samedi 17 mai 2025

LE PACTE EPIPHANIQUE...

L'inconfort psychologique de la marmaille et de la racaille amplifiait le désarroi pathétique du monstre et sa vermine. Ils n'aspiraient qu'à une chose, sortir de cette rumination anxieuse, celle d'un risque de perte totale d'un certain patrimoine caché en l'occurence. 

Funeste extrémité pire que la mort pour ces immondices qui avaient vendu leur âme au diable, tel Judas, le plus grand traître du Gourouland ! 

Ainsi cette traque ahurissante du gourou n'avait été qu'une stratégie désespérée de préservation de patrimoines indignement acquis, de conservation de positions de rente ineptes. Une fuite en avant, en vérité !

La prise d'otages s'était imposée comme un nouveau moyen de lutte. Ce grand classique de la guerre psychologique, lorsque l'on ne peut gagner par la force brute. On etait réduit, alors, à tenter d'atteindre l'adversaire dans sa dignité meme, le rendant fou à etre manipulé et contraint sans retenue. Sans doute que les beaux yeux du jadis plénipotent et baleze trouvère du monstre, porte flambeau des aigrefins, en valaient la peine mais les dés étaient loin d'être jetés. 

Le risque était grand que cela ne soit de la part du monstre une manoeuvre de diversion qui confinait l'adversité au bord des falaises abruptes d'une judiciarisation du chantage, à l'aide de ses fidèles cacaotés rémunérés à la goutte de salive venimeuse

Mais c'était sans compter sur le sixième sens affuté de la squaw. Le plus calmement du monde, elle avait anticipé et démonté  un coup tordu de ce monstre, lequel avait confié pleins pouvoirs à son larbin noir au coeur plus noir que le charbon noir pour qu'il offre ses services à l'ouroboros. Fomenter la plus grande coalition antigourou jamais vue, sous couvert, bien entendu, de l'émanciper de l'emprise troublante du gourou.     

Ne devait-on pas remonter ainsi l'horloge ? Oui car, il n y avait pas plus d'instabilité politique qu'il n y avait de défi économique. Le problème était sociétal. 

Cette récurrence du chapardage au plus haut sommet de l'Etat, dénoncée rituellement en début de chaque magistère au nom d'une normale reddition des comptes avant de se muer en vulgaire règlement de comptes n'étai-elle pas en soi une pathologie sociale ? Que dire, également de cette indiscipline notoire, de cette insouciance de l'intérêt general, une norme déviante internalisée ?   

Il ne fallait pas perdre les repères surtout maintenant que le remède idoine à ce mal profond avait été découvert : la transformation des mentalités. Même si, au demeurant, elle  consistait essentiellement dans un arbitrage sous haute tension du combat du genre de vie contre le niveau de vie, de l'enracinement contre l'assimilation, le combat entre les satisfactions individuelles immédiates et hédonistes contre l'émancipation collective prochaine mais béatifiante.   

Le sentiment le plus largement partagé était justement que le gourou avait reçu la mission de briser le cercle vicieux des maux de la société gouroulandaise et, au délà, alkebulanaise. Et non pas sauver qui que ce soit mais réveiller tout le monde. Décoloniser les mentalités, désintoxiquer les affects, signer la fin de l'adoration des bourreaux. Tâche ardue que de faire de chacun le gourou de sa propre vie !

Il venait d'accomplir son pèlerinage intérieur extérieur. Aussi vrai que les vraies connexions n'ont pas besoin d'antennes, le gourou et son archétype s'étaient rencontrés aux frontières de la mystique et de la politique. Que s'étaient-ils dit ? Le transfert avait-il eu lieu ?  

mardi 13 mai 2025

TERRA HORRIBILIS....

Le monstre exultait devant le petit maure qui l’accueillait, hilare, à la coupée de son jet privé. On entendait Judas, le plus grand traître du Gourouland, arriver à grands pas. Il allait certainement débarquer avec Hibou Lugubre.

Le monstre avait raison de jubiler car tout ce qui faisait mal au Gourou lui faisait énormément plaisir ! La marmaille et la racaille, sœurs diaboliques, complices du monstre sanguinaire et actrices fidèles parmi les fidèles auprès de son infecte vermine ethnotellectuelle, avaient fait du bon travail.

La tension avait été bien palpable à mesure que l’étau se resserrait autour des infâmes larbins et on craignait à juste raison que des haillonneux ne soient pris pour les agneaux de sacrifice de cette déconvenue psychologique, comme il est de bon ton dans notre tradition négro-païenne. 

Rien n’a été pardonné au gourou et ce n’est pas aujourd’hui la veille. Les haillonneux n’étaient pas seulement sacrés aux yeux du Gourou, ils étaient son talon d’Achille. On n’avait pas besoin d’aller chercher bien loin pour savoir qu’il suffisait de toucher un haillonneux pour atteindre sa corde sensible.

