Un savant doit être un artiste sinon la pression sociale de ses pairs
finit vite par stériliser son imagination. La contribution du Dr Arona Coumba
Ndoffene Diouf, environnementaliste et conseiller spécial du bonhomme président
Maky Sall, au débat sur le changement climatique en prélude au prochain Sommet de la Terre, la COP 21, est ainsi à
saluer.
C’est qu’il est rare de voir un politicien savant et beaucoup plus rare
encore, un qui ose se débarrasser de son allégeance accommodante pour étaler
son point de vue qui apporte un bémol à l’effervescence ambiante politicienne
au plus haut niveau.
Le malheur du monde ne tient il pas moins à ceux qui font le mal qu’à
ceux qui laissent faire ?
Il est toutefois difficile d’être d’accord avec le Dr Diouf parce que
pour l’essentiel et au delà du débat scientifique, qu’on l’intègre par snobisme
ou par conviction, nous vivons les conséquences du changement climatique,
conformes aux prédictions du prophète Mohamed (PSL) quant aux signes de la fin
du monde.
Les saisons se suivent et ne ressemblent guère, la désertification
avance, on a plus chaud qu’auparavant, les catastrophes naturelles sont
devenues plus intenses et plus fréquentes… Rien ne fonctionne plus comme avant
sans que l’on ne sache pourquoi…
Loin de cette nostalgie indécrottable qui persuade que tout était mieux
autrefois, les Etats africains semblent à présent pendre la mesure de leur
responsabilité par rapport à cette situation préoccupante. L’homme doit changer
s’il veut que le climat ne change pas. les progrès scientifiques et techniques sont à notre disposition en attente que les politiques publiques les promeuvent !
C’est la prise de conscience minimale qui, rompant avec l’indifférence
affichée jusqu’ici, doit conduire à réformer nécessairement leurs traditions en
matière d’élevage, de pêche, d’agriculture mais aussi de médecine.
Ensuite il faudra bien camper le vrai débat sur la riposte salutaire,
ce qu’il est possible de faire : amplifier les réponses locales entamées ou définir de nouvelles stratégies.
Faut il continuer à s’épuiser dans la vaine application des modèles
archaïques de croissance sur le chemin aléatoire du développement ?
Doit-on continuer à accepter de consommer les déchets industriels de
l’Occident et de recycler ses appareils électroménagers obsolètes ?
Comment restaurer efficacement le couvert végétal et le
protéger durablement ?
N’est il pas possible d’explorer de nouveaux schémas d’aménagement du
territoire aussi bien en ville qu’en campagne ?
Car partout l’équilibre semble précaire s’il n’est rompu. Or quantité
rime rarement avec qualité. Nous sommes plus de 7 milliards d’êtres humains à
compter sur une terre de 510 millions de km2 pour notre subsistance,
la soumettant ainsi à une pression jamais égalée dans le passé. Et notre
population s’accroit de 227 000 bébés, chaque jour !
Concevoir la Terre comme un être vivant, nous venons d’elle et en elle nous
retournons, c’est accepter aussi qu’elle ne soit pas insensible aux torts qu’on
lui porte, si les avatars du mode de vie moderne peuvent être qualifiés comme
tels et présumer tout aussi bien de sa capacité de réaction, en bien comme en
mal.
On a tort de penser que les principales sources émettrices de gaz à
effet de serre sont l’industrialisation et l’urbanisation, apanages de
l’Occident.
La respiration humaine, animale et végétale ainsi que l’évaporation des
eaux en est un, notre mode de consommation aussi.
Et s’il en est un qui soit particulièrement soucieux de l’équilibre,
c’est, bien sûr, la plante qui émet de l’oxygène le jour et du gaz carbonique
la nuit. Sauf le riz qui dégage beaucoup de méthane comme la vache.
Mody Dembayel DIA
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