Le lever des corps de nos jeunes
compatriotes disparues prématurément au Maroc, Seynabou, Adja Arame et Sophie
n’a pas été de tout repos pour les familles éplorées. Annoncé pour 9h, les corps n’ont été disponibles
qu’à partir de 12 h !
Un retard à imputer au service défaillant
de la morgue de l’Hôpital Principal de Dakar, établissement militaire, et à ces
éloges funèbres qui déparent les lieux.
La morgue est vraiment le
dernier lieu où il devrait y avoir de l’encombrement humain au nom du respect
de la solennité de la mort qui dépasse le simple concept de rupture
biologique !
Elle ne doit pas succomber aux
mondanités où hommes et femmes se bousculent, au mépris de la loi musulmane, violant
le recueillement douloureux des proches pour ainsi dire afficher atours et
parures mais aussi tenir des discours longs et hypocrites.
Il y a pire encore. Il semble
bien qu’on donne dorénavant plus d’importance à cet accessoire lever du corps
qu’à l’essentiel rite d’enterrement.
La prière mortuaire est devenue
une simple formalité quand on voit le nombre de personnes qui ne daigne pas se
déchausser au moment de son observance.
L’entrée en cimetière n’obéit
plus à la règle qui veut que l’on n’y précède pas le mort.
A l’intérieur, ce sont les
sonneries des téléphones portables si ce ne sont pas les conversations profanes
qui troublent la sérénité des lieux où l’on piétine ou enjambe allègrement les
tombes sans aucune précaution.
En islam, la miséricorde divine
d’un mort ne réside-t-elle pas aussi dans la qualité et quantité de l’assistance qui le porte en terre ?
Malgré la clameur publique qui a
fusé depuis l’annonce de leur mort jusqu’au lever de leurs corps, il n y aura
eu qu’une trentaine de sénégalais majeurs anonymement soudés par la douleur de
cette perte cruelle de leur fille, sœur, cousine, amie et martyre Seynabou
Ndoye pour l’accompagner à sa dernière demeure aux côtés de sa grand-mère
paternelle à Yoff !
Il y a vraiment matière à
réflexion.
Que notre Maitre, Allah le Bon,
accueille Nabou, Adja Arame et Sophie dans son Paradis.
Souleymane KOUTA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire