mardi 21 décembre 2010

LE MONDE MACHIAVELIQUE DE LA POLITIQUE SENEGALAISE

La divulgation des télégrammes diplomatiques américains sur le site internet Wikileaks n’a pas, apparemment, épargné grand monde. Il reste qu’il est toujours difficile de qualifier ce genre de scoops, surtout provenant des Etats-Unis. Une fuite organisée ou un ballon de sonde ? Qui sait ? Qui saura ?

L’histoire de notre monde contemporain est riche d’événements qui nous enseignent, en effet, jusqu’où les américains peuvent aller pour défendre leur statut de gendarme du monde – qu’ils perçoivent comme un rôle malheureusement - qui les autorise à tout et auquel ils tiennent comme à la prunelle de leurs yeux.

Des événements qui font désordre toutefois au regards de leur puritanisme affiché et leur attachement à la démocratie. Et pourtant…
C’est oublier que la ségrégation raciale n’y a connu de fin que vers la fin des années 60.
C’est oublier ses expériences médicales macabres sur les populations guatémaltèques et sans aucun doute d’ailleurs.
C’est oublier les paysans vietnamiens brulés atrocement au napalm.
C’est oublier le complot odieux, suivi de son lâche assassinat, contre le Président Saddam Hussein.
C’est oublier que les Etats Unis ont été le pays d’asile de maints bourreaux nazis, etc…

Mais, il faut tout de même reconnaitre que ces jugements émanant de ces diplomates ressortissants mélomanes du pays le plus égocentrique du monde sont remarquables dans la mesure où nonobstant « qu’aussi grands que sont les rois, ils ne sont que nous sommes », il est toujours intéressant d’avoir une idée sur la perception des autres sur nous, le reflet que renvoie son image dans l’esprit de l’autre. Et c’est pourquoi une lecture suivie des télégrammes américains s’impose à nous.

Le continent africain a eu, on s’en doute bien, sa part des révélations, quand bien même il faille déplorer qu’elles exhalent des relents d’un complexe de supériorité de mauvais aloi en versant dans la caricature dévalorisante et désobligeante de ses inénarrables princes.


Le Sénégal n’est pas en reste. Les jugements sont très durs ; le diagnostic est sans complaisance, 
les prédictions tout aussi pessimistes et pour cause !

Démocratie faiblissante gangrenée par la corruption, le Sénégal est sous la coupe réglée d’un landernau politique sénégalais qualifié de monde machiavélique. Une élite politique qui se morfond dans la peau d’une bourgeoisie d’accaparement.
Il appert que notre pays est pris en otage (étau, ne semble-t-il pas plus correct ?) entre le marteau d’un pouvoir essentiellement familial (mère, père, fils et fille, neveux et nièces, petits-fils et petites-filles) et ses larbins d’une part et d’autre part, l’enclume d’une opposition égoïste et excessive, fourbissant ses canines en prévision de la très probable future curée.

La raison en est que le Sénégal est le pays où la politique se revendique comme une profession qui assure des revenus confortables que laissent entrevoir le train de vie fort enviable de la politicaillerie sénégalaise particulièrement oisive et frivole.
La politique, en outre, s’y décline comme le plus sûr moyen, en l’état actuel des choses, de gravir les escaliers de la réussite sociale. En atteste que tous les politiciens sénégalais roulent sur l’or cependant qu’on ne leur connait aucune qualification ou emploi où ils aient pu se réaliser.

C’est sous cet éclairage que l’avertissement américain prend tout son sens : le décès du Président Wade en cours de mandant (une éventualité qui entre dans l’ordre naturel des choses) sans qu’il ait auparavant désigné son successeur (une absurdité démocratique), inaugurerait un cycle d’instabilité politique au Sénégal en tant que challenge que le ‘’monde machiavélique de la politique sénégalaise’’ (sic) n’a pas la capacité de surmonter.

C’est aussi un terrible aveu. Apres Wade, c’est bien le désert !

Un aveu qui interpelle en premier lieu les amis du Sénégal car je ne vois pas vraiment ce dont le bétail électoral sénégalais dispose pour contrer cette triste réalité. Si bien que ce sont les amis du Sénégal et les institutions internationales qui sont interpellées au premier plan. Parce qu’il s’agit tout simplement d’éliminer toute cette racaille de la course au fauteuil présidentiel. Elle est la principale responsable de l'arrieration de l'Afrque.Rien ne sert de jouer au médecin après la mort si tant il est vrai que le développement du Sénégal les préoccupe, s’il est bien évident qu’il n’y a pas de collusion d’intérêt… C’est le seul combat honorable pour la société civile et les nombreux mouvements politiques.

Issa Cissokho
cilpdak@yahoo.fr

vendredi 3 décembre 2010

A LA FONTAINE DE L'ADVERSITE

Le conseiller en communication de Monsieur Karim Wade, Monsieur Cheikh Diallo pour le nommer, a trouvé une belle métaphore en qualifiant Idrissa Seck de ‘’Djibo Ka’’ de Abdoulaye Wade. Autrement dit, Idrissa Seck est (ou risque d’être ?) au président Wade ce que Djibo Ka restera à jamais pour le président Diouf.

Une connexion virtuelle (pour emprunter le vocabulaire prisé de Mr Seck) est vite subodorée entre les personnalités des sieurs Ka et Seck quand bien même il apparait plus sage de formuler cette idée sous forme de question pour tenter d’y répondre…

Mais parce que chacun de nous est unique sur terre, voilà pourquoi il y aura toujours plus d’éléments qui les différencient que de points qui leur sont communs quand bien même on retrouvera des similitudes troublantes dans leurs parcours ou leur caractère intrinsèque ou encore dans les jugements dont ils font l’objet…

Que l’on en juge ! Mais juger n’est ce pas comparer, peser ou mesurer ? Exercice difficile que nous nous évertuerons à mener en faisant la part des choses.

Qu’on le veuille ou pas, ce sont deux authentiques politiciens, au fameux pedigree, froids calculateurs, courageux et rusés, sûrs d’eux et même trop sûrs d’eux ; qu’on les aime ou pas, ils ne laissent personne indifférents si bien qu’ils ne se retrouvent à l’aise que dans les extrêmes, entre ceux qui les aiment à la folie ou les haïssent à mort. C’est qu’en tant que faiseurs de rois et tombeurs de rois, tout à la fois, ils ont conquis de haute lutte leur place dans l’arène politique sénégalaise, dans l’histoire politique du Sénégal indépendant, tout court.

Mais force est de reconnaitre qu’ils ont été à bonne école ; l’un chez Senghor à la rigueur proverbiale puis chez Abdou Diouf au flegme déroutant, l’autre chez Abdoulaye Wade, une maestro virevoltant de la politique. Comme quoi, on a toujours besoin d’un maitre pour tout.

Que leurs noms soient gravés en lettres de feu, de sang ou d’or, n’est pas le plus important, convenons-en ; l’essentiel est que chacun d’eux à un moment de sa vie a su faire preuve de courage que l’on peut qualifier d’insolent et en buvant cette eau chaude de la fontaine de l’adversité, jouer le rôle de pionnier pour s’incarner dans la peau d’un phénomène politique pour conquérir la confiance d’un grand nombre de Sénégalais qui lui ont témoigné leur foi et confié leurs espoirs. Chacun d’eux a, à sa façon, contribué à faire avancer incontestablement les choses dans le domaine politique. Ils en sont arrivés à un point où ils ne convainquent plus par leurs idées, on les admire ou on les craint, c’est tout !

Idrissa Seck fut le premier politicien sénégalais à oser porter la contradiction à un chef de parti, dans son parti même. Après cet incident tout récent du dernier comité directeur du PDS, nul doute que beaucoup de choses vont désormais changer dans tous les partis. Auparavant, dans une rebuffade salutaire, faisant bon cœur contre mauvaise fortune, il a dû puiser au plus profond de lui – cela veut tout dire - pour rabattre le caquet à tous ses détracteurs, confondre ses accusateurs et s’extirper d’une très mauvaise passe politique. Il crée tour à tour son parti et se présente à l’élection présidentielle contre Wade. Une première, encore et l’on estime qu’il s’en est fallu de peu pour qu’il ne mette en ballottage ce dernier… avant de revenir dans le parti dans le giron de son mentor… pour lui porter l’estocade finale ?

Alors que, jusqu’ici, la sortie du gouvernement était synonyme de mort politique et la démission du parti au pouvoir considérée comme un suicide, Djibo Ka fut le premier politicien sénégalais à refuser de se laisser mourir. Il met sur pied le courant du renouveau dont il demande la reconnaissance par son parti. Des intellectuels honnêtes, des citoyens de toute obédience, convergent vers lui et un club, ressources et prospectives, sans doute la plus charmante expérience intellectuelle contemporaine, voit le jour. De fil en aiguille, Djibo Ka démissionne de son parti – sur le conseil avisé d’un aîné, Jean Paul Dias - pour pouvoir concourir au suffrage de ses compatriotes. Des partis politiques légalement constitués, le Jeff-Jel et l’USD, mères-porteuses avant la lettre, portent sa candidature. Il est triomphalement élu député du peuple sénégalais et son parti d’origine, pour la première fois dans son histoire, perd la majorité relative du corps électoral. La fonction de député acquiert ainsi une seconde noblesse après, pour l’anecdote, la première dont il fut encore l’artisan en appelant systématiquement les députés par le titre d’’’Honorable’’.

Il semblerait en effet, pour une fois, que la nature n’a pas bien fait les choses. En effet qui se ressemble s’assemble, dit-on, mais dans le cas d’espèce, Djibo Ka et Idrissa Seck qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau du point de vue de la petite taille se vouent une haine tenace. Une haine qu’il serait bienvenu de soumettre aux psychiatres tellement elle en est venue à déborder le cadre de la normalité… A l’un et à l’autre, la réalité renverrait-elle une image de soi si négative à ce point qu’il faille la combattre si violemment ? La haine, en tout état de cause, est une pathologie qui ne trouve de terreau fertile à son essor que dans l’ivraie.

Mais la similitude entre les deux ne s’arrêtent pas seulement là. Ils partagent en commun d’être arrivés au pouvoir pratiquement par le haut, au même poste qu’ils ont occupé pendant le même nombre d’années.

Djibo Ka fut le dernier directeur de cabinet du président Senghor et Idrissa Seck, le premier du tout nouveau président Abdoulaye Wade...pendant trois ans avec le même bonheur de bénéficier sans l’ombre d’un doute de la confiance totale de leur mentor.

Idrissa Seck a été une pièce maitresse dans l’arrivée d'Abdoulaye Wade au pouvoir tout comme Djibo Ka le fut pour l’intronisation de Abdou Diouf en apportant son aide décisive dans les manœuvres de haute voltige au sommet de l’Etat pour la mise en orbite de ce dernier dans le schéma de succession du président Senghor.

Une nuance tout de même et de taille ! A ce poste, Idrissa Seck manipulait l’argent de la caisse noire, au contraire d’un Djibo Ka dont l’attention était plutôt attirée par la matière administrative. Ce qui dénote une divergence stratégique dans la conquête du pouvoir ou tout simplement dans le domaine de l’ambition politicienne nourrie par l’âge.

Djibo Ka est devenu directeur de cabinet à l’âge de 30 ans et Idrissa Seck à l’âge de 40 ans.

Ces options différentes expliquent pourquoi Djibo Ka est devenu ce monstre de l’efficacité administrative que tous lui reconnaissent et Idrissa seck ne brille que par des objets de nouveau riche qu’il étale plein la vue.

