Le monstre, reclus dans sa forteresse dans la terre des Getules, ricanait. Il espérait que le gourou avait reçu son signal. L'ouroboros avait mordu à son hameçon. Il n'était pas peu fier de sa prouesse. Lui, le rejeton des fiers guerriers barbares d'antan, sans foi, ni loi, paillards et pillards.
Il est vrai qu'il avait été aidé par l'ingénuité de ce dernier qu'il avait été le seul à avoir devinée avant tout le monde. Il avait profité d'une leçon durement sue qu'au firmament, là où on vous bouclait même votre ceinture, la hauteur rend fragile la fidélité !
Il ne remercierait jamais assez sa racaille et sa marmaille qui avaient vraiment assuré plus que ses mouchards qui jouaient un double jeu à sa grande stupeur !
L'ouroboros avait fait de son bastion confié à la garde des veilleurs sur le lignage un nid de serpents comme lui et ouvraient à grands bras toute vipère déguisée prête au coming-out. Il considérait cette conjoncture comme les premiers résultats de ses travaux mystiques à bord de son laraire volant. Si la question sur les deuxièmes et prochains résultats se posait avec curiosité, il y avait mieux, quel résultat final, au fait, recherchait-il ?
Il savait qu'il marchait sur le bord du gouffre aux frontières de la félonie mais n'en avait cure. Cela s'entendait bien dans sa nature passée de fauve dans les rangs des félidés haillonneux mais sa progéniture était-elle en mesure de supporter pour la postérité l'étiquette de graines de traitre ? L'histoire pardonne parfois le crime mais n'oublie jamais les noms propres du traitre et ses enfants...
C'en était devenu pathétique. Le monstre et ses larbins en fuite ou embastillés se montraient particulièrement généreux. Aussi s'attaquer au gourou attirait-il maints bilakros cupides qui goûtaient dans le même temps le souffle brûlant du vent sur la langue...
Les jababus ne voyaient plus pour le gourou aucun honneur à se battre. Car tout prodige qui précède son temps porte en lui la promesse de lumière et le poids de l'incompréhension qui aura raison de lui.
Mais, bémol, le génie est destiné à illuminer. Le gourou était cette lumière parmi les ténèbres, voyageant à travers les âmes comme un rayon inarrêtable.
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