jeudi 25 octobre 2012

SITUATION BLOQUEE...


 Plus d’une heure durant, une horde de jeunes fous furieux, en plein centre ville, ont pris en otage tout un pays.

A moins de 100m du Commissariat Central de la Police, sur la place de l’Indépendance, ils ont saccagé, pillé et brulé des véhicules et des magasins.

Devant cette carence notoire de la force publique, les sénégalais sont tous interpellés à plus d’un titre…

Qu’est ce qui a empêché à la police d’intervenir ?   Sans doute qu’elle est bridée, à juste raison, par le lynchage haineux dont le commissaire Harona Sy est victime et l’oubli volontaire de la mort du jeune policier Fodé Ndiaye…

Mais ces explications ne sont guère suffisantes pour comprendre cette folie destructrice qui s’est emparée des thiantacounes.

S’ils en sont arrivés à cette funeste extrémité, c’est bien qu’ils ont le sentiment que leur guide religieux est victime d’une injustice à travers un traitement inéquitable de son dossier judiciaire. 

En cela il ne faut point se voiler la face…

C’est que le dossier du Cheikh Bethio Thioune, du moins son traitement, est à mettre en parallèle avec celui de Barthelemy Dias…

Les deux dossiers partagent, en effet, plusieurs points communs :

1.     ils concernent des meurtres
2.     ils bénéficient d’une médiatisation à outrance
3.     ils sont des imbroglios politico-judiciaires

Mais ils se différencient tout aussi au plan de leurs traitements contradictoires qui ne sont pas toutefois sans faire poindre un empiètement inqualifiable et inacceptable du pouvoir exécutif dans le territoire du pouvoir judiciaire.

En fait, Messieurs les juges sénégalais ne savent se mettre en valeur que quand il s’agit de revendiquer des privilèges... qu’ils ne méritent finalement point …et qui sont chèrement payés en retour…!

Parce que ce qui est incompréhensible et navrant dans tout cela, c’est de constater qu’au moment où le Cheikh Bethio Thioune est dans les liens de la prévention, fort justement d’ailleurs, en attendant que les responsabilités soient situées par rapport à la sombre histoire du double meurtre de Dar es Salam, Barthelemy Dias a bénéficié d’une liberté provisoire pour se voir investi par la majorité puis élu député et membre du Bureau de l’Assemblée nationale, bénéficiant du coup de l’immunité parlementaire….

 Du coup, notre fameux capitaine, Maky Sall, en est arrivé à faillir à son pompeux serment d’être le Président de tous les sénégalais. 

Si au bout de six mois seulement de magistère, il en est arrivé à perdre toute sa crédibilité, c’est bien qu’aux yeux des populations, la véritable cause de cette situation bloquée que nous vivons est que la patrie ne passe pas encore avant tout le reste, son parti notamment, comme il s’y était engagé…

Il n’est de pire situation que d’être méprisé, il est mieux  d’être haï, comme le dit un bon vieux dicton…

Des lors, au vu de la détermination jusqu’au-boutiste de plus en plus clairement affichée par de larges cercles de ce pays essentiellement peuplé de jeunes et de femmes, il serait bien inspiré de se déterminer en toute responsabilité …
Mamadou Diop

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