Toujours est-il qu'Idrissa Seck, sitôt son mentor en place, s’est empressé de mettre en branle son bagout pour se constituer un patrimoine financier à la mesure de sa prédestinée présidentielle qu’il s’est confectionnée et clame haut et partout. 
Il y parvint par le biais du plus splendide et rapide enrichissement de l’histoire humaine. Songez qu’en quatre ans, sans industrie et sans héritage, un homme croulant sous des dettes se retrouve à la tête d’une fortune si colossale qu’elle lui permet de se payer un immeuble dans l’un des quartiers, le 7eme arrondissement, les plus huppés de Paris-la-France ! 
Sans doute qu’il a été instruit par le cas de la descente aux enfers de Djibo Ka à qui on a coupé le salaire pour lui infliger la pire des souffrances, celle de la pauvreté.

Alors que Djibo Ka, lui, adoptait un profil bas, mélange de loyauté et de zèle prosélyte, pour enraciner le nouveau pouvoir de son mentor. Sans doute trop naïvement, rétrospectivement. Il y parvint mais son zèle eut pour conséquence qu’il se mit à dos tout et tous, y compris son ancien mentor Léopold Sedar Senghor.

Ils ont, en outre, le même péché mignon. Ils sont nostalgiques ! Ce qui leur vaut leurs déboires actuels imputables à de l’incompréhension que l’opinion témoigne par rapport à leur comportement. Eh oui, autant le petit peuple les a supportés dans leur fronde, autant il les a rejetés au moment de leur retour au bercail. Car ce tempérament s’accorde mal avec une logique d’action et de comportement acceptables du point de vue du bon sens…

Djibo Ka ne s’est résolu à regimber que quand il fut évident pour lui qu’on lui préférait un autre à propos duquel il a toujours nourri un complexe de supériorité. Que le mentor revienne par la suite lui demander de revenir à ses côtés « conduire les changements » entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2000, le voilà qui oublie toute prudence élémentaire, toute logique intellectuelle pour revenir dans la maison du père. Une erreur ou une inconséquence qu’il paiera sans doute jusqu’à la fin de ses jours politiques, sauf extraordinaire.

Idrissa Seck, premier ministre, est un homme pressé qui ne cache plus ses ambitions de succéder au pape du Sopi qui sans doute lui a confié beaucoup trop de pouvoir. Ivresse des cimes, quand tu nous tiens ! Obnubilé par son sombre dessein (toute conquête de pouvoir est suspecte, en effet), il accumule de somptueuses maladresses dans le déroulement de sa feuille de route… Il est sévèrement livré à la curée. Avec une violence inouïe, il est accusé de tous les péchés d’Israël, malmené et embastillé au point qu’il échappe de peu à la folie selon des sources pénitentiaires dignes de foi. Grâce à son esprit rusé, au fond celui d’un ‘’adulte mal grandi’’ qui pense que le monde est un jeu d’échecs ou de toucher-coulé, il parvient à retourner la situation à son avantage... pour entreprendre de regagner sa place auprès du père… au mépris de toute considération logique comme il en fut avec son sosie politique et comme qui, il devra trainer comme un boulet sa tortuosité.

Comme quoi l’agilité de la langue peut nous mettre dans des situations desquelles l’agilité des pieds ne peut guère nous extirper. Mais il ne faut guère vendre la peau de ces deux acolytes avant de les avoir tués. Ils ont suffisamment montré que Dame Nature les avait assez dotés de ressources. 

Nous prions Dieu de nous éclairer car ils partagent, enfin, la volonté d’être le quatrième président de la République, donc de nous diriger !

Ababacar Sedikh DIOUF
cilpdak@yahoo.fr

dimanche 21 novembre 2010

LA MONDIALISATION, STADE SUPREME DU LIBERALISME...

S’il est une personne à laquelle les générations futures d’un peu partout devront une fière chandelle, c’est bien Mme Brundtland. Tout à l’honneur de la femme, muse du poète, courage du combattant, justice du magistrat, ambition de l’autorité, folie de la sagesse, architecte du foyer !

Cette brave dame danoise, ancien premier ministre de son pays, a mis à notre disposition le nouveau concept de développement durable dans le cadre de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement, il y a un peu plus de vingt ans, en en proposant une définition : « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs… ».

Ce faisant, elle a sauvé le vingtième siècle d’une navrante stérilité idéologique. En effet, les esprits contemporains, jusque là, n’ont brillé qu’en menant, par procuration, un combat qui n’est point le leur, au demeurant. Ils n’ont su ou eu de mieux à faire que d’ajouter énergiquement des épithètes aux dogmes, socialisme et libéralisme, conçus bien auparavant. Tout à leurs foucades, ils n’ont pas su saisir la lame de fond de leur monde en perpétuel changement et pas pu, par conséquent, l’interpréter pertinemment. A maints égards, cependant, on peut convenir que leurs élucubrations ont pu servir à accélérer la déliquescence de cette dualité qui, à son tour, a précipité l’apogée du libéralisme qui a été, très certainement, atteint avec la mondialisation. Or tout ce qui atteint son apogée, se voit contraint de décliner, ceteris paribus…

Sans doute qu’il faudra compter parmi les précurseurs de la nouvelle idéologie du développement durable le mouvement écologique dans sa diversité, mais cela n’enlève en rien son mérite qui est de poser un nouveau paradigme. Celui de l’essentielle prise de conscience des dangers encourus par la vie sur terre, rien moins que ça, du fait du genre de vie particulièrement extravagant de l’homme moderne. Prendre conscience des dégâts, sans doute irrémédiables quelque part, perpétrés par l’homme au nom de son emblématique progrès scientifique et technique qui ne cesse de mettre un plus grand nombre à la marge, s’il n’a pas ou si peu contribué jusqu’à maintenant à l’éradication des plus grands problèmes de l’homme. 225 familles détiennent plus de richesses que les 2,5 milliards d’hommes les plus pauvres.

Elle enjoint à l’homme de comprendre qu’il est un élément, parmi tant d’autres d’égale dignité, de la biodiversité, comprendre qu’il n’en est point le maitre, de comprendre à la suite de McMillan que « ce qui compte vraiment dans la sauvegarde des condors et de leurs congénères, ce n’est pas tant que nous ayons besoin des condors, c’est que nous avons besoin de développer les qualités humaines qui sont nécessaires pour les sauver, car ce sont celles-là mêmes qu’il nous faut pour nous sauver nous-mêmes ».

La biodiversité désigne ainsi à la fois les divers éléments participant également à la vie ainsi que l’interaction subtile entre eux et non moins nécessaire à la production de cette vie. Qu’une des espèces de ce chaos inintelligiblement accommodant de diverses natures d’individus en vienne à disparaitre, c’est un maillon de la chaine de production de la vie qui casse et le fragile équilibre sur lequel cette dernière est établie s’en trouve rompue. Une rupture dont les conséquences sont immensurables à l’échelle d’une vie humaine. Et donc une perte à l’encontre des générations futures, une perte de potentiel de gènes qui ne peut être – et ne doit tout simplement pas l’être ! – compensée par un transfert instilleur. Car, ce n’est là qu’une solution de pis-aller, à l’encontre des règles de la diversité qui fort opportunément vénèrent l’individu et ne tolèrent pas les mélanges transgressant les barrières naturelles et sexuelles des espèces.

De façon plus pratique, la profusion de maladies réputées incurables, notamment les cancers qui menacent au premier chef la population active mondiale, autrement dit la frange la plus productive dans tous les sens du terme de l’espèce humaine, les calamités naturelles de plus en plus dévastatrices aux quatre coins du globe, ne traduiraient-elles pas les contrecoups d’une «utilisation » inconsidérée de la nature ou sa punition contre les interventions amorales de l’homme à son encontre ou encore tout simplement les conséquences de ruptures d’équilibres découlant de l’extinction d’espèces naturelles ? Ce sont à tout le moins des signes avant coureurs d’un emballement manifeste…

Toujours est-il qu’en inférant fort opportunément le droit des générations futures à bénéficier elles aussi d’une planète viable et pourvue de ressources, le développement durable nous invite à réorienter et nos manières de voir et nos manières de vivre. Sans tarder. Ce n’est pas là assurément une mince affaire car le citoyen américain accepterait-il de diviser son niveau de vie par cinq, l’européen par trois, l’indien et le chinois accepteront-ils de renoncer à leur aspiration d’intégrer la soi-disant élite pour se mettre au diapason des possibilités de la planète, au même niveau que les pauvres, peut-être ? C’est bien possible si l’on se souciait davantage de progrès humain, si l’esprit reprenait les commandes des mains de la matière.

L’un dans l’autre, c’est à ce prix que les tombes des grands parents, puis des parents continueront d’être fleuries par leurs enfants, puis leurs petits enfants.

Abdoul Aziz Bies cilpdak.blogspot.com cilpdak@yahoo.fr

mercredi 17 novembre 2010

VERITES ELECTORALES D'AILLEURS...

Les élections en Guinée voisine nous ont préoccupés à juste titre. Elles nous ont concernés, en tout cas, plus que celles de la Côte d’Ivoire. Malgré le fait que le Sénégal partage beaucoup plus d’affinités économiques avec la Côte d’ivoire – notamment dans le cadre de l’UEMOA - et que donc ses résultats électoraux son plus susceptibles d’impacter relativement notre vécu quotidien, c’est qu’en vérité, le Sénégal et la Guinée ne font qu’un, au vu de la presque similitude de leur peuplement induite par une même histoire et la géographie. Des liens pluriséculaires que, à l’évidence, la frontière arbitraire du colon encore moins les divergences politiques ponctuelles des dirigeants respectifs des deux pays n’ont pas réussi à altérer.


Nous croyions que ces élections guinéennes de par leur durée anormale, et l’irruption extravagante de la donne ethnique dans le scrutin, avait fini de capter toute l’attention des Africains soucieux de l’avenir de la démocratie sur le continent noir. Et par conséquent, c’est avec une grande et double joie que la victoire d'Alpha Condé est accueillie et saluée par l’ensemble des démocrates africains et de leurs sympathisants, si bien évidemment la Cour Suprême de Guinée entérinait - ce qui ne sera qu’une simple formalité - les résultats provisoires proclamés par la Commission Electorale Nationale Indépendante dont la direction confiée à un général malien dénote à quel point la société guinéenne en est arrivée à manquer de confiance en elle-même.


La première joie, objective celle-là, est de constater que cette société guinéenne a pu se défaire, au mépris des calculs politiciens, de l’ethnicisme en ce sens que le candidat défait, Mamadou Dalein Diallo, aura bâti toute sa stratégie électorale sur son appartenance identitaire, souvent à son corps défendant. Et que sa défaite, si l’on peut parler ainsi, c’est tout simplement la défaite de son équipe de campagne fort peu inspirée et de ses congénères excessifs. Considérer autrement sa défaite, en la présentant notamment comme une défaite de son groupe contre les autres groupes ethniques guinéens, est tout simplement machiavélique, tant il est clair que les groupes ethniques ne sont plus, de nos jours, aussi homogènes qu’on le croit. L’issue du scrutin guinéen en administre la preuve définitive pour qui en douterait encore.

C’est une belle illustration de ce qu’il ne faut point faire, de ce qu’il ne faut plus faire désormais, plutôt, partout ailleurs en Afrique. Le Président Gbagbo et son challenger Alassane Ouattara, protagonistes du second tour de scrutin en Côte d’Ivoire, sont les bénéficiaires immédiats de cet enseignement majeur qui n’en constitue pas moins un avertissement solennel gracieux à l’endroit d’un certain candidat déclaré à la prochaine présidentielle sénégalaise de 2012.

