Le bonhomme président Maky Sall serait en colère contre ses ministres.
La presse sénégalaise dans son ensemble a relaté ses mots très durs
lors du dernier conseil des ministres qui s’est tenu à Kédougou, la région du
Sénégal la plus riche et la plus pauvre également, paradoxalement.
Il soutient avoir détecté des cas d’incompétences avérées avant
d’inviter ses ministres à être plus consciencieux car on n’accélère pas la
cadence juste avec des mots.
Eh bien, le bonhomme président ne finira jamais de nous surprendre !
En refusant de sanctionner l’incompétence, il se rend tout
bonnement inexcusable aux yeux de l’opinion quant à l’exacerbation de la crise
qui sévit durement.
Son attentisme pourrait également se révéler un aveu de taille.
Comment accélérer, en effet, une cadence sans une claire indication de la
direction à prendre ?
Sous ce registre, les
ministres sont beaucoup plus à plaindre.
Un, ils sont obligés de se solidariser avec le premier ministre
Amina Toure, l’auteure du malencontreux slogan accélérer la cadence…
Deux, ils auront bien été en peine de trouver le chemin avec le
flou magistral qui a entouré la vision du chef de l’état jusqu’à l’accouchement
récent du plan Sénégal émergent.
Mais le bonhomme président, tout compte fait, ne doit s’en
prendre qu’à lui-même. Comme toujours, eh oui, hélas !
Sa menace publique de sanctionner les responsables de son parti
qui perdront dans leurs localités d’origine, aux Locales de juin prochain a
contribué d’une certaine manière à l’incompétence qu’il dénonce.
Les ministres, pour la plupart des responsables de son parti,
ont naturellement déserté leurs bureaux pour le terrain politique.
Pour se mettre à l’abri des humeurs du chef
ou pour trouver une planque politique plus sure ?
Ibrahima SIDIBE
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