jeudi 16 avril 2015

VANITE DES VANITES !




Le lever des corps de nos jeunes compatriotes disparues prématurément au Maroc, Seynabou, Adja Arame et Sophie n’a pas été de tout repos pour les familles éplorées.  Annoncé pour 9h, les corps n’ont été disponibles qu’à partir de 12 h !

Un retard à imputer au service défaillant de la morgue de l’Hôpital Principal de Dakar, établissement militaire, et à ces éloges funèbres qui déparent les lieux.

La morgue est vraiment le dernier lieu où il devrait y avoir de l’encombrement humain au nom du respect de la solennité de la mort qui dépasse le simple concept de rupture biologique ! 

Elle ne doit pas succomber aux mondanités où hommes et femmes se bousculent, au mépris de la loi musulmane, violant le recueillement douloureux des proches pour ainsi dire afficher atours et parures mais aussi tenir des discours longs et hypocrites.

Il y a pire encore. Il semble bien qu’on donne dorénavant plus d’importance à cet accessoire lever du corps qu’à l’essentiel rite d’enterrement.

La prière mortuaire est devenue une simple formalité quand on voit le nombre de personnes qui ne daigne pas se déchausser au moment de son observance.

L’entrée en cimetière n’obéit plus à la règle qui veut que l’on n’y précède pas le mort. 

A l’intérieur, ce sont les sonneries des téléphones portables si ce ne sont pas les conversations profanes qui troublent la sérénité des lieux où l’on piétine ou enjambe allègrement les tombes sans aucune précaution. 

En islam, la miséricorde divine d’un mort ne réside-t-elle pas aussi dans la qualité et quantité de  l’assistance qui le porte en terre ?


Malgré la clameur publique qui a fusé depuis l’annonce de leur mort jusqu’au lever de leurs corps, il n y aura eu qu’une trentaine de sénégalais majeurs anonymement soudés par la douleur de cette perte cruelle de leur fille, sœur, cousine, amie et martyre Seynabou Ndoye pour l’accompagner à sa dernière demeure aux côtés de sa grand-mère paternelle à Yoff !

Il y a vraiment matière à réflexion.

Que notre Maitre, Allah le Bon, accueille Nabou, Adja Arame et Sophie dans son Paradis. 

Souleymane KOUTA 

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