La deuxième joie, subjective celle-là, est pour le candidat Alpha Condé déclaré gagnant du scrutin. Le choix porté sur sa personne traduit une rencontre heureuse, c’est fort rare pour être souligné, entre légitimité historique et légalité constitutionnelle que seule la conviction peut sceller. Un aboutissement de rêve et une non moins très belle fin de carrière pour cet opposant pur et dur qui a toujours refusé compromission, pactisation et transaction avec tout pouvoir en place. Qui consolide la foi en la pertinence de l’option de la conquête du pouvoir par la voie des urnes.

Au nom de son combat, nous lui souhaitons de mettre à profit son mandat, un seul et unique mandat tout de même si la raison ne le déserte pas dans les couloirs du pouvoir, pour ancrer définitivement la démocratie en terre guinéenne. A son âge, nous lui présumons assez de recul pour ne pas tomber dans le piège d’une gestion solitaire de cette période de transition délicate, pour son pays et pour ses compatriotes, à laquelle s’identifie intimement son mandat. C’est le moindre bien que la Guinée et les Guinéens méritent et que leurs frères et sœurs sénégalais, africains et démocrates du monde entier sont en droit d’attendre de leur nouveau président Alpa Conde !

Gabriel SOUKOUNA cilpdak.blogspot.com cilpdak@yahoo.fr

dimanche 24 octobre 2010

DE LA PASSION DE L'HISTOIRE

L’histoire, sans conteste, continuera pendant encore longtemps de passionner les hommes. Sommes-nous, à ce point, friands de ses ‘’enseignements’’ ou redoutons-nous ses répétitions sous forme de tragédie ou de farce ?

Les faits, les personnes, les choses et les animaux qu'elle contribue à ressusciter ne cessent de faire l’objet de nombreuses controverses et de fonder des opinions diverses, mais aussi l’immensité de son objet a favorisé l’essaimage de moult disciplines qui lui confèrent aujourd’hui le titre de science à part entière.

Aussi bien en tant que système de traçabilité de l’homme à travers le récit des faits passés que matière à prospective de l’évolution humaine, toujours est-il qu’on ne peut compter le nombre de penseurs, sans parler des autres aventuriers motivés sans doute autrement, qui se sont mis à la recherche de son véritable moteur, du principe ou des principes qui seraient à la base de l’histoire.

A la recherche de la corrélation entre nature, espace, temps et mouvement ?
Pour théoriser la continuité humaine ou sociale ou bien encore de la vie tout simplement ?

Devant cette foule de questions, l’esprit profane comme le mien est à priori désarçonné… par conséquent, il ne peut se livrer qu’à des élucubrations, des élucubrations d’un troubadour, qui sont quand même des invites ou mieux des interpellations à l’endroit des historiens. Parce qu’en la matière, une question demeure, à savoir qui est habilité à mener ces recherches ?

Elle déborde ainsi largement de son cadre traditionnel de reconstitution des faits passés pour entreprendre un chantier hardi qui consiste à modéliser le futur à partir du passé, à faire de la prospective.

C’est qu’elle est encouragée dans cette perspective par des avis d’esprits autorisés qui tel Keynes, en historiciste avant la lettre, présente l’histoire à la fois comme une branche transversale et outil d’analyse scientifique plus qu’utile dans la maitrise de toute activité humaine, de toutes les autres sciences. La Bruyère est sans doute allé beaucoup plus loin, lui qui proclame avec emphase que tout est déjà dit, qu'on est venu trop tard. Si bien qu’à suivre ce docte esprit, il s’agit de fouiller dans le passé des hommes pour trouver les solutions à nos problèmes modernes.

Il en est qui se sont joyeusement plantés dans leur tentative d’esquisser le futur de l’homme tel Berthelot qui imaginait, en l’an 2000, un monde où le problème de l’existence par la culture du sol aura été supprimé par la chimie. Dans ce monde sans pâtres, ni laboureurs, chacun emportera pour se nourrir sa petite tablette azotée, sa petite motte de matière grasse, son petit morceau de sucre ou de fécule, un petit flacon d’épices aromatiques, accommodés à son goût personnel…. Et pour cause ? En l’an 2000, plus de deux milliards d’individus ne mangent pas à leur faim.

En tout état de cause, l’histoire nous offre des perles, telle cette similitude troublante entre les mythes romains/grecs et les récits rapportés dans les livres des religions révélées, la Bible et le Coran. Dans la représentation de l’enfer (Purgatoire) et du paradis (Elysée) comme dans celle du Dieu suprême (Zeus/Jupiter), les mythes gréco-romains et les récits judéo-islamo-chrétien ne divergent point grandement. Bien plus, certains mythes s’avèrent des métaphores de certains récits religieux… des présentations déformées, tout au plus. On a bien raison de se demander si les dieux grecs ne sont pas basés sur la Bible ?

Nous ne pouvons qu’acquiescer à l’exhaustivité du colonel J. Garnier dans son livre "Le culte des morts" : “Non seulement les Égyptiens, les Chaldéens, les Phéniciens, les Grecs et les Romains, mais encore les hindous, les bouddhistes de la Chine et du Tibet, les Goths, les Anglo-Saxons, les druides, les Mexicains et les Péruviens, les aborigènes d’Australie et même les sauvages des îles du Pacifique, ont emprunté leurs conceptions religieuses à la même source, au même centre. On relève partout une similitude troublante dans les rites, les cérémonies, les coutumes et les traditions, ainsi que dans les noms et les relations entre leurs dieux et leurs déesses.”

Il en est de même des leçons de morale découlant des fables de l’antiquité gréco-romaine rapportées par La Fontaine qui se retrouvent dans des versions comparables à tous points de vue dans les proverbes africains…

Par ailleurs, les historiens ont mis en exergue de nombreux principes historiques pour appréhender la roue de l’histoire, son moteur. Nous croyons qu’ils peuvent tous être ramenés aux concepts globaux de l’or et de l’amour. Nous n’oublions pas la guerre ou si l’on veut encore la thèse de la lutte des classes théorisée avec maestria par l’esprit fertile de Karl Marx. Mais il nous semble bien qu’elles se retrouvent toutes deux dans les principes ci-dessus. En effet, à admettre que la guerre ou la lutte des classes est, à l’endroit, une quête de domination sur autrui et à l’envers, un recouvrement de liberté, leur motivation n’en fait pas moins ressortir un rapport de force imputable à un quelconque antagonisme entre oppresseur et opprimé, entre possédant et spolié ou exploiteur et exploité qui ne déroge point, fondamentalement, aux concepts susvisés.

L’or, bien entendu, tient le haut du pavé. Il désigne la fortune en général, la recherche d’un avenir plus radieux, l’appât du gain ou recherche du profit. Symbole de la prospérité, il est à la base de la constitution et l’expansion des royaumes de jadis, il est une motivation prééminente dans la plupart des activités humaines ; à travers le ‘’phénomène des ruées vers l’or ‘‘et consorts, il est la cause des grands mouvements de populations ayant abouti au peuplement de nouvelles contrées mais bien plus de l’émigration de notre époque.

L’amour ne se conçoit tout simplement pas sans la femme. Source de motivation, mais aussi de perdition…Il n’est que de le demander à Samson… Des anecdotes à la pelle dont une très belle à ce sujet, celle qui dit que le nez de Cléopâtre aurait été moins long (ou plus court, c’est selon) que la face du monde en aurait été changé à jamais…. Quid de celle-là qui rapporte que derrière chaque grand homme se cache une grande femme ?

L’or et l’amour suffisent grandement à embrasser la réalité de la presque totalité des faits historiques. Nous pouvons nous suffire à ce propos de l’histoire du prophète-roi David (paix et salut sur lui). Lequel eut à organiser, au crépuscule de sa vie, un concours entre ses nombreux héritiers postulants au don de la prophétie en leur posant une série de questions dont les deux suivantes :
Qu’est-ce que l’homme (femme) désire le plus dans ce monde ?
Qu’est-ce qui est meilleur pour l’homme (femme) ici bas ?
Les réponses se passent de commentaires: il s’agit de l’or et de la bonne épouse (bon époux).

Néanmoins, quand bien même ils apparaissent comme des instruments pertinents d’analyse des faits historiques, on peut douter de leur universalité. Leur limite apparait très rapidement quand il s’agit de faire la lumière sur les faits religieux, de saisir leur influence, qui fut toujours décisive, dans l’évolution du monde. Mais c’est là une toute autre histoire qui démontre que la quête est loin de prendre fin dans la difficile entreprise de formaliser l’histoire.

Cheikh Omar Ndiaye
cilpdak@yahoo.fr
cilpdak.blogspot.com

samedi 9 octobre 2010

LE CHARME MALFAISANT DE IDRISSA SECK

Il n’est point besoin d’être futé pour répliquer à Idrissa Seck ! Et pourtant, il semble bien que tel un cobra, il réussit admirablement à hypnotiser, pour ainsi dire, ses compatriotes au point de leur faire gober tout ce qu’il veut, pardon, ce qu’il dit.

Qu’il raconte des histoires, dise des bêtises ou blasphème outrageusement, il ne s’est trouvé jusqu’ici que fort peu de personnes dans l’opposition, dans le pouvoir comme dans la société civile politicienne, encore moins dans les clergés pour lui apporter la réplique, pas forcément sur le tempo polémiqueur.

Bien au contraire, il semble toujours que l’ouverture de sa bouche est avidement guettée, à maints égards, en considérant le traitement généreux que la presse réserve au moindre claquement de sa langue mais encore le silence quasi religieux avec lequel les différents segments de la société sénégalaise boivent ses paroles.

En tout état de cause, force est de constater que Idrissa Seck, qu’on l’aime ou pas, en impose et comment ! Positivement ou négativement, c’est selon.

Dans la première hypothèse, il devrait son aura, pêle-mêle, à son charisme, à sa bonne aptitude à réciter le Coran sacré et à un plan de communication audacieux : voix grave, convocation scabreuse des versets coraniques, recours intelligent à des paraboles ceedos qui ont fini par si bien « troubler » les esprits sénégalais.

Dans la deuxième hypothèse, son autorité sur la scène politique ne serait donc que la résultante d’une stratégie méprisable d’intimidation accentuée de menaces et de railleries à tout-va. Au point que tous et toutes en arrivent à éprouver une peur bleue de Idrissa Seck, des paroles de Idrissa Seck, plutôt.

Or, Notre Très Saint Prophète Mohamed – la paix et le salut divins sur lui - est plus que catégorique quand il maudit le musulman dont ses frères redoutent la langue.

L’un dans l’autre, on peut bien se demander comment Idrissa Seck peut-il si bien obliger son monde. Tant il appartient à la caste des hommes qui ne se méfient pas de leur « propre poussière ». Ces hommes, dit-on, s’abîment dans l’admiration de tout ce qui provient d’eux-mêmes. En fait, ils ne parlent que pour s’écouter et ne s’arrêtent que pour contempler l’effet de leurs paroles sur les visages des hommes. Ils n’écrivent, enfin, que pour se tortiller de plaisir en se lisant ! Ils sont, tout simplement, de grossiers personnages.

Ils sont, pour ainsi dire, aux antipodes des hommes aux âmes emplies d'Allah, le Sublime Maitre, qui n’osent se tenir tout droit et hautains sur la pointe parce que craignant une chute toujours possible.

De toutes façons, pendant tout le temps qu’il a roulé sa bosse dans les stations de ministre du commerce (de Abdou Diouf), de directeur de cabinet du président et de premier ministre, on n'a pas vu, absolument rien au plan des résultats qui puisse l’autoriser à être imbu de son importance au point de l'incliner à s’assigner la divine prédestination de se proclamer avec une très grande certitude, Président de la République du Sénégal.

Idrissa Seck doit quand bien même, être bien apte, à l’instar de tous, à recevoir cette leçon de morale gratuite : Tierno Bokar tout en fustigeant la haine disait « que le comportement le plus haïssable chez l’humain est celui de l’hypocrite ridicule… qui prononce avec beaucoup plus de bruit que de ferveur la formule de la shahada et prêche avec une ardeur qui n’est motivée que par l’espoir d’un gain immédiat. Il (elle) corrompt l’esprit, pervertit le cœur et est mille fois plus abominable qu’un assassin qui lui ne s’attaque qu’au corps »

Parce qu’il est des vérités éternelles, fort heureusement, qui établissent de manière définitive les contours de l’Autorité Supérieure. Primo, aucune âme n’a reçu, ni ne recevra de Dieu le droit de commander les autres hommes, la seule autorité naturelle étant celle du père ; deuxio, aucune âme n’a le droit se donner à un autre soi-même, pure créature, parce qu’elle dispose d’un maitre supérieur, aussi jaloux qu’absolu. Les pourfendre, en pensée ou en action, ou s’en moquer éperdument équivaut tout simplement à un crime de lèse-majesté divine. Que Dieu nous en préserve !
Mais encore il existe également des vérités païennes toute aussi belles parce que codifiées par une longue tradition qui ne peuvent accepter qui mettent en garde l’adulte qui refusant de grandir emprunte l’outrecuidance d’un bambin mal élevé.

Un cobra qui fréquente les humains finira toujours par trouver son charmeur,euh...par retrouver son maître-charmeur.

Cheikh Abdoul khadre SIGNATE

mercredi 29 septembre 2010

LES SENEGALAIS ENTRE FAUSSE NATURE ET VRAIS ESPOIRS

Au Sénégal, il semble bien que l’expression de l’adversité politique ne soit pas encore entrée par la bonne porte, celle des bonnes, dans nos mœurs. Les querelles de clochers ainsi que les inepties proférées ça et là auxquelles s’ajoutent des comportements amoraux nous laissent pantois tout en contribuant à la formation et la persistance de cette atmosphère permanemment lourde de menaces… Jamais écloses, cependant, si bien que se renforce ainsi notre conviction, chaque jour davantage, que le Sénégal est décidément béni par les dieux, le Dieu de tous et de tout…

Partout ailleurs, là où on se gausse de formules chocs pour tourner en ridicule par un truculent jeu de mots les déclarations des adversaires, chez nous, ce sont des insanités sans égard pour les enfants qui entendent, sans forcement écouter… mais ce sont aussi des contre-vérités débitées pour abattre l’ « ennemi » sans se soucier des dégâts collatéraux au niveau des populations qui ne sont intéressées, en fait et loin de toute naïveté, que par la solution de leurs problèmes et non pas pour se retrouver au bout du rouleau, gros jean comme devant.

Le pire c’est quand, justement, ce sont les personnalités politiques que l’on peut considérer dans ce domaine comme icônes, donc dépositaires peu ou prou de sagesse, qui s’illustrent de cette façon franchement dégoûtante ou cautionnent cette irresponsabilité audacieuse…

C’est ainsi qu’après avoir daubé, comme il n’est pas permis, sur la carence managériale du pouvoir central dans la gestion des inondations particulièrement en banlieue dakaroise et donné ainsi de faux espoirs aux populations éprouvées, l’opposition a conquis ces zones pour en fin de compte révéler toute son incapacité devant ce phénomène dont la seule solution qui vaille, parce que pérenne, est l’organisation du déguerpissement /relogement des populations et libérer les voies d’eau naturelles. On n’a que faire des accusations de blocage, toute honte bue, en direction des autorités administratives, ce ne sont là que des faux-fuyants, des faux-alibis et puis, le cas échéant, que ne se sont ils pas préparés aux aléas de la dure cohabitation prévisible avec les libéraux ?

De toute manière, sur ce point précis, je crois qu’il appartient définitivement aux populations désormais de prendre en charge leur destin en demandant à l’Etat de prendre les mesures qu’elles auront identifiées à même d’alléger leur souffrance et de les assumer en toute connaissance de cause ; dans le cas contraire, il y a fort à craindre qu’elles ne continuent d’être l’objet de cet abject jeu de ping-pong de la duplicité politicienne…

De retour d’un de ses multiples voyages, le Président Wade nous a révélé que le Parti Socialiste avait écrit au gouvernement américain pour le dissuader de financer son programme d’investissement en amélioration de l’infrastructure routière et de l’irrigation de prés de 300 milliards de FCFA en terre sénégalaise au titre du Millenium Challenge Account...

C’est là, pour le moins, une attitude étonnante de la part de ce parti politique fraîchement débarqué des affaires après avoir exercé tous les pouvoirs durant un époustouflant règne d’une quarantaine d’années. Et qui, à la faveur de son nouvel élan pour la reconquête du pouvoir s’était imposé une attitude républicaine. Bien plus, le contexte ne s’y prête guère au lendemain notamment du « vingtième appel wadien » à l’opposition pour partager le pouvoir… sur ce point, nous sommes d’accord avec me Wade, le président Diouf avait plus de chance que lui, de pouvoir « compter » sur une vraie opposition.

Franchement, je me demande encore et encore, à quoi aurait servi au parti socialiste le retrait du financement américain ? Sans doute qu’il faudrait attendre son retour aux affaires pour exécuter le programme annoncé ! Je doute, pour ma part et par expérience, que le Ps puisse être porteur d’un programme efficace en faveur de la sécurité alimentaire. Son problème majeur est qu’il ne peut pas voir grand et cela est une tare congénitale.

Ce comportement ridicule du Parti socialiste l’expose à la risée de tous et est à même de ruiner le peu de crédit qu’il croit avoir regagné dans la conscience populaire. Comment espérer par une simple démarche épistolaire le retrait d’une décision souveraine du gouvernement américain en faveur de notre pays au terme d’un processus fort sélectif. Un choix qui devrait plutôt nous ravir, nous tous à plus forte raison les politiciens qui aspirent à diriger le pays.

Nous pouvons mettre en corrélation cette bourde du Ps avec celle, non moins grande, de Wade à propos de l’ouverture d’une information judicaire sur une délibération du Conseil Municipal de Dakar dirigé par un socialiste portant sur l’acquisition de terrains pour caser les marchands ambulants.

Eh oui, quand les éléphants se battent, c’est l’herbe qui souffre !

Les anniversaires du triste naufrage du bateau « le Joola », la plus grande catastrophe maritime que le monde ait connue jusqu’ici, se suivent et se ressemblent. Le huitième qui vient d’être célébré n’a point dérogé à la règle. A savoir que les dirigeants des associations de victimes profitent de cette occasion pour s’adonner à du voyeurisme (déclarations immatures, menaces puériles, exigences ubuesques), renforçant la suspicion tenace, nourrie par le gros de la troupe à leur égard, de n’être mus que par leur seul intérêt. En s’amusant ainsi à remuer la plaie, déjà assez pénible pour chaque Sénégalais, pour continuer à occuper les devants de la scène et récolter les honneurs de la compassion internationale, les dirigeants de ces associations de victimes ont touché le fond du sadisme.

Parce que la vie continue, parce que nous sommes croyants en la divine prédestination, parce que nous nous réjouissons du statut bienheureux de martyrs des victimes, il nous faut tout simplement ne pas oublier, ce qui est impossible de toute façon et à mon avis suicidaire, car la tragédie du « le Jolaa » c’est le terrible avertissement de ce Dieu si complaisant, par ailleurs, à notre égard. Il nous faut juste communier avec ces morts comme chaque humain sait bien le faire et comme on le fait aux quatre coins du globe.

On ne reprochera jamais assez au président Wade d’être un excellent voilier ; il est aussi le champion incontesté des chantiers inachevés. C’est qu’on est en droit d’exiger qu’il soit plus présent au pays pour assurer un suivi rigoureux de ses chantiers dont la plupart sont toujours à l’état de balbutiement au grand dam des populations et des deniers publics si douloureusement extorqués au Sénégalais d’en-bas. Le lac artificiel de Dodji, présenté comme le plus grand de l’ouest africain et à propos duquel les populations ont nourri le plus grand espoir en tant que consolation de l’abandon de la revitalisation des vallées fossiles, est toujours dans les limbes. Malgré que le tiers du financement global estimé à près d’un milliard de F CFA ait été avancé à l’entrepreneur… nous passons sous silence la réalisation de l’axe routier Linguère-Ourossogui qui piétine…

Il peut bien penser que le Djolof lui est acquis à cause de « ses » ministres d’Etats et de son marabout propagandiste… mais le réveil risque douloureux car les populations s’expliquent mal qu’une aussi grande contrée et si stratégique ne compte même pas 100km de routes bitumées, ne connaisse aucune infrastructure économique significative pour valoriser son potentiel agro-pastoral et continue d’être superbement ignorée dans toutes les grandes initiatives de l’Etat.

Fary Loumbilawbe DIA
cilpdak@yahoo.fr

mardi 14 septembre 2010

LE MARABOUT ET LA POLITIQUE : ALCHIMISTE, BOUCLIER OU GOUROU ?

« Si on ne fait pas de la politique, la politique se chargera de vous faire » est l’argument favori brandi par tout politicien débutant pour expliquer son entrée en politique. Vaut-il, cependant, pour tous au regard de la prééminence de la politique politicienne dans la société sénégalaise ?

Telle une pieuvre, en effet, elle étend ses tentacules dans tous les segments de la société sénégalaise. Un tel constat est attesté en partie par la prépondérance de la rubrique politique dans la presse écrite et parlée, en partie par la grande diversité d’origines des acteurs du champ politique. Y compris les marabouts. Certains parmi ces derniers, d’ailleurs, en sont arrivés à revendiquer sans vergogne leur statut de marabout-politicien.

Les marabouts sénégalais n’ont jamais été, à la vérité, éloignés de la politique. Mais c’est bien la politique qui est allée vers eux ; ce sont les colons tout d’abord qui les ont toujours suspectés de vouloir mener des guerres saintes, ce sont, ensuite, les leaders politiques nationaux qui sont allés chercher leur soutien. Un soutien payé de retour par une quasi-institutionnalisation des cérémonies religieuses, un savant roulement entre les différentes familles religieuses en passant, dont l’organisation appelle un soutien multiforme de l’Etat.

L’Etat est même pour beaucoup dans la survivance /fortification de certaines familles religieuses si l’on se rappelle que ce fut le Président Senghor qui institua les califats généraux (tidjane, qadriya, layene et mouride) à l’instar des quatre courants de pensée. Le président - poète tenait, peut être, à « s’accommoder » ses soutiens musulmans qui l’avaient préféré, lui le catholique, au mahométan Lamine Gueye mais aussi, sans nul doute, en homme méthodique et avisé, à formaliser les passerelles d’une nécessaire collaboration entre le pouvoir temporel et spirituel qui consacrait le rôle de régulateur social du marabout.

La situation a beaucoup évolué depuis lors et cette collaboration a perdu de sa substance, voire absolument dénaturée. Du coté du pouvoir, les successeurs de Senghor se sont mis à se mettre à genoux devant les marabouts et à manifester publiquement leur appartenance confrérique. Une situation qui cause des embouteillages insolites et non moins cocasses de gros bonnets politiciens dans les salles d'attente des marabouts à la veille des cérémonies religieuses.
Qui pour raffermir sa position de pouvoir, qui à la recherche de bénédictions, mais qui toujours pour s’attacher les faveurs du marabout…

Parmi les cérémonies les plus imposantes au Sénégal, on note le Magal de Touba c'est-à-dire la célébration du départ en exil, du fait du colon, du guide vénéré et non moins fondateur du mouridisme. Cette manifestation la plus grandiose du Sénégal est sans conteste un avatar de la volonté de l’ancêtre soufi qui avait plutôt demandé à ses adeptes de la célébrer partout où ils se trouveraient.
Son importance a fait que l’antichambre du calife général de Touba est le plus couru en tout temps.

