A la faveur de l’alternance democratique, notre pays a vu des
regimes politiques se succeder.
Ainsi donc chaque président a légué à son successeur ses rêves mais
aussi les problemes qui ont determiné en grande partie son départ et auxquels
il n’a pas pu apporter des solutions efficaces.
Seulement le traitement réservé la plupart du temps aux rêves du
prédécesseur par son successeur pose la question de la perception de la
continuite de l’Etat. Il pointe le déficit de culture administrative, le manque
de sérénité juste au moment de l’accession au pouvoir, un complexe de
supériorité de mauvais aloi, etc.
L’Etat apparait lésé au bout du compte car le rêve du président
devient celui de tout un peuple à partir d’un certain moment surtout s’il se
trouve que ce rêve a déjà englouti dans son processus de réalisation des
ressources financières et intellectuelles de la nation.
Sous d’autre cieux ou en d'autres temps, on aurait parlé de la politique de la table rase ou de la terre
brulée sauf qu’en l’occurrence ce n’est pas le vaincu en debandade qui détruit
tout mais bien le vainqueur qui se prend pour un superman sorti de la cuisse de
Jupiter.
Il s’ensuit des tergiversations et autres atermoiments dont
témoignent à suffisance les retards constatés par l’opinion publique par
rapport à la concrétisation de l’agenda onirique du nouveau venu.
Or “tout est urgence”, n’est
ce pas ce qu’ils nous serinaient tous au moment du passage du témoin ?
Pour memoire, il a fallu au Président Abdoulaye Wade pas moisn de
quatre ans pour qu’on le voit entamer ses realisations.
Le bonhomme president Maky Sall est à deux années de la fin de son
mandat, qu’il a décider d’écourter par simple veulerie, il en est réduit à
accuser les entreprises chargées d’exécuter les travaux de ses chantiers de
vouloir saboter son quinquennat !
Mais qu’est ce qu’un rêve ? Toutes les cultures du monde en font un
message divin. Il est davantage considérable, dès lors qu’il est porté par une
personne détentrice de ce pouvoir que Dieu, le Roi des rois, donne à qui il
veut !
Jeter les rêves de son prédécesseur aux orties est donc moralement
inacceptable pour plusieurs raisons.
Car ce faisant c’est comme si le
successeur se proclamait plus proche du Dieu si on ne présume pas une volonté
bien calculée de faire mal, procédant de la méchanceté gratuite, quoi.
Si bien qu’à tout le moins, au regard de la même proximité avec
Dieu, on ne puisse lui conceder que des retouches techniques, des
réorientations stratégiques.
Ainsi le rêve du Président Abdou Diouf de faire du Technopole un
gigantesque incubateur d’entreprises, épine dorsale de sa prochaine politique
d’emploi des jeunes, a été ajourné sine die par son successeur le Président
Abdoulaye Wade qui n’aura pas fait mieux en matière d’emploi, soit dit en
passant.
Le site du Technopole ayant été amenagé à grand frais et ayant
accueilli les implantations symboliques à plus d’un titre de la SONATEL
(première entreprise sénégalaise) et du projet d’intra-net gouvernemental est
devenu à présent le receptacle des eaux de ruissellement de la ville de Pikine
et le bonhomme président Maky Sall, successeur du Président Abdoulaye Wade,
n’entrevoit que d’y construire une arène nationale pour la lutte senegalaise !
La même situation s’est posée, avec plus d’acuité, avec le projet de
l’Université du Futur Africain, si cher au Président Wade, qui a été
superbement ignoré par le nouveau regime du bonhomme président Maky Sall.
La
bêtise insolente du régime culminera avec le lancement de son projet
d’érection de la deuxième université de la capitale senegalaise, Dakar, à
quelques mètres du chantier presque fini mais arrêté du rêve du Président Wade.
Et pourtant, le président Wade, se rendant sans doute compte, mieux
vaut tard que jamais, avait trés tôt cependant sonné la cloche.
Il avait
supplié son successeur de ne pas casser ses rêves en promettant dans la foulée de publier un livret de ses differents projets et leur degré de réalisation.
C’est juste s’il ne faut pas applaudir que le President Maky Sall
n’ait pas ordonné de détruire le Monument de la Renaissance Africaine !
Gorgui SARR
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