vendredi 26 août 2022

LES HEROS TRAGIQUES....

Nos lascars étaient ressortis du bureau du monstre, complètement sonnés. Leurs oreilles vrombissaient encore des éclats de la colère monstrueuse déclinée en reproches amers et menaces sibyllines. Le monstre exigeait du résultat probant dans les plus brefs délais et fermer définitivement la bouche du gourou des haillonneux qui doit arrêter de le vilipender dans le monde... sans quoi...

Le monstre leur avait facilité la tâche pourtant à cette bande de mollassons d'autant que son dessein apocalyptique de s'approprier exclusivement le gaz et le pétrole s'accommodait aussi de régner sur un peuple de zombies. Il ne comprenait pas pourquoi d'autres pistes beaucoup plus déterminantes n'étaient pas explorées : alimentation, santé, education...

Alors que les lascars se rejettaient mutuellement lamentablement  la faute, ils etaient quand meme d'accord sur l'echec de la marmaille et la racaille.

La marmaille dont le zèle à remplir les geôles n'a pas visiblement produit du résultat palpable et la racaille dont l'obéissance aux ordres pervers produit exactement le contraire de ce qui est attendu.

Les lascars, ainsi donc, n'avaient plus le choix. Ils avaient bien senti la menace jusque dans leur existence avec l'irruption des troubadours qui se sont permis des galipettes dans leur chasse gardée. 

Il leur fallait donc passer à une vitesse supérieure dans leur stratégie d'insertion des nervis dans toute la chaîne de commandement de la racaille, notamment au sommet. Ces derniers ont toujours été, en effet, très sordidement efficaces à chaque fois qu'ils avaient été sollicités.

Satan se frottait les mains. Il se mit à caresser son rêve le plus fou ! Celui de parvenir, enfin, à démontrer au Seigneur, le Saint Créateur, que lui Satan avait eu raison de contester le statut de vicaire divin conféré à l'homme. Effectivement, ce pays sans loi, sans foi, sans aucun pilier fondamental, sans destin commun et où règnent la division, la haine, la passion et le vice lui en offrait les commodités, certainement.  

A la décharge des larbins daubés tantôt durant toute cette longue réunion pendant laquelle leur gloutonnerie en a dégoûté plus d'un, plus que l'inarrêtable usure du pouvoir, c'est la fréquence à laquelle émettait le monstre qui était inaudible sinon déroutante. 

Et pour cause, le conflit entre le oui et le non qui l'habitait est l'erreur habituelle qui produisait les héros tragiques.... de ce genre de responsables politiques incapables d'être le réceptacle naturel des doléances de leurs compatriotes, d'assumer le prolongement de la vision de leur mentor. 

Et même plus, ne plus oser parler en son nom ou de le défendre sans courir le risque de sombrer dans le ridicule, lui qui s'était toujours tu au moment où il lui fallait parler et était resté de marbre chaque fois qu'il était attendu de lui qu'il agisse ou sanctionne.

Paradoxalement, cette fébrilité dans la cavalerie haineuse importait peu les félidés. Ils s'accrochaient davantage au rouleau compresseur de l'aura jamais égalée de leur leader, au ras-le-bol généralisé dans tous les segments de la société ainsi qu'à la nouvelle vigueur des proposants qui semaient dans les sillons tracés par leur gourou.

L'arrêt de la redoutable machine en branle pour broyer leur gourou exigeait davantage de sacrifices. Leur rire était devenu un délit, il faudra maintenant qu'ils se résolvent à ce que leurs sourires de même que tous leurs mouvements leur valent encore plus des séjours carcéraux. L'intimidation  maléfique qui y transparaît étant de faire souffrir leurs conjoints, leurs parents et leurs enfants..

Exténué par cette oppressante et exténuante longue attente du hallali, le tonitruant gourou des félidés haillonneux avait décidé d'attaquer les derniers contreforts abritant la cavalerie haineuse. 
 
Ce qu'il ne savait pas, c'est que Satan avait pris les devants. Partout, ses généraux infernaux, à la tête de hordes démoniaques parmi les plus barbares, avaient eu la mission satanique d'ériger des remparts inexpugnables.

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