Au Gourouland, la plus grande attente populaire concernait la justice où, indubitablement, après la tragédie vécue avec le monstre et sa vermine, il fallait restaurer l'ordre, affirmer le droit et restaurer les blessures subies. Mais on posait la question pour savoir s'il n'était pas grand temps de calibrer ou étalonner la Balance détraquée, une bonne fois pour toutes.
Car, au fond, cette justice n'est qu'incontournable. Elle n'a jamais, au plus grand jamais, rencontré la confiance des populations. Comme si les doctes juges carriéristes s'en souciaient comme de leurs toges... Comme si les magistrats intouchables étaient conscients que la justice se rendait au nom de ces populations...
Mais si l'homme a suffisamment étalé sa folie quand il a pensé être plus juste que son Seigneur, Maitre et Créateur, que dire d'un homme qui croit ne pas avoir à rendre compte de l'usurpation délibérée d'un attribut divin pour le vendre aux enchères ?
Le monde n'était pas à changer mais l'ouroboros avait la lourde responsabilité de bâtir une administration de la justice. Une unique devise : que la peine soit l'ombre parfaite du crime.
La justice n'était pas neutre et elle ne consistait pas tout simplement à punir ou d'absoudre. Lui, le chef des magistrats allaient aussi devoir de veiller à l'érection de normes, superviser l'organisation de procédures et se porter garant de la proportionnalité des sanctions pour tenir ensemble la reddition des auteurs et l'apaisement des victimes.
Le contexte était particulièrement urgent. Les limites du droit pénal classique ont été allègrement franchies par le monstre et donc le Gourouland attendait sa catharsis. La justice était le seul espace de transformation concrète et sociale dont les résultats en tant que consensus définitifs s'imposeront d'eux-mêmes dans tous les secteurs mieux et plus que ne le feraient les résolutions molles et émotives issues des assises partiales et des dialogues partiels.
Mais les nombreux signes de fébrilité de l'ouroboros ne dénotaient-ils pas, plutôt, sa trop grande préoccupation de son image de marque, son égo, qui constituait autant d'entraves ?
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