourou. Dans sa logique perverse, il devait ramener l’ancien monstre sur son lit de mort et le garçon dans son transat au bord du désert au bercail. A trois, sa tache sera plus aisée !

Mais en attendant, il avait déclenché son plan à court terme : saper le travail du gourou dans le fond et en surface jouer au sapeur pompier ! 


dimanche 23 novembre 2025

POUVOIR, FAMILLE, ORDRE...

Qui donc donnait l’onction à un monstre ? Mieux encore : qui recevait, instruisait et bénissait sa candidature à l’infamie ? Car celui qui n’a pas de fondement moral ne changera jamais de nature. On ne devient pas monstre, on naît marqué du sceau de la trahison, comme ces héritiers de chefferies de village destinés à la noblesse mais qui finissent par trahir leur lignée, entraînant les leurs dans la disgrâce.

Tout monstre embarquait sa famille dans sa pirogue de traîtrise. L’histoire sénégalaise en regorge : des clans du Sine et du Saloum où la jalousie entre frères détruisait l’équilibre des saisons, des familles maraboutiques se déchirant pour un bout d’héritage spirituel. Les siens suivaient silencieux, les âmes corrompues par la soudaine aisance de leur vie, les esprits abrutis par les murmures des fils du diable. La loyauté n’existait plus ; seul comptait celui qui pouvait dominer les autres.

Le chef de famille renonçait à toute pudeur morale en rompant ses serments, convaincu qu’il pouvait réécrire l’histoire à son avantage, persuadé que la parole donnée n’était qu’un vêtement que l’on change au gré des saisons. Mais celui qui n’a pas de force ne peut se battre sans s’abriter derrière d’autres forces. Le monstre, lâche par nature, reprenait les mêmes procédés, recyclait les mêmes larbins. Chassé une première fois, il revenait s’appuyer sur les mêmes conseillers véreux, pensant qu’un maquillage rapide ferait de lui un homme nouveau.

Le palace était devenu un capharnaüm, un chaos où personne ne savait qui détenait le pouvoir, ni qui manipulait qui. Les conseillers hypocrites, la belle-mère mégalomane se prenant pour une grande reine, l’épouse ambitieuse rêvant déjà de fondations à son nom, et les cousins affamés affluaient comme si le palais était une simple concession familiale. Tout l’effort du sombre idiot ingrat et vaniteux ouroboros se réduisait au partage des sièges entre parents, caricature parfaite de la lutte pour le pouvoir.

L’ouroboros relançait ainsi la stratégie du chaos. Ses forces des ténèbres l’avaient convaincu d’impliquer Satan lui-même pour accélérer les événements et brouiller les esprits. À force de semer la confusion, on ouvre la porte aux démons. Même si l’on n’a pas besoin d’un gros appât pour attraper une grosse bête, il en fallait du costaud pour attirer Satan, surtout lorsqu’il est occupé à flirter avec les dames Bing, Bang et Bong — ses nouvelles égéries dans les obscurités.

Mais il n’avait pas prévu qu’en face de lui se dresserait une autre espèce, ni ange ni démon : un gardien chargé de consigner les fautes, de noter les reniements sur un registre où rien ne peut être effacé. La vérité demeure : on ne se lave pas de ses propres mensonges.

Les haines les plus empoisonnées naissent des anciennes loyautés trahies ; rien n’est plus corrosif que l’ancien amour devenu rancune. L’illumination opportuniste et perverse qui brûlait le crâne de l’ouroboros fut la goutte de trop. Elle fit exploser la patience du gourou. Il ne repartait pas au combat contre un ennemi, mais contre un souvenir trahi. Pas pour détruire, mais pour restaurer l’ordre, la parole donnée, le principe sacré selon lequel qui aime les hommes doit d’abord aimer la vérité.

Le gourou retourna dans l’arène, non par haine, mais pour rappeler que l’histoire ne doit pas être écrite par ceux qui l’ont souillée, mais par ceux qui tiennent leurs serments. Le cycle des monstres au gourouland ne pouvait se briser que sous le poids de la vérité.


lundi 17 novembre 2025

LA SUCCESSION DU MONSTRE...

Sa mue monstrueuse actée, l'ouroboros s'était lancé le challenge de réduire le gourou à néant. Satan avait levé l'oeil !

Il allait le dépouiller, avait-il confié de son ton enfantin solennel habituel, qui rappelait un gamin qui annonçait construire un royaume avec trois cailloux, à son état-major composé de sa dulcinée Imeldasse qui lui lustrait l'asticot, son âme damnée la squaw qui lui brossait les dents et de son épouvantable élément beta qui portait ses sceaux. 

Que n'aurait-il pas donné pour réveiller le monstre plongé dans un coma artificiel pour l'avoir à ses cotés en ces moments qu'il fait vécus avant lui !  

Quand bien même il était ragaillardi par une migration spectaculaire de tous les opportunistes du gourouland qui tournoyaient autour de lui sentant son odeur de charogne. Il était acclamé par la vermine du monstre. La racaille et la marmaille restaient perplexes. Last but not least, il s'était réfugié derrière les carpes, tenant l'étendard de sa légalité pointe dirigée contre la légitimité du gourou.   

Le gourou observait cette sarabande tragi-comique de son héritier improvisé avec la sagesse lasse des vétérans. Il fait combattu le monstre, affronté la marmaille domestiquée, tenu tête a la racaille enragée. Que voulait faire de tout cela, à présent, l'ourobouros, bénéficiaire éponyme de cette lutte au demeurant ?

Il y voyait non pas une trahison encore moins une stratégie mais plutôt le signe d'une immaturité politique si éclatante qu'elle faisait penser à la récréation non surveillée d'un garnement. Il ne pouvait pas penser une seconde que l'ouroboros avait une peur bleue de lui. Pas à ce point, tout de même. 

Oui, se pouvait-il que la crainte irraisonnée du gourou ait poussé l'ouroboros à trahir tout ce qu'il avait été et aimé pour tenter d'éteindre l'éclat de son mentor qui l'aveuglait ?       

L'activisme de la congrégation des renégats autour de lui remettait en cause l'engagement haillonneux auprès des masses populaires. Ce pourquoi, lui, le gourou et les autres haillonneux s'étaient battus, avaient été estropiés, castrés, emprisonnés ou tués. L'ouroboros en faisait fi, prêt à endosser l'héritage du monstre. C'était la seule manière de se protéger, lui et les siens.

Comble d'ironie, cette foule de transfuges qui toquait à sa porte ne lui apportait pas grand chose et certainement pas la force dont il rêvait et bien au contraire, elle lui était un fardeau. Il les avait rassuré que la justice attendra, la vérité attendra, le deuil attendra, la réparation attendra ! 

Devant la clameur de ses haillonneux, le gourou jurait toujours que le sang versé ne serait jamais recouvert par l'oubli ni par l'arrogance des puissants. Il mettait en jeu sa crédibilité fondant sa légitimité qui ne pouvait être niée, ni confisquée, ni travestie par quelque sombres idiots ingrats prétentieux.     

Dans les grandes tragédies politiques, ce ne sont pas les monstres qui tombent en premier mais leurs imitateurs. Et comme tout imitateur, l'ouroboros allait immanquablement finir par s'affaler dans l'ombre qu'il pensait dominer. 

On ne choisit pas Satan, c'est lui qui choisit. Et n'avait il pas été suffisamment désabusé par ses fidèles d'entre les gouroulandais pour que l'ouroboros méritât son attention ?  

mardi 11 novembre 2025

LA COULEUR DE LA VERITE...

L'epouvantable element bêta aura-t-il préféré être la chèvre de Seguin en place et lieu de l'âne de Buridan ? Lui sera-t-il offert d'être le papillon obstiné qui ne verra plus le monde avec les yeux de l'innocence mais avec ceux de l'expérience ? 

De quelle aide lui sera  l'ouroboros qui le couvait au vu et su de tous que la réalité des faits ne cessait d confondre. Tant les preuves du reniement de son serment de fidélité à la cause haillonneuse et sa défiance envers son gourou.   

