Ebola et djihadisme sont des calamités,
personne n’en disconvient.
On ne peut s’empêcher, cependant, de se dire qu’ils
ont plutôt bon dos au Senegal où on les rend uniques responsables, avec
l’institution du visa d’entrée, de la crise touristique.
Le moins que l’on puisse dire est que cette
rengaine favorite des professionnels et des autorités ne doit plus prospérer
auprès de l’opinion dans la mesure où il ne s’agit plutot que de commodes boniments
pour masquer leur incurie quand on considère la triste realité qui a commencé
bien avant l’apparition des menaces précitées : les restaurants ont fermé dans
leur écrasante majorité, les receptifs hoteliers tournent à vide, des milliers
de famille sont dans la dèche.
Si l’incompétence des gestionnaires des réceptifs
hoteliers est définitivement établie, la situation catastrophique du tourisme
dans la Petite Côte est entièrement de la responsabilité de la SAPCO et engage
donc la crédibilité de toute la politique touristique du Senegal.
L’un dans l’autre, quand on pense que la
parole suffit pour régler tous les problèmes, on croit naturellement, dès lors,
que vociférer vous donne raison. Ce qui est naturellement et absolument faux en
ce sens que cette attitude favorise sciemment ou non la confusion décuplée par l’imagination
entre les causes et leurs effets, vice versa et induit naturellement
l’immobilisme s’il n’emousse pas les aptitudes à mener les missions
correctement.
La politique touristique est affaire trop
sérieuse désormais pour notre pays pour consister en bavardages oiseux aux effets d’annonce éphemères
comme cela semble voulu par le bonhomme président Maky Sall et la direction de la Sapco dont les esclandres de
son management desormais quotidiens nous agacent.
Au lieu de militer farouchement pour la
mise en oeuvre diligente d’un plan de riposte aussi bien tactique que stratégique,
pour sauver l’existant (environnement et infrastructures), la Sapco qui ne
semble accorder de l’importance parmi ses nombreuses attributions qu’au volet
immobilier, continue allègrement d’échaffauder de nouveaux projets, inexorablement
morts-nés. Y aurait-il anguille sous roche ?
A Saly, ville touristique par excellence et
port d’ancrage de la Sapco, la plage a disparu et la belle station ne paie plus
de mine. Le tres celebre site balneaire ne garantit plus le depaysement enchanté
tant vanté parce qu’ayant fini de se fondre dans la masse, offrant un
environnement pareil aux autres villes du Sénégal avec l’insécurité galopante
et la promiscuité humaine favorisées par l’installation d’échoppes de tous
acabits et la diversification non controlée de circuits parallèles d’hébergement
touristiques.
A Nianing, le Domaine de Nianing a mis la
clef sous le paillasson à la suite du Club Aldiana. Non seulement, autant on a
du mal à accepter que la faillite de ces deux icones et mastodontes du secteur touristique, soit passée
presqu’inapercue autant la facon dont la fermeture du Domaine de Nianing s’est
opérée révolte.
Un Etat a le devoir imperieux de proteger
son économie sans laquelle il ne saurait exister en tant qu’entité viable parce
que ne pouvant guère assurer les missions régaliennes qui fondent sa légitimité
tout autant que son essence.
Comment peut-on accepter dans un Etat de
droit qui se respecte que les entrepreneurs ferment leurs entreprises comme s’il
s’agissait de simples boutiques de marchandises diverses ?
Ne faut-il pas sincèrement jeter la pierre sur le bonhomme président Maky Sall incapable de veiller à ce que son gouvernement, l’inspection du travail et le tribunal
du travail fassent leur boulot honnêtement ?
Loin de Dakar, loin de tout ? Décidément !
Massaër Arame DIOP
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