De cette situation, toujours, procède, du coté du pouvoir spirituel, une rivalité insidieuse entre confréries/familles religieuses/marabouts pour exiger des quotas de postes administratifs au profit de leurs ouailles ou pour se faire représenter par un membre de leur famille.
La valeur d’un marabout, se mesurant désormais au nombre de ses « talibés » aux commandes de postes stratégiques, induit, ce faisant, une nouvelle dynamique.
Une nouvelle dynamique du donnant-donnant qui, l’air du temps aidant, fait de la politique la principale source de revenus et de moyens de subsistance du marabout. Et fait peser, par conséquent, une dure pression sur l’Etat.

Nous devons reconnaitre tout de même que ce phénomène de l’intrusion active des marabouts dans la sphère politique s’est accentué avec l’avènement des petits-fils à la tête des califats. Cet élargissement des familles est la principale cause de l’émergence des concurrences interconfrériques, exacerbées un tantinet, par le fanatisme exubérant des talibés. Sous son mode, la chasse aux talibés, avec la prolifération des dahiras de toutes obédiences, a pris une nouvelle tournure. Pour constituer, entre autres, des armées parallèles dont on use toujours comme moyen de représentation politique mais surtout comme instrument de vil chantage contre l’Etat, mais aussi contre son chef, le Président de la République.

L’agrandissement des familles religieuses a favorisé également l’avènement d’une nouvelle classe, celle des marabouts affairistes qui reprennent à leur compte le fameux adage comme quoi l’argent n’a pas d’odeur. Si bien que dans nombre d’alvéoles de la ruche musulmane sénégalaise, l’ascèse de l’ancêtre soufi est passée de mode, la cupidité est l’actuel code de conduite. Si l’on ne délaisse pas l’œuvre des soufis autochtones pour embrasser des préceptes d’ailleurs détonnant clairement avec nos traditions.

Il y en a qui empruntent, plutôt, le chemin du prosélytisme inter-islamique et acceptent des financements pour modifier les pratiques religieuses de leurs frères et sœurs en islam…

D’autres marabouts privilégient le chemin des Lieux Saints de l’Islam ou environs pour s’accaparer de la manne de la zakat à eux remise par de riches musulmans au profit de leurs pauvres coreligionnaires d’ailleurs.

Là ou d’autres préfèrent enlever des enfants à leur famille sous le prétexte de les éduquer à l’islam pour en faire des mendiants ambulants du bien être de leur maitre.

Et à mon avis, il ne faut pas chercher loin la cause de la multiplication des scandales financiers dans notre pays. Car tous les scandales se retrouvent tout naturellement dans leur aspect financier.

Le marabout affairiste, du type local i.e. engoncé dans d’amples grands boubous amidonnés, n’opère pas seul, c’est qu’il a besoin de passer une couche de vernis légal, qu’importent la qualité et l’épaisseur, sur ses actes.

Vecteur plénipotentiaire de trafic d’influence, il bénéficie aisément de la complicité, peu ou prou, de l’administration. Et son domaine de prédilection est le foncier, parce qu’assuré de lever facilement les fonds qu’il veut. Il est symptomatique, à ce propos, de rappeler que lors d’une récente enquête sur la corruption au Sénégal, l’on a été étonné de voir que le secteur bancaire occupait le premier plan.

On ne prête qu’aux riches, c’est vrai, mais on prête surtout à ceux qui savent saluer « à la façon mouride », selon l’expression consacrée !

Les régulateurs sociaux sont devenus par la force des choses, une modernité mal assimilée notamment, des charognards sociaux. Ils ne répugnent guère à taire les souffrances de leurs concitoyens – s’ils ne les exploitent pas au passage - pour assouvir leur avidité sans égal.

N’avons-nous juste assez de religion que pour nous haïr ? Et pas assez pour nous entr’aimer ?

C’est que l’alternance politique survenue en 2000 dans notre pays a été interprétée de la façon la plus négative qui soit, en effet, pour beaucoup, il ne s’agissait rien moins que d’avoir fait descendre les « gorilles » socialistes des cimes pour que les « «singes » de tous acabits puissent monter pour regarder d’en haut à leur tour et connaitre l’ivresse des hauteurs.

D’où cette pagaille rocambolesque résultant de la course aux milliards qui jette le discrédit sur les grands chantiers et continuera, pendant longtemps encore, de lester légitimement toute ambition.

Ousseynou Niang

vendredi 10 septembre 2010

LES CHIENS DU PRINCE

La gendarmerie fait encore tristement parler d’elle. Cette récurrente barbarie de cette corporation jadis présentée comme une élite pose dorénavant un sérieux problème. On a tout à fait raison de les qualifier dorénavant des forces du désordre.

Qui se livre à son emportement perd son comportement, dit-on, mais comment se taire devant cette injustice, cette énième forfaiture de gendarmes? C’est que nous étions en droit de nous attendre à plus de responsabilité et de retenue de la part de représentants de la loi. On se rappelle la mort toute fraîche du jeune Abdoulaye Wade entre les mains de ces gendarmes sanguinaires. Les résultats de l’autopsie ne prêtent à aucune équivoque.

La scène rocambolesque qui interpelle encore une fois la lâcheté des gendarmes est intervenue à Ross-Bethio précisément, au nord du Sénégal, où une quinzaine d’hommes, au bout d’une dure journée de jeûne, se sont vus littéralement séquestrés par un chef de brigade de gendarmerie. Un chef de brigade ivre au moment des faits, selon certains, mais sans aucun doute possible, indigne non pas seulement de porter un uniforme, mais surtout d’être un humain, a contraint ses otages à se déshabiller pour passer au violon. On relèvera au passage la présence dans ce groupe d’un père et de son fils pour souligner toute la sauvagerie de ce gendarme lubrique.

Ça n’est là, en fait, qu’un baromètre infaillible de la carence d’Etat, des manquements de l’administration centrale qui n’est pas encore parvenue au moment où nous fêtons le cinquantenaire de notre accession à l’indépendance à quadriller de façon optimale cent quatre vingt dix sept mille kilomètres carrés de terre... On peut bien continuer à subir le chantage de la banlieue qui n’a de banlieue que le nom de toute façon. C’est le lot d’un Etat faible. Ses décisions sont chahutées, ses actions toujours suspectes, ses projets très souvent contraints, ses agents méprisés… Who does the cap fit ?

Mais au delà de ce comportement mesquin d’un vilain gendarme, c’est l’attitude des forces de l’ordre à l’égard des populations en général, les populations rurales en particulier.

Dans ces contrées rurales à l’habitat clairsemé, dans ces hameaux habités par des gens entièrement absorbés par le combat ardu de leur survie, des énergumènes travestis en couleur bleue et noire se prennent pour des dieux. Ils usurpent tous les statuts que confère la république au travers de ses institutions et s'accaparent, ainsi, de tous les rôles. Une posture permissive qui ouvre la porte à tous les abus dont ils ne se privent point aussi bien sur le plan moral que sur le plan matériel...

Là bas, en effet, l’uniforme confère des droits exorbitants et fait adopter des conduites liberticides. Les bavures qui en résultent ne se comptent tout simplement pas. L’honneur de chefs de famille publiquement bafoué n’en est pas le moins à considérer. Le Forum Civil a mieux à faire, comme on le voit, que d’auditionner de vulgaires politiciens et des imposteurs en quête de vengeance sur l’histoire…

Ils y sont préoccupés par tout sauf par la sécurité des biens et des personnes ou de l’observance des lois et règlements de la république, ce qui est leur seul droit d’être. Nos frontières sont ainsi des passoires pour le grand banditisme transfrontalier qui se nourrit du vol de bêtes domestiques (chevaux, ânes, bœufs, moutons, chèvres…)

Les agents de la loi y pactisent, en permanence, avec le diable dans leur quête effrénée du lucre, conséquemment à leur logique d'asservissement des populations considérées comme des moins que rien. Poulets, argent, moutons et cabris sont des rançons indûment perçues. Les gardes à vue y durent une éternité, au mépris de la loi, tant que la famille ne s’est pas acquittée de ladite rançon et les malheureux otages sont pendant ce temps réquisitionnés (oui !) pour des travaux dégradants et pénibles, le plus souvent dans les domiciles de leurs ravisseurs. C’est qu’il est bien indiqué de parler d’otages et de ravisseurs entre les gendarmes et les populations dans ce cas-ci.

Mais j’oubliais que le chien d’un prince est également un prince!

Dans tous les domaines, malheureusement, la société sénégalaise offre l’image d’une superposition de communautés fonctionnant à des vitesses différentes et qui finalement ne partagent guère l’arlésienne du commun vouloir de vie commune.

Nous aurions du pain sur la planche….si d’aventure nous ne vivions pas des temps difficiles où n’existent plus de place pour les humbles et les infortunés.

Mais la résignation est la plus terrible des faiblesses chez l’homme.

Hamidou Bodian

mercredi 8 septembre 2010

LES FAUX JETONS !

L’homme est il capable de neutralité ? Si oui, cela ne revient il pas à dire que l’on peut bien aimer et haïr à la fois, faire une chose en même temps que son contraire, considérer en même temps l’avers et le revers.

C’est, sans doute, là, une position réfutée par le bon sens parce qu’elle est aussi inconfortable physiquement que moralement insoutenable, pour ainsi dire intel-lectuellement indéfendable. Mais c’est justement cela le don d’ubiquité, le char-mant du saltimbanque, la beauté du troubadour, l’attachant chez le trouvère, le jongleur ou le ménestrel. Au choix !

Une nature utile à enjouer le peuple, au demeurant mais inconcevable et réprouvée chez les politiciens, eux qui aspirent à diriger, vaille que vaille, leurs semblables ! Ils ne doivent en aucun cas se laisser guider par leur humeur, en effet, car leur fâcheuse habitude de suivre leur penchant et glisser, ainsi, vers des errements irrémédiables est la cause du règne du désordre et de l’injustice dans la société. Dieu nous en préserve, avec pour seule arme le clavier de mon vieil ordinateur et mes doigts, tel Sisyphe ou encore Don Quichotte, je me propose dans un combat vain par avance, je ne le sais que trop, de remettre de l’ordre. N’est épargné que le géomètre, non pas qui vous savez mais bien celui qui sait être équitable et impartial !

Nous n’aurons, donc, pas à pleurer trop longtemps la retraite de l’ancien saltim-banque de la politique sénégalaise, Amath Dansokho. Dame Nature, disais-je, ayant horreur du vide y a pourvu de la façon la plus expresse en propulsant au devant de la scène l’Ayatollah de Kaolack, sa fausse altesse sérénissime (false, en abrégé) le milliardaire Ahmed Khalife Niasse, secrétaire général du parti(cule) dénommé FAP. En politique comme dans la nature innée des hommes, il ya une tendance malsaine, je crois, à la tyrannie et l’oppression mutuelle.

Il faut dire qu’aussi bien son physique de bonhomme-michelin et sa faconde spé-ciale de faux dévot concourent parfaitement à lui prédire une longévité à ce poste, s’il plait au Seigneur, Maitre des destinées !

En tout état de cause, il assure la relève de façon très compétente au vu de sa présence scénique au premier plan de l’actualité politique. L’affaire qui l’a révélée au grand public a trait à l’inculpation de ses garçons pour blanchiment d’argent.

