La facture de la modification constitutionnelle
proposée par le bonhomme président Maky Sall sera très salée… Ce n’est pas moins de 13 milliards, inscrits
au budget 2016, que cela risque de couter, en effet !
Avouons que c’est vraiment cher payé pour un pays très
pauvre, juste pour que le président respecte sa parole d’écourter son mandat. Une
démission aurait suffi largement et aurait été moins dolore ! 700 millions ont déjà été engloutis par la Commission Nationale de Reformes des Institutions pour des brouilles, en fin de compte !
Cela accroit notre scepticisme par rapport aux
véritables motivations du bonhomme président, au vu de la banalité des points
soumis à l’assentiment populaire d’une part et d’autre part des conséquences budgétaires
qui devraient découler de l’adoption des reformes.
D’un, les citoyens peinent à voir encore tous leurs
droits appliqués, notamment celui de la santé, pour qu’on en rajoute de
nouveaux, essentiellement mimétiques.
Pis, l’application du droit à la vie et à l’intégrité
physique des citoyens est caractérisée par des manquements à l’origine de
drames humains qui engagent tous la responsabilité des forces de l’ordre et/ou de
sécurité ou la carence de l’Etat.
Qu’un bus sans frein puisse heurter une citoyenne, un
container puisse écraser une dame dans sa voiture, que des détenus meurent dans
les prisons, que gendarmes et policiers assassinent et torturent des citoyens
et que toutes ses tragédies restent sans conséquence aurait du militer en
faveur d’un renforcement de la sécurité et la défense de la dignité des
citoyens !
La Constitution, notamment en ses articles 6 et 7,
est-elle respectée par l’Etat qui se singularise de plus en plus par des
interdictions administratives et emprisonnements tortueux d’opposants
clairement attentatoires au droit constitutionnel consacrant la liberté
des citoyens ?
De deux, des ressources financières additionnelles vont
être nécessaires pour prendre en charge le fonctionnement de nouvelles
institutions ainsi que l’élargissement d’autres… le Haut Conseil des
collectivités n’est qu’une résurgence de l’accessoire Sénat qui apparaît ainsi comme argument de campagne électorale de politique politicienne. et on se demande encore en quoi l'augmentation du nombre de juges du Conseil Constitutionnel apporte -t- elle du progrès.
De trois, le Sénégal risque de voter trois années consécutives.
Et de quatre, on notera une certaine mystification que
l’appel du pied aux candidatures indépendantes à toutes les élections n’a pas
pu camoufler.
Verrouiller une constitution c’est un outrage aux
générations futures en ce sens que ces dernières sauront mieux que leurs
devancières ce qui leur est le plus bénéfique dans leur contexte du moment.
Des points capitaux ont été oubliés à savoir
l’indépendance de la Justice, en cassant son
inféodation regrettable à l’Exécutif, mais encore l’éloignement du président de
la sphère partisane et la modélisation de sa fonction à dimension humaine.
Alors bonhomme président, nous ne nous tairons
pas ; soyez plutôt homme de votre temps et dialoguez, la dictature est
passée de mode… Nul individu ne peut s’attribuer l’exercice de la
souveraineté ! (art 2 de la Constitution).
Auguste BARAYE
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