jeudi 27 août 2015

SAUVER LE MONDE ?


Il faudra sans aucun doute attendre le Tribunal du Jugement dernier pour se faire une idée exacte du nombre d’africains morts et qui vont mourir sur le chemin de l’émigration en direction particulièrement de l’Europe.


Le navrant de l’histoire c’est qu’aucun dirigeant africain n’ose évoquer la question de manière ouverte. Et pour cause, l’ampleur du phénomène suffit à mesurer toute leur incompétence ou l’inefficacité de leur action, à tout le moins…

Les dirigeants africains restent comme d’habitude à l’écoute des pays d’Europe si  d’aventure, pour certains,  le phénomène n’est pas une aubaine en ce sens que les passeurs bénéficient d’un bon réseau de complicité ou encore si d’autres ne pensent pas que ce dépeuplement allège leur fardeau !

C’est qu’en définitive, les africains de manière générale ont non seulement si peu d’arguments à avancer pour  expliquer ce phénomène dévastateur qui s’amplifie de jour en jour mais surtout, si peu de raisons à faire valoir et si peu de références à proposer aux candidats pour les dissuader d’entreprendre ce périple casse-cou !

Il est juste stupide de rejeter la faute sur l’Europe comme Youssou Ndour a tenté de le faire…devant le patronat français, s’il vous plait !

Parce que de l’autre cote, les populations européennes vivent cet afflux massif de migrants de plein fouet dans une atmosphère empoisonnée par la menace djihadiste. Du reste, ne sont elles pas, elles aussi, entrain de pays les pots cassés des choix malheureux de leurs dirigeants, notamment d’éliminer tour à tour Saddam Hussein, Khaddafi et Bachar Hassad… ?

C’est dire que l’heure est grave, elle interpelle tout le monde car quelle que soit l’ampleur de l’espoir de lendemains meilleurs suscité par l’émigration auprès des jeunes africains et leurs proches, elle cache mal les risques fatals encourus.

La gestion de cette crise migratoire, sans précèdent, requiert donc plus de mesure, plus de discernement et moins de prétention. Elle exalte l’humanisme tout en incitant à la solidarité et chatouillant l’égoïsme…  

Nous n’avons aucune raison de nous plaindre, en tant qu’africains, de l’accueil dont ont fait l’objet nos concitoyens en Europe et nous devons tout faire pour que cette situation n’exaspère pas et ne conduise pas à des évènements malheureux !

                                                                   Mademba SOUR

mardi 25 août 2015

TREVE D'AFFAIRISME...


La cohorte de ministres du bonhomme président Maky Sall en charge de la question sérieuse des inondations récurrentes que connait notre pays en période d’hivernage doit regretter, en cet instant précis, d’être allé trop vite en besogne. 

Messieurs Mansour Faye, Diène Farba Sarr et Diène Faye ainsi que Mme Fatou Tambedou ont trop tôt crié victoire tout juste après les premières pluies sur Dakar !

Les deuxièmes pluies les ont fait déchanter car non seulement rien n’a changé mais pire encore, certains ouvrages qu’ils célébraient glorieusement, réalisés au titre du faramineusement suspect pactole de 77 milliards de FCFA dédié aux inondations, se sont effondrés comme château de cartes.

 Hélas, il va tout falloir recommencer et la faute en est donc à ce pilotage à vue pour ne pas dire tâtonnement qui caractérise depuis le début la gestion de cette question épineuse et qui est illustré par les violentes disputes nées après coup !

Et il en sera ainsi tant qu’elle continuera d’être sujet de surenchère électoraliste et que chaque nouveau régime prétendra détenir la réponse qu’il s’échinera à dérouler en faisant fi des péripéties précédentes.

Il en sera ainsi tant que l’on ne se résoudra pas à adopter une approche holistique de la question et qu’elle ne cessera d’être au centre d’enjeux financiers de la part de lobbies affairistes amico-parentaux.

