mardi 21 juin 2011

A VOTRE TICKET !

La nouvelle trouvaille du maitre du jeu politicien, Abdoulaye Wade, fait beaucoup jaser. Elle a littéralement semé l’effroi dans les états-majors de la foultitude de partis et mouvements politiques constitués au Sénégal.

Cependant en décidant l’institutionnalisation de la vice-présidence, le Président de la République montre qu’il a de la suite dans idées. Enfin ou trop tard, peu importe !

Car faut il rappeler que c’est du haut de l’estrade spécialement dressé dans l’enceinte du stade Léopold Sédar Senghor à l’occasion de sa prestation de serment, le samedi 1er avril 2000, qu’il proclamait urbi et orbi la fin de la gestion solitaire du pouvoir sous les regards approbateurs de ses contempteurs d’aujourd'hui, en particulier.

Cette gestion solitaire du pouvoir, Me Wade l’aura quand même expérimentée sous toutes les facettes pendant dix longues années jusqu'à lui faire atteindre un point caricatural !

Laquelle expérience, quoique dramatique à tous les niveaux, a eu l’heur cependant de révéler au grand jour les limites et tares d’une telle conception. Afin que nul n’en ignore !

Sous ce rapport, cette nouvelle offre présidentielle quand bien même elle suscite une suspicion légitime quelque part n’en demeure pas moins un motif de satisfaction.

En tout état de cause, l’accueil réservé à cette offre nous parait démesurée et stupide.

Nous relevons en particulier les ruades des anciens garçons de Me Wade : Maky Sall et Cheikh Gadio qui appellent carrément à la violence et à la prise du pouvoir par l’armée nationale !

On peut comprendre qu’ils veuillent s’émanciper de leur maitre en bandant leurs muscles de nouveaux riches mais c’est dommage qu’ils choisissent, pour ce faire, d’arpenter le sentier de l’immaturité.

L’argent appelle le pouvoir, n’est ce pas Idrissa Seck ?, mais cette radicalisation ridicule ne peut en aucun cas les servir car elle participe d’une ignorance certaine des réalités sociologiques du Sénégal.

D’autant que cette nouvelle offre présidentielle devrait les rassurer au lieu de les effrayer. Eux qui n’avaient comme fonds de commerce que la présomption fantasmagorique de la dévolution dynastique du pouvoir !

« Il n’y a pas d’émancipation possible sans la prise de conscience explicite de ce par quoi on est asservi, et plus fondamentalement sans la conscience même de l’asservissement, jusque-là étouffée, anesthésiée par les habitudes et le poids des conformismes »

Heureusement que Abdoulaye Bathily, icône incontestable de l’échiquier politique, a su tirer le courage de sa sagesse pour les rappeler à l’ordre !

Les autres réactions peuvent se comprendre d’un double point de vue de la logique d’opposition qui tourne en bourrique toute idée émanant du pouvoir et aussi de la mentalité possessive des chefs de partis peu enclins à partager le pouvoir.

En tout état de cause l’institution d’un ticket présidentiel mérite une réflexion plus sereine.

Elle ne devrait pas être aussi rapidement rejetée par l’opposition qui a adhéré sans réserve aux conclusions des assises nationales qui ont proposé un régime parlementaire en tant qu’elle représente une étape dans la déconcentration des pouvoirs exorbitants conférés au Chef de l’Etat.

En outre, elle clôt, dans une ambiance de précampagne survoltée, le débat cocasse entretenu à des fins inavouables sur une présupposée succession du fils au père !

Enfin, chacun d’entre nous a le droit aussi bien de suivre Abdoulaye Wade que de s’opposer à lui mais aussi le devoir de ne point songer à saper les bases de la paix sociale !

Baba Fall

cilpdak@yahoo.fr

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