dimanche 10 janvier 2016

DEVOIR D’INGRATITUDE ?


Il est sidérant de réaliser la promptitude à laquelle nos chefs d’Etat tournent casaque, une fois élus.

Cela n’est guère surprenant car il est très tentant de faire la politique maintenant car les paradigmes ont changé. Jadis repaire des marginalisés de fait et idéalistes indécrottables qui y sont tombés au détour d’une lecture ou d’un brutal éveil de la conscience, on choisit à présent d’y entrer comme dans un cercle élitiste pour gout du lucre principalement.

Le bonhomme président Maky Sall ne déroge guère à la règle au vu de la polémique suscitée par son discours de présentation de vœux à la nation…

Mal lui a pris de rompre avec la sobriété dont il s’est affublée depuis ses débuts.  Son avalanche de chiffres aura beaucoup ému auditeurs et téléspectateurs car la télé montrait clairement l’image d’une personne dont le cœur n’y était pas, qui croyait guère à l’histoire qu’elle racontait.

Mais moins que cette ribambelle itérative de chiffres, c’est la sincérité de son engagement à écourter son mandat de 2 ans qui pose à présent problème.

En agitant la question référendaire, la tournure subitement macho de sa voix nous a définitivement convaincu que notre bonhomme avait fait volte-face.   

A présent, il veut perdre le clou de son engagement personnel de réduire son mandat dans le trou d’une modification constitutionnelle de la durée du mandat présidentiel tel qu’inscrit dans la Constitution avec une exploration de la possibilité d’applicabilité immédiate.

Cet amalgame déroutant est la preuve que le bonhomme ne porte plus son combat.

On voyait bien venir avec les prises de positions de ses camarades rivalisant d’agressivité et de toupet par rapport à la question. Ces derniers ne lui rendent nullement service… Pourquoi s’échiner éperdument à allonger une chose qui s’annonce irrémédiablement courte ?

C’est juste que cela en devient encore beaucoup plus pathétique pour lui que de devoir porter un combat qui n’est pas le sien, autrement dit de lutter à son corps défendant…

Que dire sinon que c’est une bataille perdue d’avance, Referendum ou pas, d’autant plus regrettable qu’il est question d’honorabilité !

Mais l’avenir n’est ce pas la trahison des promesses ? Et s’il fallait condamner tous les ingrats qui sont au monde, à qui pourrait-on pardonner ?

Prosper GOMIS

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