dimanche 14 juin 2015

LE CULTE DU SECRET : I KANA KASSI ?


En convoquant le dirpub de « Le Quotidien » , la gendarmerie nationale a semblé s’émouvoir de la parution dans la presse des procès-verbaux d’audition de Monsieur Thione Ballago Seck et ses acolytes dans l’affaire dite des faux billets.

Naturellement, nous avons le choix parmi une kyrielle d’hypothèses pour essayer de justifier cette émotion tardive. Car il y a belle lurette que cette gangrène sévit sous le ciel sénégalais, n’épargne aucune institution et offusque toute personne sérieuse.

L’affaire de Thione Seck n’est pas plus grave pour mériter plus qu’une autre cette subite attention gendarme.

La dignité de Thione Seck n’est pas supérieure à celles des autres qui ont vécu le même calvaire.

Si la presse est toujours la coupable favorite, c’est parce que dans notre imaginaire populaire, le tort est toujours rejeté sur le rapporteur. Qui condamne avant le jugement, avilit dans la seule intention de nuire, calomnie par convoitise et par conséquent donne la mesure de toute l'urgence à refonder le culte du secret dans une société qui l'a complètement oublié… 

Cette situation conforte les soupçons de vénalité tout autant que leur violence et arrogance et pose la défiance de plus en plus manifeste vis à vis des forces de l’ordre d’une part et d’autre part participe de la désacralisation de l’Etat et ses symboles, la justice singulièrement,  et explique cet affaissement de l’esprit civique.

Mais il ne faut pas faire la fine bouche, il faut au contraire saluer cet acte de courage qui augure, on l’espère, une nouvelle prise de conscience des personnes à tous les niveaux entre les mains de qui le sort fait passer des secrets concernant la vie de leurs congénères ou de la communauté et qui de ce fait sont dépositaire et garants de l’équilibre de notre société.

N’est ce pas, d’ailleurs, que l’homme le plus faible est celui qui ne sait pas garder un secret ?


Lamine DANFAKHA

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