Etait-ce l'expédient trouvé par l'état major des forces des ténèbres qui l'auréolaient pour se régénérer à l'image de ce serpent mythique autophage qui bouffait sa queue pour renaître mais en copies de plus en plus pâles de couardise, les unes après les autres ? L'élément bêta aura en tout cas appris que l'aigle des cîmes, le gourou, ne descendait des airs que pour saisir... 

Au gourouland, il n y avait que l'ouroboros qui ne réalisait pas qu'il etait devenu un monstre, de cette satanée espèce qui se lustrait les crocs de réussir à semer la pagaille entre les gens, prenant plaisir à être tiraillé entre le mal et le bien. 

La vérité changeait de couleur selon la lumière. On nous dira que la nature avait horreur du vide. Sans doute que l'autre monstre était expecté à l'article de la mort. Mais il ne fallait jamais vendre la peau de la hyène avant de l'avoir tuée. Elle savait se déguiser en chèvre, parfois !  

En tout état de cause, les forces des ténèbres qui auréolaient l'ouroboros s'étaient montrées particulièrement audacieuses en passant outre l'avis de leur conseiller issue de la marmaille hématophage à ses heures perdues qui avait eu maille à partir avec le gourou, Hadès, le fils de Satan assagi par son séjour au purgatoire oriental chauffé à blanc par le climat extrême.

Parce que le monstre ne devait pas disparaître de cette façon subreptice. Il avait vécu en apologue de la méchanceté, il méritait de mourir en moralité de la prétention, proportionnellement. Toute autre manière de disparaitre de sa part ne pouvait être considérée que comme un nouvel affront, la pire insulte au génie curieux gouroulandais. 

On attendait, voire exigeait, que lui et le gourou, nous présentent leur livre de philosophie politique, écrit en lettres acres de la souffrance des suppliciés, avec des plumes forgées avec les balles réelles trempées dans l'encre du sang écarlate des martyres et reliuré avec les chaînes des menottes des jouvenceaux injustement embrigadés par la redoutable entente entre la racaille et la marmaille. La mémoire était effectivement un recueil d'images. 

L'ouroboros et ses forces des ténèbres avaient vraiment intérêt à ne pas songer à arrêter l'histoire. Sauf à supposer que le gourou avait été créé et condamné à combattre perpétuellement les monstres. 

mardi 4 novembre 2025

L'APPEL DE LA TRAHISON....

Le monstre, reclus dans sa forteresse dans la terre des Getules, ricanait. Il espérait que le gourou avait reçu son signal. L'ouroboros avait mordu à son hameçon. Il n'était pas peu fier de sa prouesse. Lui, le rejeton des fiers guerriers barbares d'antan, sans foi, ni loi, paillards et pillards. 

Il est vrai qu'il avait été aidé par l'ingénuité de ce dernier qu'il avait été le seul à avoir devinée avant tout le monde. Il avait profité d'une leçon durement sue qu'au firmament, là où on vous bouclait même votre ceinture, la hauteur rend fragile la fidélité !   

Il ne remercierait jamais assez sa racaille et sa marmaille qui avaient vraiment assuré plus que ses mouchards qui jouaient un double jeu à sa grande stupeur !

L'ouroboros avait fait de son bastion confié à la garde des veilleurs sur le lignage un nid de serpents comme lui et ouvraient à grands bras toute vipère déguisée prête au coming-out. Il considérait cette conjoncture  comme les premiers résultats de ses travaux mystiques à bord de son laraire volant. Si la question sur les deuxièmes et prochains résultats se posait avec curiosité, il y avait mieux, quel résultat final, au fait, recherchait-il ?      

Il savait qu'il marchait sur le bord du gouffre aux frontières de la félonie mais n'en avait cure. Cela s'entendait bien dans sa nature passée de fauve dans les rangs des félidés haillonneux mais sa progéniture était-elle en mesure de supporter pour la postérité l'étiquette de graines de traitre ? L'histoire pardonne parfois le crime mais n'oublie jamais les noms propres du traitre et ses enfants...

C'en était devenu pathétique. Le monstre et ses larbins en fuite ou embastillés se montraient particulièrement généreux. Aussi s'attaquer au gourou attirait-il maints bilakros cupides qui goûtaient dans le même temps le souffle brûlant du vent sur la langue...  

Les jababus ne voyaient plus pour le gourou aucun honneur à se battre. Car tout prodige qui précède son temps porte en lui la promesse de lumière et le poids de l'incompréhension qui aura raison de lui. 

Mais, bémol, le génie est destiné à illuminer. Le gourou était cette lumière parmi les ténèbres, voyageant à travers les âmes comme un rayon inarrêtable.     

dimanche 26 octobre 2025

LE FUTUR, NI CALAMITE, NI MIRACLE...

vendredi 24 octobre 2025

LE KARMA DU MONSTRE

Des âmes damnées de l'ouroboros et comme son nom l'indiquait, l'énergumène alpha était la plus épouvantable. Orgueilleux et arrogant, il croyait que force était sagesse et que le respect ne se gagnait que par l'intimidation. 

Voilà le genre de types condescendants qui murmuraient aux oreilles de l'ouroboros et qui avaient réveillé son sombre fond condescendant pour l'isoler et comme tout flatteur l'écarter de tous et assumer le pouvoir, tout le pouvoir à sa place. Les jababus observaient jusqu'à quel point, il était de connivence avec certains qui, au saint du saint, résumaient leur présence non pas à une quelconque compétence mais à la reconnaissance de l'ouroboros !  

Le monstre vivait le karma. Sans y croire vraiment tout en craignant qu'il fut vrai parce que la Loi est plus juste que les hommes. Elle n'oublie rien, ni le sang versé, ni la parole trahie, ni les souffrances infligées. La Thora dit : Ce que l’homme sème, il le moissonnera. La Bible répond : À la mesure dont vous mesurez, on mesurera pour vous. Et le Coran scelle : Celui qui fait le poids d’un atome de bien le verra, et celui qui fait le poids d’un atome de mal le verra.

Le karma n’est ni vengeance ni pardon : il est mesure. Il pèse ce que l’homme fait, dit, pense et tait, et dans le silence de la vie, il consigne chaque battement du cœur. Là où la justice des hommes s’égare, le karma demeure incorruptible. Le karma est le juge d’une vie, non parce qu’il condamne, mais parce qu’il reflète. Il ne rend pas la monnaie des offenses : il restitue la forme exacte des actes.

Celui qui a semé la peur moissonnera la solitude, celui qui a fait pleurer récoltera le silence et celui qui a trahi sera trahi à son tour.

Le karma est le miroir du temps qui attend que l’homme se regarde lui-même, quand tout lui revient comme une révélation. Le karma ne tue pas, il dévoile !La fin d'un monstre, de tout monstre, était dans le ridicule, sous le coup de preuves et au rythme de divulgations. Là, où l'on a trompé son peuple, le monde n'était-il pas seulement venu réclamer sa vérité ?  

Aujourd'hui, sa gouvernance n'était plus qu'un souvenir sale. Il se voyait rattrapé par le passé malgré sa fuite. Il n'était plus question que des dettes qu'il avait cachées et des milliards qu'il avaient engloutis dans les ténèbres sur la place publique internationale dans la conquête de laquelle il avait tant investi. La gloire qu’il avait forcée, les vies qu’il avait brisées, l’argent qu’il avait volé, tout pesait contre lui, non dans un tribunal d’hommes, mais dans celui du dedans. Le pire châtiment !

Il avait cru régner par la fidélité de sa vermine, sa racaille et sa marmaille, non, elles s'étaient servies de lui pour couvrir leur cupidité.

vendredi 17 octobre 2025

LONGUEUR D'AVANCE...

Le Gourou gardait toujours une longueur d’avance sur son monde. Bien avant tous, encore, il avait perçu la mue silencieuse, une espèce mutante qui germait parmi la vermine du Monstre. Il avait aussi compris que les vaincre exigerait cette fois ci plus que de la vigilance, une lucidité presque surnaturelle.