 Maitre Wade l’avait un temps agitée mais vite abandonnée sous la pression des vautours des inondations.

Pour la petite histoire, des experts climatologues de divers pays se sont réunis à Dakar au moins de mai dernier à Dakar. Suite à leur conclave, ils avaient bien voulu partager avec l’opinion leurs prévisions d’une situation pluviométrique normale à excédentaire sur la majeure partie du territoire sénégalais.

Dès lors, que les ministres des inondations se soient gourés aussi sottement témoigne que le gouvernement sénégalais à défaut de tenir compte de ces prévisions scientifiques aurait plutôt privilégié les prédictions mystiques des saltigués du royaume d’enfance (!) en faveur de pluies peu abondantes.

Il ne s’agit pas simplement d’opposer culture ou religion à la science...

Un président de la République a-t-il le droit de prendre le parti de se taire en convoquant le mauvais sort et le mauvais œil ?  Ne devrait il pas plutôt se taire pour tenter de faire quelque chose de grand ?

Djibril NDIAYE


DE L'EQUITE ET LEGALITE DE LA JUSTICE


Avec une population estimée aux environs de 36 000 individus, soit une hausse de 52 % en 10 ans, c’est dire que la capacité d’accueil du système carcéral sénégalais qui n’a pas évolué depuis la colonisation est largement dépassée depuis belle lurette.

Les conditions de détention dénoncées par toutes les organisations droits-de-l’hommistes sont jugées tout simplement attentoires à la dignité humaine.

Il s’y ajoute un élément fort troublant. Beaucoup de détenus sont victimes des longues détentions provisoires, fortement décriées mais toujours de rigueur.  

Peut être qualifiée de longue détention provisoire, à notre sens, tout dépassement du délai légal de détention aux fins d’instruction ou de jugement !

Ainsi à Dakar qui concentre 48 % de la population carcérale,  47% des détenus sont ainsi abusivement privés de liberté. Une situation d’autant plus aberrante que l’Etat ne prévoit aucune compensation financière ou autre réparation en cas d’acquittement ou de non-lieu.  

C’est de l’abus de pouvoir caractérisé de la part de l’Etat qui quand bien même il dispose du monopole de la puissance publique se doit d’être juste pour administrer la justice à bon escient ! 

Autrement, comment qualifier une justice incapable d’être avec elle même, incapable de faire siennes les règles qu’elle est sensée appliquer ?

Il ne serait pas de trop de la qualifier de justice faible parce que méchante, une justice contrôlée parce que poreuse, une justice infiltrée qui se prête donc facilement à la manipulation !

Si un principe jeté dans un bon esprit produit, qu’advient-il le cas contraire ?


Parce qu’en vérité, les causes de certaines longues détentions provisoires débordent souvent largement la sainte invocation de l’insuffisance des moyens. 

Et pour cause, ce sont des « dossiers oubliés » de personnes victimes de complots qui mettent à nu tout autant la barbarie des enquêteurs, la naïveté du procureur et la négligence du juge…

Il est tout juste étonnant que l’arrivée à la tête du ministère de la Justice d’un homme du sérail, Me Sidiki Kaba, avocat international émérite, auteur prolifique sur le thème des droits de l’homme, ancien président de la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme, ancien président de l’Organisation  Nationale des Droits de l’Homme et actuel Président de l’Assemblée Générale des Etats-parties de la Cour Pénale Internationale, n’ait pas été l’occasion de poser ce débat de société que constitue l’administration d’une bonne justice dans l’équité et la légalité et ce de façon beaucoup plus efficace que la construction de nouvelles prisons.

Il serait ainsi à l’honneur de l’Afrique de prendre la train de l’histoire au lieu de se complaire dans sa malheureuse coutume de copier-coller les reformes d’outre-Atlantique ! 

           Alphonse SAMY

jeudi 20 août 2015

DES CIRCONSTANCES ELECTRICES..

Djibo Ka et son parti ont choisi de rejoindre la mouvance présidentielle.

