vendredi 12 juillet 2024

DES OBJETS PERNICIEUX...

Observer un objet peut être compris comme une ambition à être au même niveau que le sujet... 

C'est pourquoi les jababus se sentaient devoir une fière chandelle au monstre lafien qui aura berné tout son monde.

Il n'était jamais parti en effet pour que l'on puisse songer à son retour. Il n'était que besoin d'observer la satanique transe de ses objets pernicieux, le coeur noir mamba noir, le fléau radioyo et le chat botté wow. 

Qui, d'ailleurs, était assez sot pour croire que les lafiens pouvaient donner désormais carte blanche à qui que ce soit ? Certainement pas au gourou quelle que soit par ailleurs la très profonde affection qui les liait. 

C'est que tous les tuteurs lafiens (parents, grands parents, fraternité et sororité) avaient succombé avec une profonde empathie à cette relation de confiance indicible nourrie par leur progéniture à l'égard du gourou.   

Leur pire cauchemar était de revivre la cruelle désillusion que leur avait infligée le monstre sombre et vicieux, ce tocard qui s'était présenté à eux déguisé en lion dormeur. 

Le monstre, ceci dit, avait berné tous sauf les jababus. La squaw, non plus, qui était de loin la plus futée du clan politicien et la plus redoutable guerrière. Elle était posée, elle savait attendre son heure, ses flèches faisaient mouche et son arc robuste avait une longue portée.

Mais aussi le jeune barbu qui, s'étant enfin persuadé de ce fâcheux événement, s'était astreint de revoir son architecture en se bouchant littéralement les oreilles pour ne pas entendre les crépitements des flammes des deux énormes bûchers qui le flanquaient.

A sa droite, se projetait sur le sol la silhouette longiligne du gourou entouré des haillonneux survoltés qui demandaient une accélération de la crémation des fripouilles.

A sa gauche, la vermine entretenait un four. Le jeune barbu succomberait-il à leurs oeillades obscènes proxénètes qui valaient invite sourde, non moins désespérée, à la traîtrise, leur plus grand talent ? 

Qui ne connait pas l'histoire est condamné à la revivre. 

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