Elle etait composée de zombies insensibles à la honte, des automates dressés pour houspiller le Gourou, des marionnettes mues par les caprices du Monstre : ils n’avaient ni raison, ni conscience, ni âme. C’était la revivification d’un vieux mal, l’esprit servile des esclaves de salon ressuscité, toujours prompt à servir, jamais prompt à penser. Dont le rôle et la responsabilité historique n’avaient jamais été vraiment suffisamment documentés. 

Seul le Monstre n’avait pas compris qu’avant de livrer bataille, on en évaluait d'abord les pertes probables. Cette imprudence sonna le glas de sa lente descente aux enfers. Satan l’y attendait-il ? 

L’Ouroboros avait patienté, observé, capitalisé sur les erreurs du Monstre. Il avait assimilé les leçons du monstre et de ses tentatives passées, comme le serpent se repaît de sa propre queue. Sinon, comment expliquer autrement le zèle sans gêne de ses Alpha, Beta et Delta — cette engeance insolente qui, sans vergogne, entreprenait de purger les sphères de décision des éléments haillonneux ?

C’était cocasse et inédit dans les annales du pouvoir : un parti victorieux, déjà assez marginalisé dans l'exercice du pouvoir, se voyait dépouillé de ses frêles acquis par celui qu’il avait porté sur le trône. Une bande d’opportunistes, pareils à des prêtres dévoyés, avait fait le vide autour de l'ouroboros pour mieux le façonner selon ses désirs.

Le premier signe de la perdition etait ce manque de volonté de faire la lumière sur les crimes du passé — cette ère de fureur meurtrière, de folie castratrice et de malfaisance méthodique qui s’était abattue sur les troupes haillonneuses sans pitié ni répit. Comment la racaille pourrait-elle livrer ses galeux ? Et leurs alliés véreux de la marmaille, accepteraient-ils jamais de les juger ?

Le second signe se lisait dans la protection sibylline accordée aux bandits des grands chemins, ces rapaces du chaos qui, aux côtés du Monstre, avaient mis le Gourouland en coupe réglée. Ils l'avaient courtisé pour mieux le dépouiller, l'avaient servi pour mieux se rapprocher du butin et avaient taillé le pays sans merci tel qu'on ferait d'un cadavre rituel.

Ce sadisme freudien de l’Ouroboros avait conquis la racaille, la marmaille et le Monstre. C'était un gage précieux de son engagement au sein de la sinistre alliance ou le représentaient ses épouvantables Alpha Beta et Delta. La confiance était définitivement établie. 

Mais le Monstre, fidèle a sa nature mauvaise, gardait un soupçon de lucidité. Que voulait réellement l’Ouroboros ? Pourquoi ? Maintenant ? Et surtout… après ?

mardi 14 octobre 2025

LA PROSOPOPEE CONSOLATRICE

Les haillonneux jubilaient. La vermine était en déroute, s'abimant dans des vociférations haineuses. Le monstre semblait aux abois. Jamais le silence en ce moment de leur gourou ne leur avait pas posé de problème. 

Mais la réalité était un caméléon. Elle savait se déguiser, se maquiller les traits pour berner son monde. Cela n'était pas loin d'etre le cas au Gourouland.  Le silence du gourou ne serait-il pas plus parlant qu'aucun discours, en realite ? 

Cette naïveté des haillonneux étonnait les jababus. Pourquoi donc cette tendance morbide à vouloir simplifier les choses ?  En fait, le passé n'était jamais mort. Il n'est jamais passé, aussi simple que cela...Il est le reflet fidèle de notre bonheur. Et qu'est ce que donc le bonheur sinon une prosopopée consolatrice ?  

Ignoraient-ils que l’évolution du monde reposait désormais sur la complexification, celle-là même qui avait relégué la simplicité au rang des mythes ?

L’éducation, l’enseignement, la médecine et surtout la religion tenaient à présent toute leur essence dans le décuplement des mots. Le mot simple n’existait plus, sinon à travers ses multiples dérives, ses déformations, ses leurres. Cette mutation a pris corps sur le plan géographique pour envahir l'histoire. Partout, il était soupçonné, traqué, dénaturé. 

A titre d'exemple, on ne pouvait plus se percevoir musulman ou etre percu comme tel, qu'affabule de tidjane, mouride, chiite, sunnite, soufi, druze ou alaouite.... jadis, abasside ou omeyyade. 
Ni etre chrétien si on n'est pas catholique, protestant, orthodoxe ou evangeliste... comme jadis nestorien ou monite.
 
L'obsession du gourou pour la grandeur du gourouland créait-elle une faille ? Le pacte entre la marmaille, la racaille et le monstre ne s'est jamais porté aussi mieux. Seuls quelques lascars triés au volet par le monstre étaient mis au parfum. C'était la condition posée par alpha beta et delta, les généraux des forces des ténèbres qui jalonnaient l'entourage de l'ouroboros. Que les autres tremblent d'effroi à la mesure de leurs bêtises passées, cela ne faisait que renforcer la confidentialité de l'accord. 

Ne pouvant plus compter sur la fadesse mièvre du vieux coq pour freiner le cours des événements et discréditer ainsi toute l'opération, la sinistre alliance avait changé de stratégie au pied levé. A défaut de lenteur, on allait surfer sur le zèle chasseur insuffle par la paysanne, accélérer les évènements cette fois ci pour encombrer le tunnel au finish. Hades, le fils de Satan aux prises avec la chaleur infernale orientale, piaffait... Il devait se racheter coute que coute aux yeux de son père. Poseidon, son ferre damné, ne perdait rien pour attendre !

Pour le monstre, c’était du pareil au même. Le résultat attendu restait la réalisation d’une conjoncture salvatrice pour sa canaille kleptomane et broder le nouveau tapis écarlate de son retour.  

Quel etait le degré d'implication de l'ouroboros dans cette sordide affaire ? Pouvait-il continuer à fuir sa sombre nature de traitre qui grondait du fond de ses entrailles ?   

Le Mamba noir était fait comme un rat. Il ne sortirait pas de sitôt de son trou. Même la haine s'use quand on en abuse !

vendredi 10 octobre 2025

ECOUTER LA VIE

Devrions-nous continuer a nous inquiéter de l'ouroboros ?  Non pas parce qu'il représentât un danger quelconque contre qui que ce soit sinon contre lui-même mais plutôt par ce qu'il avait choisi de vivre à la marge, parmi les marginaux. 

Ces valets de l'impérialisme, alléchés par l'offre de Tonton de leur offrir une marianisation avec leurs rejetons et douces moitiés, se démerdaient diaboliquement pour l'isoler de tous, contrôlant sa vue et son ouïe... le sombre idiot, avachi par les mauvaises compagnies, admirait son reflet dans le miroir, une contradiction écoeurante entre un visage obscurci par la lâcheté et un corps d'ephèbe, portés par une démarche efféminée.

Le gourou faisait comme si de rien n'était. Il voyait et sentait le travail de sape inlassable des ces forces des ténèbres qui s'étaient jurées de réconcilier l'ouroboros et le monstre. Oui, il savait qu'il était l'ennemi  à abattre. Il priait ardemment que l'ouroboros reprenne conscience...

En attendant, il endossait tout. Cela ne l'empêchait pas, outre mesure, de prêcher toujours et encore, le patriotisme. Transformer son capital politique en reformes durables et institutionnelles. Cela en devenait une quasi religion chez lui. Il n'avait jamais demande la perfection, la sincérité, oui. Apres les belles paroles, les serments creux, c'était, à présent, dans les actes qu'il attendait ses ouiailles. 

Un grand probleme, sans oute le plus grand s'il en était. l'ouroboros n'était-il pas, deja, le premier à tourner casaque au contact des lambris dorés du pouvoir ? Le mot justice le rebutait désormais et il avait dilue fortement sa dose de souveraineté dans les hectolitres de kérosène qu'il gaspillait à l'occasion de ses déplacements inopinés, longs et stériles. 

Et si le gourou mettait ce batifolage sur le compte d'une gaminerie de son ouroboros, il était beaucoup plus circonspect quant à ses petits nouveaux bourgeois quand la cure d'amaigrissement de l'attelage administratif sera publiée. 

