Le
projet de Budget 2016 de l’Etat du Sénégal est évalué à 3 000 milliards de
Fcfa.
Il n
y a pas vraiment de quoi pavoiser puisque le budget n’augmente que de 153
milliards FCFA par rapport à l’annee en cours, il s’eleve à 2869
milliards, après une hausse de 137 milliards.
La
logique est tout juste respectée. Est il besoin de rappeler qu’en 1960, le
budget s’élevait à 19 milliards, il est environ de 900 milliards en 2000 et en
2012 à 2300 milliards ?
Idem pour le budget d’investissement porté à 1 048 milliards en 20016 contre 962
milliards en 2015.
Il
ne s’agit pas de faire la fine bouche mais nous tenons à savoir ce qui a été déjà
fait du montant colossal prévu au cours de cette année.
La
gestion des inondations nous a refroidi comme jamais !
On
nous annonce que 52 % du budget sera supporté par les recettes internes, c’est un
fait nouveau absolument satisfaisant si le gouvernement n’avait pas préféré
comparer ce ratio avec celui de 2010, soit 22%.
Il
s’y ajoute que la très faible baisse du service de la dette – 595 milliards en
2016 contre 598 milliards en 2015 ne permet pas de conclure hâtivement à la
baisse de notre endettement. C’est aller trop vite en besogne car le P.S.E.
n’en est qu’à ses premiers balbutiements !
On
est tenté de demander au gouvernement la nature de la nouveauté advenue à notre système de
gouvernance miné par la corruption et notre économie (qui enregistre les pires
performances de l’UEMOA, sauf la Guinée Bissau) qui autorise un tel optimisme.
La
prévision non risquée d’une superbe campagne agricole ne suffit point à
l’évidence !
En matière de budget, c'est moins une question de volume, il s'agit plus que jamais d'efficacité de la dépense publique.
Car a l'échelle mondiale, selon les oracles du FMI se fondant sur l'effondrement des cours des matières premieres, l'heure est plutôt à la révision a la baisse des prévisions économiques.
Il ne s'agit pas non plus de rivaliser avec son prédécesseur par le biais d'empreinte pharaonique à léguer à la postérité.
Mais encore, entre temps après une hausse spectaculaire
de 47% en 2015, le budget de la Présidence vient encore de battre tous les
records, il passe de 64 milliards à 72 milliards soit un nouveau bond de
13% !
Dans
le même temps, l’éventualité de la tenue d’un referendum suffit à justifier valablement
la hausse du budget du ministère de l’intérieur de 12 milliards.
Gouverner
à notre époque, il est vrai, c’est surtout communiquer. Mais communiquer vrai !
Ce
n’est pas parce que le ministre de l’Economie des Finances, Monsieur Amadou Ba,
est le seul homme public à ne pas essuyer les critiques dans la presse locale
qu’on peut tout lui passer.
Mangone Sall
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