Ce mouvement perçu comme de la transhumance vient donc confirmer cette tendance lourde et fondamentale dans la nature de nos élites politiciennes.

Mais cela n’enlève en rien au caractère troublant de l'évènement.

Autant le moment choisi par le secrétaire général de l’URD nous paraît critique, autant l’appel insistant du bonhomme président nous intrigue car les choses sont telles qu'elles depassent dans notre entendement un simple coup mediatique ou de voltige politicienne.

Nous nous refusons, en effet, de croire qu'il puisse s'agir là d'une combine pour mettre à la disposition du bonhomme president d'un pretexte commode de se débarasser de ses non moins incommodants aliés.

Quand bien même nous assistons à une répétition de l’histoire, il va de soi que la cour pressante dont Djibo Ka a toujours fait l’objet de la part des divers présidents de la République du Senegal cache mal une grande estime pour l’homme et une tout aussi grande admiration  pour ses qualités.

Il est tout de même étrange que ses pires ennemis, une fois élus, en arrivent à effacer aussi vite leur profonde aversion à l’égard de l’homme pour faire appel si instamment à lui.

Ainsi Djibo Ka serait-il cette éternelle mais non moins indispensable roue de secours ?

Sauf qu’une roue de secours quelle que soit son utilité peut ne jamais avoir à  servir, ce qui est loin d'être le cas de Djibo.

Certes, ce sont les circonstances, jamais les elections, qui portent l’homme providentiel au pouvoir.

il est tentant donc de vêtir Djibo du manteau de l'homme providentiel mais le culte du sauveur étant passé de mode, nous pouvons nous interroger sur qui de Djibo Ka ou de Maky Sall a plus besoin l’un de l’autre ?

Demain il fera jour et nous esperons bien en apprendre davantage du plus célèbre présumé cadavre politique du Senegal !

                                                                          Samba DIOP

mardi 18 août 2015

CONNAIS-TOI

Connais-toi et connais ton ennemi, alors tu le battras à tous les coups, dit-on. Cette maxime peut expliquer, sans doute, le sous-développement.

Les pays africains se vautreraient donc dans le sousdeveloppement à cause de la meconnaissance de leur état.

Certes, ce n'est pas a un malade d'identifier sa maladie car d'habitude c'est le boulot du thérapeute mais en l'occurrence nous constatons que les thérapies combinees de la Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International et de la kyrielle des agences du système onusien, preposees au développement des economies attardees n'ont pas été particulièrement efficaces.

Ce constat démontrerait donc par l'absurde notre maxime car si le mal n'est pas toujours jugulé, c'est soit que le remède est inefficace, soit la compétence du thérapeute est en cause.

En matière de lutte contre le sous développement, singulièrement en Afrique, il faut dire que le mal à plutôt empiré ; dès lors, on a l'embarras du choix d'accuser le thérapeute ou la thérapie ou encore les deux !

La cause semble entendue en considérant la persistance des caracteristiques du sous développement des pays africains d'une part et d'autre part le fosse sans cesse grandissant qui les separe des autres pays du monde. Le continent africain au même niveau de développement que le Sud-est asiatique au lendemain des indépendances à complètement été semé, il est le continent le plus pauvre du monde.

Que les prospectivistes soient unanimes pour faire de lui le prochain moteur de la croissance économique mondiale en raison des marges de progression virtuelles procédant de ses immenses besoins en infrastructures et la relative jeunesse de sa population ne doit pas cependant leurrer.

La décennie 20001-2010 aura été faste pour le continent africain, tout bien pensé. Mais au moment du bilan, il nous semble bien que l'essentiel des montants colossaux récupérés à partir des remises de dette n'a pas été totalement réinvesti pour la bonne cause.

Au dela de la corruption, véritable jeu de dupes des politiciens, la dépendance alimentaire s'est accentuée, les systèmes sanitaires et éducatifs ne sont pas encore à la portée de tous, etc...