Parallèlement, les haillonneux ne pouvaient plus concevoir un amour sans justice. Cette machination des marginaux de connivence,  cette fois ci, avec les cavaliers haineux du monstre, les fameux ethnotellectuels avait toutes les chances, conformément à l'objectif clairement poursuivi, de déboucher sur le chaos d'une intensité au moins égale à la passion qui les liait au gourou, et vice et versa. 

Le monstre avait résisté jusqu'ici. Il avait résiste jusqu'au bout à l'appel du grand animal ; il l'avait décroché pour lui demander de transmettre son merci a qui etait resté encore loyal pour décanter subtilement le sort de son Beuf. 

Enfin jusqu'au moment où il a vu le glaive de la justice s'approcher dangereusement de sa dulcinée sorcière. Pour ne pas ruiner, toutefois, les chances de sa réconciliation rêvée avec l'ouroboros, il avait indiqué à sa vermine enragée la cible et  redéployé toute son ardeur méchante contre le gourou. 

Il ne connaissait pas l'abandon, il écoutait la vie tout simplement. Instruit par s propre trajectoire, mais aussi par celle de l'ouroboros, l'histoire n'enseigne t elle pas que les bouleversements majeurs peuvent surgir des péripéties les plus improbables ? 

La pintade de Tangun vivait un doute poignant. Fuir ou rester ?   

dimanche 28 septembre 2025

LE VENIN DU REGRET

L'autorité dissuasive de l'Etat, l'autorité répressive de l'Etat... Deux écoles...Mais c'était aussi une autre facette de la différence entre le gourou et le monstre. Le temps où l'administration vous offrait son cul en échange de votre argent était-il révolu ? Jusqu'a ôter tout envie d'oser à tout suborneur...

Quoique la posture de l'ouroboros restât toujours sujette à caution, les nouvelles actions publiques étaient de bon augure... 

C'était comme si Satan n'allait plus jamais trouver la paix. Sauf qu'il n'en avait plus, cette fois ci, contre qui que ce soit. Surtout pas a son incapable rejeton Poseidon sur qui il avait fonde, malgré tout et à son corps défendant, ses espoirs de retrouver sa niche au Gourouland. Oui la défaite de la grande coalition entre les forces des ténèbres qui nimbaient l'ouroboros, ses forces sataniques et les forces surnaturelles du monstre était trop cuisante pour succomber à une analyse émotionnelle. 

Il fallait plutôt songer à identifier avec rigueur et discernement la force contraire qui le mettait en déroute depuis si longtemps... Il regretterait, cependant pour longtemps encore, comment le grillon n'avait pas accroché ses sinistres yeux plus tôt ! 

Ce dont il était sûr à cet instant précis est qu'il n'était plus question de travailler en association. Lui, le démon atemporel et intemporel, intraspatial et extraspatial, des temps immémoriaux qui avait bravé et échappé au courroux divin, avoir besoin de quelqu'un ? 

Exactement comme ce que le monstre semblait avoir pris comme résolution suite à la débandade peu glorieuse de ses lascars. La fuite  la dernière en date, celle de son cher mamba noir, au coeur noir aussi noir que le charbon noir, qu'il avait choyé à la mesure des espoirs qu'il avait fondés sur lui, l'avait pris au dépourvu au même titre que sa dulcinée sorcière et à maints égards. Le couple apatride avait été tellement désarçonné que monsieur s'était mis à chanter et madame à danser, en proie à une crise de rage.   

Le mamba noir avait étalé au grand jour son outrecuidance, une sacrée vanité de s'être pris comme l'égal des potentats en mêlant sa famille à ses méfaits ! 

Le mamba etait prostré, les yeux hagards rivés sur une irréalité entre un cendrier et un verre vide sur une table devant lui. Il avait cru régner par son venin et se rendait compte à présent que la morsure la plus cruelle était celle que l'on infligeait aux siens. Il s'offrait en moralité tabulaire pour la posterité. Il finissait comme fugitif !     

dimanche 3 août 2025

QUI LIT LA NATURE ?

Poseidon était dans la place. On ne saura sans doute jamais s'il venait porter secours à son frère Hades, rôtissant sous les chaleurs orientales ou s'il était en service commandé pour son père. La seconde possibilité ouvrait une interrogation car Satan et Poseidon ne s'asseyaient plus autour du feu sacré. Pas parce que la notion de famille n'existait pas chez les démons mais plutôt parce que la relation entre le père pervers et le fils rebelle au penchant incestueux était des plus exécrables. 

La défiance de la marmaille avec l'aide de la racaille, dans tous les cas de figure, s'en était trouvée raffermie. Et ce d'autant plus que la première phase qui consistait dans la prise des otages avait connu un franc succès. Et cerise sur le gâteau, il avait  réussi à harceler le gourou au point de le pousser hors des rings. L'aide de Poseidon n'en serait plus que déterminante quant à la réussite de la seconde : l'échange d'otages.    

La victoire était collective et la gloire personnelle. Au Gourouland, la victoire était celle du gourou et la gloire pour l'ouroboros. Il avait réussi à faire la même chose que le monstre. En s'aplatissant devant la marmaille et la racaille -  pour quelle contrepartie, au juste ? - l'ouroboros avait donné son onction pour pourrir le gourou, aiguiser l'épée de Damoclès planant sur sa tête et surtout pour jeter les bases d'une industrie d'embouche de la vermine du monstre recyclée, taillée pour faire taire le reste de la horde des haillonneux, quand la plupart auront compris que le gourou n'avait, en réalité, aucun contrôle ou encore une quelconque influence sur le cours des choses administratives. 

On pouvait, à juste titre, se demander si le processus de monstrification avait-il abouti.  Quand on savait que le pouvoir émanait de Dieu mais que c'était Satan qui l'encadrait ! Oui le malin se débrouillait chaque fois pour être la voix intérieure et le conseiller oreiller des potentats amochés par la vanité et avilis par l'orgueil. 

Et que disent les jababus, ces têtes de lard qui pensent ce qu'ils disent et le disent à qui veut bien ou pas les entendre ? 

- l'ouroboros était une crapule hypocrite diplomée. Imeldasse semblait avoir eu la main heureuse au detour de ses shoppings ténébreux. L'effet du philtre de courage qu'elle lui avait rapporté ne sera pas permanent. Leur part de colibri sera accomplie si le gourou pouvait estimer être averti sans frais payés à un obscur politologue ou devin surchargé de cauris ou encore à un magicien enturbanné.  

- la frugalité, ce n'était pas le misérabilisme. Le gourou se trompait de bonne foi, on pouvait le lui concéder au regard de ses idées généreuses sur le partage équitable du butin national et des mesures téméraires de redressement qu'il avait proposées. Mais enfin, le gourou avait savoir que partout où l'on a chanté le développement, cela n'a eu pour effet que de fortifier un centre et dépérir une  périphérie. La frugalité, c'est justement le chemin inverse qui veut que c'est une base riche qui doit nourrir le sommet. Comme dans la Nature. Pas l'inverse. 

Mais qui lit la nature, au sommet ? La pire des formes d'asservissement est celle qui vous pousse à user des mêmes  termes que votre bourreau pour vous refaire. Vous n'êtes pas dans la résistance mais dans le mimétisme. Vous ne reconstruisez rien mais posez de l'email. Vous jouez le rôle du libéré qui récite le script de votre captivité dans un décor de dignité !

mercredi 23 juillet 2025

DE LA TRAGIQUE PRUDENCE...

La coupe de l’habit, taillée pour un lâche en grande tenue, allait à merveille à l’ouroboros. On y devinait l’étoffe des faibles, doublée d’arrogance et brodée de frousse. Satan lui-même, pourtant habitué aux médiocres, se félicitait de ce modèle achevé. Ses demonneaux avaient accompli leur mission avec zèle : insérer une perle viciée dans le chapelet du bonhomme, provoquant un bug mystique. 

Les oraisons, désormais corrompues, tournaient en boucle comme son raisonnement, sans jamais atteindre le ciel. Peut-être s’ouvrirait alors, au détour d’un murmure mal dirigé, la trappe du Diable.

