vendredi 31 mai 2024

LE BUTIN INTROUVABLE...

Le raticide du jeune barbu marchait tout aussi bien sur les cafards quoique l'effet de la chaleur ambiante n'était pas à négliger. 

Rassurons nous, toutefois, le chef assassin n'avait pas succombé à l'un ni à l'autre. C'est sa cupidité, encore et toujours, qui lui avait fait perdre sa dignité. Oui, encore une histoire de nitouche !

Le gourou ne s'était pas trop préoccupé de son sort. L'humeur du mamba noir au coeur noir aussi noir que le charbon de bois, depuis belle lurette, était son baromètre secret de l'action publique. Les couinements de la fripouille indiquaient clairement que le chemin était bon et les mesures appropriées. 

A la faveur du hurlement de la meute, il n y avait plus de doute... L'élan de désapprobation qui a accompagné le déplacement d'un sourd-muet ne faisait que confirmer que le gros loup des forces organisées par l'ancien monstre avait été débusqué... Plus que jamais les opérations devaient se poursuivre. Le rythme était bon.

Le désamorçage des mines que l'ancien monstre avait semées par derrière lui pouvait continuer.  La progression avait juste été ralentie par un obstacle imprévu, les coriaces narco-trafiquants et les subtils faux monnayeurs, qu'il fallait traiter de façon efficace. 

Cette pègre s'était enracinée à la faveur de l'appétit insatiable des larbins auprès de qui elle avait imposé son image de distributeurs intarissables de billets, d'apporteurs d'affaires, de proxénètes, d'utiles hommes de mains et de possesseurs généreux de maintes sucettes que l'on percevait à présent comme symboles incontournables de réussite sociale .

L'objectif final restait bien entendu de neutraliser les fossoyeurs de l'économie nationale et les prévaricateurs des deniers publics, préalable à la restauration de la gestion orthodoxe du trésor national et le renouveau du service public, la garantie de l'intérêt général. 

Mais le gourou ne semblait plus compter sur l'engouement des haillonneux. Qu'est ce qui pouvait motiver le changement d'une stratégie gagnante ? Les haillonneux n'avaient-ils pas renversé montagnes et collines grâce à une communication fluide avec leur gourou qui a signé la plus dure défaite de l'ancien monstre ? 

Les lafiens restaient animés d'un grand espoir sans pour autant verser dans la naïveté. 

Dur pour l'ancien monstre de reconnaitre qu'il avait en fait péché par excès de confiance dans la capacité de résistance de ses larbins. Mais où était donc passé le butin de guerre ? 

Il etait plus dur encore d'admettre la trahison. Le processus avait ete dévoyé. Les larbins désemparés avaient fait passer leurs intérêts propres avant le plan convenu. Leur émotivité précipitée avait sapé les bases de ses plans. 

L'allumage précoce des fumigènes destinés à créer l'écran de fumée camouflant efficacement le déroulement de l'opération planifiée et minutée avec l'aide des maitres chiens avait fait foirer des grands pans du plan qui se trouvait aujourd'hui fort compromis.   

Fallait il y voir un signe du Destin qui lui fermait définitivement les portes d'un retour à Laf ?

mardi 28 mai 2024

AU NOM DE LA RESUSCITATION....

Sa sale majesté raciste et Tonton, malgré leurs relations détonnantes, avaient décidé de faire cause commune. Ils avaient tapé du poing sur la table de l'ancien monstre. 

Il s'en était fallu de peu que ce dernier  n'avale son mégot de travers. Il se rendait à l'évidence, le gourou n'avait jamais enterré la hache de guerre ! 

Ses cavaliers haineux, tétanisés, avaient encaissé le choc. L'ancien monstre les avait définitivement abandonné. Ils allaient devoir lire  tout seuls comme de grands garçons les lignes de l'histoire qu'ils avaient écrite en toute symbiose avec lui, pourtant. 

Le désespoir est le suicide du coeur. Au gré, donc, des suicides individuels pour la résurrection collective, les plus téméraires allaient être sacrifiés...    

Mais il y avait aussi les écervelés qui aveuglés par la haine, qui taraudés par la peur tels Judas le plus grand traitre de Laf, le Mamba noir au coeur noir aussi noir que le charbon de bois et les deux bâtards, le petit maure et le poussin de condor, qui conféraient autour d'un secret projet d'aller beaucoup plus loin !      

C'est que malgré que la hargne avec laquelle le jeune barbu et le gourou défendaient la cause haillonneuse avait beau forcer le respect, soupesée et jaugée qu'elle était par le monde entier, rien ne montrait qu'ils soient prêts à payer le prix, forcément élevé, du parachèvement de la révolution quand bien même pacifique qu'ils avaient initiée... 