Même si les haillonneux étaient légitimement animés du sentiment de vengeance, qui était tout aussi droit moral que le pardon dont firent preuve le Gourou et son ouroboros.

Même s’ils avaient bien raison au fond de croire que le droit était incapable de répondre à leur mal et que la loi était inopérante à s’appliquer dans leur situation où le code moral était cassé.

Même si la vengeance n’exprimait qu’un besoin émotionnel de restauration de l’ordre moral.

Même si ce n’était que l’essence même de la justice que de vouloir faire payer les coupables d’actes de barbarie et de meurtre.

Même si l’on pouvait concéder que les travaux de radoub budgétaire, avec la traque des pilleurs de la République, soient prioritaires.

Même s’ils pouvaient s’indigner du manque de volonté et du peu de courage de l’ouroboros de balayer vite et propre...

Ne devaient-ils pas prendre leur mal en patience et continuer de faire confiance à leur plus grand avocat, leur gourou, tout aussi sacré pour eux ? D'autant qu'il n'était jamais venu à l'idée de qui que ce soit de douter de lui.  N'avait-il pas tracé la voie ? N' avait-il pas toujours su la montrer, même dans les moments les plus sombres ?

Dans un autre sous-monde, les maîtres chiens battaient chaque jour leur propre record de cruauté. Leur nature humaine enterrée sous les gravats de l’abjection, ils voguaient, sans honneur ni grandeur, dans une terra horribilis, cinglant vers des horizons où même les ténèbres refusaient de les suivre. Chaque aube, ils dressaient de nouveaux autels à la barbarie, y sacrifiant tout ce qui respirait la dignité.

Et dans les sphères plus élevées, là où les tempêtes se trament à l’échelle des empires, Teddy et l'empereur rouge se jaugeaient par des haka avant de fumer le calumet de la paix. Un étrange cérémonial en prélude à la signature du nouveau pacte qui allait déterminer le sort du monde pour un bon temps. 

Reprenant, sans crier gare, sa nature archaïque ursine, Soso avait époustouflé par un geste de réconciliation que l'on ne saurait prendre pour faiblesse tant que le prix n'était pas fixé. Ce coup d'avance interrogeait sur sa prescience d’ours. Lui seul savait. Et il n’était pas un bonhomme du genre à supplier pour une place à la table. 

C'était dans tous les cas, une première carte montrée avant même que la partie ne commence. 

Trop tôt pour dire s’il s’agissait d’un retournement ou d’un sursaut.

Trop tôt pour juger l’écho que cela laisserait dans les siècles.

vendredi 9 mai 2025

LA LUMIERE A RANIMER....

L’Ouroboros était revenu du royaume des forêts, fort secoué. Même dans ses errances les plus philosophiques, jamais il n’aurait imaginé devoir autant au gourou. Le maître des haillonneux. L’oracle silencieux des damnés. Ainsi, partout en Alkebulan, on l’attendait ; on l'avait adopté comme l'exécutant du projet du gourou auquel tous s'identifiaient à présent. On le scrutait, on le soupesait. Il incarnait désormais les aspirations inexprimables des jeunes et des vieux, des filles et des garçons, des élites et des peuples.

Ce n’était pas une charge, c’était un appel. Sa génération n’avait pas seulement hérité d’un présent glauque. Elle avait reçu une braise. Une lumière à ranimer. Il fallait oser écrire une nouvelle histoire. Non plus un récit fantasmagorique de soumission mais un sursaut libérateur de dignité. Car l’histoire ne se lit pas dans les livres des autres. Elle ne naît pas dans leurs dates ni dans leurs récits imposés. Elle pousse, comme une racine ancienne, dans les représentations, les rites, les joies, les douleurs, les silences et les luttes tues des devanciers.

Elle ne se façonne pas, non plus, sous le regard d’ailleurs en courant après les wagons construits par d'autres et certainement pas en adoptant la solution "miraculeuse" de l’intelligence artificielle. Oui, comment croire que c'est ainsi, par elle, que l’on pourrait guérir les sociétés alkébulanaises abruties, sevrées de leur mode de vie, brutalement déconnectées de leur lien au vivant ?

Dire que le monde allait changer était une lapalissade. Le monde était déjà en train de changer. Les  seules vraies questions à se poser étaient : Qu’y avait-il à gagner ? Qu’espérions-nous y gagner ? Que risquions-nous d’y perdre ?

Encore une fois, les yeux etaient suspendus aux lèvres du gourou. Cet homme étrange ni obnubilé par le pouvoir, ni avide de gloire et qui semblait posséder le don rare de transformer ses paroles d’hier en prophéties aujourd’hui réalisées. Son courage n’était pas celui des conquérants, ni des maîtres mais de celui qui savait que le vrai pouvoir résidait dans les coeurs de ses semblables transportes par ses paroles de vérité et de clarté vers l’élévation de l'âme et la transformation des consciences.

