A mi-mandat pourtant, il est toujours aussi ardu de
décortiquer le style de gouvernance du bonhomme président Maky Sall.
Certes, récemment, la nomination de Mouhamed Dione au
poste de premier ministre, symbole d’un choix parfait, s’il en est, avait eu
l’heur de le présenter sous un nouveau jour, plus amène. Celui d’un président
qui avait eu le temps de prendre ses repères et qui s’apprêtait à plonger, son
pays et son peuple sous l’aisselle, dans l’océan de l’émergence.
Mais des faits saillants de l’actualité nationale très
récents aussi bien dans leur perception que leur déroulement forcent
malheureusement à freiner des quatre fers : le bonhomme président en est encore
à philosopher…
Le limogeage du procureur spécial, Alioune Ndao, n’a
pas encore, en toute vérité, fini de livrer les secrets d’alcôve de la CREI
mais ce qui en a filtré a conforté une certaine opinion selon laquelle le
président tentait de reprendre la main sur le dossier de la traque des biens
mal acquis.
Du coup, la mesure induirait que le bonhomme président
avait beaucoup laissé faire, beaucoup trop !
Que le président ait éprouvé le besoin de recevoir le
spécial procureur dans ses appartements privés pour tenter vainement de lui
faire savoir raison garder attise davantage notre curiosité.
Si Alioune Ndao, zélé procureur dépendant
hiérarchiquement de l’autorité du ministre de la justice en est arrivé à
cultiver autant de défiance que l’Etat en frisât le ridicule, il y a anguille
sous roche, il doit y avoir des non-dits quant à sa nomination, sa lettre de
mission ou sa feuille de route.
La passion cristallisée autour de la manifestation de
l’opposition prévue le 21 Novembre prochain sous la férule de Maitre Wade est
un autre fait qui fait sérieusement appréhender le pire quant à la gouvernance
du bonhomme Président.
En effet, il y a de quoi si accepter que l’opposition
exerce un droit que lui reconnaît la Constitution pose autant de problèmes à
Maky Sall et son régime !
Comment le bonhomme président, étant né après les indépendances
et ayant fait toutes ses humanités sous la tente de la démocratie plurielle
peut il être ringard à ce point ?
Ou serait il atteint d’amnésie ? Alors c’est bien pire car cela équivaut à fuir
son ombre, une fuite éperdue en avant vers l’étranger en pèlerinage expiatoire, villégiature ludique ou pour se proposer le commis aux basses besognes de ses collègues ou financiers …
Il veut oublier
ce qui fait mal et refuse de se prononcer, intervenir énergiquement aurait été
plus adéquat je présume, comme sur le drame abominable vécu par cette jeune
femme sénégalaise qui rejetée par six hôpitaux publics d’affilée, toute la nuit
durant, a perdu ses jumeaux ajoutant au massacre organisé des bébés dans les
structures sanitaires du pays par la légèreté ignoble du personnel soignant…
Son ministre de la santé n’étant qu’une figurine de l’OMS.
Mais c’est vrai, dans un pays où les politiciens –
seuls admis au banquet du pouvoir – sont de moins en moins porteurs de valeurs
de référence, il faut bien le dire : la démocratie n’est qu’un abject système
de roulement.
Baye Lamine DIOP
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