Le branle bas de combat contre les narcotrafiquants, les prévaricateurs, les exploiteurs et les ennemis de la liberté avait besoin davantage d'implacabilité... Un esprit malfaisant, une brebis galeuse méritait-il le salut ?

De longs nouveaux paragraphes risquaient de s'ajouter au manuscrit de science politique tant attendu. Il ne s'agissait plus, en effet, de réinventer, non sans prétention, des procédés conçus il y a bien longtemps ou d'appliquer des recettes utilisées ailleurs.

mardi 21 mai 2024

LES MOISSONNAILLES DE LA PROSPERITE....

Etaient-ce les douleurs d'enfantement d'un nouveau système ?  Ou étaient-ce les soubresauts de l'ancien système qui se mourrait ? 

De quoi ce futur agencement porterait-il le nom ? Les haillonneux seraient-ils au rendez-vous des moissonnailles de la prospérité ?

Ce n'est que quand le coeur et l'esprit étaient en contradiction que le choix devenait un supplice. C'est que les méfaits du monstre, les exactions de la racaille, les pantalonnades de la marmaille et les saloperies de la vermine avaient convaincu les plus sceptiques. 

Cela n'avait pas été le cas des lafiens envers le gourou. L'explication la plus accommodante de cet amour inconditionnel entre le gourou et  le peuple lafien pouvait sans doute tenir dans la boutade : quand l'élève est prêt, le guide surgit ! 

Un guide que le Seigneur avait rabaissé au rang le plus simple d'humain à travers des épreuves de feu. 

Cela n'avait pas été le cas de Tonton, non plus même s'il n'était pas payé pour le savoir. Mais qui sans aucune précaution, avait mis en péril, les intérêts de sa patrie  en exerguant ses sentiments personnels pour l'ancien monstre.

Choisir, oui, c'est renoncer à tout le reste, pour sûr ! On pouvait se demander si ce choix irréfléchi n'allait pas faire de lui, la prochaine victime du gourou. 

L'onde du coup de massue aussi soudain qu'inespéré asséné sur la tête d'un hanneton avait douloureusement retenti dans les cerveaux des fripouilles. Tétanisées par la trahison du chef assassin et de sa racaille perverse, ils maudissaient intérieurement les woubis dont le soutien promis n'était que leurre. L'ancien monstre daignera-t-il seulement lâcher ses nécrobies avant leur soyé noyé ? 

Les plans de la grand'poupée en avaient été sérieusement ébranlés. L'ancien monstre qui l'avait ridiculisé urbi et orbi ne perdait rien pour attendre. Sauf que ce dernier buvait son nectar à tire-larigot. Tout se déroulait selon ses plans.

Hades s'était remis à prier pour le retour de son père Satan, son fidèle Cerbère à ses côtés.  

vendredi 17 mai 2024

PISTE BROUILLEE

Le jeune barbu avait livré le grand animal dépenaillé à son gourou. Lequel avait passé en revue et sous toutes les coutures la meilleure manière de le trucider. 

Qu'à cela ne tienne, il y avait tellement de candidats au gibet qu'il ne s'en faisait pas outre mesure que cette première puisse laisser un goût d'inachevé... Les maitres chiens avaient ainsi assisté, coi, au supplice douloureux de leur beau spécimen sur le chemin des abattoirs de l'histoire...  

Le jeune barbu s'appliquait à démontrer que tout l'échafaud social reposait sur le regard des autres. Ce que les sortilèges de l'ancien monstre lafien, la lâcheté de sa racaille et de sa marmaille ainsi que   le vacarme assourdissant de sa vermine avaient fait perdre de vue. 

La révolution pacifique avait eu lieu, certes, mais sa portée générale restait en question. Le changement d'hommes en cours aussi discriminant qu'il soit, en effet, n'était pas en soi une condition suffisante de sa réussite. 

Le quotient personnel du gourou était plus que jamais engagé et en était plus que jamais le gage le plus sûr, sur fond malheureusement inévitable d'une animosité haineuse ! 

Indubitablement, à Laf, beaucoup de choses avaient définitivement changé, beaucoup de choses ne se passeraient plus comme avant. 

Pour autant, pouvait on avec certitude faire l'économie de la violence pour casser les fondations du système ramifié à l'extérieur et fermement enraciné à l'intérieur ? Dont des pans entiers et des symboles des plus macabres restaient encore debout !

Le gourou et le June barbu cachaient bien leur plan. Effectivement, Il y avait plus à en deviner les contours qu'à voir l'angle d'attaque qu'ils avaient privilégiés. Les reformes, selon toute vraisemblance, ne suffiront pas.  