Or il est évident que tout chef d'Etat et tout gouvernement a l'ambition de développer son pays. Alors d'où vient-il que leurs actions soient autant frappées de stérilité ?

                                                                 Ahmed Ben Bella DIALLO

samedi 8 août 2015

DE LA DECADENCE DE LA DESTINATION SENEGAL...

Ebola et djihadisme sont des calamités, personne n’en disconvient. 

On ne peut s’empêcher, cependant, de se dire qu’ils ont plutôt bon dos au Senegal où on les rend uniques responsables, avec l’institution du visa d’entrée, de la crise touristique.

Le moins que l’on puisse dire est que cette rengaine favorite des professionnels et des autorités ne doit plus prospérer auprès de l’opinion dans la mesure où il ne s’agit plutot que de commodes boniments pour masquer leur incurie quand on considère la triste realité qui a commencé bien avant l’apparition des menaces précitées : les restaurants ont fermé dans leur écrasante majorité, les receptifs hoteliers tournent à vide, des milliers de famille sont dans la dèche.

Si l’incompétence des gestionnaires des réceptifs hoteliers est définitivement établie, la situation catastrophique du tourisme dans la Petite Côte est entièrement de la responsabilité de la SAPCO et engage donc la crédibilité de toute la politique touristique du Senegal.

L’un dans l’autre, quand on pense que la parole suffit pour régler tous les problèmes, on croit naturellement, dès lors, que vociférer vous donne raison. Ce qui est naturellement et absolument faux en ce sens que cette attitude favorise sciemment ou non la confusion décuplée par l’imagination entre les causes et leurs effets, vice versa et induit naturellement l’immobilisme s’il n’emousse pas les aptitudes à mener les missions correctement.    

La politique touristique est affaire trop sérieuse désormais pour notre pays pour consister en bavardages oiseux aux effets d’annonce éphemères comme cela semble voulu par le bonhomme président Maky Sall et la direction de la Sapco dont les esclandres de son management desormais quotidiens nous agacent.

Au lieu de militer farouchement pour la mise en oeuvre diligente d’un plan de riposte aussi bien tactique que stratégique, pour sauver l’existant (environnement et infrastructures), la Sapco qui ne semble accorder de l’importance parmi ses nombreuses attributions qu’au volet immobilier, continue allègrement d’échaffauder de nouveaux projets, inexorablement morts-nés. Y aurait-il anguille sous roche ?

A Saly, ville touristique par excellence et port d’ancrage de la Sapco, la plage a disparu et la belle station ne paie plus de mine. Le tres celebre site balneaire ne garantit plus le depaysement enchanté tant vanté parce qu’ayant fini de se fondre dans la masse, offrant un environnement pareil aux autres villes du Sénégal avec l’insécurité galopante et la promiscuité humaine favorisées par l’installation d’échoppes de tous acabits et la diversification non controlée de circuits parallèles d’hébergement touristiques.

A Nianing, le Domaine de Nianing a mis la clef sous le paillasson à la suite du Club Aldiana. Non seulement, autant on a du mal à accepter que la faillite de ces deux icones et mastodontes  du secteur touristique, soit passée presqu’inapercue autant la facon dont la fermeture du Domaine de Nianing s’est opérée révolte.

Un Etat a le devoir imperieux de proteger son économie sans laquelle il ne saurait exister en tant qu’entité viable parce que ne pouvant guère assurer les missions régaliennes qui fondent sa légitimité tout autant que son essence.

Comment peut-on accepter dans un Etat de droit qui se respecte que les entrepreneurs ferment leurs entreprises comme s’il s’agissait de simples boutiques de marchandises diverses ?

Ne faut-il pas sincèrement jeter la pierre sur le bonhomme président Maky Sall incapable de veiller à ce que son gouvernement, l’inspection du travail et le tribunal du travail fassent leur boulot honnêtement ? 

Loin de Dakar, loin de tout ? Décidément ! 

Massaër Arame DIOP