Pendant ce temps, au Gourouland, un drame se jouait.

Le Mamba noir, le larbin noir au coeur aussi noir que le charbon noir, frisait une crise d’apoplexie. Ne  venait-il pas de rabrouer, sans ménagement, la Pintade de Tangun, dont le caquetage intempestif menaçait son équilibre nerveux, et d’éconduire la Tête-d’Œuf, dont l’obséquiosité gluante avait fini par l’irriter plus que flatter son ego boursouflé.

Et pour cause, le flibustier pervers avait choisi de capituler devant le gourou ennemi, sans panache ! Un renoncement de cancrelat, comble d’ironie, qui intervenait au moment précis où il s’apprêtait à lui présenter son dernier chef-d’œuvre : un plan ourdi avec un soin pathétique, résultat de contorsions mentales aussi viles que malsaines. Tout était donc à refaire. Le plan n’était pas totalement ruiné mais le retard l'éloignait encore plus que jamais du monstre. 

Ce monstre désormais affalé sous le poids de ses intrigues vicieuses, foudroyé par la sombre révélation : sa cour n’avait jamais été qu’une foire aux malandrins. Une association de malfaiteurs, les uns, des aigrefins de première catégorie et les autres de vils courtiers. A quoi bon continuer d'entretenir sa bande d'ethnotellectuels grillés ? 

Les jababus se posaient une question simple, presque enfantine : Qu’est-ce qui, au juste, avait pu donner autant d’audace à la vilaine et cupide marmaille ? Comment avait-elle pu, dans un accès d’ignorance hypertrophiée, confondre indépendance et liberté ? 

Une dégénérescence civique ?

Aurait-elle  été influencée par l'insistance de la bêtise ou la persistance de la connerie chez la racaille ? La bêtise, oui, bestiale. Celle qui s’acharne têtue, la bêtise imbue d’elle-même, de son impunité !

dimanche 4 mai 2025

HISTOIRE DE BASE ARRIERE...

Le gourou pouvait-il s’aimer autant qu’il était aimé ? Comment assumer cet amour inconditionnel et incirconstanciel à long terme ? On ne l’adulait pas par illusion : on l’admirait pour ce qu’il incarnait réellement.

Il semblait plus aimé qu’il ne s’aimait lui-même. Et oui, à l’évidence, ce n’étaient pas les marabouts, c’était Dieu !

Sans le chercher, le gourou était devenu le porte-étendard de la conscience anti-impérialiste métropolitaine, luttant contre la vassalisation des Alkebulanais, toutes couches confondues.

L’ancienne métropole n’était pas exempte de reproches. La misère de sa périphérie, notamment alkebulanaise, lui était constamment renvoyée. La coopération politiquement infantilisante, à travers des relais locaux pervertis par le "Tonton" méprisant, et l’accaparement des ressources naturelles, ne laissaient que le minimum nécessaire à la reproduction simple des populations locales.

Et pire encore : on l’accusait de pactiser avec des forces malignes menaçant la Négritie.

Comment continuer à ignorer que le gourou détenait les clefs de la rédemption dans les esprits des Alkebulanais ?

Aussi contradictoires qu’elles aient pu être, certaines rencontres improbables ont constitué des tournants politiques dans l’histoire.

L’histoire bégaie, surtout quand ceux qu’on disait fous accomplissent l’impossible, pendant que les experts prennent des notes.

La sécurité est devenue une priorité partout à Alkebulan. C’était le socle communément admis pour la souveraineté, déclinée sous toutes ses formes. Le défi était clair : Alkebulan allait-il devenir un atout décisif dans le conflit mondial ou une simple base arrière pour les protagonistes ?

Une base arrière peut être le cœur silencieux de la victoire, là où préparation des élites et soutien populaire forgent les forces gagnantes. Sinon, elle devient un refuge de spectateurs naïfs, n’osant affronter la réalité du combat.

L’ouroboros ne se laissait pas conter. Garant de l’ordre public et de l’intégrité territoriale, il avait le devoir de fédérer les énergies pour matérialiser la force sécuritaire. Une force qualifiée pour toutes les tâches, injectant rigueur et patriotisme. Une réserve stratégique pour protéger, concrétiser et réajuster l’action publique.

Il est temps d’oser changer de paradigme sur le patriotisme économique du secteur privé, ou mieux, de s’en défaire. Comment exiger de la loyauté nationale d’un capital qui, par nature, n’a ni racines ni frontières ?

Le capital est apatride, fluide et opportuniste. Vouloir lui imposer un patriotisme, c’est comme demander à l’eau de respecter des murs.

Le secteur privé ne peut être patriote tant que le capital peut fuir, spéculer et prospérer ailleurs, sans mémoire ni devoir.