Se croyant intouchable, de par sa « naissance », sa fortune ou sa nature de rat de palais ?, le bonhomme, convoqué à son tour a cru bon, l’écume à la bouche, de regimber... pensant naïvement que ses parents libyens/irakiens et les chefs d’Etat qui lui seraient obligés allaient rappliquer dare-dare pour une énorme rouspétade… Si bien qu’il ne conquiert au bout de sa tentative que les palmes lamentables de la moue dédaigneuse et de la verbosité infantile. Cette photo qu’il a fait entrevoir dans sa science consommée de la manipulation pour jeter le discrédit sur la chasteté d’une femme se passe tout simplement de commentaires… Malgré son revirement fantastique, Dieu reconnaitra bien les siens…

C’est qu’il est une vérité éternelle qui veut que l’homme le plus prompt à fomenter une révolution est souvent celui qui éprouve le moins de honte à détaler devant l’ennemi ou à pactiser avec lui.
False doit cependant surveiller ses arrières parce que dangereusement talonné par Hadj Moustapha Niasse !

Ce dernier, depuis qu’il a quitté le gouvernement socialiste, n’est pas encore au bout de ses peines pour réaliser le destin de bâtisseur qu’il s’est confectionné. Il passe plutôt pour un eternel opposant promettant avec sa morgue condescen-dante la géhenne à ses collègues d’ « en face » au point de verser dans la fourberie, croyant sans doute que c’est le plus court chemin pour remonter dans l’estime des gens sa cote de popularité qui s’effrite dangereusement au grand dam de ses ouailles. 

Mais en politique, il le sait bien, on ne rattrape jamais le temps perdu et monsieur doit se rendre à l’évidence : la retraite a bien sonné pour lui au même titre que le Président Wade qui doit bien se marrer de s’être offert son scalp, l’air de rien…qui mange à la table du roi risque un jour de se mesurer à son arbre, non ? Cela explique-t-il cela ? Sans doute parce que sa haine viscérale contre Wade et de tout ce qui touche à ce dernier doit bien avoir une cause.

Il reste cependant que le plus à plaindre, ici, est sans aucun doute l’inénarrable Abdoulaye Bathily ! Comment un intellectuel, historien de surcroit, qui se veut engagé au point de vouloir réécrire sans honte des pages de l’histoire senega-laise, peut il oser, dans une république, faire valoir des soi-disant titre de prince d’une mythique contrée, le Guidimakha, qui ne correspond en fait à rien du tout qui vaille au Sénégal.

Ennemi intime de l’anti-modèle Dansokho et non moins son tandem, ce sont les bizarreries de la vie, eh oui, notre usurpateur de titre (tiens, tiens…) de profes-seur (il n’est que docteur d’Etat, nuance de taille) risque ainsi de partir à la re-traite sans avoir accroché aucune accessit notable à son tableau de chasse. Sa méchanceté en est la cause.

Et pourtant que d’espoir nourri en sa faveur pour la succession de messire Dan-sokho ! Au finish, il est coiffé sur le fil par False Ahmet Khalifa Niasse.

Mais il me semble bien que la partie n’est pas jouée d’avance car des guignols de la trempe de Abdoulaye Makhtar Diop des « Surs » ( !?) engrangent des points à une vitesse si époustouflante qu’il y a risque permanent de chamboulement du peloton…. Mais nous sommes là, en oiseaux de Minerve, s’il plait à Dieu !

Cheikh Abdoul Ahad LECOR

vendredi 13 août 2010

EN ATTENTE DES UTOPIES

˝Est affublé du terme dédaigneux d’utopie tout idéal qui apparait irréaliste aux yeux des puissants. Pour une fois qu’il est porté par des forces sociales minoritaires, le voilà qualifié de projet révolutionnaire. Et si d’aventure, il se réalise, il est pompeusement baptisé soit projet de société, soit projet de gouvernement. ̋

L’évolution du monde est profondément marquée par cette dialectique et ce, malgré les rappels à l’ordre ponctuels du Père Céleste dans la Torah, la Bible et le Coran. De tous les facteurs d’unité entre les hommes, la religion n’est- elle pas, hélas, le plus puissant ?

Une dialectique portée de la part de l’Univers qui sans l’homme ne vaut sans aucun doute rien du tout, par comme qui dirait une sorte de nécessité vitale de régénération, un salutaire saut pour transcender les con-tradictions du moment, ou encore pour consacrer une indispensable rupture d’avec l’ordre présent.

Laquelle dialectique s’accommode, par ailleurs, également et fort bien, du respect de l’incompressible et perpétuelle aspiration de l’Univers au renouveau mais encore de la niaise admiration du mirage de la vie éternelle chez l’homme cependant irrévocablement destiné à la poussière de par sa naissance, même.

En fin de compte, les utopistes n’ont fait jusqu’ici que tenter de saisir la lame de fond de ce mouvement intime de l’Univers pour en tempérer l’imprévisibilité ou alors pour faire l’heureuse annonce de sa nais-sance chaotique. Ils n’ont jamais cherché, peu ou prou, à s’imposer ou imposer, tels des prophètes, leurs élucubrations.

Qu’ils en soient remerciés, ah, les altruistes, qui savaient pertinemment que l’aiguille survit toujours au tailleur !

Du moins, les utopistes d’ailleurs ! Car en matière d’utopies et d’utopistes, l’Afrique est tout aussi indi-gente. Or, c’est certainement ce qui lui manque le plus, à notre Afrique !

Des gens, des hommes et des femmes, non pas tant porteurs d’idées novatrices, généralement d’origine étrangère ou capables d’entreprendre quelque chose d’inédit mais plutôt des décideurs, hommes ou
femmes, audacieux qui osent puiser dans leur tréfonds culturel pour appliquer des idées aptes à concréti-ser les potentialités. Des concrétisations qui réconcilient l’homme africain et sa culture ; l’un ne pouvant pas aller sans l’autre, de toute évidence. Dans tout phénomène, il y a une cause, dans chaque cause, une raison et dans chaque raison une détermination.

L’Afrique, en effet, aura expérimenté - et continue de le faire-, en toute connaissance de cause ou à son corps défendant, au fil du temps, plusieurs programmes de développement qui se sont toujours soldés par des échecs cuisants. Il en est ainsi parce que l’aspect culturel y est systématiquement occulté s’il n’est soustrait sans autre forme de procès. C’est que ces programmes ne sont pas pensés encore moins compris par leurs bénéficiaires, par la même personne.

Il s’y ajoute que les objectifs ne militent généralement qu’en faveur d’un développement, pris comme moyen de parvenir à une meilleure intégration de l’Afrique dans l’économie mondiale. L’économique a beau être important, plus qu’important même, mais le développement est beaucoup plus un problème d’homme, de plus en plus une affaire de culture.

Que l’on médite seulement sur le cas de l’Inde, de la Chine et des pays du Sud Est asiatique (Singapour, Taiwan, Hongkong et Corée du Sud) !

Ces exemples sont suffisamment illustratifs du nouveau paradigme que l’Afrique –les divers Etats africains- se doivent d’intégrer : il n y a pas de pays développés encore moins de pays sous-développés, nous sommes en face de diverses cultures dont chacune a sa voie déjà tracée pour trouver les moyens de se réaliser à partir de son propre rêve mais surtout de ses utopies.

Le plus grand programme de l’Afrique, en termes de pertinence bien entendu, je veux parler des Etats Unis d’Afrique, ne pèche-t-il pas justement du fait de cette abstraction des cultures dans les schémas de sa mise en œuvre ?

Si l’Unite Africaine éprouve tant de mal à prendre l’envol, n’est ce pas donc par manque d’utopies et d’utopistes ?

Mais quelle(s) utopie(s) pour l’Afrique et les africains ?


Mohamed Simale / Cilpdak.blogspot.com

lundi 26 juillet 2010

President, au Travail !

Tour à tour, beaucoup de Sénégalais, Mme Aminata Mbengue Ndiaye et Mr AbdouLatif Coulibaly pour ne citer que ceux là, déclarent qu’ils ont été approchés par des émissaires du pouvoir, donc du Président de la République, pour monnayer leur conscience. Mme Ndiaye avance la somme de cinquante millions de francs et un poste de ministre d’Etat et Mr Coulibaly parle de trois cent millions de francs pour ne pas pondre un bouquin sur la place publique.

Il est constant toutefois que ces révélations ont été faites bien longtemps après les offres mais encore, comme pour en rajouter du troublant, les propos y relatifs ont été tenu à un moment où ces personnalités sont dans une position inconfortable.

Pour Mme Ndiaye, en effet, c’était sans doute pour lever toute équivoque par rapport à son militantisme remis en cause par un non moins militant de l’opposition qui désapprouvait son activisme auprès du Président de la République à la suite de l’institution de la parité dans les assemblées élues.

Mr Coulibaly, lui, vient d’être formellement inculpé pour recel de documents administratifs qui lui ont servi à pondre un autre bouquin et passe son temps présent à crier sur tous les toits qu’il redoute le pire.

Pour l’un et l’autre, les faits, de prime abord, semblent donc ne pas militer en faveur de la véracité de leurs propos. Plus, elles ne semblent point résister à l’analyse…

Quel gain politique, en effet, pourrait bien être porté à l’actif du Président s’il venait effectivement à enrôler Mme Ndiaye ? Ce ne serait au meilleur des cas qu’une simple estocade portée au Ps, guère plus. Mme Ndiaye appartient, en effet, dans la fa-mille socialiste en pleine effervescence de renouvellement du personnel dirigeant au clan des valets de chambre du secrétaire général.

Cet enrôlement aurait eu plutôt, à notre avis, des effets dévastateurs au sein de la famille libérale qui a du mal déjà à contenter tout son beau monde et de ses femmes dont l’appétit vient d’être aiguisé par la loi sur la parité. Me Wade a beau être casse-cou mais il sait s’arrêter !

Pour Mr Coulibaly qui n’est pas juriste pour rien, l’on suppose, le retour du bâton risque d’être terrible. La loi est dure mais c’est la loi. Il en a pondu, des livres, depuis l'alternance en 2000, et on ne voit vraiment pas ce qu'ils ont ôté au Président. Le manuscrit à propos duquel il parle a, d'ailleurs, été publié depuis et il n'est rien moins qu'un long interview d'un criminel qui s'essaie dans un vêtement de maître-chanteur !

Toutefois, cette panique littérale qui s’empare de lui ne trouve aucun fondement rationnel quand on sait que la justice sénégalaise a, déjà, eu à prouver maintes fois tout au long de son cours tranquille toute sa responsabilité.

Néanmoins, nul doute que la responsabilité du Président est engagée dans l’essor de cette nouvelle manie d’une certaine catégorie de citoyens qui les dispose au chantage ou à l’outrage en direction des institutions de la République. Comme en attestent les remaniements ministériels intempestifs et impertinents, les retouches caricaturales du gouvernement. Comme en atteste la forte et non moins peu pudibonde implication de sa famille dans la gestion des affaires de la Cité mais encore la fameuse mallette de Alex Segura, récupérée in extremis (Dieu Merci, mille fois !).

Nous relèverons que le vieux lion Madiba s’est retiré de la vie politique sud-africaine à 86 ans et que c’est exactement à cet âge que Me Wade a choisi de briguer un troisième mandat présidentiel.

Comme s’il n’avait pas d’héritier capable de prendre sa relève ?

Cela emporte comme conséquence qu’il aura donc cherché si vainement cet héritier qu’on peut lui reprocher à juste titre d’avoir désacralisé toutes les stations gouvernementales. Lesquelles institutions se retrouvent ainsi auréolées de faiblesse parce qu’on ne les considère désormais, ni plus, ni moins que comme des haltes précarisées de plaisance.

Et encore qu’il doive se mordre les doigts pour avoir joué avec le feu, si longtemps si imprudemment ! On ne joue pas impunément de l’opinion publique. Celle-ci est certes femelle et donc adore la violence mais est tout autant réfractaire à la manipulation.

L’agitation comme un ballon de sonde de l’idée d’une dévolution monarchique du pouvoir démocratiquement conquis au profit de son fils est entrain de lui couter cher. Le mal est fait. Et il faudra bien plus que des dénégations pour l’étouffer dans l’œuf. Il existe, en effet, un point x à partir duquel les gesticulations verbeuses et les parades serpentines aussi charmantes qu’elles soient ne captivent plus et par conséquent ne produisent plus l’effet désiré, bien au contraire.
Et pour cause, elle est, en partie, devenue une aubaine pour des opposants jusque là en mal d’inspiration et qui s’y jettent tel un chien sur un os, en partie, directement responsable du réchauffement du front social. C’est que les populations sont en droit de se demander si effectivement on ne se foutait pas d’elles, si la recherche de solutions à leurs problèmes courants ne passaient pas en deuxième position dans l’agenda du gouvernement, si…

Une bourde monumentale pour un politicien de la classe de Abdoulaye Wade. Qui épie, n’éternue point, c’est le cas de le dire ! Mais en avait il tout simplement besoin, sachant que le pouvoir est toujours sorti du pouvoir, quelque soient les exceptions.

Le Président A.T.Touré n’était il pas le chef d’Etat major particulier du général Moussa Traoré comme le Président Aziz le fut pour Mohamed Vall ?
Le président Dadis Camara ne fut il pas le responsable des dotations de carburant de l’armée guinéenne, la sinécure la plus prisée en Guinée, et copain intime du fils du Président comme le furent les Présidents Compaoré et Sankara … ? la liste est loin d’être exhaustive.

Si bien que l’on doit bien pouvoir mesurer la dimension de l’affront subi par les braves populations au point de les faire quitter leur retenue élégante – flegme sénégalais ? - en dépit de la paupérisation qui les enserre irrémédiablement.

Il lui reste tout de même,tout en priant qu'il ait la baraka, à travailler, beaucoup travailler, toujours travailler pour remplir sa mission auprès du peuple sénégalais. La matière ne manque pas. Inondations, délestages, inflation, chômage. Et finir ainsi en beauté. C’est pour cela qu’il a été élu, non ?

Lang Dieme
cilpdak@yahoo.fr

lundi 31 mai 2010

DANSOKHO, BON DEBARRAS !

Amath Dansokho a démissionné de son poste de secrétaire général du Parti de l’Indépendance et du Travail. Un poste qu’il a occupé sans discontinuer pendant pratiquement 30 ans. Le mérite que l’on peut trouver à l’homme ne sera assurément pas d’avoir été le premier chef de parti dans l’histoire politique du Sénégal à prendre une telle décision.
En effet, Me Babacar Niang du Parti de la Libération du Peuple a eu la primeur d’un tel acte de courage et doit en récolter par conséquent la gloire, toute la gloire !
Même si c’est, comme Amath Dansokho toujours, sous la contrainte de la maladie et l’âge qu’il s’y résolut. Encore que chez Dansokho, la dernière attaque du Président du Sénat qui le qualifiait de zombie a manifestement été une pilule particulièrement difficile à avaler. Somme toute, c’est là une conjoncture qui atténue d’autant la portée symbolique de l’acte.
Un homme, c’est son bilan. Et Amath Dansokho ne doit point déroger à la règle. Il n y a pas de raison à cela et plus, pourquoi bénéficierait il de circonstances atténuantes ?
Il ne s’agit pas de bâtir de modèles pour le plaisir. Les jeunes générations et celles à venir qui voudront/devront s’identifier à eux méritent plus de discernement pour qu’elles ne soient pas nos juges mais aussi juges, à notre place, nous autres témoins du présent et du passé récent qui heureusement couvre toute le périple de Dansokho.
Amath Dansokho parti, toutefois, c’est le landernau politique qui perd son bouffon. Adieu slogans puérils ! Adieu effusions enfantines ! Ah, comment se résoudre à perdre de vue un tel homme, l’ami de tous les présidents et de personne à la fois ?
Mais bon, Dame Nature saura pourvoir à son remplacement puisqu’elle a une sainte horreur du vide !
A vrai dire, l’homme marquera longtemps les esprits avec la visite historique que lui a rendue le saint Abdoul Aziz Sy, calife général des tidjanes, pour le remercier publiquement d’une décision qu’il avait prise en tant que ministre du logement.
Toutefois, et c’est sûr, on le regrettera, bien entendu, car il incarnait la preuve vivante qu’en fin de compte les hommes politiques ne sont pas sérieux. Ses faméliques scores électoraux montrent bien crûment, hélas, qu’il n’a jamais pu capitaliser la confiance populaire ou cristalliser l’opinion sur son image de présidentiable.
Tant et si bien qu’il aura raté le coche, et ce à l’instar de plusieurs sénégalais dirigeants de partis politiques, en refusant de démissionner quand il le fallait au profit d’hommes tout simplement d’ambition plus saine au lieu de se complaire par roublardise ou machiavélisme – d’aucuns diront capitulardisme opportuniste - dans cet abject rôle de Madiapalé comme le grain de sel dans la soupe, quoi, il en augmente la saveur et c’est tout.
Combattre véhément le Président Diouf pour ensuite aller à Canossa dans son attelage gouvernemental pour y boire la ciguë jusqu’à la lie en supportant sa candidature présidentielle de 1993… pour être finalement honteusement remercié…
Se détourner de Wade pour revenir dans son giron à la faveur de sa mésaventure pro-PS pour contribuer à son accession au pouvoir en 2000 fut sa pirouette la plus magistrale. D’autres diront l’aboutissement heureux de son attachement viscéral à l’idéal marxiste-léniniste de l’unité d’action. Excédé d’ailleurs par les humeurs changeantes de l’homme, Me Wade finira également, par le jeter aux orties de la nouvelle galaxie opposante du Ps (encore !). Ce qui ne l’empêchera nullement de raser nuitamment les murs du palais pour rendre visite à ses enfants chéris, les enfants du couple présidentiel soit dit en passant.
Toujours est-il que, pendant ce temps, il a laissé tomber son parti… eh bien, en mettant en veilleuse le seul mandat à lui confié par la base de gérer le parti et de le bonifier en vue des joutes électorales pour se démener comme un beau diable et au prix d’immorales entourloupes pour remettre en ordre de bataille une opposition désunie pour la conquête du pouvoir. Un pouvoir dont malheureusement le PIT, proportionnellement d’ailleurs à sa taille, n’héritera que de la portion congrue.
Que ses différents mentors aient toujours jugé bon de lui confier toujours le même poste ministériel au sein des différents gouvernements auxquels il a participé dénote de la modeste contexture intellectuelle de l’homme dont le mérite reposait sur le souvenir de la gloire passée quoiqu’anecdotique rattachée à la lutte menée dans la clandestinité par les éléments du Parti Africain de l’Indépendance contre le régime de Senghor. Depuis lors, on en sait un peu plus. En effet, ces supposés maquisards, en vérité, étaient en fuite à la suite de la violente répression policière suite aux événements de Mai 1968 pour gagner les horizons hédonistes des pays de l’Est.
Mai il est étonnant que Dansokho ne soit regretté par aucune corporation. Est ce à dire qu’il n’avait aucune qualification professionnelle ? En tout état de cause, celui qui laissait apposer à cote de son nom sur les listes électorales la profession de journaliste n’a jamais travaillé pour un organe connu. Un talent, un de plus, dilapidé par la politique ? Au vu du patrimoine de ce chômeur, dans une certaine mesure, il faut bien dire qu’il y avait vraiment de quoi !
Le bilan de Dansokho n’en fait pas un modèle, loin de là. Mais à l’impossible, nul n’est tenu. Mais il y a un temps à tout. Le temps des babouches blanches et jaunes, du tapis de prières sous l’aisselle et du long chapelet coulant dans la main est bien venu pour Dansokho. Joyeuse retraite.
Souleymane Fadiga
cilpdak@yahoo.fr

lundi 12 avril 2010

Le Mieux, Ennemi Du Bien ?

Le Mieux, Ennemi Du Bien Ou Les Ratages De l’Action Publique

Dans le cadre de sa gestion économique de la Cité , l’Etat se voit fixé de manière générale une quadruple mission d’assurer l’équilibre sur le marché du travail, le marché des biens et services, le marché monétaire et le commerce extérieur. Tant il est évident que c’est le déséquilibre qui structure naturellement n’importe quel marché du fait essentiellment de la liberté des agents economiques mais aussi de la synchronisation des actes. C’est là une quête inlassable des pouvoirs publics parce que l’équilibre, en tout et comme on le voit, relève d’une précarité qui frise l’illusoire, il est exceptionnel pour tout dire.

Cette situation est rendue ardue par le fait que les divers objectifs recherchés sont souventes fois antinomiques en eux-mêmes si ce ne sont pas les instruments de leur mise en oeuvre qui le sont entre eux. Comment, par exemple, concilier un fort taux d’emploi avec un faible taux inflation qui sont les deux objectifs les plus recherchés, partout ?

Mais elle devient ridicule quand cette quête n’obéit à aucune logique ou bien, en d’autres termes, si la politique mise en œuvre dans le domaine considéré n’est pas sous tendue par des fondamentaux intangibles. Elle devient un credo vide de sens quand on ne cherche pas à maintenir les acquis du passé. Détruire les vestiges du passé revient à démolir une structure donc à faire du sempiternel sur-place parce qu’il correspond toujours à un éternel recommencement Qui parlait de la continuité de l’Etat ? Le mieux, ennemi du bien ? Vouloir une chose et son contraire ? Manque de vigilance ?

Un questionnement fort complexe mais à tempérer tout de même. Car la réalité de nos jours éprouve un si malin plaisir à se jouer de la théorie que cette dernière en est toujours à être réinventée sans cesse.

Mais, en tout état de cause, gérer un pays est affaire peu aisée compte tenu des différents choix aussi urgents qu’essentiels à faire, sans doute. Mais Gérer un pays, ce n’est pas, non plus, tirer des plans sur la comète sans aucun doute.

Depuis cinq ans, nous constatons l’anéantissement d’un des acquis majeurs dans le domaine si crucial de l’emploi des jeunes sénégalais à la faveur de la libéralisation du secteur des télécommunications. Il s’agit de l’effondrement de la presque totalité des milliers de « télécentres » qui ont été mis sur pied un peu partout dans notre pays et qui jette dans l’inactivité un nombre non moins important de jeunes. Cet effondrement est consécutif à la mise sur le marché par les deux premiers opérateurs de téléphonie mobile les produits dénommés « Seddo » et « Izi ».

Le lancement du produit « yobaleema » du tout nouvel opérateur vient empirer la menace avec la mise en sursis de tous les cybercafés gérés essentiellement et tout aussi par des jeunes.

Certes on peut objecter la liberté du client mais la question de l’emploi des jeunes est si importante dans un pays, si cruciale dans une société comme la notre dont l’essentiel de la population est constituée de jeunes qu’il y a lieu et fort opportunément de tirer l’alarme.

Il en est de même du dilapidage des résultats des laborieux efforts fournis par l’Etat pour concevoir un design national. C’est une occasion manquée d’impliquer des entreprises de l’informel occupants des milliers de jeunes artisans dans le développement économique de la nation à travers la construction et l’équipement des administrations publiques et parapubliques, les infrastructures sanitaires et sociales et les collectivités locales.