L’ouroboros courbait l’échine mais refusait d'assumer la chienlit que son leadership fade produisait. Il ne rompait pas, pas par force, mais par peur. Peur d’avoir à trancher, peur de mécontenter, peur surtout d’être vu pour ce qu’il était : un trouillard au trône. Les haillonneux, excédés, le lui avaient craché en pleine face : son quotient personnel n’avait pesé en rien dans sa sélection. Il n'était ni élu ni choisi pour ses tripes, mais pour incarner une vision. Et voilà qu’il s’accrochait à la chaise comme un naufragé à une planche pourrie, voulant faire du provisoire une permanence.

Mais que cherchait-il au juste ? La paralysie ? Le clash constitutionnel ? Peut-être. Ce serait plus confortable que d’agir. Laisser pourrir, bloquer, puis pointer du doigt le gourou : telle semblait être sa stratégie, sinueuse et hypocrite. Une manœuvre d’autant plus misérable qu’elle s’appuyait sur l’entretien soigneux de l’incompétence autour de lui. La trahison n’avait pas encore toqué à la porte mais les pas du reniement se rapprochaient.

Et la marmaille et la racaille, des âmes corrompues, ne s’y trompaient pas. Leur défiance, qu’elle fût spontanée ou calculée, ne se cachait plus, faute de pouvoir être contenue. On ne respecte pas un président qui rase les murs de sa propre charge.

Au Gourouland, la vraie force n’était pas celle qui signe, nomme ou radote mais celle qui assume. Et ce pouvoir-là, c’est le gourou qui l’exerçait. Tous l’avaient compris, sauf l’ouroboros. Lui continuait de braquer à l’Ouest, convaincu de conduire, alors que la pirogue, décidée, obstinée, maintenait le cap à l’Est. Celui du courage, celui de l’action.

Et pendant que l’ouroboros calcule, tergiverse et balbutie, le peuple, lui, a cessé de demander s’il est à la hauteur. La vraie question est devenue : jusqu’à quand faudra-t-il le supporter ?

mardi 15 juillet 2025

LA FAUSSE HUMILITE..

Qu'était-il arrivé à l'ouroboros ? Cette question qui labouraient les cerveaux des haillonneux, avait coûté le sommeil au gourou. Oui, comment se faisait-il que son poulain en soit arrivé à assumer avec autant de désinvolture cette nouvelle nature de renégat ? 

Comment l'ouroboros en était-il arrivé à trahir sans sourciller, à braver le peuple, les yeux dans les yeux, reniant ses engagements les plus importants, sans ciller ? 

On l’avait vu, droit dans ses bottes, défier les engagements pris, gommer les promesses, et regarder le peuple dans les yeux avec l’aplomb de ceux qui n'en revenaient pas de leur bonne fortune. Alors que la honte de sa mésaventure devant Teddy aurait du lui faire garder le lit des semaines ! 

Non, ce ne pouvait pas être l'effet uniquement de Imeldasse, la muse de salon, et les micmacs de ses courtisans. Il y avait sûrement une autre anguille sous roche. Le doute tue la certitude puis l'espoir ! Au diable, la fraternité, l'amitié, un couteau sous le pagne s'en était chargé. Ce serait bientôt au tour de la paix !   

En Alkebulan, la vague de sympathie envers le gourou se mêlait à une interrogation muette qui habillait l'ouroboros du manteau de traître et le chaussait de bottes d'une personne à la parole volage. Le gourou devait se résigner, il n'y pouvait rien car la conviction populaire ne pouvait être arrêtée par des discours.      

Les jababus voyaient que l'ouroboros avait pris le large, le chemin de la perdition, attiré par les prairies chimériques de Satan. Il avait changé de camp. Il était devenu le fossoyeur de la cause commune. Le gourou n'en était qu'à ses premières désillusions. Mais l'ouroboros avait bien calculé son coup pour saper mathématiquement les fondements du mouvement haillonneux... Main étrangère ou pacte, peu importait à présent mais il avait bénéficié d'une aide puissante !

Ce n'était pas sans raison d'ailleurs que les résidus du monstre l'applaudissaient. Ils reconnaissaient en lui leur sang, leur cynisme, leur style. Certains mêmes se disaient qu'il avait dépassé leur maitre. Qu'il mentait avec plus de grâce. Tranchait avec plus de calme. Et voyaient clairement donc en lui le plus digne d'hériter du Prince des Ténèbres.    

Depuis bien longtemps, le visage de Satan n'avait été aussi radieux. Avait-il du se résoudre à porter assistance à ses fils Judas, le nouveau vagabond et Hades qui rôtissait sous la chaleur orientale avec ses fayots ou répondre plutôt aux cris de détresse du Mamba Noir ou du Rossignol Charognard ?

Là où rodait Satan, toutefois, les maitres chiens n'étaient jamais loin. Ils ne manquaient pas d'atouts au Gourouland : le grand Animal, la pintade de Tangun, le petit maure, le flibustier pervers et  le païen nasard.  

Les maitres chiens n'étaient donc jamais partis. Ils s'étaient tus en attendant de flairer le bon vent. Tout comme Satan n'avait jamais perdu espoir. 

Le gourou condescendra -t-il, seulement, à leur faire la moindre place dans son land, le gourouland ?

dimanche 13 juillet 2025

NORD PERDU ?

Auberge espagnole, cela pouvait encore passer : chacun y apportait son désordre, et en repartait avec un autre.

Cour du Roi Pétaud ? Pourquoi pas ? L’absurde y avait ses rituels et le chaos son protocole. on y riait jaune, mais on y riait encore.

Mais que la horde des haillonneux se mue en armée mexicaine, ça, jamais ! C'était l'hérésie. Car il devait y avoir de l'ordre, même dans le tumulte et un homme au centre.. 

Le gourou le savait : la horde s’était densifiée mais chaque haillonneux transportait un monde dans sa besace, ses rêves, ses poèmes, ses blessures, ses dogmes et ses rancunes aussi !

Maintenir cette osmose ineffable. Une urgence signalée.  Si nul ne tenait la scène comme lui, nul ne captait l’oreille du peuple comme lui c'est parce qu'il n'était jamais seul. Ses fidèles haillonneux étaient des piliers solides !

Et parce qu'il ne rêvait pas. Il avait eu beau se pincer jusqu’à l’os, l’ouroboros avait bel et bien choisi le même angle d’attaque que le monstre.

Mais là où le monstre avait opté pour le bulldozer, l’ouroboros, sombre idiot ingrat, avançait masqué : distanciation glaciale, indifférence calculée, comme s’il rayait son maître d’un carnet diplomatique. 

Le ballet d’ombres auprès d’Imeldasse, reine d’apparat, de la Grand'Poupée et la vermine émissaire de l'ancienne sorcière n’avait pas non plus échappé à l’œil affûté du gourou. C'est que quand le roi est bête, la reine devient sorcière !

L’ouroboros, malgré ses postures d’intelligence, n’était qu’un benêt. Un pantin servi d’un plateau à l’autre par les pensiflateurs (ces suceurs de concepts), les ventres bénis (cousins de l’arrogance héréditaire) et ses souris d’or, promené avec luxe de précaution par les devins à gages (menteurs patentés) et ces généraux d’opérette enrubannés de médailles pour services imaginaires. 

Chacun s’en repassait la marionnette sous des protocoles plus fantasmagoriques que constitutionnels, plus décoratifs que fonctionnels.

Et c’est pourquoi le combattre ne relevait ni de la guerre, ni de la parole, mais de l’impossible.

Non, le gourou ne pouvait le combattre frontalement. Pas par faiblesse mais par lucidité. Cela serait une parodie de lutte, un duel contre sa propre ombre. Car tout cela, c’était encore son œuvre

C’est lui qui avait choisi l’ouroboros, lui qui l’avait soufflé, imposé, élevé. C’était sa créature, son reflet mal éclairé.

Il le savait. Il l’avait rappelé à la raison, devant tous, de guerre lasse : On ne trahit pas un gourou, on l’absorbe. 

mercredi 9 juillet 2025

HUIT ANS APRES

Même si tu es partie, tu continues à réapparaître au milieu de nos conversations entrecoupées.