La soudaine et effrayante réapparition du sikori ajoutait au brouillage des pistes. Le chef assassin et ses éléments pervers avaient perdu tous leurs moyens.   

L'ancien monstre se relevait devant l'offensive annoncée de la grand'poupée. La meute des lascars s'était reconstituée mais pouvait-elle compter sur les nécrobies ? 

L'ancien monstre ne donnait pas tout.  

vendredi 10 mai 2024

LA FATIGANTE IMMOBILITE...

Qu'on le veuille pas, le gourou avait eu raison sur tous. La transformation des mentalités était la priorité... Le jeune barbu en tenant lui meme son micro avait donné un violent coup de pied dans la termitière de l'ordre social lafien régi jusque là, de main de maitre, par les griots... une minorité qui s'était arrogée tous les droits d'édicter le code moral social... Le païen nasard n'en revenait toujours pas de cette outrecuidance du jeune barbu... 

Mais ce n'était qu'une goutte d'eau dans l'océan car les lafiens qui avaient vécu l'horreur en étaient sortis traumatisés. Ce n'est pas le mouvement qui fatigue mais bien l'immobilisme, en effet ! Et donc, en attendant la mise en place des assises prétendument psychotérapeutiques, l'urgence, pour eux, n'était-ce pas d'empêcher la vermine de continuer de les narguer ? 

Les ruades du mamba noir, le larbin noir au coeur noir aussi noir que le charbon de bois, ainsi que les caquètements des poulets et poulardes renseignaient sur l'étendue du mal. Le monstre lafien avait jeté les fondements de son ubuesque sultanisation sur un vaste tapis de corruption d'esprits et d'âmes. 

Eh oui, le règne du monstre fut un temps de déchéance nationale, quand il advient d'avoir honte non seulement de ces dirigeants mais aussi de toute la vermine satellite du pouvoir qui, entre cupidité et inconscience, accompagne leur bassesse !  

Le grand animal avait été approché par le condoreau bâtard... Ils furent les deux bras séculiers de la dembacratie. Que peuvent-ils se dire si confidentiellement ? D'autant que le monstre etait sorti de la torpeur de la grâce... 

En son temps et lieu, fort opportunément, le gourou avait été avisé de la disparition du manteau du monstre. Cependant, si d'intenses recherches avaient permis de le découvrir un peu plus loin dans une guérite, tout déchiqueté,  il en manquait toutefois quelques pans...

De quoi augmenter le stress du gourou ? C'était bien possible. Mais pour les jababus, l'attente commençait à devenir longue ; le manuel de science politique n'était pas toujours disponible.

vendredi 3 mai 2024

LA GROSSE BLATTE...

Le jeune barbu ne cessait de surprendre agréablement le gourou à un point tel que ce dernier se demandait s'il ne vivait pas une monstrification en direct. 

Oui, le dernier exploit était époustouflant. Le jeune barbu avait débusqué du tréfonds des ténèbres, tapi dans les oubliettes de la dembacratie, une grosse blatte luisant de sadisme, pour lui couper proprement ses maudites antennes qui guidaient la terreur. 

Le jeune barbu respirait la confiance. Baïonnette en avant, il avait décidé de ne plus laisser au gourou seul la prérogative encore moins l'initiative de l'battage du système d'accaparement par  concussion et de prévarication aux différents tons de la luxure. 

Tambour battant, il semblait qu'il s'était assigné le travail de démontage de cet échafaud pervers ! C'est que la clameur tue, il avait écouté quelques otages haillonneux contre la liberté desquels le monstre avait négocié et obtenu la sienne auprès du gourou. 

Chaque récit plus glaçant que le précédent l'avait décidé... Il avait beau avoir rompu les amarres avec la barque mais n'en restait pas moins conscient de tout l'intérêt qu'il y avait à ne pas trop s'en éloigner, ne pas s'éloigner du gourou. 

Sans que cela ne soit pas, certes, question de vengeance, il s'était néanmoins promis de travailler plus que jamais à ce que cela ne se reproduise plus. Il avait approché des anciens pour nourrir la réflexion autour de la nécessaire refondation de cette maudite racaille. 

Judas, le plus grand traître de Laf, pouvait toujours courir ! Le zingaro n'avait-il pas trempé sa sale gueule et celle de son déluré père dans cette traque salace des haillonneux ?  

La marmaille perverse tremblait. Mais Hades, le fils de Satan, crânait pour se donner de la contenance devant ce troupeau de chats échaudés angoissés qui lui jetait des regards avec pitié. Oui son extinction etait programmée... Tic...Tac... Le gourou bouchait tout l'horizon, leur horizon, son horizon.