vendredi 18 septembre 2015

DU SYSTEME SANITAIRE SENEGALAIS....



A l’origine, la styliste Diouma Dieng Diakhate construisit sur les fondements de la maison familiale à Rufisque une maternité dont la gestion fut confiée au ministère de la sante qui y affecta du personnel.

Ce geste de la célèbre couturière, titulaire d’un passeport diplomatique sénégalais depuis 1979 et actuellement ambassadrice itinérante auprès du chef de l’etat, scellait par cette belle action un partenariat public-prive dont on gageait qu’il ferait tache d’huile…

Qu’il était, en effet, beau  de voir une personne qui a tout reçu de son pays songer ainsi à le lui rendre de façon aussi altruiste et générale !

C’est que d’habitude dans notre pays la reconnaissance des parvenus ne va guère que vers leurs parents ou communauté…  Et que les actes d’une aussi grande amplitude sociale ne provenaient exclusivement que de nos compatriotes d’origine libano-syrienne.

Grand est notre étonnement, dès lors, d’apprendre que  le 11 septembre dernier, ladite maternité a été fermée sur demande de la mécène.

La curieuse non objection du ministère de la sante alimente ainsi la forte suspicion des populations quant à une combine et qui ont raison de bloquer l’enlèvement de l’équipement et matériel.

Comment qualifier une telle légèreté dans un pays où l’on compte 1 sage femme pour 4000 habitants, très loin de la norme internationale d’1 sage femme pour 300 habitants ? 
 
Il est plus que désolant de constater que cette forfaiture est co-signée par deux dames, la dame ministre de la sante Eva Marie Coll Seck et la dame mécène Diouma Dieng Diakhaté…


…Sans considération aucune de la mortalité maternelle estimée à 434 pour 100 000naissances vivantes,
…Encore moins d’égard pour le taux de mortalité infantile de l’ordre de 61 pour 1000 
…Sans s’émouvoir, outre mesure, que ca se passe à Dakar où malgré l’importance du secteur privé médical, un poste de sante polarise déjà plus de 20 000 habitants !  

De l’inconscience, sans aucun doute, des autorités par rapport à la gestion des secteurs vitaux de la vie de la nation en général, celui de la sante publique en particulier ! 

Il faut décrier cette organisation pyramidale du système sanitaire qui perpétue une ségrégation entre citoyens difficilement acceptable au seuil du 21eme millénaire.

Le saugrenu concept de case de santé, imposé par l’OMS, qu’il véhicule est taillé sur mesure pour les ruraux et appliqué par des agents communautaires de santé formés à la vite et responsables de maintes tombes bossues sous la houlette de comites de santé plus affairistes qu’autre chose.

En matière de santé plus qu’ailleurs, l’inertie de nos gouvernants est plus que jamais une réalité.  En attestent deux constats poignants :

La faculté de Pharmacie cinquantenaire n’a jamais voulu ni pu exploiter les richesses de notre pharmacopée. Le Formulaire National ne compte pas encore 20 plantes médicinales.

Les médecins nationaux formés par la faculté de Médecine, centenaire, dont l’aura a franchi les frontières, chôment pour la plupart.

Aussi ne peut on guère pendre au sérieux la dame ministre de la sante quand elle réclame 15% du budget national pour son département !

Il lui faudrait plutôt commencer par envoyer sur le terrain toutes ces blouses blanches en stand-by au siège du ministère à l’affut de missions et perdiems.

                                                                    Amadou Lamine TOURE

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