mardi 19 janvier 2016

LE SILENCE DES MOUTONS....

La facture de la modification constitutionnelle proposée par le bonhomme président Maky Sall sera très salée…  Ce n’est pas moins de 13 milliards, inscrits au budget 2016, que cela risque de couter, en effet !

Avouons que c’est vraiment cher payé pour un pays très pauvre, juste pour que le président respecte sa parole d’écourter son mandat. Une démission aurait suffi largement et aurait été moins dolore ! 700 millions ont déjà été engloutis par la Commission Nationale de Reformes des Institutions pour des brouilles, en fin de compte !

Cela accroit notre scepticisme par rapport aux véritables motivations du bonhomme président, au vu de la banalité des points soumis à l’assentiment populaire d’une part et d’autre part des conséquences budgétaires qui devraient découler de l’adoption des reformes.

D’un, les citoyens peinent à voir encore tous leurs droits appliqués, notamment celui de la santé, pour qu’on en rajoute de nouveaux, essentiellement mimétiques.

Pis, l’application du droit à la vie et à l’intégrité physique des citoyens est caractérisée par des manquements à l’origine de drames humains qui engagent tous la responsabilité des forces de l’ordre et/ou de sécurité ou la carence de l’Etat.

Qu’un bus sans frein puisse heurter une citoyenne, un container puisse écraser une dame dans sa voiture, que des détenus meurent dans les prisons, que gendarmes et policiers assassinent et torturent des citoyens et que toutes ses tragédies restent sans conséquence aurait du militer en faveur d’un renforcement de la sécurité et la défense de la dignité des citoyens ! 

La Constitution, notamment en ses articles 6 et 7, est-elle respectée par l’Etat qui se singularise de plus en plus par des interdictions administratives et emprisonnements tortueux d’opposants clairement attentatoires au droit constitutionnel consacrant la liberté des citoyens ?

De deux, des ressources financières additionnelles vont être nécessaires pour prendre en charge le fonctionnement de nouvelles institutions ainsi que l’élargissement d’autres… le Haut Conseil des collectivités n’est qu’une résurgence de l’accessoire Sénat qui apparaît ainsi comme argument de campagne électorale de politique politicienne. et on se demande encore en quoi l'augmentation du nombre de juges du Conseil Constitutionnel apporte -t- elle du progrès. 

De trois,  le Sénégal risque de voter trois années consécutives.

Et de quatre, on notera une certaine mystification que l’appel du pied aux candidatures indépendantes à toutes les élections n’a pas pu camoufler.

Verrouiller une constitution c’est un outrage aux générations futures en ce sens que ces dernières sauront mieux que leurs devancières ce qui leur est le plus bénéfique dans leur contexte du moment.

Des points capitaux ont été oubliés à savoir l’indépendance de la Justice, en cassant son inféodation regrettable à l’Exécutif, mais encore l’éloignement du président de la sphère partisane et la modélisation de sa fonction à dimension humaine.


Alors bonhomme président, nous ne nous tairons pas ; soyez plutôt homme de votre temps et dialoguez, la dictature est passée de mode… Nul individu ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté ! (art 2 de la Constitution).


Auguste BARAYE

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire