vendredi 21 novembre 2014

LE CHOIX DE SALOMON


Dieu s’est choisi le nom Amour mais à force d’être ressassé dans les prêches et sermons depuis des milliers d’années, cette formule est devenue lapidaire. Cela n’occulte pas, bien au contraire, la complexité de ce nom divin confondu avec le sentiment humain.

L’amour, sentiment humain, quoique fort recherché n’en est pas moins redouté. On savourera avec bonheur son transport mais on redoutera tout autant les conséquences de son emprise, observées généralement chez l’autre.  De même qu’il vous fait croitre, il vous élague !

A défaut donc de le cerner avec conscience, on le situe de façon très commode à la jonction  du cœur et de l’esprit…  

Mais rendons-nous à l’évidence, les sages d’autrefois l’ont déjà dit, selon Manutsheri, l’homme instruit n’est plus qu’un pauvre ignorant dès qu’il s’agit d’amour !

Le couple originel, notre père Adam et notre mère Eve, avaient trouvé une parade subtile pour faire proliférer le genre humain.  En donnant naissance à chaque fois des jumeaux, un garçon et une fille, ils organisèrent des mariages entrecroisés entre les enfants des grossesses successives … il en résultât cependant un incident fâcheux : peiné de voir sa très belle jumelle lui échapper, Caïn, jaloux, finit par tuer son frère Abel l’heureux élu…

La continuité de la lignée prophétique depuis notre père Abraham ne fut pas de tout repos ou plutôt à chaque fois que le don de prophétie se trouvât en situation d’être transmis de père en fils. 

Un seul fils devait être élu nonobstant l’exception, redevable de la jalousie de sa première épouse,  du vénéré patriarche dont deux fils furent prophètes en même temps, Isaac et Ismael. 

Un exemple à rapporter à Yokabed dont les deux garçons, Moise et Aron, furent également prophètes en même temps.

L’histoire de cette continuité prophétique est jalonnée de coup bas.  Le cœur et l’esprit au lieu de donner naissance à l’amour  s’y opposent férocement en victimes de l’amour…

Avec la complicité de sa maman, Jacob extorqua par ruse le don de prophétie à son vieux père devenu aveugle, Isaac, dont le cœur penchait pour Esaü son jumeau.

Les fils de Jacob manifestèrent leur jalousie envers leur frère Joseph, préféré de leur père, en le jetant dans un puits duquel il sortit miraculeusement pour poursuivre la lignée prophétique en Egypte pharaonique en résistant à la flamme bestiale de l'amour...

David eut toutes les peines du monde à imposer le choix de son favori Salomon au point qu’il lui fallut le secours de Dieu. 

Allah lui fit tenir par Gabriel un questionnaire avec des réponses cachetées qui devait départager les frères rivaux. L’opposition au choix de Salomon, faut il le souligner, était légitimement nourrie par le péché du papa, qu’on qualifierait aujourd'hui de rapt, pour marier sa maman.

Dix questions étaient posées :

1
Quelle est la plus petite créature de Dieu ?                 
l’âme
2
Quelle est la plus grande créature de Dieu ?               
le doute
3
Qu’est ce que l’homme/femme redoute le plus ? 
la pauvreté
4
Qu’est ce que l’homme/femme aime le plus ?            
la richesse
5
Quelle est l’attitude la plus honteuse ?
L’incrédulité
6
Quelle  est la pire attitude ?
La méchanceté
7
Quelle est la chose la plus proche ?
Demain
8
Quelle est la chose la plus éloignée ?
Hier
9
Quelle est la chose la plus pénible ?
La mort
10
Quelle est la chose la plus douce ? 
La vie

Par ces sentences définitives, Dieu, l’Amour, ne nous remet-il pas à notre place ? Non pas que nous n’avons point droit à l’amour mais plutôt parce que nous savons si mal aimer. Abhorrer l’incrédulité et la méchanceté auprès de nous ne suffit pas à car ce que nous aimons le plus ce sont les commodités de la vie, autrement dit nous-mêmes. Or l’amour est une maladie unique en ce qu’elle donne naissance au bonheur en générant de la souffrance.

Sitapha DIEME

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