Le FMI vient de publier sa liste des 25 pays les plus pauvres
de la planète. Le Sénégal y fait sa rentrée, officiellement. Il dégringole
ainsi de deux places par rapport à l’année dernière 2014 à la suite de la diminution de son PIB.
Du point de vue du
PIB nominal, il aurait pu être même largué à 6 places plus loin !
Ce n’est pas une surprise car en juillet dernier, le
Global Finance Magazine publiait sa liste des 35 pays les plus pauvres du monde
à partir de données du FMI sur laquelle le Sénégal trônait déjà à la 33eme
place.
On retiendra de tout ceci que c’est la totale pour
l’Afrique de l’Ouest, particulièrement pour l’UEMOA.
Le désolant est de voir le Sénégal logé à la même
enseigne que des pays soit minés par la guerre, soit dirigés par des dictatures
militaires ou alors en proie à des épidémies …
De plus, 21 pays des 25 figurant sur la liste du FMI sont
africains, 11 sont ouest-africains et 7 partagent l’usage du FCFA avec la Côte
d’Ivoire, seule rescapée de cette liste mais déjà accrochée par celle du Global
Finance Magazine où elle occupe la 28ème place au même titre que la Mauritanie.
Ladite liste révèle donc la situation sinistrée de la
zone monétaire ouest africaine de même que la CEDEAO. Le Sénégal etant la quatrième économie de l'Afrique de l'Ouest qui comprend 16 pays !
Il y a matière à sérieuse réflexion car de l’avis d’un expert
l’un des problèmes majeurs, c’est le déficit énergétique qui augmente
considérablement les coûts de production dans la région. on n'y produit en
tout que 30GW contre environ 1000GW en Europe. À cela, il faut ajouter des
difficultés liées aux mouvements de capitaux et aux politiques de change, en
raison de réglementations souvent rigides. Par exemple, aujourd’hui, il n’y a pas de politique de change entre le cedi ghanéen et
le franc CFA.
Un autre expert pointe la faiblesse du capital humain,
l’insuffisance du dynamisme économique, la faiblesse des échanges commerciaux
notamment du commerce intra régional.
Et tous ces facteurs se ramènent naturellement à
un : la faible intégration des économies africaines entre elles.
Selon la directrice exécutive du Centre de droit
commercial pour l’Afrique australe (TRALAC) : ce que l’Afrique produit,
elle ne le consomme pas ; et elle consomme ce qu’elle ne produit pas. Cette
équation explique la faiblesse du commerce intra-régional qui ne représente que
10% à 12% du total du commerce du continent
Seulement la Banque africaine de développement (BAD)
en impute la responsabilité à « une architecture complexe de communautés
économiques régionales. »
Cela explique l’affligeante inefficacité du NEPAD sur
lequel on ne tarissait pas d’éloges !
Ibrahima SIDIBE
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