mardi 7 juin 2011

ILS SONT MORTS BETEMENT...

Papa Cheikh Sall, Ramatoulaye Drame, Boubacar Baldé et Malik Ba sont morts.

Papa, Rama et Bouba ont été les victimes de la bêtise humaine qui a pris possession de nos routes par le truchement de cette cohorte de jeunes chauffards impolis qui se sont emparés de nos routes au volant des voitures de transport de voyageurs et des poids lourds.

La condamnation du chauffard à cinq ans de prison pour homicide involontaire est pour le moins insuffisante et insultante au regard des trois âmes jouvencelles fauchées et des circonstances dans lesquelles le drame est arrivé.

L’absence de réaction idoine de la part des organisations des jeunes, du mouvement y en a marre en particulier, ne cessera jamais d’étonner que les histoires politiciennes l’emportent toujours sur les vrais problèmes !

Bernanos disait justement : Je pense depuis longtemps que si un jour les méthodes de destruction de plus en plus efficaces finissent par rayer notre espèce de la planète, ce ne sera pas la cruauté qui sera la cause de notre extinction, et moins encore, bien entendu, l’indignation qu’éveille la cruauté, ni même les représailles et la vengeance qu’elle s’attire, mais la docilité, l’absence de responsabilité de l’homme moderne, son acceptation vile et servile du moindre décret public. Les horreurs auxquelles nous avons assisté, les horreurs encore plus abominables auxquelles nous allons maintenant assister, ne signalent pas que les rebelles, les insubordonnés, les réfractaires sont de plus en plus nombreux dans le monde, mais plutôt qu’il y a de plus en plus d’hommes obéissants et dociles »

A défaut de reformer les conditions d’obtention du permis de conduire cette catégorie de véhicules, une refonte de la loi s’impose pour dissuader de telles tragédies dont la récurrence heurte péniblement. Sinon, il n y a vraiment pas de quoi retaper les routes puisque leur qualité influe directement sur le nombre et la gravité des accidents. En effet, nous remarquons que plus les routes sont bonnes, plus il y a des accidents mortels !

Les quatre se partagent ainsi le triste sort d’être morts bêtement à la fleur de l’âge. Une mort qui engage au premier chef la responsabilité des forces de l’ordre…

Aussi, la course à la plus abjecte cruauté, nourrie essentiellement de la certitude de leur impunité, la passivité citoyenne et l’immobilisme des mouvements civils, que se livrent gendarmes et policiers sur le dos des citoyens est elle loin d’être terminée, tout autant que la liste macabre des victimes des forces de l’ordre ne va pas cesser, sitôt, de s’allonger.

Si les agents de la circulation faisaient correctement leur travail, ils auraient acquis l’autorité nécessaire pour dissuader toute velléité de rodéo automobile, notamment entre camion et bus, du genre de celui qui est à l’origine du drame qui a couté la vie à ces jeunes plongeant leurs familles et leurs compatriotes dans un désarroi fort compréhensible.

Si les gendarmes maitrisaient mieux les arcanes de leur métier - qui est de maintenir l’ordre (même dans le chaos !) - en utilisant leur cervelle ne serait-ce qu’au prorata de leur force brute, ils auraient pu éviter le drame à Sangalkam.

Il n’est que de considérer la façon ahurissante avec laquelle le honni commandant Sarr de la brigade de gendarmerie de Sangalkam a fracassé le crane du jeune Malik Ba avec une arme de guerre dont la présence, tout autant que son usage, entre ses mains suscite toujours question et étonnement !

Les populations, les civils comme ils disent, seraient elles donc des ennemis de guerre pour les éléments des forces de l’ordre ?

Une très bonne question révélatrice d’un état mental quant on sait que nos casernes ne sont truffées désormais que de chasseurs de primes onusiennes au sein des farfelus contingents de maintien de la paix, du plus gradé des officiers à la toute bleue recrue.

Mais aussi un bon indice de l’immaturité des forces de l’ordre dans la démocratie sénégalaise qui veut tellement devenir majeure !

Et à ce niveau-là, malheureusement, ce ne sont pas les seuls à plaindre !

En effet, comment qualifier la déclaration de guerre mystique -sur des fondements ethniques désuets - que la famille du défunt Malik Ba a cru devoir lancer sur un ton de défi au President de la République ?

Sans doute, il faut crever les abcès, d'une part l'émotion ne peut pas tout justifier et d'autre part, la sagesse, dit-on, a besoin si peu d'instruction !

Meme si c'est à l'honneur de l'homme africain de redécouvrir son fonds païen parce que nous sommes convaincus que c'est le vecteur obligé d'une nouvelle tentative de s'insérer plus normalement et de s'adapter de la façon la plus adéquate au monde contemporain, il faut définitivement reconnaitre que seules des solutions concrètes constituent la réponse en face des problèmes concrets...

Et d'ailleurs, l'efficacité de ce mysticisme malfaisant serait elle avérée que les vaillants résistants africains contre l'occupation coloniale n'auraient pas été sauvagement capturés, ligotés comme des malpropres, exécutés sommairement ou exilés pitoyablement par les envahisseurs, quand même ?


Macoumba MBOUP

cilpdak@yahoo.fr


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire