dimanche 13 septembre 2015

AU PIED DU MUR...



Le président de la commission européenne, Monsieur Jean Claude Junker, vient d’annoncer la mise en place d’un fonds spécial d’urgence de 1,8 milliards d’euros, dans un premier temps,  pour « promouvoir un développement dissuasif des flux migratoires vers l’Europe » et dont devraient bénéficier des régions africaines considérées comme sinistrees : le sahel, le lac Tchad, la corne de l’Afrique et l’Afrique du Nord.


La mission allouée au dit fonds est on ne peut plus clair, toutefois.  

En effet, Monsieur Junker a bien dit ‘‘Nous voulons aider à ramener durablement la stabilité … en créant des possibilités d’emploi dans les communautés locales, et ainsi résoudre les causes profondes de l’instabilité, des déplacements forcés et de la migration clandestine’’.

La précision est de taille car il ne fait guère de doute que cette annonce doit faire saliver au point de leur faire perdre le sommeil à certains qui, tapis dans les méandres  de l’Administration, sont entrain de se pourlécher les babines et en même temps, de se triturer les méninges pour trouver les trucs et astuces appropriés pour profiter de cette manne au maximum, au grand dam des légitimes bénéficiaires.

Aussi, au delà du constat toujours navrant de l’aveuglement si criard de nos élites au centre de la décision, forcement politique qu’ils en sont réduits à guetter la lumière de leur homologues d’Outre Atlantique, l’attention du chef de l’Etat Maky Sall doit elle être suffisamment attirée !

C’est qu’indubitablement, la déclaration de Monsieur Junker est en soi une déclaration de politique générale réaliste et intelligente que tout dirigeant politique africain sérieux pourrait s’approprier en lieu et place des habituels longs laïus soit disant programmatiques ennuyeux, éculés et idéalistes. 

Tant le réalisme politique, le patriotisme économique ainsi que la raison humaine pour ne pas dire pragmatisme sociétal doivent être de rigueur dans la gestion de ce fonds !

Depuis plus de 55 ans que l’on s’y essaye vainement, il nous faut changer de fusil d’épaule : à l’évidence Dakar ne sera jamais comme Paris, nous ne vivrons jamais comme des européens ni ne ferons jamais les choses comme des américains, fermez le ban !


Une fois cela admis pour de bon, on se pencherait très sérieusement sur le monde rural dont la population est majoritaire, la plus jeune, la plus démunie et la plus désoeuvréeN pour lui offrir des conditions de vie moderne et décente, sans plus… en convoquant la science et la technique.

 On investirait plus sereinement et judicieusement dans l’élevage qui est l’activité économique principale des sénégalais notamment dans l’amélioration, la sélection voire l’introduction d’espèces animales plus adaptées aux réalités climatiques nouvelles et d’autre part des spéculations agricoles tout aussi adaptées à notre nouvel environnement.

Déjà, dans le Djolof, les populations comprennent que l’ère du mouton et de la vache est révolue, place à la chèvre et au chameau !

On aménagerait mieux l’espace rural à la densité très faible pour désengorger véritablement les villes car ce qu’il faut, c’est de nouvelles villes parce que Diamniadio, malgré tous les préjugés favorables restera un appendice de Dakar.

Ce fonds doit ainsi être consacré exclusivement à des projets structurants de la nouvelle société dont doivent hériter tout bientôt les 60% de sénégalais qui ont moins de 25 ans et dans laquelle ils ne devraient point ressentir cette sensation permanente du feu à leurs trousses. 

Bonhomme président d'un pays en crise, c’est vous dire que vous êtes pied au mur !

Lorou Adama Ba

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