Dieu
s’est choisi le nom Amour mais à force d’être ressassé dans les prêches et
sermons depuis des milliers d’années, cette formule est devenue lapidaire. Cela
n’occulte pas, bien au contraire, la complexité de ce nom divin confondu avec
le sentiment humain.
L’amour,
sentiment humain, quoique fort recherché n’en est pas moins redouté. On
savourera avec bonheur son transport mais on redoutera tout autant les
conséquences de son emprise, observées généralement chez l’autre. De même qu’il vous fait croitre, il vous élague !
A
défaut donc de le cerner avec conscience, on le situe de façon très commode à
la jonction du cœur et de l’esprit…
Mais
rendons-nous à l’évidence, les sages d’autrefois l’ont déjà dit, selon
Manutsheri, l’homme instruit n’est plus
qu’un pauvre ignorant dès qu’il s’agit d’amour !
Le
couple originel, notre père Adam et notre mère Eve, avaient trouvé une parade
subtile pour faire proliférer le genre humain.
En donnant naissance à chaque fois des jumeaux, un garçon et une fille, ils
organisèrent des mariages entrecroisés entre les enfants des grossesses
successives … il en résultât cependant un incident fâcheux : peiné de voir
sa très belle jumelle lui échapper, Caïn, jaloux, finit par tuer son frère Abel
l’heureux élu…
La
continuité de la lignée prophétique depuis notre père Abraham ne fut pas de
tout repos ou plutôt à chaque fois que le don de prophétie se trouvât en situation d’être transmis de père en fils.
Un seul fils devait être élu
nonobstant l’exception, redevable de la jalousie de sa première épouse, du vénéré patriarche dont deux fils furent
prophètes en même temps, Isaac et Ismael.
Un
exemple à rapporter à Yokabed dont les deux garçons, Moise et Aron, furent
également prophètes en même temps.
L’histoire
de cette continuité prophétique est jalonnée de coup bas. Le cœur et l’esprit au lieu de donner
naissance à l’amour s’y opposent
férocement en victimes de l’amour…
Avec
la complicité de sa maman, Jacob extorqua par ruse le don de prophétie à son vieux
père devenu aveugle, Isaac, dont le cœur penchait pour Esaü son jumeau.
Les fils de Jacob manifestèrent leur jalousie envers leur frère Joseph,
préféré de leur père, en le jetant dans un puits duquel il sortit
miraculeusement pour poursuivre la lignée prophétique en Egypte pharaonique en résistant à la flamme bestiale de l'amour...
David
eut toutes les peines du monde à imposer le choix de son favori Salomon au
point qu’il lui fallut le secours de Dieu.
Allah
lui fit tenir par Gabriel un questionnaire avec des réponses cachetées qui
devait départager les frères rivaux. L’opposition au choix de Salomon, faut il
le souligner, était légitimement nourrie par le péché du papa, qu’on
qualifierait aujourd'hui de rapt, pour marier sa maman.
Dix
questions étaient posées :
1
|
Quelle
est la plus petite créature de Dieu ?
|
l’âme
|
2
|
Quelle
est la plus grande créature de Dieu ?
|
le doute
|
3
|
Qu’est
ce que l’homme/femme redoute le plus ?
|
la pauvreté
|
4
|
Qu’est
ce que l’homme/femme aime le plus ?
|
la richesse
|
5
|
Quelle
est l’attitude la plus honteuse ?
|
L’incrédulité
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6
|
Quelle est la pire attitude ?
|
La méchanceté
|
7
|
Quelle
est la chose la plus proche ?
|
Demain
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8
|
Quelle
est la chose la plus éloignée ?
|
Hier
|
9
|
Quelle
est la chose la plus pénible ?
|
La mort
|
10
|
Quelle
est la chose la plus douce ?
|
La vie
|
Par
ces sentences définitives, Dieu, l’Amour, ne nous remet-il pas à notre
place ? Non pas que nous n’avons point droit à l’amour mais plutôt parce
que nous savons si mal aimer. Abhorrer l’incrédulité et la méchanceté auprès de
nous ne suffit pas à car ce que nous aimons le plus ce sont les commodités de
la vie, autrement dit nous-mêmes. Or l’amour est une maladie unique en ce qu’elle
donne naissance au bonheur en générant de la souffrance.
Sitapha DIEME
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