Tu n'imagines pas combien de fois quelqu'un prononce ton nom par accident, et ses yeux s'embuent comme si son âme ignorait encore ton absence. 

On parle encore de toi, comme si tu nous entendais de l'autre côté de la pièce. 

Comme si tu allais faire irruption, avec ce sourire éclatant  

On dit : « Tu te souviens quand elle a dit ceci ou fait cela ? »

On t'inclut toujours dans tout. Dans nos silences. Dans nos rêves. 

On parle encore de toi, oui, mais pas pour te retenir, pour ne pas oublier qui nous étions quand tu étais là. 

Parce que toi… tu faisais partie de tout, tu fus le socle, tu as été le trait d'union. 

Et même si nos vies ont été coupées en deux, ton nom perdure. 

Nous ne t'avons pas enterrée. Nous ne t'avons pas laissée partir. 

Nous te portons dans nos bouches comme un poème, comme une prière. 

Et si tu te demandes si nous t'avons oubliée… la réponse est dans chaque larme qui n'a pas encore trouvé de réconfort et dans chaque rire qui porte ton écho caché. 

Nous parlerons encore de toi… 

Parce que parler de toi, c'est continuer à t'aimer de ce côté-ci du monde, 

Parler de toi, c'est continuer à nous représenter un futur qui ne sera jamais.


Via Reina Wang 💜

lundi 9 juin 2025

INCARNER OU GOUVERNER !

Ceux qui s’attendaient à voir le gourou revenir, tel un prophète chevauchant un étalon, risquaient d’être déçus.  Pour la bonne et simple raison qu’il n’y avait ni flambeau à transmettre, ni relais à passer.

Ce fut une rencontre ineffable, entre un antécédent et son image, ou encore, entre une dérivée et sa primitive, dont la durée profane ne pouvait restituer ni l’intensité ni les contours. Un instant fugace. Un battement de cils. Une expiration plus longue que d’habitude. Où il fallut une langue plus ancienne que le langage, une mémoire plus profonde que l’histoire.

Le message fut bref. Sans violence. Sans concession. Gagner sans avoir raison. Voilà ce qui fut dit.
Et une confirmation que la liberté commençait bien là où finissait le souci de plaire, cette obsession de reconnaissance qui émousse tout dessein. L’homme n’avancait que lorsqu’il se croiyait plus vaste que lui-même.

S’attaquer à la pauvreté, c’était s’en prendre à la surface. La quête de grandeur, elle, devait devenir la logistique du développement de l’Alkebulan. Non pas en tant qu'option morale, mais une  infrastructure vitale. Car une économie ne se fonde pas seulement sur les besoins : elle se construit aussi sur les miroirs. La grandeur ne s'imposait plus, elle se pressentait ! 

Le gourou était rentré. Métamorphosé, sans discours. Un changement de stratégie s’imposait. Son vent devait devait souffler plus fort encore dans tous les coins du continent, redonnant leur fierté aux masses laborieuses alkebulanaises, réinsufflant chez la jeunesse cette dignité que leurs aînés avaient vue s’effriter. Mais à la condition, toujours, de ne pas employer les armes maléfiquement éprouvées des adversaires. Les prochaines batailles se jouerait dans les narrations souterraines, dans ces vérités orphelines que les peuples ressentaient sans pouvoir les formuler.

Alkebulan devait prendre part à cette structure du monde où les échanges ne reposent plus sur l’utilité,  mais sur l’image que chacun veut donner de sa puissance. L’individu y devenant une marque. La nation, une posture. La production ? Un symptôme de projection narcissique.

La marmaille, l'air de rien, déroulait son plan diabolique de prise d’otages des haillonneux.
La stratégie, dans sa première phase, consistait à mettre à l’abri le plus grand nombre de lascars du monstre, ces derniers serviront par la suite de monnaie d’échange. Elle calculait, ignorant que l’Ouroboros, de son œil d’aigle, calculait tout autant. La racaille, désormais, ne leur serait plus d’aucune utilité.

Et pourtant, malgré son trouble de bon samaritain visiblement troublé par l’image douloureuse qu'offrait la pintade de Tangun qui caquetait, désespérée, devant le déferlement à grande vitesse d’une vérité trop vaste, trop redoutable pour elle, l’Ouroboros était attendu sur tous les fronts pour que sa mission en fut retardée. Le devoir l’appelait. À l’intérieur. Au centre de la ruche. Ou tout était dense ! 

Les anciens maîtres avaient déserté, mais leurs dispositifs étaient toujours en place : inertie programmée et culte de la forme, des poisons doux, administrés à faible dose, génération après génération.

Et il fallait battre le fer pendant qu'il était chaud. Quelque chose frémissait. Quelque chose qui ne demandait ni consensus, ni programme. Une révolte plus vraie que la stratégie, plus contagieuse que l’idéologie : le désir d’habiter à nouveau le corps collectif.

L’Ouroboros le sentait. Ce souffle, il fallait l'attiser jusqu'à incandescence. Il devait brûler assez pour consumer les peurs, pas trop, pourtant, pour ne pas consumer ceux qui portaient les souvenirs des anciens désastres. 

Pendant ce temps, le monstre, chat échaudé par l'eau chaude de la squaw,  se débattait plus qu'il ne s’agitait dans les couloirs des palais de ses tontons qui l'avaient pourri-gâté. On ne le nommait plus que par ses initiales, polies par les ONG et les think tanks, comme le produit d’exportation qu'il a plus clairement incarné, cherchant à chaque prise de parole à assécher la bauge de ses années de persécution du gourou et ses haillonneux.

Il était cependant loin d'être tranquille. Et si l'Ouroboros sortait enfin de sa réserve pour prétendre à cette reconnaissance internationale ? L'activisme de la squaw devait bien avoir une raison. Et ce, d'autant que ses oreilles avaient été écorchées par quelque murmure : Et si c’était lui, l’homme de demain ?

Là où il était toléré, utilisé voire décoré, il avait compris que l’Ouroboros, était écouté, en secret.

samedi 17 mai 2025

LE PACTE EPIPHANIQUE...

L'inconfort psychologique de la marmaille et de la racaille amplifiait le désarroi pathétique du monstre et sa vermine. Ils n'aspiraient qu'à une chose, sortir de cette rumination anxieuse, celle d'un risque de perte totale d'un certain patrimoine caché en l'occurence. 

Funeste extrémité pire que la mort pour ces immondices qui avaient vendu leur âme au diable, tel Judas, le plus grand traître du Gourouland ! 

Ainsi cette traque ahurissante du gourou n'avait été qu'une stratégie désespérée de préservation de patrimoines indignement acquis, de conservation de positions de rente ineptes. Une fuite en avant, en vérité !

La prise d'otages s'était imposée comme un nouveau moyen de lutte. Ce grand classique de la guerre psychologique, lorsque l'on ne peut gagner par la force brute. On etait réduit, alors, à tenter d'atteindre l'adversaire dans sa dignité meme, le rendant fou à etre manipulé et contraint sans retenue. Sans doute que les beaux yeux du jadis plénipotent et baleze trouvère du monstre, porte flambeau des aigrefins, en valaient la peine mais les dés étaient loin d'être jetés. 

Le risque était grand que cela ne soit de la part du monstre une manoeuvre de diversion qui confinait l'adversité au bord des falaises abruptes d'une judiciarisation du chantage, à l'aide de ses fidèles cacaotés rémunérés à la goutte de salive venimeuse

Mais c'était sans compter sur le sixième sens affuté de la squaw. Le plus calmement du monde, elle avait anticipé et démonté  un coup tordu de ce monstre, lequel avait confié pleins pouvoirs à son larbin noir au coeur plus noir que le charbon noir pour qu'il offre ses services à l'ouroboros. Fomenter la plus grande coalition antigourou jamais vue, sous couvert, bien entendu, de l'émanciper de l'emprise troublante du gourou.     

Ne devait-on pas remonter ainsi l'horloge ? Oui car, il n y avait pas plus d'instabilité politique qu'il n y avait de défi économique. Le problème était sociétal. 

Cette récurrence du chapardage au plus haut sommet de l'Etat, dénoncée rituellement en début de chaque magistère au nom d'une normale reddition des comptes avant de se muer en vulgaire règlement de comptes n'étai-elle pas en soi une pathologie sociale ? Que dire, également de cette indiscipline notoire, de cette insouciance de l'intérêt general, une norme déviante internalisée ?   

Il ne fallait pas perdre les repères surtout maintenant que le remède idoine à ce mal profond avait été découvert : la transformation des mentalités. Même si, au demeurant, elle  consistait essentiellement dans un arbitrage sous haute tension du combat du genre de vie contre le niveau de vie, de l'enracinement contre l'assimilation, le combat entre les satisfactions individuelles immédiates et hédonistes contre l'émancipation collective prochaine mais béatifiante.   

Le sentiment le plus largement partagé était justement que le gourou avait reçu la mission de briser le cercle vicieux des maux de la société gouroulandaise et, au délà, alkebulanaise. Et non pas sauver qui que ce soit mais réveiller tout le monde. Décoloniser les mentalités, désintoxiquer les affects, signer la fin de l'adoration des bourreaux. Tâche ardue que de faire de chacun le gourou de sa propre vie !

Il venait d'accomplir son pèlerinage intérieur extérieur. Aussi vrai que les vraies connexions n'ont pas besoin d'antennes, le gourou et son archétype s'étaient rencontrés aux frontières de la mystique et de la politique. Que s'étaient-ils dit ? Le transfert avait-il eu lieu ?  

mardi 13 mai 2025

TERRA HORRIBILIS....

Le monstre exultait devant le petit maure qui l’accueillait, hilare, à la coupée de son jet privé. On entendait Judas, le plus grand traître du Gourouland, arriver à grands pas. Il allait certainement débarquer avec Hibou Lugubre.

Le monstre avait raison de jubiler car tout ce qui faisait mal au Gourou lui faisait énormément plaisir ! La marmaille et la racaille, sœurs diaboliques, complices du monstre sanguinaire et actrices fidèles parmi les fidèles auprès de son infecte vermine ethnotellectuelle, avaient fait du bon travail.

La tension avait été bien palpable à mesure que l’étau se resserrait autour des infâmes larbins et on craignait à juste raison que des haillonneux ne soient pris pour les agneaux de sacrifice de cette déconvenue psychologique, comme il est de bon ton dans notre tradition négro-païenne. 

Rien n’a été pardonné au gourou et ce n’est pas aujourd’hui la veille. Les haillonneux n’étaient pas seulement sacrés aux yeux du Gourou, ils étaient son talon d’Achille. On n’avait pas besoin d’aller chercher bien loin pour savoir qu’il suffisait de toucher un haillonneux pour atteindre sa corde sensible.

Même si les haillonneux étaient légitimement animés du sentiment de vengeance, qui était tout aussi droit moral que le pardon dont firent preuve le Gourou et son ouroboros.

Même s’ils avaient bien raison au fond de croire que le droit était incapable de répondre à leur mal et que la loi était inopérante à s’appliquer dans leur situation où le code moral était cassé.

Même si la vengeance n’exprimait qu’un besoin émotionnel de restauration de l’ordre moral.

Même si ce n’était que l’essence même de la justice que de vouloir faire payer les coupables d’actes de barbarie et de meurtre.

Même si l’on pouvait concéder que les travaux de radoub budgétaire, avec la traque des pilleurs de la République, soient prioritaires.

Même s’ils pouvaient s’indigner du manque de volonté et du peu de courage de l’ouroboros de balayer vite et propre...

Ne devaient-ils pas prendre leur mal en patience et continuer de faire confiance à leur plus grand avocat, leur gourou, tout aussi sacré pour eux ? D'autant qu'il n'était jamais venu à l'idée de qui que ce soit de douter de lui.  N'avait-il pas tracé la voie ? N' avait-il pas toujours su la montrer, même dans les moments les plus sombres ?

Dans un autre sous-monde, les maîtres chiens battaient chaque jour leur propre record de cruauté. Leur nature humaine enterrée sous les gravats de l’abjection, ils voguaient, sans honneur ni grandeur, dans une terra horribilis, cinglant vers des horizons où même les ténèbres refusaient de les suivre. Chaque aube, ils dressaient de nouveaux autels à la barbarie, y sacrifiant tout ce qui respirait la dignité.

Et dans les sphères plus élevées, là où les tempêtes se trament à l’échelle des empires, Teddy et l'empereur rouge se jaugeaient par des haka avant de fumer le calumet de la paix. Un étrange cérémonial en prélude à la signature du nouveau pacte qui allait déterminer le sort du monde pour un bon temps. 

Reprenant, sans crier gare, sa nature archaïque ursine, Soso avait époustouflé par un geste de réconciliation que l'on ne saurait prendre pour faiblesse tant que le prix n'était pas fixé. Ce coup d'avance interrogeait sur sa prescience d’ours. Lui seul savait. Et il n’était pas un bonhomme du genre à supplier pour une place à la table. 

C'était dans tous les cas, une première carte montrée avant même que la partie ne commence. 

Trop tôt pour dire s’il s’agissait d’un retournement ou d’un sursaut.

Trop tôt pour juger l’écho que cela laisserait dans les siècles.

vendredi 9 mai 2025

LA LUMIERE A RANIMER....

L’Ouroboros était revenu du royaume des forêts, fort secoué. Même dans ses errances les plus philosophiques, jamais il n’aurait imaginé devoir autant au gourou. Le maître des haillonneux. L’oracle silencieux des damnés. Ainsi, partout en Alkebulan, on l’attendait ; on l'avait adopté comme l'exécutant du projet du gourou auquel tous s'identifiaient à présent. On le scrutait, on le soupesait. Il incarnait désormais les aspirations inexprimables des jeunes et des vieux, des filles et des garçons, des élites et des peuples.

Ce n’était pas une charge, c’était un appel. Sa génération n’avait pas seulement hérité d’un présent glauque. Elle avait reçu une braise. Une lumière à ranimer. Il fallait oser écrire une nouvelle histoire. Non plus un récit fantasmagorique de soumission mais un sursaut libérateur de dignité. Car l’histoire ne se lit pas dans les livres des autres. Elle ne naît pas dans leurs dates ni dans leurs récits imposés. Elle pousse, comme une racine ancienne, dans les représentations, les rites, les joies, les douleurs, les silences et les luttes tues des devanciers.

Elle ne se façonne pas, non plus, sous le regard d’ailleurs en courant après les wagons construits par d'autres et certainement pas en adoptant la solution "miraculeuse" de l’intelligence artificielle. Oui, comment croire que c'est ainsi, par elle, que l’on pourrait guérir les sociétés alkébulanaises abruties, sevrées de leur mode de vie, brutalement déconnectées de leur lien au vivant ?

Dire que le monde allait changer était une lapalissade. Le monde était déjà en train de changer. Les  seules vraies questions à se poser étaient : Qu’y avait-il à gagner ? Qu’espérions-nous y gagner ? Que risquions-nous d’y perdre ?

Encore une fois, les yeux etaient suspendus aux lèvres du gourou. Cet homme étrange ni obnubilé par le pouvoir, ni avide de gloire et qui semblait posséder le don rare de transformer ses paroles d’hier en prophéties aujourd’hui réalisées. Son courage n’était pas celui des conquérants, ni des maîtres mais de celui qui savait que le vrai pouvoir résidait dans les coeurs de ses semblables transportes par ses paroles de vérité et de clarté vers l’élévation de l'âme et la transformation des consciences.

Pendant ce temps, au Gourouland, un drame se jouait.

Le Mamba noir, le larbin noir au coeur aussi noir que le charbon noir, frisait une crise d’apoplexie. Ne  venait-il pas de rabrouer, sans ménagement, la Pintade de Tangun, dont le caquetage intempestif menaçait son équilibre nerveux, et d’éconduire la Tête-d’Œuf, dont l’obséquiosité gluante avait fini par l’irriter plus que flatter son ego boursouflé.