C’est le cas aussi de cette logique absurde qui sous tend le retrait de l’Etat dans la filière arachidière et qui participe grandement à la déliquescence de nos sociétés rurales. Car la culture de l’arachide dans la société sénégalaise n’est plus à proprement parler un problème économique, bien au contraire, il s’agit d’un problème culturel, tare ou vertu peu importe ! Et qu’en tant que tel c'est-à-dire un pan de notre souveraineté, la culture arachidière doit être couvée et son plein épanouissement, demeurer un objectif permanent. Dès lors, jeter son débouché naturel, sa soupape de sécurité devrait-on dire, constituée par l’ex - Sonacos entre des mains étrangères est tout simplement action renversante. Est-il alors étonnant de voir nos paysans désemparés par une abondante récolte d’arachides ?

Il est difficile de comprendre pourquoi nos autorités n’ont-elles jamais songé à promouvoir la consommation d’huile d’arachide produite localement par rapport à l’huile végétale importée. Alors que l’option d’une limitation drastique de l’importation d’huiles végétales est la seule à même de rendre le sourire sur le visage de nos braves paysans et relancer l’économie rurale !

Encore qu’il faille se rendre à l’évidence, les nouveaux propriétaires d’origine étrangère des huileries nationales ne condescendront que par la contrainte à « intégrer » dans leur réalité l’intérêt du paysan sénégalais.

Ahmadou Moctar Lam

cilpdak@yahoo.fr

mercredi 7 avril 2010

existe t il encore une ecole publique senegalaise ? ( par Lorou adama GAYE )

L’école publique sénégalaise ne se porte pas bien. Elle a beaucoup perdu de son lustre d’antan... Nous assistons en direct, médusés, á sa déliquescence inéluctable. Et pourtant qu’elle nous aura valu de satisfactions, cette école publique ! C’est grâce á elle, principalement, que le Sénégal s’est toujours enorgueilli de ne posséder en fait de richesses que ses ressources humaines formées á bonne enseigne. Remarquons qu’il pouvait tout aussi se vanter d’avoir formé la quasi-totalité des élites africaines francophones d’aujourd’hui. Non seulement ses structures accueillaient des étudiants de tous horizons mais encore elle exportait gaillardement ses enseignants vers beaucoup de pays africains. Jusqu’en 1970, par exemple, l’Université de Dakar a recueilli des étudiants de nationalité française.

Qu’ils sont loin les jours de rentrée scolaire oú l’on pouvait observer une longue file de parents d’élèves cherchant á caser leur rejeton en provenance du prive ! Eh oui, on était fier d’y aller parce qu’on était convaincu de fréquenter la meilleure école possible. Elle était la plus belle émanation qui soit de notre oú se côtoyaient en parfaite osmose les petits fils de paysans, pasteurs et pêcheurs que nous étions tous, indépendamment du statut présent de nos parents.

Les plus grands commis de l’Etat, ceux qui ont marque de manière indélébile l’histoire politique du Sénégal, sont justement á chercher chez ceux-là qui ont bouclé tout leur cursus au sein de cette école. Nous pouvons citer notamment Djibo Ka, Maky Sall mais aussi le regrette Issa Mbaye Samb. Ce sont également les enseignants de cette école qui ont toujours raflé la mise aux concours d’agrégation en économie organise par le CAMES depuis sa création jusqu’en 1988, au moins.

Notre école publique va donc á vau-l’eau parce que les enseignants l’ont prise en otage et avec elle, toute la société sénégalaise, celle d’en bas en tout cas. Parce que notre école publique n’est plus que celle des enfants des badolos.

La faute á ces enseignants cupides qui brillent davantage sur le front social que sur le front scolaire. Si bien que c’est á se demander s’il existe encore une école publique sénégalaise au regard du racket honteux auquel les élèves sont soumis du préscolaire au supérieur. Depuis les cours de renforcement payants jusqu’aux polycopiés des cours du professeur á acheter obligatoirement en passant par les fais d’inscription exorbitants. Cette boulimie financière est en contradiction flagrante avec l’abnégation de nos enseignants de jadis.

La faute á ces enseignants qui ont fini d’usurper la place de leurs potaches sur le terrain des revendications puériles et immatures. Lesquels potaches se permettent dorénavant de donner des leçons de maturité á leurs enseignants en revendiquant bruyamment leur droit á l’éducation.

La faute encore á ces enseignants aux ambitions inavouées qui sacrifient l’avenir de leurs ouailles sur l’autel de la politicaillerie. Ces enseignants comme il ne faut pas qui ruinent ainsi une option stratégique fondamentale du projet de société sénégalais, la qualité de son école publique, définie par les pères de notre indépendance dont la rigueur est proverbiale.

La faute aux décideurs politiques qui se complaisent dans la facilite d’une politique de recrutement de personnel enseignant au rabais par le truchement de la contractualisation et du volontariat. Des décideurs qui ne peuvent point se départir de l’habit de complices des enseignants dans la trahison de l’école publique.

Il s’ensuit une baisse drastique du niveau des élèves. Une baisse de niveau si sensible qu’il installe un malaise très réel chez les parents d’élèves qui se tournent vers l’école privée oú leurs rejetons sont quand même assurés de disposer du quantum horaire requis.

Elle garde tout de même de beaux restes, notre école publique, comme en atteste encore son règne sans partage au concours général grâce aux vaillants élèves et enseignants du lycée Limamoulaye. Comme en témoigne la renommée toujours intacte de sa faculté de Médecine et de Pharmacie et d’Odontostomatologie, cheville ouvrière de la non moins réputée école de Médecine de Dakar, á l’origine de maintes découvertes médicales déterminantes telles que la mise en évidence du virus du sida de type vih2.
Tel un sphinx, notre école publique a donc les moyens de rebondir pour être le phare sempiternel de la nation sénégalaise. Elle doit rebondir car elle est un legs des pères de notre indépendance, de ce genre de legs que tout héritier a l’obligation morale de conserver á défaut de le faire fructifier.
En effet, **l’homme peut construire ce qu’il veut sur les principes fondamentaux de sa vie, mais il ne peut les changer ni les oublier et, si cette superstructure finit par s’effondrer, il découvre que ces éléments de base sont le seul roc auquel il doive se cramponner**

Maladie Citoyenne, Medicament d'Etat ! ( par Omar Diallo )

Le débat sur le réchauffement de la planète qui menace en fait la perpétuation de la vie sur Terre bat son plein dans l’ambiance notamment du sommet de Copenhague. Comme toujours, les africains adoptent la politique de l’autruche... En jouant la robinsonnade comme au courant du siècle passé quand ils ont plus accepté que contraints de subir un ordre mondial instituant un classement horripilant des peuples. Les africains ont choisi d’évoluer á la marge de l’humanité en faisant semblant encore une fois de ne pas être concernés ou si peu par cette nouvelle donne qui est pourtant l’enjeu mondial de ce nouveau siècle. Ils se posent en victimes et demandent une rançon - s’il ne s’agit pas tout simplement de chantage - pour se donner bonne conscience et prendre le train en marche. Comment serait elle concernée dès lors que l’Afrique n’est pas en soi un émetteur de technologies polluantes mais bien plutôt un récepteur avec en pire une position de recycleur de déchets, une sorte de poubelle ?
Un enjeu crucial s’il en est qui intéresse au plus haut point la sauvegarde de la vie ou le sauvetage de la Terre qui est définitivement la seule planète habitable et habitée de l’Univers. Eh oui, non seulement la radio privée de Carl Sagan en Californie couvrant huit millions de fréquences n’a point jusqu’ici réussi á bruire le silence cosmique mais encore la colonisation de Mars prend de plus en plus clairement la forme de l’illusion dramatique d’une utopie !.

Sans doute que l’ampleur des risques est telle que l’on se refuse de les considérer en face. La communauté scientifique elle même s‘emmêle les crayons pour exposer ses théories. Pour les uns, l’environnement secrète les gaz nécessaires á la perpétuation de la vie et pour les autres, c’est tout á fait le contraire… Si d’aucuns indexent la pollution, d’autres " poucent " les manipulations génétiques notamment sur les plantes. Aussi la panoplie des réponses proposées est elle variée allant de l’injonction á réviser le mode de vie contemporain hyper polluant á l’avertissement solennel de préserver les océans et les forets. Le mode vie de l’homme, sinon son comportement, semble être la cause la mieux partagée du réchauffement climatique. Nous sommes tous responsables, acteurs ou complices selon les auteurs parce que d’une part les plus grands attentats perpétrés contre l’environnement ne s’observent que dans les pays du Tiers-monde et d’autre part, parce que ce mode de vie en cause est l’ambition de tout un chacun. Une ambition qui frise l’autodestruction tout simplement. Les responsables africains ont le devoir d’élaborer la riposte africaine de façon suffisamment claire et réaliste pour impliquer tous. La muraille verte en est une mesure appropriée car autant qu’on remonte le temps, un exemple proportionné n’est offert que par la bande verte des filaos plantés le long du littoral nord de notre pays par les américains au seuil des indépendances. En ces temps-lá, il était déjà question de fixer les dunes.

Seulement et quoi qu’il en soit, les effets pervers de ce mode de vie se jouent gaillardement des frontières.
Déjà, au Sénégal, nous avons la pleine mesure du bouleversement climatique avec la disparition de la mythique Pointe de Sangomar, la mutilation de Djiffere, les menaces sérieuses sur l’intégrité physique de Rufisque mais aussi et surtout la récurrence du phénomène tragique des inondations, plus graves d’année en année. Si la banlieue dakaroise ravit la palme, ce n’est pas certainement pour occulter les drames vécus par d’autres compatriotes aux quatre coins du pays et de Dakar tels les quartiers Ouest Foire, Fass Delorme et Hann Maristes. Mais en est-on seulement conscient ?
Si non, comment considérer ces critiques malséantes provenant de certain illuminé qui pense que l’écologie au Sénégal est sa chasse gardée.
Si oui, quelle doit être bien, alors, la cause de ce tohu-bohu lamentable entre le gouvernement et les autorités locales sur la gestion des inondations. Heureusement que le Ciel s’en est mêlé pour arbitrer cette querelle saugrenue tout en leur prodiguant une leçon magistrale. Les effets des bouleversements climatiques ne se gèrent pas par la parole et appellent des solutions radicales. Et le silence valant consensus consécutif aux oracles scientifiques demandant le déménagement purement et simplement des habitants de la banlieue est prometteur. Et que dire du geste hautement symbolique du président du conseil régional de Dakar remettant le fruit de la collecte initiée en faveur des sinistres au ministre des collectivités locales ?

Il s’agit de prier donc fortement le Seigneur afin que l’exemple pathétique des habitants du quartier de Thiaroye sur mer contaminée au plomb ne fasse pas tâche d’huile. L’on se rappelle que ces braves populations arguant d’une hypothétique valeur de leur zone d’habitation avaient refusé le déguerpissement préconisé par les autorités pour mettre leur progéniture à l’abri des méfaits de l’intoxication au plomb dont le moindre effet à long terme est le crétinisme. On aura beau objecter que même si ces populations habitent la plus grande baie du monde, ils n’en habitent pas moins la baie la plus polluée du monde, également. Rien n’y fera, les femmes de Thiaroye sur mer pourront bien continuer à avorter et les enfants souffrir d’arriération mentale ! Si ce n’est pas une non assistance á personne en danger, un délit réprimé par la loi qui plus est, c’en a tout l’air ! Aussi, est il demande á la puissance publique de faire davantage preuve d’autorité pour mener á bien – avec discernement mais sans états d’âme - sa tâche régalienne de protéger les citoyens contre tout, y compris contre eux-mêmes.