En convoquant le dirpub de « Le Quotidien » , la
gendarmerie nationale a semblé s’émouvoir de la parution dans la presse des
procès-verbaux d’audition de Monsieur Thione Ballago Seck et ses acolytes dans
l’affaire dite des faux billets.
Naturellement, nous avons le choix parmi une kyrielle
d’hypothèses pour essayer de justifier cette émotion tardive. Car il y a belle
lurette que cette gangrène sévit sous le ciel sénégalais, n’épargne aucune
institution et offusque toute personne sérieuse.
L’affaire de Thione Seck n’est pas plus grave pour
mériter plus qu’une autre cette subite attention gendarme.
La dignité de Thione Seck n’est pas supérieure à
celles des autres qui ont vécu le même calvaire.
Si la presse est toujours la coupable favorite, c’est
parce que dans notre imaginaire populaire, le tort est toujours rejeté sur le
rapporteur. Qui condamne avant le jugement, avilit dans la seule intention de
nuire, calomnie par convoitise et par conséquent donne la mesure de toute l'urgence à refonder le culte du secret dans une société qui l'a complètement oublié…
Cette situation conforte les soupçons de vénalité tout
autant que leur violence et arrogance et pose la défiance de plus en plus
manifeste vis à vis des forces de l’ordre d’une part et d’autre part participe
de la désacralisation de l’Etat et ses symboles, la justice singulièrement, et explique cet affaissement de l’esprit
civique.
Mais il ne faut pas faire la fine bouche, il faut au
contraire saluer cet acte de courage qui augure, on l’espère, une nouvelle
prise de conscience des personnes à tous les niveaux entre les mains de qui le
sort fait passer des secrets concernant la vie de leurs congénères ou de la
communauté et qui de ce fait sont dépositaire et garants de l’équilibre de
notre société.
N’est ce pas, d’ailleurs, que l’homme le plus faible
est celui qui ne sait pas garder un secret ?
Lamine DANFAKHA
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