Et pour cause, le flibustier pervers avait choisi de capituler devant le gourou ennemi, sans panache ! Un renoncement de cancrelat, comble d’ironie, qui intervenait au moment précis où il s’apprêtait à lui présenter son dernier chef-d’œuvre : un plan ourdi avec un soin pathétique, résultat de contorsions mentales aussi viles que malsaines. Tout était donc à refaire. Le plan n’était pas totalement ruiné mais le retard l'éloignait encore plus que jamais du monstre. 

Ce monstre désormais affalé sous le poids de ses intrigues vicieuses, foudroyé par la sombre révélation : sa cour n’avait jamais été qu’une foire aux malandrins. Une association de malfaiteurs, les uns, des aigrefins de première catégorie et les autres de vils courtiers. A quoi bon continuer d'entretenir sa bande d'ethnotellectuels grillés ? 

Les jababus se posaient une question simple, presque enfantine : Qu’est-ce qui, au juste, avait pu donner autant d’audace à la vilaine et cupide marmaille ? Comment avait-elle pu, dans un accès d’ignorance hypertrophiée, confondre indépendance et liberté ? 

Une dégénérescence civique ?

Aurait-elle  été influencée par l'insistance de la bêtise ou la persistance de la connerie chez la racaille ? La bêtise, oui, bestiale. Celle qui s’acharne têtue, la bêtise imbue d’elle-même, de son impunité !

dimanche 4 mai 2025

HISTOIRE DE BASE ARRIERE...

Le gourou pouvait-il s’aimer autant qu’il était aimé ? Comment assumer cet amour inconditionnel et incirconstanciel à long terme ? On ne l’adulait pas par illusion : on l’admirait pour ce qu’il incarnait réellement.

Il semblait plus aimé qu’il ne s’aimait lui-même. Et oui, à l’évidence, ce n’étaient pas les marabouts, c’était Dieu !

Sans le chercher, le gourou était devenu le porte-étendard de la conscience anti-impérialiste métropolitaine, luttant contre la vassalisation des Alkebulanais, toutes couches confondues.

L’ancienne métropole n’était pas exempte de reproches. La misère de sa périphérie, notamment alkebulanaise, lui était constamment renvoyée. La coopération politiquement infantilisante, à travers des relais locaux pervertis par le "Tonton" méprisant, et l’accaparement des ressources naturelles, ne laissaient que le minimum nécessaire à la reproduction simple des populations locales.

Et pire encore : on l’accusait de pactiser avec des forces malignes menaçant la Négritie.

Comment continuer à ignorer que le gourou détenait les clefs de la rédemption dans les esprits des Alkebulanais ?

Aussi contradictoires qu’elles aient pu être, certaines rencontres improbables ont constitué des tournants politiques dans l’histoire.

L’histoire bégaie, surtout quand ceux qu’on disait fous accomplissent l’impossible, pendant que les experts prennent des notes.

La sécurité est devenue une priorité partout à Alkebulan. C’était le socle communément admis pour la souveraineté, déclinée sous toutes ses formes. Le défi était clair : Alkebulan allait-il devenir un atout décisif dans le conflit mondial ou une simple base arrière pour les protagonistes ?

Une base arrière peut être le cœur silencieux de la victoire, là où préparation des élites et soutien populaire forgent les forces gagnantes. Sinon, elle devient un refuge de spectateurs naïfs, n’osant affronter la réalité du combat.

L’ouroboros ne se laissait pas conter. Garant de l’ordre public et de l’intégrité territoriale, il avait le devoir de fédérer les énergies pour matérialiser la force sécuritaire. Une force qualifiée pour toutes les tâches, injectant rigueur et patriotisme. Une réserve stratégique pour protéger, concrétiser et réajuster l’action publique.

Il est temps d’oser changer de paradigme sur le patriotisme économique du secteur privé, ou mieux, de s’en défaire. Comment exiger de la loyauté nationale d’un capital qui, par nature, n’a ni racines ni frontières ?

Le capital est apatride, fluide et opportuniste. Vouloir lui imposer un patriotisme, c’est comme demander à l’eau de respecter des murs.

Le secteur privé ne peut être patriote tant que le capital peut fuir, spéculer et prospérer ailleurs, sans mémoire ni devoir.

mardi 29 avril 2025

DU BAOBAB QUI TOMBE

L'ordre se dégrade inévitablement. Et n'importe lequel ! 

Satan avait traversé suffisamment de millénaires, siècles, années, mois et jours pour le savoir mais cela ne l'empêchait pas d'être   perturbé que cela ait pu aller si vite et le concerner d'autant... 

N'avait il pas assisté à la noyade de son premier fils Hades dans les volutes de la chaleur orientale ? 

N'avait il pas vu également son deuxième fils Judas le grand traitre être déplumé violemment ? 

Et maintenant Tête d'Oeuf, une vraie brute comme il aimait, qu'il avait été sur le point d'adopter, se liquéfier  ? Le tout en un si court laps de temps... 

Qu'est ce qui n'avait pas marché dans son son processus de choix ? Son logiciel était-il devenu obsolète ? Quelle était cette étrange force qui contrariait ses desiderata les plus intimes ? L'un dans l'autre, il lui apparaissait plus qu'urgent d'opérer une jonction des forces avec Dadial dont les maitres-chiens accéléraient la préparation mystique. 

Cette perturbation démoniaque était largement partagée par le monstre qui se morfondait devant l'effondrement inexorable et choquant de sa maison de glace méthodiquement construite. En fait l'ordre dembacrate, telle une embarcation prenait eau de toute part. Ce système dont les plans ont été conçus par les sauvageons du vieux gâteux dont lui-même était une des figures de proue et qu'il avait méthodiquement coupé et taillé pour l'ajuster à la mesure de la sédition ethnocrate ! 

Il n y avait pas à redire. Son coût de sortie du pouvoir allait être faramineux, comme expecté. Et à la limite, il serait au moins égal aux coûts d'opportunité de ces réalisations ! 

Bref, la sempiternelle et lancinante équation apparemment insoluble pour maints dirigeants alkebulanais. Et ce n'était pas faute de savoir ce qu'il fallait faire ou pour être plus précis, ce qu'il ne fallait  absolument pas faire... quand on dirigeait des gueux !  

Les officiers avaient abandonné le navire pour se défausser derrière de pervers jacasseurs opportunistes dont ils croyaient que la bave de leurs langues sanglantes pouvait éteindre les flammes du feu du barbecue auquel les gouroulandais et gouroulandaises, dans leur écrasante majorité, les destinaient dans toute leur sincérité profane. 

Le reste de l'équipage interpellait le monstre avec leurs hurlements silencieux. Qu'allait-il faire, que devait-il faire en voyant son rejeton doré hériter des haillons de l'autre gamin ? 

Et pourtant, quand le baobab tombe, les oiseaux cherchent un autre abri.  

Son entêtement rendait son combat contre l'ouroboros inévitable. N'avait-il pas terrassé un certain gourou au meilleur de sa forme ? Il était temps que l'on comprenne, enfin et une bonne fois pour toutes, qu'il a été le véritable maitre du jeu qui a volontaire et consciemment voulu passer la main !

Les paris étaient ouverts. Le monstre avait sa sorcière et ses fétiches. L'ouroboros avait son chapelet et pouvait compter sur son gourou. 

L'ouroboros avait des galons à conquérir aussi bien pour l'éclat de sa fonction que pour la gloire de sa magistrature. Son rayonnement international devenait un objectif immediat. 

Mais il y avait toujours des gens pour se tromper combat... Toute immiscion directe du gourou en position constante de combat risquait fortement de provoquer la mêlée, tant incertaine dans ses péripéties que dans son issue... 

Selon l'avis humble des jababus, le funeste sort qui contenait de s'abattre sur l'Alkebulan méritait aussi sinon plus le regard du gourou pour contrôler et orienter les vagues suscitées par son engagement auprès de la jeunesse alkebulanaise. Car nul ne réveille l'homme de son sommeil sans que le premier regard de ce dernier ne se tourne  vers lui, quand l'oeil s'ouvre à la lumière du jour.